Phonétique L’ALPHABET PHONÉTIQUE INTERNATIONAL Introduction Compétences de l’un
Phonétique L’ALPHABET PHONÉTIQUE INTERNATIONAL Introduction Compétences de l’unité I.1. Description de l’alphabet phonétique international I. 1. 1. Signes de l’API utilisés pour les voyelles françaises I. 1.2. Signes de l’API utilisés pour les semi-voyelles (semi-consonnes) françaises I. 1. 3. Signes de l’API utilisés pour les consonnes françaises I. 1. 4. Signes complémentaires I.2. Transcriptions étroites et larges I.2.1. Transcription étroite(phonétique) I.2.2. Transcription large (phonologique) Résumé Test d’autoévaluation Mini-glossaire Bibliographie Introduction Si des langues comme le roumain, l’italien, l’espagnol, le portugais, l’allemand ou le turc ont une graphie qui correspond de manière très adéquate à la réalité de leur prononciation, la situation est différente dans le cas de la langue française. Son alphabet orthographique (toujours d’origine latine, comme c’est d’ailleurs aussi le cas des autres langues mentionnées ci-dessus) est peu adéquat à représenter sa prononciation. Si chaque lettre dans le mot roumainfonetică, italien fonetica, espagnol fonética ou portugais fonéticarestitueun son (ou plus précisément un phonème)du mot en question, cela n’est pas le cas du mot français phonétique. Tandis que l’alphabet orthographique français a 26 lettres, son alphabet phonétique se compose de 37 phonèmes. Tout comme le code écrit est formé de signes, appelés lettres ou graphèmes, le code oral dispose, à son tour, de symboles phonétiques qui représentent les phonèmes, c’est-à-dire les sons du langage articulé. La lettre c du code écrit peut prendre la forme sonore, dans le code oral, et être représentée, par conséquent, soit par /k/ ou par /s/ - selon qu’elle est suivie ou non à l’écrit d’une lettre autre que e et i : carte[kaRt], comme[kᴐm], cure[kyR], mais : certes[sɛRt] et ici [isi]. Pour noter les phonèmes et les phones, les matériaux sonores du langage utilisés dans l’acte de communication orale, il y a donc des systèmes conventionnels, des alphabets phonétiques (dont font partie /k/ et /s/ sus-mentionnés). Il existe plusieurs alphabets de ce type. Le plus couramment utilisé est l’Alphabet Phonétique International (l’API). Le principe qui sous-tend ce type d’alphabet est qu’à un seul signe correspond un seul et même phonème, et qu’à un même phonème correspond un seul signe. 1 Phonétique D’autres alphabets sont : l’Alphabet des Atlas linguistiques, désigné aussi comme l’alphabet français et utilisé surtout par ceux qui suivent l’évolution phonétique du français ou des dialectes et des français régionaux, et l’alphabet des romanistes, utilisé en phonétique historique. Compétences À la fin de cette unité, l’étudiant sera capable de : décrire le système de symboles de l’Alphabet Phonétique International; décoder la transcription phonétique selon les symboles phonétiques et les signes diacritiques de l’Alphabet Phonétique International; réaliser la transcription phonétique des énoncés par le biais des symboles phonétiques et des signes diacritiques de l’Alphabet Phonétique International; I.1. Description de l’alphabet phonétique international L’alphabet phonétique international a été mis en place par l’Association Phonétique Internationale vers la fin du XIXe siècle, plus précisément de 1886 à 1900. Parmi les professeurs français et anglais impliqués dans son élaboration nous mentionnons: Paul Passy, Daniel Jones, Edward Sievers et Henri Sweet. L’alphabet phonétique international (API) est un système de notation formé de symboles phonétiques, qui sont des représentations graphiques de la manière de prononcer les graphèmes qui composent les mots d’une langue dans le code écrit, des représentations donc de phonèmes. Si nous mettons en relation L’Alphabet phonétique international et L’Alphabet du français, nous découvrons qu’il y ades cas où l’équivalent d’un symbole phonétique est, dans le code graphique, une seule lettre ([KaR] - car), tandis que d’autres fois il sera constitué par toute une suite de lettres ([mƐ] - mais) – mais, invariablement, un symbole de l’alphabet phonétique représentera dans le code oral un seul son. Rappelons-nous ! Quelque trois cents langues seulement, sur environ trois mille recensées et analysées par les linguistes sont transcrites dans un code graphique (M. Léon, P. Léon, 2009 : 9). À la base, toutes les langues (plus de 6500) ont été d’abord parlées. Les graphèmes sont les lettres du code écrit a, b, c, e, i, etc., et aussi des groupes de lettres : ai, eu, ss, etcqui constituent les plus petites unités isolables qui représentent des 2 Phonétique sons. Il y a donc plusieurs types de graphèmes qui sont formés d’un groupe de lettres qui créent un seul son. Ainsi peut-on parler de : digramme - un groupe de deux lettres qui donnent lieu à un seul son : au [o], an [ɑ̃], eu [y], in [ɛ̃], ou [u], on [ɔ̃], ph [f], qu[k], etc. trigramme - un groupe de trois lettres qui donnent lieu à un seul son : eau [o], eux [ø], eut [y], ain [ɛ̃], ein [ɛ̃],etc. quadrigramme - un groupe de quatre lettres qui donnent lieu à un seul son :eaux [o], ains [ɛ̃]etc. pentagramme – un groupe de cinq lettres qui donnent lieu à un seul son : aient[ɛ], etc. Comme les sons du langage articulé composent un système, chaque son a sa propre représentation dans l’API. Grâce à l’alphabet phonétique est réalisée la transcription phonétique du discours. L’API s’avère être un outil précieux à l’apprentissage d’une langue étrangère. Une langue a un répertoire limité de phonèmes, rarement plus d’une cinquantaine. Les psychologues affirment que l’homme ne peut pas former et distinguer plus de 100 sons parlés différents. Pour ce qui est des symboles qui s’appliquent aux phonèmes propres à la langue française, ils représentent un système maximal de 16 voyelles (et minimal de 10 voyelles, selon les régions), 18 consonnes et 3 semi-consonnes (appelées aussi semi- voyelles ou bien glides). Avec ces 37 unités phonématiques, le français construit une infinité d’unités lexicales et morphologiques. Si l’on pense aux phonèmes /t/, /a/ et /p/, nous pouvons les combiner de trois manières et en former trois mots différents, avec des graphies et des sens qui diffèrent l’un de l’autre : tape /tap/, patte /pat/ et apte /apt/. Le tableau ci-dessous rend compte de la gamme des voyelles représentée par les symboles de l’API; force est de constater que toutes ne sont pas spécifiques au français (Fig.1). Fig. 1. Table des voyelles dans l’Alphabet Phonétique International Point d'articulation→ Antérieures Quasi- antérieur Centrales Quasi- Postérieures 3 Phonétique postérieur Aperture↓ non arr. arr. non arr. arr. non arr. arr. non arr. arr. non arr. Fermées i y ɨ ʉ ɯ Pré-fermées ɪ ʏ * ʊ Mi-fermées e ø ɘ ɵ ɤ Moyennes ə Mi-ouvertes ɛ œ ɜ ɞ ʌ Pré-ouvertes æ ɐ Ouvertes a ɶ ä ɑ I.1.1. Signes de l’API utilisés pour les voyelles françaises Voyelles orales « a » antérieur [a] : dame, ma, patte, sale, table « a » postérieur [ɑ] : âme, mât, pas, pâte, tas « e » fermé [e] : tes, thé, parler, et « e » ouvert [ɛ] : mère, fête, mais, étais, était, est « i»[i] : lis, lit, dîner, cygne « o » fermé [o] : mot, rose, trop, saute « o » ouvert [ᴐ] : mort, port, sérum « ou » [u] : roue, sous, tout « u » français [y] : rue, lune, sur, tu « eu » fermé [ø] : bleu, deux, peut « eu » ouvert [œ] : fleur, seul, sœur 4 Phonétique « e » muet [ǝ] : ce, dehors, je, le, me Voyelles nasales « a » nasal [ɑ̃] : ample, an, en, enfant, temps « e » nasal [ɛ̃] : important, intéressant, faim, rien, rein, moins « o » nasal [ɔ̃] : on, ombre « œ » nasal [œ ̃ ] : un, parfum I.1.2. Signes de l’API utilisés pour lessemi-voyelles (semi-consonnes) françaises « yod » [j] : hier, pied, soleil, yaourt « ué » [ɥ] : lui, nuit « oué » [w] : oui, nouer I.1.3. Signes de l’API utilisés pour lesconsonnes françaises [p] : pain [b] : bain [t] : tout [d] : doux [k] : cou [g] : goût [f] : file [v] : ville [s] : son [z] : zone [ʃ] : chou [Ʒ] : jour, manger [m] : mou [n] : noue [r], [ʁ], [R] : rien [l] : lac [ɲ] : ligne, montagne [ŋ] : living, parking 5 Phonétique I.1.4. Signes complémentaires Pour apporter des précisions à la transcription phonétique il y a des signes diacritiques qui y sont ajoutés. Si l’Alphabet des Atlas Linguistiques et l’Alphabet des Romanistes y font souvent appel, l’Alphabet Phonétique International en emploie un nombre assez restreint dont nous donnons ici la liste : Le tilde [~] marque la nasalité don [dɔ̃] ou la nasalisation. Deux points [:] placés après une voyelle marquent une voyelle allongée: rose[Ro:z], il ose [ilo:z]. Un point [.] placé après la voyelle marque une voyelle demi-longue: entends [ɑ̃.tɑ̃], il n’ose pas [ilno.zpa]. Un cercle souscrit [˳] placé après une consonne, la rend chuchotée: aimable [ɛmabl˳]. Un cercle souscrit[˳] sous une consonne marque l’assourdissement ou le dévoisement, comme dans médecin qui peut être transcrit [mɛd ̥ sɛ̃]. Un v souscrit « ̬ » marque le voisement ou la sonorisation: bec de gaz peut être prononcé et donc transcrit[bԑk ̬ dəgaz]. Une petite barre oblique [`] placée avant la syllabe accentuée marque l’accent; une double barre oblique [''] uploads/S4/l-x27-alphabet-phonetique-international.pdf
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- Publié le Aoû 14, 2021
- Catégorie Law / Droit
- Langue French
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