Horace by sand george 1804 1876

HORACE NOTICE Il faut croire qu'Horace représente un type moderne très- ?dèle et très-répandu car ce livre m'a fait une douzaine d'ennemis bien conditionnés Des gens que je ne connaissais pas prétendaient s'y reconna? tre et m'en voulaient à la mort de les avoir si cruellement dévoilés Pour moi je répète ici ce que j'ai dit dans la première préface je n'ai fait poser personne pour esquisser ce portrait je l'ai pris partout et nulle part comme le type de dévouement aveugle que j'ai opposé à ce type de personnalité sans frein Ces deux types sont éternels et j'ai ou? dire plaisamment à un homme de beaucoup d'esprit que le monde se divisait en deux séries d'êtres plus ou moins pensants les farceurs et les jobards C'est peut-être ce mot-là qui m'a frappée et qui m'a portée à écrire Horace vers le même temps Je tenais peut- être à montrer que les exploiteurs sont quelquefois dupes de leur égo? sme que les dévoués ne sont pas toujours privés de bonheur Je n'ai rien prouvé on ne prouve rien avec des contes ni même avec des histoires vraies mais les bonnes gens ont leur conscience qui les rassure et c'est pour eux surtout que j'ai écrit ce livre o? l'on a cru voir tant de malice On m'a fait trop d'honneur j'aimerais mieux appartenir à la plus pauvre classe des jobards qu'à la plus illustre des farceurs GEORGE SAND Nohant er novembre A M CHAULES DUVERNET Certainement nous l'avons connu mais disséminé entre dix ou douze exemplaires dont aucun en particulier ne m'a servi de modèle Dieu me préserve de faire la satire d'un individu dans un personnage de roman Mais celle d'un travers répandu dans le monde de nos jours je l'ai essayée cette fois-ci encore et si je n'ai pas mieux réussi que de coutume comme de coutume je dirai que c'est la faute de l'auteur et non celle de la vérité Les marquis d'aujourd'hui ne sont plus ridicules Une couche nouvelle de la société ayant poussé l'ancienne il est certain que les prétentions et les impertinences de la vanité ont changé de place et de nature J'ai tenté de faire un peu attentivement la critique du beau jeune homme de ce temps-ci et ce beau n'est pas ce qu'à Paris on appelle lion Ce dernier est le plus ino ?ensif des êtres Horace est un type plus répandu et plus dangereux parce qu'il est plus élevé en valeur réelle Un lion n'est le successeur ni des marquis de Molière ni des roués de la Régence il n'est ni bon ni méchant il rentre dans la catégorie des enfants qui s'amusent à faire les matamores Cette impuissante a ?ectation des grands vices qui ne sont plus n'est qu'un très-petit épisode de la scène générale Horace a dû traverser cet épisode mais il partait d'un autre point et cherchait un autre but Dieu merci un seul ridicule ne su ?t pas à cette jeunesse ambitieuse qui s'agrandit et s'épure à

  • 35
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Aucune attribution requise
Partager