Le Président et l’Anarchiste - Valéry Giscard d’Estaing, parent de Laurent Tail
Le Président et l’Anarchiste - Valéry Giscard d’Estaing, parent de Laurent Tailhade. par le chanoine Marcel Cudelou éditions des commérages 2018 Petite collection des hasards ⁂ La famille maternelle de Laurent Tailhade - les Jacomet - descend d’une lignée de notaires royaux des Hautes-Pyrénées. Un certain Jean Jacomet était notaire royal à Ossun dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, probablement lui-même descendant d’une parenté de notaires originaires de Campistrous. Ce Jean Jacomet épousa Marie Fourcade qui lui donna au moins trois fils. Deux nous sont connus : - Jean Jacomet, né à Ossun le 5 avril 1777 qui devint avoué. - Jean Bernard (ou Bertrand) Jacomet né vers 1782 qui devint notaire. Ces deux frères épousèrent les deux filles de l’écuyer Roch Antoine Pigneguy de Laroque ou Larroque (Trie-sur-Baïse, 1752 - Manas-Bastanous, 12 avril 1810)1 et Angélique Charlotte Aguart (décédée après 1816), une famille implantée à Manas-Bastanous, dans le Gers. Jean Jacomet épousa donc Jeanne Sophie Pigneguy de Laroque (Tarbes, 24 juin 1788 – Tarbes, 1er septembre 1853) à Manas-Bastanous le 27 mai 1804, tandis que son frère convolait ultérieurement avec Françoise Pigneguy de Laroque. Les premiers étaient donc les arrière grands-parents de Laurent Tailhade. Sous l’influence du tarbais Bertrand Barère l’écuyer Pigneguy se délesta de son écu et de sa particule à rallonge – à l’opposé de leurs cousins Giscard cent quarante ans plus tard – et fut même l’un des dirigeants de la société révolutionnaire des Amis de la Constitution. De l’union de Jean Jacomet et de Jeanne Sophie Pigneguy naquirent : - Roch Antoine Charles Jacomet (Tarbes, 30 mai 1806 – Tarbes 21 mai 1882), avocat, avoué, puis juge de paix, grand-père maternel de Laurent Tailhade. - Guillaume Roch Théodore Jacomet (Tarbes, 1er juillet 1816 – Paris, 13 juillet 1900), négociant.2 Roch Antoine Charles Jacomet épousa à Tarbes, le 30 mars 1831, Noëlie Alexandrine Boyer (née à Tarbes le 27 décembre 1811, décédée à Tarbes, le 16 juin 1870), fille d’Alexandre Boyer, aubergiste, marié à Tarbes le 24 février 1811 à Marie Latapie. De l’union de Roch Antoine Charles Jacomet et Noëlie Alexandrine Boyer naquirent au moins trois enfants : - Alexandrine Sophie Ernestine Jacomet, née à Tarbes, le 20 février 1832 (décédée à Lannemezan, le 21 mai 1910). - Jean Marie Alexandre Jacomet, né à Tarbes, le 1er juin 1833 (décédé à Jurançon, le 15 septembre 1892), avocat puis avoué, comme son père. - Vital Eugène Jacomet, né à Tarbes, le 24 mai 1835. 1 Né le 2 septembre 1752, Joseph Larroque, fils de Paul Larroque, laboureur et X Maumus. 2 Celui-ci épousa Virginie Gavard, dont il eut Julia Joséphine Jacomet (née à Paris 3e, le 16 novembre 1866), mariée à Vandalin Antoine de Krassowski, d’origine lituanienne, employé de chemin de fer. Alexandrine Sophie Ernestine Jacomet épousa Félix Tailhade (Capvern, 9 avril 1813 – Lannemezan, 23 janvier 1891) à Tarbes le 8 juin 1853 – et non le 7 juin 1852, comme il a été écrit par erreur dans la biographie consacrée à Tailhade par Gilles Picq. Ils furent les parents de Laurent Tailhade qui naquit à Tarbes le 16 avril 1854. Vital Eugène Jacomet vint habiter Paris, à la fin des années 1870, où il logeait rue Amelot, N° 29 bis, puis au N°100. Attaché à la maison de commerce Aubine3, il finit par devenir le second du patron. Il épousa sur le tard, à 53 ans, Marie-Thérèse Donsalat, une tarbaise de 44 ans, avec laquelle il vivait en concubinage depuis plusieurs années. Laurent Tailhade fut très attaché à cet oncle qui lui servit de secrétaire, à l’hôpital de la Charité, après l’attentat Foyot, en avril 1894. Lors de son mariage, à la mairie du XIe arrondissement, le 17 juillet 1888, ses témoins furent tout naturellement son neveu, Laurent Tailhade et son patron, Jean Aubine. Durant l’année 1884, Laurent Tailhade fréquenta assidûment le N°100, rue Amelot, où son oncle vivait maritalement avec Marie-Thérèse Donsalat et au moins trois de ses sœurs4, dont deux décédèrent dans le courant de l’année. Laurent Tailhade était devenu leur intime, au point de s’acquitter de la corvée de la déclaration de leur décès à la mairie du XIe arrondissement. A la lecture de la correspondance de Laurent Tailhade avec sa mère, l’on devine que la famille Jacomet s’était longtemps opposée au mariage de Vital Eugène Jacomet avec Marie-Thérèse Jacomet pour de basses raisons d’inégalité de classe sociale. En effet, Les sœurs Donsalat étaient les filles d’un modeste cordonnier de Tarbes. Laurent Tailhade usa de beaucoup de persuasion pour plaider la cause de son oncle afin que le mariage puisse être enfin consenti par le clan Jacomet. Il lui demeura longtemps attaché, comme en témoigne cet envoi inscrit sur un exemplaire d’Imbéciles et Gredins : « A mon cher Eugène Jacomet près de qui je connais la douceur d’oublier ce dont parle ce livre avec le meilleur de mon amitié Laurent Tailhade 7/11/1900 »5 3 Après consultation de l’Annuaire-almanach du commerce, de l'industrie, de la magistrature et de l'administration : ou almanach des 500.000 adresses de Paris, des départements et des pays étrangers, Firmin Didot et Bottin réunis, pour l’année 1888il existait à cette époque deux maisons Aubine. La première, spécialisée dans les vins et liqueurs, semble avoir été disséminée à Paris entre les mains de plusieurs membres d’une même famille. La seconde, située 31, rue de Charenton, dans le XIIe arrondissement, fabriquait des sommiers. Il semble que ce soit plutôt l’une des maisons de spiritueux Aubine dont il est question dans les Lettres de Laurent Tailhade à sa mère (cf.Laurent Tailhade, Lettres à sa mère, Van den Berg et Enlart, 1926, pp.172-173). En 1888, son patron, Jean Aubine, habitait 2, boulevard Voltaire. 4 Née à Tarbes le 13 octobre 1844, Marie-Thérèse Donsalat était l’aînée des jumelles Louise et Marie Donsalat (nées à Tarbes le 20 avril 1848) et d’une autre sœur prénommée également Marie (née à Tarbes le 12 avril 1852, décédée à Paris XIe, le 24 avril 1884) qui avait dû habiter, un temps, Buenos-Aires. Louise décéda le 9 août 1884 à Paris XIe. Elle avait habité Barcelone et était l’épouse de Marius Joseph Gondran, marchand de vin. L’autre Marie Donsalat, la première, épousa le 22 mai 1888, à Paris XIe, le capitaine à la retraite, Jean Gustave Clavel. 5 Communiqué par M. Philippe Oriol. Ce parent était certainement peu apprécié de la famille de son frère, Jean Marie Alexandre Jacomet. Ce dernier avait épousé Marie-Louise Fassan6, à Pau, le 19 juillet 1870. Fille d’un avoué de la cité du Vert galant, âgée d’à peine 19 ans, elle affichait la moitié de l’âge de son mari. Laurent Tailhade semble avoir peu apprécié cet oncle. C’est pourtant celui qui nous intéresse ici. Ce couple eut trois garçons qui firent de brillantes carrières. Ils furent tous trois décorés de la légion d’honneur. - Joseph Marie Louis Ernest Albert, né à Tarbes le 11 avril 1872 (décédé le 25 novembre 1938). Marié, à Saint-Quentin, le 4 novembre 1902, à Suzanne Marie Sophie Maréchal. Médecin, il servit comme médecin-major au premier corps d’armée durant la Première Guerre mondiale. Il semble avoir été un sympathisant de l’Action française. - Marie Joseph Eugène Pierre Jacomet, né à Tarbes le 8 juin 1879 (décédé le 2 novembre 1958). Avocat à la Cour d’appel de Paris. Marié, à Grenoble, le 15 avril 1914, à Marcelle Rey (La Rochette, 1er juin 1889 – Décédée en 1966), fille du riche industriel, censeur de la Banque de France, fondateur des industries Rey, Pierre Marie Claude Albert Rey (Grésy-sur-Isère, 10 février 1848- Grenoble, 30 mars 1913) et de Joséphine Marie Louise Durand-Savoyat (Grenoble, 6 juillet 1856 – Grenoble, 16 décembre 1935). Membre de la Société des gens de lettres, il alaissé plusieurs ouvrages d’histoire sur la justice. - Paul Laurent Julien Robert Jacomet, né à Jurançon, le 3 septembre 1881 (décédé le 3 mai 1962, à Paris 7e). Marié, à Paris, le 23 mai 1911 à Madeleine Jeanne France Rigollet (Orléans, 18 juin 1885 – Paris 7e, 12 mars 1955), fille du colonel Joseph Rigollet et de Marie Antoinette Cival-Laserve. A son mariage, l’un de ses témoins est le député radical-socialiste, Albert Sarraut. Saint-Cyrien, il gravit tous les grades militaires. Il fut décoré de la croix de guerre avec palme durant le Premier conflit mondial, puis devint contrôleur général de l’Armée. Secrétaire général du ministère de la Défense de 1936 à 1940. Arrêté en 1941, il fut déféré à la Cour de Riom avec Edouard Daladier, Paul Reynaud, Georges Mandel, etc. Conseiller d’Etat, après la guerre, il dirigea la section des finances publiques de l’Institut de droit comparé et fut vice-président de l’Institut international des finances publiques. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages touchant le domaine militaire ou financier. 6 Marie-Louise Fassan (Pau, 25 juillet 1851 – Paris 7e, 1er juin 1925). Fille de Jean Fassan et de Marie-Thérèse Casaubon. C’est donc des enfants de son oncle, Jean Marie Alexandre Jacomet, à savoir, Albert, Pierre et Robert, qu’évoque Tailhade dans ses lettres à sa mère. Ainsi, dans la lettre du uploads/Histoire/ giscard-tailhade-le-president-et-l-x27-anarchiste.pdf
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- Publié le Jui 21, 2022
- Catégorie History / Histoire
- Langue French
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