GALERIE VINCENZ SALA – PARIS De l'écriture de l'écriture | Une proposition de K

GALERIE VINCENZ SALA – PARIS De l'écriture de l'écriture | Une proposition de Klaus Speidel Avec : Lina Ben Rejeb, Jean-­‐Michel Espitallier, Myriam El Haïk, Jean-­‐Christophe Norman, Igor Sacharow-­‐Ross, Chiara Zocchi Exposition du 21 mars au 18 avril 2015 Vernissage le 21 mars 2015 de 18h à 21h Performance « Le son de l’écriture » avec Jean-­‐Michel Espitallier et Chiara Zocchi, le 28 mars à 19h Rencontre avec Klaus Speidel et Helmut Bauer, le 11 avril à 19h Galerie Vincenz Sala, 52 rue Notre-­‐Dame de Nazareth, 75003 Paris Horaires d’ouverture: du jeudi au samedi 14h à 19h Jean-­‐Christophe Norman, 2013, Prologos con un prologo de Prologos écriture n. f. 1 Représentation de la parole et de la pensée au moyen de signes graphiques. 2 Acte d'écrire des textes, des œuvres. [...] Y-­‐a-­‐t-­‐il un sens dans l'action d'écrire, qui serait entièrement indépendant du contenu ? Une sédimentation du temps de l'écriture ? Une signification qui pourrait apparaître dans la ligne écrite elle-­‐même ? Y-­‐a-­‐t-­‐il quelque chose qui est propre à l'écriture de l'écriture, de toute écriture, peu importe son lexique ? Ce sont là quelques-­‐unes des questions que pose L'écriture de l'écriture. Chacune des œuvres de l'exposition incarne ainsi la quête d'un sens en dehors de la signification conventionnelle des signes scripturaux. Poètes ou artistes, russes ou tunisiens, formés aux beaux-­‐ arts, au conservatoire de musique ou autodidactes, les artistes réunis dans l'exposition se ressemblent peu par leurs parcours, leurs cultures, leurs générations et, même, leurs alphabets (qui comptent 26, 28 et 33 lettres, respectivement). Ce qui les rapproche est un intérêt pour les formes de l'écriture en-­‐deçà de la signification conventionnelle. Lorsqu'on écrit pour communiquer, la visée est utilitaire : il s'agit de faire passer un message, moyennant le sens des mots utilisés. Or, il existe des écritures dont l'objectif n'est pas de faire comprendre les pensées qu'elles expriment, qui ne cherchent pas à communiquer un message moyennant des codes appris. Leur schéma de références est privé – ou il n'y en a pas. Ecrire ainsi ce n'est pas assembler les symboles d'une écriture (par exemple latine, arabe ou cyrillique) de façon nouvelle et potentiellement inouïe. C'est chercher le sens ailleurs : dans les formes scripturales elles-­‐ mêmes, en-­‐deçà d'un langage commun, ou alors dans l'action qui les a fait exister. Celle-­‐ci implique un corps et un temps propre, généralement oubliés face au texte qu'on lit. Comme c'est rarement un pur esprit qui a écrit, ce n'est pas non plus un esprit seul qui lit. Ecriture et lecture sont incarnées et se déroulent dans l'espace et le temps. Car s'il y a un temps de l'écriture, la Schreibzeit dont parle Hanne Darboven, un écrit propose toujours aussi une Lesezeit, comme un programme temporel à activer lors de la lecture. Autrement dit : l'écrit n'est spatial qu'en surface. En profondeur, il est doublement temporel. Or, l'hypothèse d'un sens qui ne serait pas celui des mots n'est que rarement la première que fait un récepteur. Culturellement renforcée, la signification lexicale risque toujours d'écraser les autres, pour le lecteur ordinaire autant que le savant : Hors du texte point de salut, affirmait Greimas et s'intéressait aux dispositifs linguistiques du texte et aux structures narratives qui s'y manifestent. Mais l'écriture n'est pas le texte (et vice-­‐versa). Ce n'est qu'à condition que le sens conventionnel ait été évacué que l'attention du lecteur peut être déportée. Car l'accès au sens d'un mot reconnu est automatique et précède notre compréhension consciente. Pour nous permettre de voir l'écriture en-­‐ deçà de l'écrit, la mise à mal du sens conventionnel est donc indispensable. Lorsque le sens lexical des mots disparaît, autre chose peut se faire jour, une forme, un mouvement, un rythme, une temporalité. En littérature, c'est la poésie qui se rapproche le plus du projet des artistes qui n'écrivent pas seulement pour dire les mots, mais aussi pour donner à voir et à vivre leur agencement. Ce n'est donc pas un hasard que deux des artistes de l'exposition sont des poètes. Et si, malgré la diversité des approches, quelque constante, imprévisible en amont, venait ici à apparaître, il se pourrait bien que ce soit là le propre de l'écriture de l'écriture. Klaus Speidel Igor Sacharow-­‐Ross naît en 1947 à Khabarovsk, lieu d'exile de ses parents dans l'Extrême-­‐Orient russe. Après des études à l'université pédagogique de Khabarovsk, il part à Leningrad sans l'autorisation des autorités soviétiques pour y rejoindre une jeune scène artistique en rupture avec l'art officiel. Ses performances entraînent des poursuites et représailles et finissent par mener à son expulsion en 1978. Il rejoint l'Autriche, puis l'Allemagne. Depuis, il a développé un Œuvre protéiforme qui mêle des références à la science contemporaine et des éléments plus archaïques. Son travail a fait l'objet de plus de 55 expositions personnelles partout dans le monde. Aujourd'hui il vit et travaille à Cologne. Jean-­‐Michel Espitallier naît le jour du lancement de Sputnik 1 à Barcelonnette en France. Batteur de rock, performeur, metteur en scène, éditeur, poète et essayiste, il a publié vingt livres, dont Salle des machines en janvier 2015 chez Flammarion. Sa première exposition personnelle d'art contemporain a eu lieu au Mange-­‐Disque à Paris en 2008. Son travail remet constamment en question les formes attendues de la poésie et se constitue autour de listes, détournements, rythmes, répétitions, faux théorèmes, guerres, Wittgenstein ou la Villette. Tout compte fait, on peut dire que son Œuvre exemplifie l'affirmation de G. K. Chesterton selon laquelle « drôle n'est pas le contraire de sérieux, mais le contraire de pas drôle. » Jean-­‐Christophe Norman naît en 1964 à Besançon. Son œuvre se développe autour d’une pratique variée qui associe, le plus souvent, la marche à l’écriture ou produit des superpositions géographiques. En 2005, il traverse entièrement la ville de Berlin en écrivant le passage du temps qu’il recopie sur l’asphalte sous la forme d’une longue ligne continue à l’aide de craies blanches. Une longue « expédition horizontale » qui durera près d’un mois. Ainsi, au cours des années suivantes il traversera les villes de New York, Paris, Vilnius, Istanbul… Il passe des jours et des semaines à marcher et écrire à même le sol ou sur un mur : l'Ulysse de Joyce, A la recherche du temps perdu de Proust sont autant de textes qu'il retransforme en écrits. Son travail a fait l'objet de plusieurs expositions personnelles, dont la plus récente, Biographie, au FRAC Franche-­‐ Comté, s'est terminée en janvier 2015. Myriam El Haïk naît en 1973 à Rabat au Maroc. Diplômée de l'Ecole normale de Musique de Paris en composition et orchestration, l'écriture joue un rôle important dans son œuvre visuelle qui entretient également un lien essentiel avec la musique. Les mêmes figures scripturales simples sont consciencieusement répétées dans des carnets, sur des toiles, des murs, des vêtements et même, pour l'une de ses performances, dans un passeport... . Activées par un spectateur, ses œuvres laissent apparaître des rythmes visuels et des compositions spatiales. L'esprit de ses travaux de dessin se retrouve dans ses compositions pour piano ou pour pianos jouets. Elle a bénéficié d'expositions personnelles à la Galerie Vinzenz Sala, Paris et Berlin et à Rabat au Maroc. Chiara Zocchi naît à Varese, près de Milan, en 1977. Écrivaine, chercheuse, chanteuse et dessinatrice, elle publie son premier roman, Olga, à l'âge de 19 ans. Il obtient plusieurs prix en Italie et est traduit en neuf langues. Son deuxième roman, Tre Voli paraît en italien en 2005. Il est traduit en français en 2007 (Volare, Léo Scheer). Depuis quelques années, son écriture se fait plus fragmentaire et à côté de ses recherche formelles et poétiques, qui sont d'autant de mises à l'épreuve de la langue, elle explore de plus en plus ce que nous appelons l'écriture de l'écriture. Lina Ben Rejeb naît en 1985 à Kélibia en Tunisie. Diplômée des Beaux-­‐Arts de Paris en 2011 elle a fait un post-­‐diplôme à l'Ecole du Louvre/ENSBA. Procédant par répétition, l'artiste met en place des dispositifs où les limites de la reproduction entraînent des transformations sensibles. L'accident programmé, le protocole ou l'événement chimique induisent au sein d'une même œuvre des allers-­‐retours entre l'écriture et la peinture, la peinture et la sculpture, l’objet unique et le multiple, la surface et le volume, la forme et le fond, le lisse et le pliage, ou encore le texte et l'image. En 2012, l'artiste a reçu le Prix Keskar de la fondation de France. Elle a participé à de nombreuses expositions collectives et a bénéficié d'une exposition personnelle à la galerie Florence Léoni à Paris en 2013. Klaus Speidel naît en 1979 à Reutlingen en Allemagne. Artiste et philosophe, ancien élève de l'ENS, il a fait des études de philosophie et d'histoire de l'art à Munich et Paris. En 2003, ses réflexions sur les mises en forme de la pensée l'ont mené à créer des œuvres dans l'espace. Depuis 2005, il écrit sur l'art contemporain, ce qui lui permet de confronter la réflexion philosophique sur l'art et les œuvres. Son travail artistique est protéiforme, mais explore souvent les effets de la dé-­‐ uploads/s3/ de-l-x27-e-criture-de-l-x27-e-criture.pdf

  • 14
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager