BERNARD HEIDSIECK POÉSIE ACTION BERNARD HEIDSIECK POÉSIE ACTION VILLA ARSON NIC
BERNARD HEIDSIECK POÉSIE ACTION BERNARD HEIDSIECK POÉSIE ACTION VILLA ARSON NICE école nationale supérieure d’art centre national d’art contemporain médiathèque d’art contemporain résidences d’artistes BERNARD HEIDSIECK POÉSIE ACTION Commissariat : Éric Mangion, directeur du Centre national d’art contemporain de la Villa Arson. Chargés de production de l’exposition : Pascal Broccolichi et Arnaud Maguet, artistes et enseignants à la Villa Arson. EXPOSITION 18 FÉVRIER - 22 MAI 2011 GALERIES DU PATIO ET DES CYPRÈS « Ce que je cherche toujours, c’est d’offrir la possibilité à l’auditeur/spectateur de trouver un point de focalisation HWGH½[DWLRQYLVXHOOH&HODPHSDUDLWHVVHQWLHO6DQV aller jusqu’au happening loin de là, je propose toujours XQPLQLPXPGµDFWLRQSRXUTXHOHWH[WHVHSUpVHQWH FRPPHXQHFKRVHYLYDQWHHWLPPpGLDWHHWSUHQQHXQH WH[WXUHTXDVLPHQWSK\VLTXH,OQHVµDJLWGRQFSDVGH OHFWXUHjSURSUHPHQWSDUOHUPDLVGHGRQQHUjYRLUOHWH[WH HQWHQGX©%+ Il peut paraître étonnant qu’un centre d’art contemporain normalement dévolu aux formes plastiques consacre une exposition à un poète. La poésie appartient en principe au livre ou à la lecture et non à l’espace d’exposition. Et pourtant, les arts plastiques et la poésie n’ont cessé depuis le début du XXe siècle d’entretenir des rapports étroits. Dada et le Futurisme sont nés d’une réelle complicité entre les mots et les formes. La poésie s’affranchit de la seule écriture pour devenir une présence, une voix, un corps, une mise en scène au même titre qu’une performance. Les poètes, comme les plasticiens, se sont mis à occuper les cabarets, les théâtres, la rue et toutes sortes de lieux où la vie pouvait s’exprimer. Le monde est entré dans l’écriture HWOHVPRWVRQWLQßOWUOHPRQGH,OVÄDJLVVDLWGHVRUWLU du cadre, du livre, transgresser les frontières de l’art en dépassant les codes habituels de la création. La poésie est devenue une forme en tant que telle, un tableau vivant dans lequel les sons apparaissent comme des véritables attributs, tels des couleurs, des images, des lignes ou des volumes. Le premier exemple célèbre d’un poème « vivant » est peut-être L’Ursonate de Kurt Schwitters, composé entre 1921 et 1932 comme un magma de signes et de sons qui se s’entrelacent : (…) dans un rythme libre, les paragraphes et la ponctuation sont utilisés comme dans la langue, pour un rythme rigoureux, les barres de mesure ou les indications de mesure apparaissent par la division proportionnée en sections spatiales égales de l’espace typographique, mais pas de ponctuation. Donc ,.;!?: ne sont lus que pour la tonalité. $ODßQGHODVHFRQGHJXHUUHPRQGLDOHOÄHVSULWGHOÄDYDQW garde renaît et un certain nombre de jeunes artistes se rapproprient l’expérience des formes. Les premiers seront les Lettristes, avec notamment François Dufrêne et son Tambour du Jugement Premier qui, en 1952, invente un cinéma sans image et sans pellicule. Ses Crirythmes ultra-lettristes explorent les possibilités vocales d’une musique concrète, forme d’expression fondée sur la spontanéité et sans partition d’aucune sorte, directement enregistrée au magnétophone. Le Tombeau de Pierre Larousse et ses Suites (Hurly burly-ric Rock, Récitativo all’italiana...) mettent en œuvre un détournement des PRWVGXGLFWLRQQDLUHGHVßQVSXUHPHQWSKRQWLTXHV De même, Gil Wolman, qui, dès 1950, développe Les Mégapneumes, textes fondés non pas sur les mots ou les OHWWUHVPDLVVXUOHVRXIàHH[SULPDX[PR\HQVGHGLYHUVHV cadences respiratoires dans lesquelles les phonèmes et la VPDQWLTXHGLVSDUDLVVHQWDXSURßWGHVVRQV Mais celui qui incarne peut-être le plus cette poésie moderne, proche des formes et de la vie, est Bernard Heidsieck (né à Paris en 1928). Non pas qu’il en soit le plus radical, ni le précurseur, mais il est celui qui a su aller le plus loin dans l’expérience des mots et des sons, en jouant avec toutes les possibilités qu’offrent le langage. Tout en UHVWDQWßGOHODVPDQWLTXHLOHQH[SORUHOHVGLPHQVLRQV formelles, que ce soit par la spatialisation du texte, dans les partitions qu’il écrit, ou par la présence de son corps dans l’espace. Le son revêt avec lui une dimension plastique, notamment grâce à sa diction exceptionnelle, EDVHDXWDQWVXUOHVRXIàHTXHVXUXQHDUWLFXODWLRQ SDUIDLWHRXVXUOHVLQàH[LRQVVDQVFHVVHUHQRXYHOHVGH VDYRL[,OXWLOLVHGV OHPDJQWRSKRQHFRPPHPR\HQ d’écriture et de retransmission complémentaire, ouvrant ses recherches à des champs d’expérimentation nouveaux. $XßOGHVDQQHVVRQFULWXUHVHULQYHQWHSRXUPLHX[ rendre compte de notre quotidien, de notre univers social, politique ou économique, au travers de ses principaux événements, comme dans son extrême banalité. Proche GHODSHLQWXUHLQIRUPHOOH -HDQ'HJRWWH[RX-HDQ'XSX\ de Fluxus, mais aussi de la Beat Generation (William %XUURXJKV%ULRQ*\VLQRX-RKQ*LRUQRXQSHXSOXVWDUG ,O accompagne ainsi la plupart des expériences esthétiques de son époque. Parallèlement à sa propre activité, il organise en 1976 à Paris le premier Festival International de Poésie Sonore à l’Atelier Annick Le Moine, et en association avec Michèle Métail, Les Rencontres Internationales de Poésie Sonore à Rennes, au Havre et à Paris au Centre Georges Pompidou. Il participe pendant de nombreuses années à l’organisation du festival Polyphonix dont il assure un certain temps la présidence. Il réalise plus de 540 lectures publiques de ses WH[WHVGDQVXQHYLQJWDLQHGHSD\V L’exposition produite à la Villa Arson est la première qui réunit une quinzaine de ses pièces sonores, ainsi que FLQTßOPVUDOLVVSDUGHVSURFKHVGHOÄDUWLVWH )UDQRLVH Janicot ou Jacques Villeglé) à partir de ses textes. Ces µXYUHVRQWWHQUHJLVWUHVHQSXEOLFRXHQVWXGLR2Q\ découvre la richesse et la diversité des sources : la voix de l’artiste bien sûr, mais aussi des multiples enregistrements qui viennent se superposer, s’interférer, parfois jusqu’à OÄSXLVHPHQWRXODVDWXUDWLRQ/HàRWGHODYLOOHVXFFGH à l’intime, le silence au vacarme. Toutes sortes de sons se croisent dans un débit jamais égal, le tout dans des PODQJHVVDYDQWVHWSRXUWDQWSURGXLWVDYHFGHVPR\HQV modestes. Le choix des pièces a été opéré par Bernard Heidsieck en IRQFWLRQGHVHVSDFHVGXFHQWUHGÄDUWGXU\WKPHHWGHOD temporalité des textes, et bien sûr d’un parcours au travers de son œuvre. Il ne correspond à aucune chronologie, mais chacune de ses grandes séries est présente. A commencer par les POÈMES-PARTITIONS, conçus comme des textes destinés à être « exécutés » en public. C’est avec ces derniers que Bernard Heidsieck s’affranchit du livre. Il enchaîne avec les BIOPSIES entre 1966 et 1969, poèmes trouvés dans le domaine administratif, économique, social, citadin « en vue de sublimer le banal ». Puis, de 1969 à 1980, ce sont les PASSE-PARTOUT dont le contenu « se veut neutre, indifférencié, sans caractéristique propre et GDQVFHVHQVQRQLGHQWLßDEOHx,OUGLJHSDUDOOOHPHQW entre 1973 et 1979 la série CANAL STREET, entièrement consacrée à toutes sortes de mode de communication, qu’ils soient humains ou technologiques, internes ou externes. De 1978 a 1986, il compose DERVICHE/LE ROBERT, vingt-six poèmes composés de mots inconnus, dont il ne FRQQD¤WQLOHVHQVQLOÄRULJLQH(QßQRESPIRATIONS ET BRÈVES RENCONTRES (1989-1995) dans lesquels il mène des entretiens enregistrés avec des écrivains célèbres, WRXVGLVSDUXVGRQWLOQÄDFRQVHUYTXHOHXUVVRXIàHVWHOV des fantômes issus d’une vie antérieure. /ÄHVSDFHODE\ULQWKLTXHGXFHQWUHGÄDUWSURSRVHXQH déambulation dans la voix et dans les mots de l’artiste, UHQGDQWVDSUVHQFHODSOXVLQFDUQHSRVVLEOHDßQ de restituer sa dimension corporelle et plastique, sa matérialité. Une salle est toutefois consacrée à une sélection de ses livres, rappelant ainsi le lien qui unit l’édition et l’action. Ce document d’accompagnement de l’exposition permet de traverser l’espace de salle en salle en disposant d’informations sur les œuvres diffusées. Bernard Heidsieck a souhaité que soient livrées aux visiteurs toutes les références qui entourent ses œuvres : publications et éditions diverses, mais surtout dates et lieux lors desquels ont été « actés », « joués » ou « interprétés » tous ses textes - depuis leur conception/rédaction sur la même machine à écrire depuis 1955. Cet ensemble de références rappelle ainsi que l’exposition à la Villa Arson n’est que l’aboutissement formel d’une longue vie de lectures et de performances, de festivals et de rencontres, une vie à imaginer et à construire une poésie active, « debout » selon sa propre expression. Éric Mangion La Villa Arson et Les presses du réel publieront pour l’occasion une édition consacrée aux textes originaux de Bernard Heidsieck (parution prévue en mai 2011). L’exposition Bernard Heidsieck – POÉSIE ACTION s’inscrit dans le cadre de l’atelier de recherche et de création (ARC) LittOral mené en collaboration avec l’école d’art de la Villa Arson (coordination Patrice Blouin, Arnaud Labelle- Rojoux et Joseph Mouton) SOMMAIRE PARCOURS DE L’EXPOSITION SALLE 1 17 BIOPSIE « N°8 » – « QUI JE SUIS… EN UNE MINUTE » 1967 – 2’ – Mono SALLE 2 18 POÈMES-PARTITIONS « B2B3 » Août–Octobre 1962 – 3’30’’ – Mono SALLE 3 19 POÈMES-PARTITIONS « J » Février–Mai 1961 – 3’20’’ – Mono SALLE 4 20 BIOPSIE « N°10 » – « COUPER N’EST PAS JOUER » Mars 1967–Mars 1968 – Juin–Septembre 1968 – 30’ – Mono SALLE 5 21 PASSE-PARTOUT « N°2 » – « LA POINÇONNEUSE » Avril 1970 – 13’ – Mono SALLE 6 23 PASSE-PARTOUT « N° 4 » – « CHAPEAU ! » Juillet 1970 – 4’20’’ – Mono SALLE 7 25 RESPIRATIONS ET BRÈVES RENCONTRES « DYLAN THOMAS, 1989 – BRION GYSIN, 1989 – LOUIS-FERDINAND CÉLINE, 1989 » 1988–1995 – 7’58’’ – Stéréo SALLE 8 26 POÈMES-PARTITIONS – « LA CONVENTION COLLECTIVE » Juin 1965 – 35’’ – Mono SALLE 9 27 PASSE-PARTOUT « N°1 » – « RAVAILLAC… TU CONNAIS ?! » Septembre–Octobre 1969 – 4’55’’ – Mono SALLE 10 28 PASSE-PARTOUT « N°22 » – « VADUZ » Juin–Décembre 1974 – Film de Gilles Berquet (DVD) 11’54’’– Stéréo SALLE 11 38 CANAL STREET « N°1 » 1974 – 5’ 33’’ – Stéréo SALLE 12 41 PASSE-PARTOUT « N°9 » – « ENCOCONNAGE » Décembre 1971–Janvier 1972 Film de Françoise Janicot DVD– 18’26’’ – Mono SALLE 13 42 CANAL STREET « N°20 » 1976 – 2’ 57’’ – Stéréo SALLE 14 45 DERVICHE/LE ROBERT « LETTRE A » 7’25’’ – 1978–1985 – Stéréo SALLE 15 45 DERVICHE/LE ROBERT « LETTRE K » 7’46’’ – 1978–1985 – Stéréo SALLE 16 46 PASSE-PARTOUT « N°23 » – « TU VIENS uploads/s3/ heidsieck-bernard-poesie-action.pdf
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- Publié le Jui 04, 2021
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