Guillaume apollinaire et la guerreat 1

GUILLAUME APOLLINAIRE ET LA GUERRE Yves STALLONI Reportons- nous un siècle en arrière au mars Le chef de section Guillaume de Kostrowitzky dit Apollinaire est en faction au Bois-des-Buttes près de La Ville-aux-Bois en contrebas du Chemin-des-Dames Il est heures le secteur est calme et le fantassin est plongé dans la lecture du dernier numéro du Mercure de France auquel il collabore Soudain un bombardement retentit des éclats d ? obus fusent L ? un d ? entre eux traverse l ? espace et perfore le casque du soldat l ? atteignant au niveau de la tempe droite Il perd connaissance est emporté jusqu ? à un poste de secours proche puis à l ? Hôtel- Dieu de Ch? teau-Thierry avant d ? être évacué au Val-de-Gr? ce o? il est hospitalisé le Quelques jours plus tard le avril le blessé est transféré à l ? Hôpital Italien du quai d ? Orsay et comme son état ne s ? améliore pas il est trépané le mai à la villa Molière annexe du Val-de-Gr? ce Apollinaire est sauvé mais la guérison est longue à venir Déclaré inapte mais non démobilisé sa santé reste chancelante Un peu plus de deux ans après cette blessure à l ? automne l ? ancien fantassin est atteint par l ? épidémie de ?èvre infectieuse que les Parisiens ont appelé grippe espagnole ? A ?aibli par une congestion pulmonaire et les suites de sa trépanation le poète pourtant doté d ? une constitution robuste est devenu très vulnérable Le novembre à heures deux jours avant l ? armistice qui mettait ?n à la plus épouvantable boucherie qu ? eût connue l ? Europe il expire Il est ? gé de ans Au mois de mai précédent le il avait épousé dans le VIIe arrondissement Jacqueline Kolb dite Ruby encore appelée la jolie rousse ? Picasso était un des témoins du poète Pardon d ? ouvrir mon propos par la ?n mais c ? était une manière de réchau ?er nos ardeurs commémoratives qui ont commencé l ? année dernière avec la célébration du centenaire du début du con it et une façon aussi de dissiper un malentendu créé par le poète lui-même Apollinaire en e ?et est l ? auteur de quelques vers qui ont pu surprendre voire choquer comme celui-ci tiré de Merveille de la guerre Que c ? est beau ces fusées qui illuminent la nuit Ou ce distique extrait de Calligrammes L ? adieu du cavalier ? Ah Dieu que la guerre est jolie Avec ses chants ses longs loisirs S ? autorisant de ces références et de quelques autres on a prêté à Apollinaire une inconscience d ? esthète et on l ? a soupçonné de ne pas avoir mesuré le caractère atroce du con it Au point que vingt ans plus tard Aragon lui reprochera cette mythi ?cation de la guerre qui reste la honte et l ? éclat de ce grand poète ? Honte ? et éclat ? deux

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