FICHE TYPE D'INVENTAIRE DU PATRIMOINE CULTUREL IMMATERIEL DE LA FRANCE André GU

FICHE TYPE D'INVENTAIRE DU PATRIMOINE CULTUREL IMMATERIEL DE LA FRANCE André GUILLERME - GUILSON, tailleur 1 Présentation sommaire Identification : Tailleur Personne(s) rencontrée(s) : André GUILLERME Localisation (région, département, municipalité) : France, Ile-de-France, Paris Indexation : (A) Identification et localisation : Nom et rôle et/ou fonction de la personne rencontrée : André GUILLERME Maître Tailleur Dirigeant de l’entreprise Yasna et André Guillerme Guilson Municipalité, vallée, pays, communauté de communes, lieu-dit… : Paris Adresse : 3, rue Saint Philippe du Roule Ville : Paris Code postal : 75008 Téléphone : 01 45 62 33 16 Adresse de courriel : guilson1@aol.com / guilsontailleur@gmail.com Site Web : www.guilson.com pho FICHE TYPE D'INVENTAIRE DU PATRIMOINE CULTUREL IMMATERIEL DE LA FRANCE (B) Description Description : L’entreprise Guilson est située dans le 8ème arrondissement de Paris. André Guillerme est un maître tailleur qui exerce une activité de tailleur sur mesure pour homme et dame. Il est spécialisé dans le haut de gamme et travaille avec une clientèle essentiellement masculine. Le travail à la main dans le métier de tailleur n’évolue pas avec le temps; seules les coupes évoluent en fonction de la mode (aujourd’hui, les personnes s’habillent différemment). Le tailleur est en contact privilégié avec le client. Il lui apporte conseils et l’aide à choisir le tissu et le modèle qui convient. Il prend les mesures nécessaires pour la confection du vêtement et coordonne le travail. Il doit être précis dans les gestes, avoir le souci du détail, faire preuve de patience et avoir un esprit créatif. Un bon tailleur maîtrise l’ensemble des savoir-faire correspondant au métier. Dans les grands ateliers, ce travail est généralement exécuté par des ouvriers spécialisés: - Le coupeur trace et coupe le patronage en fonction des mesures prises par le tailleur pour ensuite s’en servir lors de la coupe du vêtement. Il rectifie également les patronages des clients réguliers en fonction de leurs changements morphologiques. - Le saladeur reçoit la pièce de vêtement du coupeur et prépare la «bûche», c’est-à-dire les fournitures nécessaires à la fabrication du vêtement (doublures, sacs de poches, boutons, etc.). Il transmet ensuite cette bûche à l’apiéceur, au culottier ou au giletier. - L’ apiéceur assemble et façonne le veston. Il réalise le veston jusqu’au 2ème essayage. Il peut aussi terminer le veston, selon la demande du tailleur. - Le culottier assemble le pantalon. - Le giletier assemble le gilet. - Le boutonniériste réalise les boutonnières à la main sur toutes pièces du vêtement. Les techniques utilisées par l’entreprise Guilson sont restées traditionnelles et l’essentiel du vêtement est exécuté à la main avec les prises de mesures, la coupe du vêtement, sur toile ou directement dans le tissu, le montage, l’essayage, la retouche et la finition. André Guillerme commence par prendre les mensurations nécessaires du client (environ une quinzaine de mesures). Parmi les liasses d’échantillons disponibles dans l’atelier, le client choisit le tissu qui lui convient. Le maître tailleur écoute son client; il sait mettre en valeur sa silhouette avec un vêtement personnalisé. Il commande ensuite le tissu souhaité auprès de ses fournisseurs anglais et italiens. Après avoir tracé le patronage d’après les mesures du client, trois essayages sont nécessaires pour réaliser le vêtement. Le premier essayage est réalisé sur toile. A la suite de quoi, toutes les rectifications nécessaires seront portées sur cette toile (le maître tailleur a donc l’œil averti pour repérer les particularités morphologiques du client). Lors du deuxième essayage, le col et les manches sont réglés sur le client, avant d'être piqués et montés à la main. La troisième et dernière visite présente la tenue finale au client. La réalisation complète d’un costume nécessite environ 70 à 80 heures de travail. 2 FICHE TYPE D'INVENTAIRE DU PATRIMOINE CULTUREL IMMATERIEL DE LA FRANCE Eléments matériels constitutifs de la pratique : Matériaux (origine, fournisseurs, exploitation, difficultés d’approvisionnement) : Le choix des tissus est noble avec le cachemire, la pure laine ou le pashmina par exemple qui proviennent principalement de fournisseurs anglais et italiens. Les tissus proviennent également de ces fournisseurs étrangers car les drapiers sont très rares aujourd’hui en France; aujourd’hui, seul trois drapiers subsistent encore. Pour les fournitures utiles au métier, elles sont souvent très chères compte tenu de l’absence de concurrence sur le marché (très peu d’entreprises sont situées à Paris). Outils (origine, fournisseurs, exploitation, difficultés d’approvisionnement) : La réalisation des vêtements se fait sur mesure de façon traditionnelle et est exécutée à la main. Ce sont les outils de base qui sont utilisés pour la couture avec par exemple les ciseaux de grandes tailles pour la coupe, les différentes règles et équerres, les demi-lunes, les jeannettes, les tampons aux formes diverses, les planches et les fers à repasser de cinq à sept kilos, etc. Machines (origine, fournisseurs, exploitation, difficultés d’approvisionnement) : Les machines à coudre sont utilisées uniquement pour les grandes coutures principales (le piquage des épaules et le piquage sur les côtés par exemple). Produits réalisés : Le tailleur réalise des vêtements haut de gamme sur-mesure pour hommes et dames avec des tissus nobles que le client aura préalablement choisis au sein de l’atelier en fonction de ses goûts et exigences. Lieu d'exercice : André Guillerme a souhaité évoluer dans un univers de luxe et travailler avec une clientèle aisée. Il a fait le choix de s’installer dans un quartier parisien de luxe, le huitième arrondissement de Paris, qui s’est avéré être l’ancien quartier historique des tailleurs. Il a préféré travailler en boutique et non en appartement comme cela se fait pour certains de ses confrères (les appartements sont généralement plus discrets que les boutiques parce qu’ils accueillent une clientèle principalement médiatique). L’entreprise Guilson est un atelier-boutique de 90m² qui se compose de deux niveaux. Au rez- de-chaussée dans sa boutique d’une superficie de 60m², André Guillerme réalise les opérations de coupe et les essayages. Sur une grande table en chêne on peut voir des livres anciens évoquant les techniques traditionnelles du travail à la main. Sont également éparpillés de-ci- delà les outils de base pour la couture (ciseaux, règles ou règles courbes, équerres, etc.). De même, des patrons de clients suspendus et des fiches de prises de mesures des clients dans des casiers. Sur des bustes, des costumes sur-mesure terminés ou en cours. Des machines à coudre et quelques fers à repasser sont déposés en pièces de collection dans la boutique. Sur les étagères sont disposés des échantillons de tissus: super 130, 150, 180, cachemire, ou pashmina (que des tissus de luxe) qui proviennent principalement de fournisseurs anglais et italiens. 3 FICHE TYPE D'INVENTAIRE DU PATRIMOINE CULTUREL IMMATERIEL DE LA FRANCE Au sous-sol, une salariée en contrat de professionnalisation travaille dans un atelier de 30m². On y trouve quelques machines (piqueuses ou surfileuses et divers outillages: les demi-lunes, les fers à repasser, les jeannettes, les tampons etc.). Apprentissage et Transmission : La passion pour le métier de tailleur lui a été transmise par sa mère couturière. Dès l’âge de huit ans, André Guillerme, dernier d’une famille de trois enfants se passionnait pour la couture. C’est à l’âge de quatorze ans qu’il a suivi un apprentissage de tailleur dans une école pendant trois années avant de suivre des cours de coupe à l’Académie de coupe Ladeveze Darroux. Après deux ans passés chez différents tailleurs en tant qu’apprenti, il fait son service militaire dans l’armée de l’air dans le service habillement. En plus des uniformes, il réalise aussi des costumes de ville. Il se constitue peu à peu une clientèle de particuliers puis perfectionne ses techniques avant de s’installer à son compte. L’entreprise détient un savoir-faire qui est difficilement accessible uniquement par les voies de formation normale (CAP, BAC Pro). Ce savoir-faire nécessite aussi une formation en entreprise pendant de longues années. André Guillerme a à ce jour une cinquantaine d’années d’expérience et de pratique. Il est confronté aujourd’hui à la raréfaction de son métier puisqu’il a assisté à la fermeture de quatre ateliers de tailleur dans le quartier du huitième arrondissement de Paris en seulement dix années. Il constate que les tailleurs partis à la retraite ne sont pas remplacés. Faute de formation, le savoir-faire n’est pas transmis et disparait progressivement. Trop rarement, néanmoins, il arrive qu’un tailleur, avant de partir à la retraite, s’associe avec un jeune et l’accompagne deux ou trois ans dans le but de lui transmettre son affaire et sa clientèle Par sa fonction de Président de la Chambre Syndicale de Paris et de Président de la Fédération Nationale de France, André Guillerme a décidé il y a une dizaine d’années, en concertation avec d’autres tailleurs, de remédier à cette lacune dans la formation en montant une association pour encourager la transmission de son métier. Il a donc crée un centre de formation au métier tailleur sur mesure pour homme: l’Association Formation Tailleur. D’ailleurs, André Guillerme a embauché cette année en contrat de professionnalisation une jeune fille issue de cette formation. L’Association Formation Tailleur1 est installée depuis 2005 au 167, rue Victor Hugo, dans le 16ème arrondissement de Paris. Elle a pour objectif de répondre aux attentes uploads/s3/ la-confection-de-vetements-guillerme-guilson.pdf

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