THE BEAUTY OF JAPANESE BAMBOO ART THE BEAUTY OF JAPANESE BAMBOO ART Galerie Min

THE BEAUTY OF JAPANESE BAMBOO ART THE BEAUTY OF JAPANESE BAMBOO ART Galerie Mingei Japanese Arts Exposition du 6 décembre 2018 au 26 janvier 2019 TRADITION ET FORME CONTEMPORAINE Les bambouseraies sont intimement liées au paysage japonais, et les objets en bambou témoignent de l’un des plus anciens savoir-faire « techniques » à s’être développé au Japon. Dès le viiie siècle, de délicats paniers tressés ont été utilisés au cours de cérémonies bouddhistes. Puis, des vanneries furent créées pour les cérémonies du thé engendrant des dynasties de maître-apprenti nécessaires à la transmission des connaissances. Au cours du xxe siècle, des kagoshi (vanniers) indépendants ont réinterprété ces traditions pour créer des formes et des vases conçus pour l’ikebana, l’art de l’arrangement floral. Aujourd’hui, au xxie siècle, une nouvelle génération d’artistes, d’horizons divers, crée une fascinante variété d’œuvres d’art qui peuvent être considérées comme des sculptures contemporaines à part entière. La galerie Mingei est heureuse de présenter sa collection de vanneries japonaises datant de la fin du xixe siècle à nos jours. La fauvette chante parmi les nouvelles pousses de bambou de la vieillesse à venir Matsuo Bashō (1644-1694) Au Japon, le bambou est le symbole naturel de la plénitude du néant. Il croît autour du vide (son chaume est creux), un vide au centre du développement spirituel des maîtres Zen. La vannerie de bambou est l’une des plus anciennes techniques traditionnelles au Japon, probablement du fait de l’abondance de cette graminée et à ses qualités uniques. Le Shōsō-in, le dépôt impérial du Tōdai-ji à Nara, abrite des vanneries des périodes Nara (710-794) et Heian (794-1185). Ces paniers, qui servaient pour des compositions florales lors de cérémonies bouddhistes, utilisent de nombreuses techniques de base que l’on retrouve dans la vannerie moderne. Avec l’introduction du Bouddhisme ésotérique pendant la période Kamakura (1186- 1333) et particulièrement pendant l’ère Muromachi (1333-1573), des vanneries sophistiquées furent importées de Chine. Connues sous le nom de karamono, ces œuvres fonctionnelles étaient appréciées pour leur élégance. A partir de la fin Muromachi et pendant la période Momoyama (1573-1603), les maîtres de thé Murata Jukō (1423-1502), Takeno Jōō (1502-1555), Sen-no-Rikyū (1522-1591) – instaurateur du style rustique sōan (littéralement « paillotte ») plus connu par son qualificatif wabi – et Hisada Sozen (1647-1707), se détournèrent des karamono au profit d’ustensiles en bambou d’une grande simplicité (vases, vanneries, paniers pour le charbon de bois, etc.) qu’ils créèrent souvent eux-mêmes. Cependant, malgré la très longue histoire de la vannerie au Japon, ce n’est qu’à la période Meiji (1868-1912) qu’apparurent les premiers kagoshi, artisans spécialisés dans la création de vanneries de bambou qui associaient un très haut niveau de perfection technique à d’indéniables individualités artistiques. Ces créations sont désormais considérées comme la genèse de la vannerie moderne. Cette période d’intense créativité liée au chadō fut suivie, à partir du milieu de la période Edo (1603-1868), par un engouement sans précédent pour le thé infusé sencha et une admiration pour la culture chinoise des lettrés dont les aficionados se retrouvaient principalement dans les cercles bunjin de Kyoto et d’Osaka. Plusieurs kagoshi aux goûts raffinés étaient parrainés par des riches marchands et des artistes bunjin pour créer des œuvres répondant à une demande croissante d’objets pour la cérémonie du thé sencha. Grâce à leur originalité, les vanneries de bambou à anse pour l’ikebana, parfois de style chinois et alors nommée karamono utsushi, permirent à ces artisans de devenir des artistes à part entière. Dans le Kansai, certains de ces « artisans- artistes », Hayakawa Shōkosai I (1815-1897), son fils Shōkosai II (1864-1922), Yamamoto Chikuryusai I dit « Shoen » (1868-1945), Wada Waichisai I (1851-1901) et le disciple de ce dernier, Tanabe Chikuunsai I (1877-1937) furent les pionniers de cet art naissant. De nombreuses expositions nationales et internationales destinées à promouvoir l’industrie – notamment les Pavillons japonais des Expositions Universelles de Londres (1910) et Paris en 1925 – furent autant d’événements permettant aux kagoshi de gagner en notoriété. Dans le premier quart du xxe siècle, cette reconnaissance engendra une renaissance de la vannerie à l’origine d’un mouvement artistique ininterrompu jusqu’à nos jours. C’est à cette époque que fut acquis par le directeur-fondateur du musée d’art et d’industrie (MKG) de Hambourg, Justus Brinckmann (1877-1915), le tout premier ensemble de vanneries de bambou constitué en dehors du Japon. Celles-ci, datées des années 1880 à 1890, sont attribuées pour l’essentiel à Hayakawa Shōkosai I (1815-1897), le premier kagoshi à signer des œuvres en bambou, connues à l’époque comme « paniers de bunjin ». Ses créations, caractérisées par un bambou tressé-serré avec parfois des inserts décoratifs en rotin, étaient principalement destinées à la cérémonie du thé sencha. Parmi ces pionniers, Wada Waichisai I (1851-1901) eut une importance considérable, non seulement en remportant de nombreux prix pour ses œuvres raffinées, mais surtout en formant son disciple Tanabe Chikuunsai I (1877-1937), premier d’une longue lignée d’artistes toujours active aujourd’hui. Sa compréhension profonde de l’ikebana et de la cérémonie sencha aidèrent Chikuunsai I à développer son art au sein d’un studio réputé d’Osaka. Il compte parmi ses disciples son fils Chikuunsai II (1910-2000) et Maeda Chikubōsai I (1872-1950) dont les vanneries soulignaient les qualités naturelles du bambou en intégrant les formes étranges de tiges et de rhizome de cette plante. Ces œuvres étaient particulièrement appréciées de la famille royale et de la noblesse. Son propre fils, Chikubōsai II (1917-2003), fut désigné Trésor national vivant en 1995. Au début de l’ère Taishō (1912-1926), une famille de kagoshi du Kantō, les Iizuka, fut commissionnée par le bureau de la Maison impériale pour réaliser une série de vanneries nommée Shinpuku iremekago pour les cérémonies d’intronisation de l’empereur Taishō.Le studio Iizuka, situé à l’époque à Tochigi, était réputé pour ses vanneries de style chinois (karamono utsushi), mais très vite Iizuka Hōsai II s’affranchit de ces contraintes et développa ses propres créations, ouvrant ainsi la voie à son jeune frère Rōkansai, considéré de nos jours comme le plus important artiste du bambou du xxe siècle. Au Japon, il y a Tanabe Chikuunsai à l’Ouest et Iizuka Rōkansai à l’Est Bruno Taut, 1933 Dans le studio familial, le jeune Rōkansai fait montre d’un talent exceptionnel. Il doit cependant accepter que son frère aîné signe ses propres créations mais il ne s’en offusque pas et poursuit parallèlement sa formation artistique : calligraphie, étude des arts de la Chine, poésie avec une préférence pour les haïkus. En 1933, Bruno Taut qualifie de « modernes » les œuvres de Rōkansai. Bruno Taut (1880-1938) est un architecte, un urbaniste et un auteur allemand très actif lors de la République de Weimar. En 1933, dans un contexte politique très hostile, il s’enfuit en Suisse puis au Japon. Il s’installe à Takasaki (préfecture de Gunma) et écrit trois livres sur la culture et l’architecture japonaise. Il produit également un travail d’ameublement et d’aménagement d’intérieurs et est invité à diriger l’Institut d’art industriel de Sendai. Il est séduit par les vanneries de bambou utilisées pour les arrangements floraux ikebana, en particulier dans le cadre de la cérémonie du thé sencha. Fréquentant les cercles intellectuels de l’époque, Rōkansai s’autoproclame artiste et refuse le statut d’artisan que Sōetsu Yanagi, le fondateur du mouvement Mingei, lui propose d’adopter. Rōkansai développe le concept des trois états Shin (真), Gyō (行) et Sō (草). Shin signifie « formel », les vanneries sont symétriques et le tressage ordonné, il s’agit souvent de karamono utsushi ; et peu ont survécu. Les pièces semi-formelles appartiennent au Gyō, si elles ne pas sont symétriques leur tressage est irrégulier, à l’inverse elles peuvent être de forme asymétrique mais avec un tressage ordonné, ou bien avec une combinaison des deux. Enfin Sō correspond aux vanneries informelles. Elles sont souvent les plus audacieuses, de forme libre, intégrant par exemple une anse en rhizome. Rōkansai introduit également de nouvelles techniques de tressage (sashi-ami et tabane-ami) et donne également à ses œuvres des noms poétiques qui évoquent la nature. Iizuka Shōkansai (1919-2004) poursuit l’œuvre familiale par un apprentissage très dur auprès de son père. Les dix premières années de sa vie d’adulte sont consacrées à la coupe du bambou et à la préparation des fibres avant tressage. À la fin des années 40, il commence à soumettre ses créations à l’exposition annuelle de l’Académie des arts du Japon (Nitten) et remporte de nombreux prix. Dans le milieu des années 70, il participe avec succès aux expositions d’artisanat traditionnel (Nihon dento kogei ten). En 1982, il est nommé Trésor national vivant. Aux États-Unis, l’industriel Lloyd Cotsen construit pendant une trentaine d’années l’une des plus importantes collections de vanneries japonaises au monde. Celle-ci est désormais abritée au musée des arts asiatiques de San Francisco. Aux pionniers de cet art, méconnu en Europe mais acclamé aux Etats-Unis, ont succédé des générations d’artistes qui, au cours du xxe siècle, se sont peu à peu affranchis de la tradition et du fonctionnalisme pour atteindre un sommet dans l’abstraction et rejoindre la création contemporaine. Sur l’île de Kyushu, et particulièrement dans la préfecture d’Ōita, plusieurs artistes, tels Sugiura Noriyoshi, Yonezawa Jiro, Honda Shōryū, Nakatomi Hajime ou Jin uploads/s3/ the-beauty-of-japanese-bamboo-art-web-s.pdf

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