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Page 1 sur 8 ecole-ci.online Ce document est la propriété du MENETFP. Il ne peut être vendu sous aucune condition. Tous contrevenant s’expose à des poursuites. LEÇON 3 : LE PROGRES ET LE BONHEUR PLAN Introduction I/ LES CARACTERISTIQUES DU DESIR, DU TRAVAIL, DE L’ART, DE L’IMAGINATION, DU PROGRES ET DU BONHEUR A. Le désir et les passions B. Le travail, la technique, l’art et l’imagination C. Les différents types de progrès II/ LES RAPPORTS ENTRE LE TRAVAIL, LA TECHNIQUE, L’ART ET L’IMAGINATION A. Le rôle du désir et des passions dans la création B. Le travail, la technique, l’art et l’imagination, sources de satisfaction III/ LES CONDITIONS DU BONHEUR A. Les limites du progrès matériel B. La nécessaire complémentarité entre le progrès matériel et le progrès spirituel Conclusion CONTENU Situation d’apprentissage Au début du cours de Philosophie, le professeur présente aux élèves de la T A 3 du L.C.A, un ancien tee-shirt de campagne à l’élection présidentielle sur lequel on peut lire « Le progrès pour tous, le Bonheur pour chacun ». Ce slogan suscite beaucoup de commentaires dans la classe. Pour les uns, le progrès entraîne le bonheur ; pour les autres, le bonheur est la condition du progrès. Pour en savoir davantage, la classe décide de connaître les caractéristiques du Désir, des Passions, de la Technique, de l’Art, de l’Imagination, de distinguer les différents types de progrès, d’établir les rapports entre le progrès et le développement et examiner les conditions du Bonheur. INTRODUCTION Toutes les mutations opérées par les peuples, prouvent que l’évolution c’est-à-dire le progrès, est inhérent à l’espèce humaine. Ce progrès qui s’est matérialisé par de grandes révolutions scientifiques, techniques et économiques est, semble-t-il, tributaire de l’action efficace de l’Homme sur la nature. TERMINALE A C D PHILOSOPHIE Page 2 sur 8 ecole-ci.online Ce document est la propriété du MENETFP. Il ne peut être vendu sous aucune condition. Tous contrevenant s’expose à des poursuites. Toutefois, comme le fait remarquer Sigmund FREUD (1856-1939), ces progrès spectaculaires dans tous les domaines d’activité, n’ont pas réussi à faire des Hommes des êtres heureux. Cf. Malaise dans la civilisation. Dès lors, nous sommes en droit de nous demander si le progrès conduit nécessairement au bonheur. En d’autres termes, l’Homme, être de désir et de passion, à travers toutes ses activités (travail, technique, art …) peut-il accéder à l’état de pleine et totale satisfaction ? I/. LES CARACTERISTIQUES DU DESIR, DU TRAVAIL, DE L’ART, DEL’IMAGINATION, DU PROGRES ET DU BONHEUR A. Le désir et les passions Le désir est l’expression du manque ; désirer, c’est aspirer à posséder quelque chose qui nous manque. Le désir est provoqué de façon générale par un objet ou un être qui possède des qualités le rendant agréable ou bon en lui-même. A cet effet, PLATON (428-348) dans son œuvre Le PHEDON, déclare « Le désirable par excellence est le Bien. » Etant lié à la conscience, le désir est propre à l’homme et le distingue ainsi de l’animal qui n’a que des besoins. La passion, disons-le, est aussi propre à l’homme. Elle se définit comme le développement monstrueux d’un sentiment au détriment des autres. En clair, la passion est un amour démesuré ou exagéré qu’on éprouve pour quelqu’un ou pour quelque chose. Elle a des conséquences néfastes sur l’individu car la passion est subie, supportée ; le passionné en souffre. On peut se permettre de dire que si les hommes ne désiraient que ce dont ils ont besoin, ils ne tomberaient pas dans la démesure ou folie des grandeurs, origine de la passion. Comme l’ont montré les Anciens, notamment PLATON et EPICURE (341- 270), les désirs naturels et nécessaires suffisent à faire le bonheur de l’homme. PLATON dans le PHEDON affirme « Ni trop, ni trop peu. La vertu réside dans le juste milieu… ». C’est pourquoi, EPICURE dans son œuvre LETTRE A MENECEE, fait une classification des désirs. Ainsi, parmi les désirs, les uns sont naturels et nécessaires, les autres naturels et non nécessaires, et d’autres encore non naturels et non nécessaires. Le sage c’est-à-dire l’homme libre et heureux, dit-il est celui qui se contente des désirs naturels et nécessaires. Par ailleurs, si les moralistes condamnent toutes les passions car elles provoquent un déséquilibre dans l’âme, il faut cependant reconnaître qu’il existe de bonnes passions ; celles qui déclenchent en l’individu une énergie au service de l’action. Page 3 sur 8 ecole-ci.online Ce document est la propriété du MENETFP. Il ne peut être vendu sous aucune condition. Tous contrevenant s’expose à des poursuites. Jean-Jacques ROUSSEAU (1712-1778) écrit à ce propos : « il n’y a que des âmes de feu qui sachent combattre et vaincre ; tous les grands efforts, toutes les actions sublimes sont leur ouvrage… » La Nouvelle Héloïse. Dans le même sens, HEGEL (1770-1831) dans La Raison dans l’Histoire, ne déclare « rien de grand ne s’est accompli dans le monde sans passion » De toute évidence, l’être humain va toujours au-delà de ce qui lui est nécessaire. Dès lors, le désir en lui qui ne fait que croître, fait de lui un éternel insatisfait. De ce point de vue, peut-il accéder à un état de satisfaction qui signifierait la fin du désir ? Si oui par quels moyens ? B. Le travail, la technique, l’art et l’imagination Le travail est une activité consciente de transformation de la nature et de l’homme lui-même. Par cette activité, l’homme produit ce qui est utile. Le travail s’impose ainsi à l’homme comme une contrainte naturelle à surmonter, car il y a dans tout travail des efforts tant physiques qu’intellectuels à fournir pour produire l’utile. D’ailleurs, l’étymologie du mot est assez explicite à ce sujet. Le mot travail dérive d’un mot latin « tripalium » (instrument de torture à trois pieux) destiné à soumettre les chevaux difficiles à ferrer. Dans les religions monothéistes, le travail se présente comme une sanction voire une malédiction suite à la désobéissance d’ADAM et EVE. Cf. Le Livre de la Genèse, chapitre 3. La technique, pour sa part, est un ensemble de procédés permettant de réaliser quelque chose. En d’autres termes, la technique est un ensemble de procédés par lesquels on construit, on fabrique, on invente. La technique est donc le savoir-faire de l’homme. Mais de nos jours, on entend plus par technique, l’ensemble des applications de la science ; elle est la science appliquée : d’où le rapport étroit entre science et technique. Ce rapport est désigné par le mot (Technoscience). Quant à l’art, il est la production du beau par les œuvres d’un être conscient (peinture, poésie, littérature, musique…). Il est fréquent d’entendre dire que l’art imite la nature, et que l’œuvre d’art n’est qu’une reproduction du réel. C’est sans doute cette opinion qui explique, voire justifie la condamnation faite par PLATON de l’art. En effet, dans LA REPUBLIQUE, il montre que l’œuvre d’art est une pâle copie de la réalité sensible. Il écrit : « l’art d’imiter est donc bien éloigné du vrai, il ne touche qu’une partie des choses et cette partie n’est que fantôme ». A l’analyse, cette conception de l’art, même si elle peut être pertinente et cohérente, manque cependant d’objectivité. L’art est surtout une activité de création. Même quand l’artiste s’inspire de la nature, c’est toujours pour en faire un objet de contemplation esthétique. C’est d’ailleurs cette idée qu’Emmanuel KANT (1724-1804) exprime en ces termes Page 4 sur 8 ecole-ci.online Ce document est la propriété du MENETFP. Il ne peut être vendu sous aucune condition. Tous contrevenant s’expose à des poursuites. « l’art est la belle représentation d’une chose ; et non la représentation d’une belle chose ». CRITIQUE DE LA FACULTE DE JUGER HEGEL à la suite de KANT a révélé l’essence réelle de l’art à travers cette affirmation tirée de son ouvrage ESTHETIQUE : « l’art doit donc se proposer une autre fin que l’imitation purement formelle de la nature ; dans tous les cas, l’imitation ne peut produire que des chefs-d’œuvre de la technique, jamais des œuvres d’art ». L’art, création du beau a pour support l’imagination qu’Emmanuel KANT, dans CRITIQUE DE LA RAISON PURE définit comme « le pouvoir de se représenter par intuition, un objet, même en son absence ». S’agissant de l’imagination, on a tendance à la réduire à la mémoire puisqu’on ne trouve en elle qu’une fonction : celle de la représentation des faits déjà perçus. Mais à la vérité, c’est que l’imagination est un autre étage de la vie psychique. Elle est une combinaison, une formation d’images nouvelles ; c’est une faculté de former des images qui dépassent la réalité. L’imagination est surtout invention, création. C’est pourquoi Gaston BACHELARD (1884-1962) la présente comme « l’expérience même de l’ouverture, de la nouveauté ». L’AIR ET LE SONGE Retenons à mi-parcours que, grâce à son imagination et son savoir-faire, l’être humain renforce et perfectionne son action de transformation de la nature : telle est la condition du progrès. C. Les différents types de progrès Le progrès apparait comme une marche en avant, un passage graduel du uploads/s3/ tacd-philo-c3-l3.pdf

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