La question du spectateur UNIVERSITE CENTRALE Année universitaire Théories du cinéma de l ? audiovisuel Niveau L Enseignant Hamadi BOUABID Séance La question du spectateur Dans sa fondamentale introduction à une philosophie du cinéma Cohen-Sénat à plusieu

UNIVERSITE CENTRALE Année universitaire Théories du cinéma de l ? audiovisuel Niveau L Enseignant Hamadi BOUABID Séance La question du spectateur Dans sa fondamentale introduction à une philosophie du cinéma Cohen-Sénat à plusieurs reprises est revenu sur les conditions du spectacle cinématographique et les conséquences organiques a ?ectives intellectuelles qui en découlent On pourrait en s ? inspirant de ses remarques amorcer le problème de la passivité du spectateur en distinguant trois ordres de conditions propres à cet état - Conditions matérielles du ?lm - Conditions physiologiques et internes - Conditions a ?ectives et psychologiques du spectateur La rue et le monde cols de la salle de cinéma L ? attraction qu ? exerce l ? écran A cet e ?et l ? on se rappelle du premier spectacle ?lmique au Rex à Paris comment les spectateurs apeurés ont fui la salle en s ? imaginant que le train qui entrait à la gare de la Ciotat aller les écraser Intensité de l ? écran Au début de chaque séance de cinéma le spectateur sait parfaitement qu'il n'aura rien d'autre à faire que de se laisser porter par le cours du ?lm A défaut de toujours atter son confort il s'agira de favoriser en tous points son plaisir sans oublier les plus gentiment pervers femme à barbe monstre sanguinaire ? La bonne place ? c'est celle d'abord qu'il su ?rait de payer pour voir et entendre sans peine ni fatigue sans autre forme d'engagement Le ticket donne accès au spectacle mais le spectacle n'est pas exigeant et ne requiert que la disponibilité relative du spectateur une attente ou une attention à peine plus intenses que celle s que promène la curiosité de l ? inactif Ce qu'il y a de désir de voir dans la place initiale Cdu spectateur n'est pas encore très mobilisé et ne demanderait en somme qu ? à l'être davantage pourvu qu'il n'en coûte rien de plus Mais le spectateur de ?lm qui vient au cinéma pour y trouver encore plus de spectacle va devoir le payer d'un autre prix Il y a une lutte originelle entre la logique accumulative du spectacle et celle soustractive du cinéma Autant que de l'attraction foraine le cinéma procède de la photographie qui est d'abord inscription trace révélation une écriture de la lumière dans un cadre d'espace et de temps la pose Spectacle d'un côté avec ses débridés ses rel? chements ses accélérations ses points de vue multiples et éphémères ses exagérations ses surenchères et de l'autre côté via la photographie écriture c'est-à-dire mesure de la quantité de lumière du temps d'exposition du cadre de la focale et relative cohérence de s principes d'exclusion Au cinéma comme en photo on ne peut à la fois cadrer en plan large et en gros plan ?lmer de près et de loin ralentir et accélérer prendre une même photo en pose longue et en instantané le choix d'une valeur écarte les autres les paramètres sont intolérants c'est le gouvernement d'un système paradigmatique Dès

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