GRAND SEMINAIRE INTERDIOCESAIN DE PHILOSOPHIE BENOIT XVI DE TCHITCHAO Année aca
GRAND SEMINAIRE INTERDIOCESAIN DE PHILOSOPHIE BENOIT XVI DE TCHITCHAO Année académique 2019-2020 Philosophie Médiévale Licence 2 Exposé sur la Métaphysique d’Aristote Travail de recherche Etudiants : Chargé du cours : ADIGOU Yves P. Paul EZIN ATAMEKLO Jérémie AZAGOUN Romaric KLOUSSEH Isidore KOWOU Philipe MENSAH Abraham SILLIADE Roger SONCY Constantin PLAN Introduction I- Présentation de l’œuvre : sa structure et son auteur II- Résumé de l’œuvre III- --- Conclusion Bibliographie Source Introduction La philosophie à son avènement a été une science penchée sur la recherche du principe premier des choses. Cette quête entreprise par nombres de penseurs va, à partir des thèses des penseurs comme Héraclite et Parménide, prendre un autre visage : il s’agit alors de trouver ce qui subsiste dans les choses, ce qui détermine l’existence du réel. A la suite des penseurs, comme Platon avec sa théorie des idées, Aristote va aussi élaborer sa doctrine concernant cette réflexion sur ce qui constitue l’être des choses ; cette doctrine que contient son œuvre intitulé la Métaphysique. Découvrir en quoi consiste réellement cette œuvre ou ce qu’elle contient, fera l’objet de notre présent travail. I- Présentation de l’œuvre : sa structure et son auteur L’œuvre Métaphysique a été écrit IVème siècle avant J-C par le philosophe Aristote. En fait, cette œuvre est un ensemble de quatorze livres écrits par Aristote et réunis après sa mort. Le titre Métaphysique n’est pas d’Aristote lui-même, mais a été donnée par le bibliothécaire Andronicos de Rhodes, qui a ressemblé et organisé les livres. Ce livre aux origines si troubles eut pourtant une grande influence sur la pensée occidentale. Métaphysique désigne communément ce qui est « au-delà du physique », c’est-à-dire ce qui n’est pas accessible à nos sens, ce qui se trouve au-delà du monde sensible. Dans la réalité, Aristote n’utilisa pas le terme ‘’métaphysique’’ mais ‘’philosophie première’’. II- Résumé de l’œuvre Livre I Aristote affirme que chaque homme a un désir naturel de connaître, et le plaisir pris aux perceptions des sens en est une preuve. L’homme, à la différence des animaux, sait organiser son expérience, donc en profite infiniment plus. L’expérience n’est pas encore la science, mais science et art viennent de l’expérience. C’est en fait par l’abstraction de multiples expériences semblables, que l’esprit forme les notions générales et accède à la science. Aristote défend l’expérience, et c’est peut-être en partie à partir de ce texte qu’on a eu tendance à opposer un Aristote empiriste à un Platon qui serait rationaliste : « même on peut remarquer que les gens qui n’ont pour eux que l’expérience paraissent réussir mieux que ceux qui, sans les données de l’expérience, n’interrogent que la raison »1. 1livre A, 1, p.40 La raison en est simple : l’expérience nous fait connaître les cas particuliers, la raison les notions générales, alors que dans l’action, on n’a affaire qu’au particulier. Le médecin ne soigne pas l’Homme, mais Socrate, tel ou tel homme. Le raisonnement lui nous permet de connaître les causes des choses. C’est sur ce point précis qu’il trouve sa supériorité sur l’expérience, qui se contente de noter comme un fait l’existence des choses, sans chercher leur cause. La philosophie, autrement dit la sagesse, a pour objet les causes et les principes des choses. C’est ici qu’on trouve exprimée la célèbre idée selon laquelle « à l’origine comme aujourd’hui, c’est l’étonnement et l’admiration qui conduisirent les hommes à la philosophie »2. Le philosophe est donc celui qui, comme l’enfant aux premiers jours, s’étonne et s’émerveille des phénomènes qui l’entourent ; et que ce qui est soit, et qu’il soit tel. Parmi les sciences, sont particulièrement philosophiques celles que l’on recherche pour elles-mêmes et non pour un quelconque avantage matériel. Puisque connaître une chose, c’est en connaître la cause, il faut acquérir la science des causes premières. C’est alors pour Aristote l’occasion de procéder à un rapide bilan des différents genres de causes identifiés dans la Physique : -la cause essentielle : « l’essence de la chose, ce qui fait qu’elle est ce qu’elle est »3 -la cause matérielle : la matière de la chose -la cause motrice : l’origine du mouvement de la chose -la cause finale : « le but final pour lequel la chose est faite » autrement dit « le bien de la chose » puisque « le bien est la fin dernière de tout ce qui se produit et se meut en ce monde »4. Cela amène Aristote à revisiter l’histoire de la philosophie, en attribuant un même caractère commun aux philosophes qui l’ont précédé (essentiellement, les présocratiques : Anaximandre, Empédocle, etc.). Ceux-ci auraient privilégié la cause matérielle. Cette valeur particulière accordée à ce type de cause viendrait de l’idée, non encore explicitée, de substance : sous les changements divers que connaîtrait la réalité (les accidents), se maintient une substance matérielle fixe : le feu (Héraclite), l’air (Anaximène), l’eau (Thalès). Les présocratiques étaient d’accord sur ce 2livre A, 2, p.45 3livre A, 3, p.48 4ibid. principe d’une substance matérielle, cause de toute chose, mais divergeaient simplement sur sa nature. L’insuffisance de cette conception vient de son incapacité à expliquer le mouvement. D’où vient le mouvement des choses ? Un morceau de fer, dans son inertie, ne peut transmettre du mouvement à quoi que ce soit : la matière seule ne peut expliquer le mouvement. Certains présocratiques, comme Parménide ou Zénon d’Elée, en vinrent, de manière absurde, à nier l’existence du mouvement, pour préserver leur fascination pour la cause matérielle. Mais il faut admettre l’évidence du mouvement et il faut donc qu’il y ait une cause motrice. Mais matière et mouvement ne peuvent expliquer le Bien, l’ordre et la régularité de l’univers. Il faut que ce soit une intelligence, et non simplement la matière ou le mouvement qui soit à l’origine de l’univers, entendu comme cosmos (tout ordonné) et non comme chaos. C’est là l’apport d’un autre présocratique, Anaxagore, seul sage dans un banquet de gens ivres. Aristote rentre dans le détail des doctrines des présocratiques pour tâcher d’en montrer les insuffisances. Ainsi l’Amour est pour Parménide à la fois cause finale et cause motrice, c’est- à-dire le principe universel de toute chose. Mais comme dans l’univers il n’y a pas que de l’amour et de la beauté, mais de la haine et de la laideur, Empédocle propose lui le système de l’Amour et de la Discorde. Anaxagore lui pose comme principe universel l’Intelligence (noûs). Mais Aristote lui reproche de n’utiliser cette notion que par défaut, lorsqu’il est embarrassé pour trouver la cause directe d’un phénomène. Pour Démocrite, les principes sont l’Etre et le Non-Etre, ou le vide et le plein. Les choses se différencient selon leur forme (A et N), leur ordre (AN et NA) et leur position (N et Z) Les Pythagoriciens considèrent pour leur part que « les principes des mathématiques sont aussi les principes de tous les êtres »5. Par exemple, « telle modification des nombres est la justice ; telle autre est l’âme et la raison »6. Parce que l’harmonie se ramène à des nombres proportionnels, ils en infèrent qu’il en va de même pour toute chose, et « ils firent du monde, considéré dans son ensemble, une harmonie et un nombre »7. 5livre A, 5, p.56 6livre A, 5, p.57 7ibid. Ce qu’Aristote reproche de manière générale aux présocratiques, c’est qu’ils ne se sont occupés que de deux causes sur quatre. La plupart s’en sont tenus à la cause matérielle. Les plus évolués sont allés jusqu’à la cause motrice. Mais leur grand mérite est d’avoir initié la recherche du principe des choses. Aristote en vient à l’examen de la doctrine platonicienne des Idées. Aristote cherche l’origine d’une telle théorie. Pour lui, cela vient de sa formation intellectuelle, auprès des Pythagoriciens (ce en quoi il découvre l’intelligible), de Cratyle (disciple d’Héraclite) qui lui révèle que le sensible change sans cesse et de Socrate, auprès duquel il porte son attention sur les questions ayant trait à la morale, et sur la recherche de définitions. L’intérêt de Platon pour les définitions vient de ce qu’elles permettent d’accéder à l’universel, et donc au monde intelligible. Les choses sensibles ne sont pas définissables, en tant qu’elles sont prises dans un flux perpétuel et sont toujours en train de changer. Platon appelle Idées ces êtres intelligibles, définissables parce qu’universels. Aristote développe ici sa célèbre critique de la théorie platonicienne. Pour Platon, un être sensible trouve son identité par sa participation à telle ou telle Idée. C’est en participant à l’idée d’Homme que Socrate est un homme. Mais Aristote relève le caractère flou de cette notion : « Participation […] : Platon laissait à qui le voudrait le soin d’expliquer ce qu’on doit entendre par là »8. Plus loin, il dira que « ce sont des mots parfaitement vides et de simples métaphores, bonnes pour la poésie »9. Pour Platon, les Idées sont le principe premier, car elles sont causes de tout le reste. Il ne fait donc usage que de la cause formelle (l’Idée) et de la cause matérielle. Or le problème est que uploads/Philosophie/ expose-metaphysique.pdf
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- Publié le Fev 20, 2021
- Catégorie Philosophy / Philo...
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