Educadroit - Manuel d’éducation au Droit Le droit, c’est quoi ? 15 Point clé 1
Educadroit - Manuel d’éducation au Droit Le droit, c’est quoi ? 15 Point clé 1 Objectifs pédagogiques S’interroger sur la nécessité d’avoir des règles de droit dans notre société Comprendre la distinction entre le droit et les autres règles sociales Comprendre que les différentes règles de droit n’ont pas toutes la même valeur Le droit, c’est quoi ? Bibliographie indicative : • Moi, Maître Emmanuel Pierrat, Avocat à la cour, Emmanuel Pierrat, Glénat Jeunesse, 2016 Educadroit - Manuel d’éducation au Droit Le droit, c’est quoi ? 16 Cette fiche présente la définition du droit ainsi que les différentes règles de droit. Elle permet également de comprendre que nous utilisons le droit au quotidien. Le droit existe pour structurer la vie en société et nous protéger. Il est présent dans la vie de tous les jours pour chacun•e d’entre nous. Chaque société dispose de ses propres règles de droit. Ces règles régissent les rapports individuels et sociaux dans une société donnée. Le droit n’est cependant pas figé, il est en constante évolution. Il révèle les mutations de notre société tant au niveau social que politique : quelque chose qui est interdit à un moment donné pourra ne plus l’être dans le futur, et inversement. Chaque année, de nouvelles règles sont créées : des lois, des règlements, des traités internationaux qui changent le droit. Chaque jour, sans en avoir nécessairement conscience, nous utilisons le droit, par exemple en passant des contrats avec d’autres personnes, et nous exerçons nos droits. L’expression « le droit » regroupe un ensemble de règles juridiques qui permettent de vivre ensemble dans une société. Toutefois, ces règles n’ont pas toutes la même valeur, elles sont hiérarchisées, et ne sont pas créées par la même autorité. 1. Qu’est-ce que le droit ? C’est l’ensemble des « règles du jeu » qui, dans la société, permettent de vivre ensemble afin d’assurer la justice et la sécurité. Ces règles sont créées par l’État. Il ne faut pas oublier que toute règle ne relève pas forcé ment du droit ! Le droit et la morale : la morale ou les règles de conduite, lorsqu’elles ne sont pas respectées, peuvent entraîner des critiques (mises à l’écart, etc.). Elles ne sont pas sanctionnées par le droit. Exemple : la règle morale enjoint de céder sa place dans les transports en commun à une personne âgée ou à une femme enceinte. Si la personne ne le fait pas, le droit ne la sanctionne pas. Le droit et les règles du cadre familial : le cadre familial est régi par un ensemble de règles qui norme la vie des enfants et des jeunes : se laver les mains, faire ses devoirs, ranger sa chambre, etc. Elles ne constituent pas des règles de droit parce qu’elles n’ont pas été créées par les autorités publiques. Le droit et les règles de la classe : les règles de vie dans la classe sont définies en début d’année et doivent être respectées par chacun•e. La bonne tenue en classe, la politesse, sont des principes qui doivent être suivis sans qu’il s’agisse au sens strict du terme de « règles de droit ». Lorsque ces règles sont en revanche inscrites dans le règlement intérieur de l’établissement, et que leur manquement (brutalité, vol, introduction d’alcool ou de drogue, etc.) entraîne des sanctions, il s’agit alors de règles de droit. Le droit et les règles religieuses : la laïcité est un principe d’organisation de notre vie collective. Elle reconnaît à chacun•e, croyant•e ou non-croyant•e, la liberté de conscience et le droit de manifester ses convictions dans les limites du respect de l’ordre public. Ce principe assure aussi bien le droit d’avoir ou ne de pas avoir de religion, d’en changer ou de ne plus en avoir. La laïcité suppose également la séparation des institutions publiques et des organisations religieuses, autrement dit la « neutralité » de l’État, ainsi que l’égalité de toutes et de tous devant la loi. Ces principes ont été consacrés dans la loi du 9 décembre 1905 relative à la séparation des Églises et de l’État. La Charte de la laïcité à l’École de septembre 2013 réaffirme l’importance du principe Fiche thématique 1 Le droit, c’est quoi ? Educadroit - Manuel d’éducation au Droit Le droit, c’est quoi ? 17 de laïcité indissociable, en France, des valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité. La transmission de ce principe par l’école est indispensable pour permettre l’exercice de la citoyenneté et l’épanouissement de la personnalité de chacun•e. Les préceptes religieux ne s’imposent pas au droit de la République et ne disposent pas d’une valeur supérieure à ce dernier. Le droit est omniprésent dans la vie de chacun•e, sans qu’on en ait nécessairement conscience. C’est le cas lorsque l’on passe un contrat. Exemples : • • on passe un contrat oral quand on achète une baguette de pain à la boulangerie. La boulangère s’engage à donner la baguette en contrepartie de quoi la personne s’engage à verser le prix demandé ; • • on passe un contrat écrit quand on achète une maison. Je m’engage à donner de l’argent et la personne s’en gage à me vendre sa maison ; • • on passe un contrat écrit quand on achète un télé phone portable. Le droit est indispensable au maintien et au bon fonction nement de la société. Si chacun•e d’entre nous pouvait faire ce qu’il voulait, les personnes n’auraient pas de limites et ne pourraient probablement pas vivre ensemble sans conflit. Le droit est un cadre à la fois protecteur et contraignant. Concrètement, le droit constitue l’ensemble des règles qui permettent de savoir ce qui est obligatoire, autorisé et interdit. Il va définir ce que « je peux faire ou ne pas faire, et si je ne le fais pas, quelle sera ma sanction ». Contrairement aux autres règles auxquelles on peut être confronté dans la vie de tous les jours, comme celles de l’école ou de la maison, le non-respect de la règle de droit entraîne une sanction qui est prévue par la loi. LE CONTRAT Le contrat est un accord passé entre deux ou plusieurs personnes : une personne fait une offre qu’une autre personne accepte. Chacune d’entre elles s’engage par le contrat à respecter des obligations et des règles qu’elles ont fixées ensemble. En principe, il est impossible d’y mettre fin ou de le modifier de manière unilatérale. C’est notamment le cas entre locataire et propriétaire. Afin de protéger les intérêts de chacun•e, le contrat peut prendre la forme d’un écrit. C’est notamment le cas pour des contrats comportant une somme d’argent importante. Pour qu’un contrat soit valide, certaines modalités doivent être respectées. Si l’une des modalités suivantes n’est pas respectée, on dit que le contrat est nul, c’est-à-dire qu’il est considéré comme n’ayant jamais existé : • • Le consentement, comme base du contrat, doit avoir été donné par chacun•e des co‑contractant•e•s. Sans la volonté de l’une des parties ou si le consentement a été donné à la suite d’un acte de violence, il n’y a pas de contrat. Il en est de même lorsque l’un•e des co‑contractant•e•s a été trompé. Exemple : une personne pense acheter une voiture d’une certaine marque mais lors de la livraison, il ne s’agit pas de la même voiture. L’acheteur a été trompé sur la voiture qu’il pensait acheter, le contrat sera donc nul. • • Pour passer un contrat, il faut avoir la capacité juridique, c’est-à-dire être apte à exercer ses droits et ses obligations. Les personnes mineures n’ont pas la capacité juridique en raison de leur âge, de même que les majeur•e•s protégé•e•s en raison d’une atteinte à leurs facultés mentales ou corporelles. L’incapacité juridique des personnes mineures et des personnes majeures protégées a pour objectif de les protéger car on considère que ces dernières ne sont pas capables de prendre certaines décisions très importantes. Les actes d’usage, c’est-à-dire ceux de la vie de tous les jours, peuvent être réalisés par un enfant ou une personne majeure protégée. Il leur est donc possible d’acheter de la nourriture mais impossible d’acheter un objet de valeur sans être accompagnés. • • L’objet du contrat, ce sur quoi les parties se sont mises d’accord, doit être licite, c’est-à-dire qu’il doit respecter le droit. Exemples : • • un contrat sur le trafic de drogue illicite n’est pas un contrat valide ; • • il est interdit de faire un contrat portant sur la vente d’une partie du corps humain. Que se passe-t-il si un•e des co‑contractant•e•s ne respecte pas le contrat ? Si les personnes ne parviennent pas à se mettre d’accord, il est possible de saisir la justice. Si l’inexécution est avérée, les juges peuvent demander le versement de dommages-intérêts, c’est-à-dire d’une somme d’argent pour indemniser la personne, ou une mise en demeure qui a pour objectif de demander à un•e des co‑contractant•e•s de respecter le contrat. Educadroit - Manuel d’éducation au Droit Le droit, c’est quoi ? 18 Personne n’est censé ignorer la loi. Toutefois, on rencontre des difficultés dans l’accès uploads/S4/ manuel-education-au-droit-chap1-2020.pdf
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- Publié le Mai 24, 2022
- Catégorie Law / Droit
- Langue French
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