raymond roussel Raymond Roussel C I LE SEUIL ET LA CLEF L 'oeuvre nous est o ?erte dédoublée en son dernier instant par un discours qui se charge d'expliquer comment Ce comment j'ai écrit certains de mes livres ? révélé lui-même quand tous étaient écrits

Raymond Roussel C I LE SEUIL ET LA CLEF L 'oeuvre nous est o ?erte dédoublée en son dernier instant par un discours qui se charge d'expliquer comment Ce comment j'ai écrit certains de mes livres ? révélé lui-même quand tous étaient écrits a un étrange rapport avec l'oeuvre qu'il découvre dans sa machinerie en la recouvrant d'un récit autobiographique h? tif modeste et méticuleux En apparence Roussel respecte l'ordre des chronologies il explique son oeuvre en suivant le droit ?l qui est tendu des récits de jeunesse aux Nouvelles Impressions qu'il vient de publier Mais la distribution du discours et son espace intérieur sont de sens contraire au premier plan et en grosses lettres le procédé qui organise les textes initiaux puis en étages plus serrés les mécanismes des Impressions d'Afrique avant ceux de Locus Solus à peine indiqués A l'horizon là o? le langage se perd avec le temps les textes récents -Poussière de Soleils et l'Étoile au Front ne sont plus qu'un point Les Nouvelles Impressions elles sont déjà de l'autre côté du ciel et on ne peut C les y repérer que par ce qu'elles ne sont pas La géométrie profonde de cette révélation ? renverse le triangle du temps Par une rotation complète le proche devient le plus lointain Comme si Roussel ne pouvait jouer son rôle de guide que dans les premiers détours du labyrinthe et qu'il l'abandonnait dès que le cheminement s'approche du point central o? il est lui-même tenant les ?ls en leur plus grand embrouillement -o? qui sait en leur plus grande simplicité Le miroir qu'au moment de mourir Roussel tend à son oeuvre et devant elle dans un geste mal dé ?ni d'éclairement et de précaution est doué d'une bizarre magie il repousse la ?gure centrale dans le fond o? les lignes se brouillent recule au plus loin la place d'o? se fait la révélation mais rapproche comme pour la plus extrême myopie ce qui est le plus éloigné de l'instant o? elle parle A mesure qu'elle approche d'elle-même elle s'épaissit en secret Secret redoublé car sa forme solennellement ultime le soin avec lequel elle a été tout au long de l'oeuvre retardée pour venir à échéance au moment de la mort transforme en énigme le procédé qu'elle met au jour Le lyrisme est méticuleusement exclu de Comment j' ai écrit certains de mes livres les citations de Janet utilisées par Roussel pour parler de ce qui fut sans doute l'expérience nodale de sa vie montrent la rigueur de cette exclusion on y trouve des renseignements point de con ?dence et pourtant quelque chose est con ?é absolument -dans cette ?gure étrange du secret que la mort garde et publie Et C je me réfugie faute de mieux dans l'espoir que j'aurai peut-être un peu d'épanouissement posthume à l'endroit de mes livres ? Le comment ? inscrit par Roussel en tête de son oeuvre dernière et révélatrice nous introduit non seulement au secret de son langage mais au secret de

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