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Tous droits réservés © HEC Montréal, 1987 Ce document est protégé par la loi sur le droit d’auteur. L’utilisation des services d’Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d’utilisation que vous pouvez consulter en ligne. https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique-dutilisation/ Cet article est diffusé et préservé par Érudit. Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l’Université de Montréal, l’Université Laval et l’Université du Québec à Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. https://www.erudit.org/fr/ Document généré le 4 juil. 2021 06:04 L'Actualité économique Assurance et diversification Insurance and diversification Patrick Gougeon Incertain et information Volume 63, numéro 2-3, juin–septembre 1987 URI : https://id.erudit.org/iderudit/601417ar DOI : https://doi.org/10.7202/601417ar Aller au sommaire du numéro Éditeur(s) HEC Montréal ISSN 0001-771X (imprimé) 1710-3991 (numérique) Découvrir la revue Citer cet article Gougeon, P. (1987). Assurance et diversification. L'Actualité économique, 63(2-3), 187–199. https://doi.org/10.7202/601417ar Résumé de l'article Le domaine du risk management se limite traditionnellement aux risques purs, par opposition aux risques spéculatifs qui proviennent des aléas du marché. L’objectif de cet article est de mettre en évidence la perte d’efficience qui peut résulter d’une gestion cloisonnée et indépendante de ces deux catégories de risques. Nous proposons un modèle global, inspiré de l’approche portefeuille, au sein duquel différents types d’actions influençant le niveau de risque de la firme sont envisagées simultanément : allocation des ressources entre plusieurs activités, choix d’une structure financière, achat d’assurance. Ce modèle permet d’étudier les arbitrages entre les différentes modalité de réduction du risque. Des conclusions précises sont énoncées, elles concernent principalement la détermination du budget assurances et son allocation. L'Actualité Économique. Revue d'analyse économique, vol. 63, n° 2-3, juin-septembre 1987 ASSURANCE ET DIVERSIFICATION Patrick GOUGEON* École supérieure de commerce de Paris Le domaine du risk management se limite traditionnellement aux risques purs, par opposition aux risques spéculatifs qui proviennent des aléas du marché. L'objectif de cet article est de mettre en évidence la perte d'efficience qui peut résulter d'une gestion cloisonnée et indépendante de ces deux catégories de risques. Nous proposons un modèle global, inspiré de l'approche portefeuille, au sein duquel différents types d'actions influen- çant le niveau de risque de la firme sont envisagées simultanément : allocation des ressources entre plusieurs activités, choix d'une structure financière, achat d'assurance. Ce modèle permet d'étudier les arbitrages entre les différentes modalité de réduction du risque. Des conclusions précises sont énoncées, elles concernent principalement la déter- mination du budget assurances et son allocation. Insurance and diversification. — The field of risk management is usually restricted to the pure risks, opposed to spéculative risk due to the market uncertainties. The aim of this article is to évidence the lack of efficiency which may resuit if pure risks are handled separately and independantly. We refer to the portfolio approach to build a global model in which différent kind of décisions influencing the final risk level of the firm are simultaneously considered (such as resources allocation between diversified activities, debt ratio and insurance coverage). The main conclusions concern the optimal level of the insurance expenditures and their allocation between risks. INTRODUCTION En réponse à l'aggravation des périls que l'entreprise doit supporter — en raison de la concentration industrielle, de l'introduction de nouvelles technologies encore mal maîtrisées et de l'évolution du droit de la responsabilité — on assiste aujourd'hui à une prolifération de conseils pratiques destinés à aider les respon- sables soucieux d'améliorer la qualité de la gestion des risques. Ces recomman- dations représentent autant d'apports fort utiles au praticien, mais il appartient *Professeur associé Nous remercions les arbitres pour les critiques et suggestions qui nous ont permis d'améliorer la version initiale de cet article. 188 INCERTAIN ET INFORMATION au théoricien, observateur critique, de vérifier le bien-fondé des règles de déci- sions courantes et, le cas échéant, d'en suggérer la révision. La vocation de l'entreprise n'est-elle pas de gérer des risques ? S'il en est ainsi la fonction de gestion de risques ne se confond-elle pas avec celle de chef d'entreprise ? Ce paradoxe est levé si l'on admet l'existence de deux catégories d'aléas (les risques purs et spéculatifs) dont les spécificités justifieraient une approche et un traitement séparés. Cette partition est à la base de la définition du risk-management avancée par les spécialistes de la profession qui limitent leur domaine d'intervention aux seuls risques purs, ou accidentels. D'un point de vue strictement théorique, cette façon de procéder suscite cependant des interrogations. En effet, un traitement séparé de différentes catégories de risques peut conduire à des solutions non optimales. C'est pourquoi, en nous situant dans le prolongement d'un certain nombre de travaux récents, nous proposons ici un modèle destiné à démontrer l'intérêt d'une approche globale. Nous tiendrons compte simultanément des différentes modalités d'action sur le niveau de risque global de la firme. Ainsi, contrairement à la pratique courante, les choix de diversification d'activités et les décisions de couvertures des risques accidentels seront envisagés conjointement. Afin de bien faire apparaître la nature des questions abordées et de les situer par rapport aux développements théoriques antérieurs nous analyserons en détail la position du problème dans une première section. Les deux sections suivantes sont consacrées à la présentation du cadre théorique retenu puis à l'exposé du modèle lui-même. I — LA POSITION DU PROBLÈME L'observation des comportements fait apparaître une distinction très nette, opérée de longue date, entre les risques « spéculatifs » et les risques « purs » accidentels. Les premiers proviennent des incertitudes du marché, il s'agit en quelque sorte du risque des affaires au sens traditionnel de ce vocable. La réussite com- merciale d'une opération n'est jamais garantie si bien que l'éventualité d'une perte doit toujours être envisagée. Le risque spéculatif est cependant la raison d'être de l'entreprise car il représente surtout l'espoir d'un profit. Il est donc volontiers accepté et géré par les responsables. Les risques accidentels sont d'une autre nature. L'accident survient de manière fortuite, sans signes précurseurs. Il est dû, en partie du moins, à la fatalité. Enfin, il entraîne toujours une perte (d'où l'idée de risque pur) dont le montant peut parfois être si élevé que l'équilibre financier de la firme s'en trouve menacé. À leur égard, l'attitude des dirigeants est bien différente. Étant assimilé à un coût très aléatoire, donc difficile à intégrer dans un budget prévisionnel, le risque accidentel n'est pas accepté a priori. Il est même souvent jugé préférable d'en transférer la charge à autrui, à l'assureur par exemple. ASSURANCE ET DIVERSIFICATION 189 Le risk management concerne essentiellement les risques purs. Historique- ment cette fonction est née d'une remise en cause des attitudes traditionnelles en matière d'assurance des risques de l'entreprise, d'ailleurs le domaine du risk management est encore très souvent défini par référence à une typologie des risques propre aux assureurs. Outre l'attitude différente des dirigeants à l'égard de ces deux catégories de risques, l'acceptation des uns le rejet des autres, le fait de devoir recourir à des méthodes, des outils, donc aussi des compétences spécifiques, pour les gérer explique aussi le cloisonnement des tâches observé en pratique. Aujourd'hui, pour des raisons diverses, il est nécessaire de s'interroger sur la pertinence d'une telle partition héritée du passé. Tout d'abord la distinction explicitée ci-avant n'est pas aussi claire qu'il y paraît. Dans quelle rubrique faut-il classer le risque de change ? le risque crédit client ?... Certaines entreprises les abordent comme des risques accidentels, en ayant éventuellement recours à l'assurance. Pour d'autres, l'expérience acquise permet d'envisager ces risques sous un autre angle et même d'en faire une source de profit. Il est en effet possible d'obtenir des gains de change grâce à une gestion judicieuse de la trésorerie devises, quant au crédit client il peut être analysé comme étant un investissement commercial. Mais surtout, au delà des aspects typologiques, d'un point de vue théorique ce cloisonnement de la gestion des risques de la firme suscite la critique de la part de ceux qui s'inspirent des thèses issues de l'approche portefeuille. Celle-ci démontre au contraire la pertinence d'une approche globale tenant compte des interrelations et des effets de compensation entre tous les risques, quels qu'ils soient. Elle permet d'envisager toutes les formes d'arbitrage et tous les moyens à mettre en oeuvre simultanément pour limiter l'exposition globale des agents économiques face au risque. C'est pourquoi les thèses qui s'imposent aujourd'hui replacent le risk mana- gement dans une perspective beaucoup plus large. L'ouvrage de N. Doherthy (2) représente sans doute la contribution la plus significative, l'approche est résolument financière, toute décision relevant du risk manager est analysée par référence à ses effets sur la valeur de l'entreprise. Cela conduit principalement à une remise en cause des pratiques habituelles en matière d'évaluation des risques purs mais de plus cette conception rompt l'isolement du risk management qui se trouve pleinement rattaché à la fonction financière. Le niveau de risque global assumé par la firme est essentiellement déterminé par sa politique d'investissement et de financement. La sélection d'opportunités prudentes contribue tout autant à réduire l'exposition au risque qu'une large couverture d'assurance. Par exemple, le refus d'exporter un article vers les Etats-Unis peut uploads/Finance/ assurance-et-diversification.pdf
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- Publié le Mai 30, 2021
- Catégorie Business / Finance
- Langue French
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