Afin de ne pas surcharger notre texte, nous n’avons pas, sauf pour les dates le

Afin de ne pas surcharger notre texte, nous n’avons pas, sauf pour les dates les plus importantes, donné leur équivalent dans le calen­ drier révolutionnaire (à partir d’ octobre 1793). Une concordance tout à fait fiable a été établie in J. Tulard/A. Fierro/J. F. Fayard, Histoire et Dictionnaire de la Révolution française, Laffont, « Bouquins ». 1788 8 août. Louis XVI annonce la prochaine convocation des états généraux. 12 décembre. Le comte d’ Artois remet un mémoire à Louis XVI, cosigné par plusieurs princes du sang, dans lequel il s’ affirme hostile au vote par tête. 1789 5 mai. Ouverture des états généraux. Discours de Louis XVI, Barentin et Necker. La question du vote par tête ou du vote par ordre n’a pas été réglée. 12 juin. Après avoir rejeté à une large majorité le vote par tête le 11 mai, la chambre de la noblesse demande au roi de maintenir l’ ancienne constitution du royaume. 17 juin. A 1 ‘ initiative de Sieyès, le tiers se constitue en Assemblée nationale en dépit de l'opposition de 90 députés. 20 juin. Les députés du tiers, rejoints par quelques membres du clergé, se réunissent dans la salle du jeu de Paume et jurent de ne pas se séparer avant d'avoir donné une constitution à la France. 404 LA CONTRE-RÉVOLUTION 23 juin. Déclaration royale devant les trois ordres. Louis XVI fait des concessions importantes au tiers — vote par tête sur les affaires d’ intérêt général, l’ assemblée aura pouvoir pour consentir l'impôt, les emprunts et les répartir au sein des divers « services publics » dont la cour, égalité fiscale, liberté individuelle et surtout liberté de la presse sont accordés. Sont aussi annoncées une refonte totale de l’ administration des finances avec abolition de la corvée royale pour la construction des routes, suppression de la mainmorte, réforme de la gabelle et la généralisation sur tout le royaume des états provinciaux. Le roi refuse cependant d'abandonner sa préro­ gative quant à l’ organisation du futur pouvoir législatif et du maintien des privilèges honorifiques. Ce programme, dont s’ inspi­ rera largement Louis XVIII pour la Charte de 1814, est présenté comme un maximum. « Si vous m’abandonniez dans une si belle entreprise, je ferais seul le bien de mes peuples », annonce Louis XVI en guise de conclusion. En prenant l’ initiative, le roi prouve qu'il reste le seul dépositaire effectif d’ un pouvoir qu’il réforme, certes, mais de son propre chef (c'est le principe de la Charte octroyée). C’ est ce que ne peuvent admettre les députés, qui sommés de se réunir par ordres proclament, par l'apostrophe célèbre de Mirabeau, leur refus d'obtempérer. La défense de la déclaration du 23 juin servira de programme à tous les contre-révolutionnaires « modérés », en particulier les monarchiens, mais sera rejetée par tous les néo-absolutistes comme Condé et Artois. Se dégage dès lors la division des contre-révolutionnaires en deux blocs hostiles : ultras dont le fer de lance est l’émigration et constitutionnels. 27 juin. Louis XVI cède et demande à la noblesse et au clergé de se réunir au tiers. 9 juillet. L’Assemblée nationale prend le nom de Constituante. 11 juillet. Ultime réaction de Louis XVI qui renvoie Necker et forme un ministère de combat dirigé par Breteuil. Paris s’enflamme. 12 juillet. Parution du Journal politique national (Rivarol). 14 juillet. Prise de la Bastille. Le roi renvoie les troupes et rapelle Necker le 16 au matin. Il a perdu l’ essentiel de son pouvoir et est contraint d’arborer la cocarde tricolore que lui remet le maire de Paris, Bailly, le 17. 17 juillet. Premiers départs en émigration : le comte d’ Artois, les trois Condés, les Conti gagnent Bruxelles. 22 juillet. Premiers massacres à Paris : l’intendant Bertier de Sauvi- gny et Foulon de Doué sont « lantemés » place de Grève. 4 août. Abolition des privilèges. 26 août. Déclaration des droits de l’ homme et du citoyen. CHRONOLOGIE 405 Septembre. Le comte d’ Artois constitue un comité à Turin où il s’est installé le 14. Y siègent, outre lui-même, des personnalités mar­ quantes de l'émigration comme le prince de Condé, le duc de Bourbon, ou le marquis de la Rouzière. En feront ultérieurement partie : Mgr de Conzié, Calonne. 10 septembre. Rejet du projet de constitution de Mounier, prévoyant l'instauration d’ une monarchie constitutionnelle avec deux cham­ bres. 11 septembre. Vote à la Constituante sur la question du veto relatif ou absolu du roi. Les partisans du premier, ils sont 673, se rangent à gauche du président, ceux du veto absolu, ils ne sont que 325, à droite. La division droite/gauche est née. 6 octobre. Les gardes du corps du roi, lors d’ un banquet, ont foulé aux pieds la cocarde tricolore et acclamé la reine (1er octobre). La nouvelle a provoqué une autre flambée révolutionnaire à Paris. Des milliers de Parisiennes, venues de la capitale à l’appel de Marat, envahissent Versailles et obligent la famille royale à rejoindre la capitale. Le roi s’ installe aux Tuileries. Il est désormais prisonnier des Parisiens. 12 octobre. Louis XVI envoie Fontbrune à Madrid porter une lettre à son cousin d’ Espagne, Charles IV, dans laquelle il affirme « la protestation solennelle que j’ élève contre tous les actes contraires à l’ autorité royale qui m'ont été arrachés par la force depuis le 15 juillet de cette année ». 16 octobre. Déclaration de quatre-vingts gentilshommes toulousains en faveur de la religion et pour rendre à Louis XVI « son autorité légitime, sa liberté ». 2 novembre. Premier numéro des Actes des Apôtres. 1790 7 février. Bagarre entre la garde nationale lyonnaise et les muscadins d’ Imbert-Colomès qui sont défaits dans l'affrontement. 19 février. Le marquis de Favras, au centre d’un projet d’ enlèvement de la famille royale dans lequel a vraisemblablement trempé « Monsieur », est exécuté. Il n’ a pas dit un mot. 15 mars. L’ Assemblée nationale décrète la suppression des droits seigneuriaux. La noblesse héréditaire sera abolie en juin. Avril. Fondation du « Salon français », club contre-révolutionnaire qui regroupe environ six cents membres. Dissous le 15 mai, il entre alors dans la clandestinité et prépare un certain nombre d’ actions 406 LA CONTRE-RÉVOLUTION (plan d’ évasion de Louis XVI, conspiration lyonnaise de 1790...) qui seront autant d’ échecs. 20 avril. Manifestation royaliste à Nîmes. Son organisateur, Froment, rédige une adresse de protestation à l'Assemblée où il demande que la religion catholique soit explicitement proclamée religion d’ État et que le roi retrouve « le pouvoir exécutif dans toute son étendue ». Uzès emboîte le pas et rédige une adresse du même type. 29 avril. Manifestation contre-révolutionnaire de la garde nationale toulousaine. 10 mai. Bagarre de Montauban. Les catholiques attaquent les protes­ tants. 1er juin. Premier numéro de l’ Ami du Roi. 10 juin. Échec d’ une émeute contre-révolutionnaire à Avignon. 13-15 juin. Bagarre de Nîmes. Les milices protestantes de la Gardon- nenque et de la Vaunage massacrent de nombreux catholiques (entre 300 et 500). 19 juin. Protestation de quelques députés du côté droit (Mirabeau- Tonneau, Faucigny-Lucinge...) contre l’abolition des titres de noblesse. Juillet. Des membres du « Salon français » présentent à Louis XVI un plan d'évasion vers Lyon, via Fontainebleau. Le roi refuse. Le pape Pie VI condamne la Déclaration des droits de l’ homme. 12 juillet. Vote de la constitution civile du clergé. Les « hommes de Dieu », sont transformés en fonctionnaires et à ce titre obligés de prêter un serment de fidélité « à la nation, à la loi, et au roi ». La majorité des prêtres refusent, ils sont appelés réfractaires. 14 juillet. Fête de la Fédération. 25-26 juillet. Début d’ émeute contre-révolutionnaire à Lyon facile­ ment réprimée par la garde nationale. 18 août. Premier camp de Jalès. A l’instar de nombreuses fédérations de gardes nationaux, vingt-cinq mille gardes nationaux de la Lozère, du Gard et de l’ Ardèche se rassemblent dans la matinée. A la différence des autres fédérations, tous les participants sont des contre-révolutionnaires et antiprotestants acharnés. Une série de motions réclamant l’ élargissement des catholiques emprisonnés à Nîmes depuis la « bagarre » de juin et l'épuration des municipalités sont votées dans l’ enthousiasme. 31 août. Mandaté par l’ Assemblée, le général Bouillé écrase la rébellion de la garnison de Nancy. Il devient le grand espoir de Louis XVI. CHRONOLOGIE 407 Septembre. Prise d’ armes du petit village de La Croix-de-la-Viollère en Vendée. Elle est facilement matée. 4 septembre. Démission de Necker. 6 septembre. Suppression des parlements. 21 septembre. Le drapeau tricolore remplace officiellement le dra­ peau blanc. Octobre. Parution de l’ Essai sur l’ art de constituer les peuples (Montlo- sier) et De l'État de la France (Calonne). 22 octobre. Manifestation royaliste à Varaize. l,r novembre. Parution à Londres de Reflections on the Révolution in France, de Burke. Traduites dès la fin du mois en France, elles seront maintes et maintes fois rééditées. 10 novembre. Calonne arrive à Turin et devient aussitôt le « premier ministre » de l’ émigration. 5 décembre. Le comte d’Artois uploads/S4/ tulard-1990-la-contre-revolution-cronologia.pdf

  • 16
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager
  • Détails
  • Publié le Aoû 26, 2021
  • Catégorie Law / Droit
  • Langue French
  • Taille du fichier 0.6688MB