Exercice : covariance et gestion du risque Philippe Bernard Ingénierie Economiq

Exercice : covariance et gestion du risque Philippe Bernard Ingénierie Economique & Financière Université Paris-Dauphine Mars 2006 On considère deux actifs dont les rendements et les volatilités sont : rendement volatilité actif 1 5% 6% actif 2 10% 16% Le coefficient de corrélation ρ est un paramètre du problème. L’univers des titres étant supposé se limiter aux deux actifs, la contrainte budgétaire de tout investisseur s’écrit : x1 + x2 = 1 Questions : 1. Donnez l’expression de l’espérance et de la variance du rendement du portefeuille en fonction seulement de x1. 2. Calculez la dérivée de la variance par rapport à x1 (avec le paramètre ρ) ainsi que celle du rendement espéré. Comment évolue le rendement espéré du portefeuille en fonction de x1 ? 3. Evaluez pour un niveau quelconque de ρ la dérivée de la variance pour x1 = 0. Localement quel est l’effet de d’augmenter x1 au voisinage de x1 = 0. Quelle est donc la forme de la courbe (paramétrée par x1) écart-type - rendement espéré. 4. Similairement au voisinage de x1 = 1, à quelle condition sur ρ la dérivée de la variance par rapport à x1 sera strictement positive? Quelle sera donc en fonction de ρ, la forme de la courbe (paramétrée par x1) écart-type - rendement espéré au voisinage de x1 = 1. 5. En supposant pour cette question que ρ = −1, montrez (en utilisant si nécessaire des résultats antérieurs) que la courve volatilité - rendement espéré sera décroissante au voisinage de x1 = 1. Puis montrez qu’il existe un niveau x∗ 1 en deça duquel la courbe redevient croissante. Interprétez économiquement ce niveau x∗ 1. 6. (Application Excel) En utilisant Excel tracez les courbes (volatilité,rendement es- pérée) du portefeuille lorsque ρ = −1, −0.5, 0, 0.25, 0.5, 0.75, 1. 1 Eléments de correction (1) Espérance et variance du rendement des portefeuilles Avec les rendements et les volatilités données, l’espérance (notée r) et la variance (notée σ2) du rendement du portefeuille s’écrivent : r = 5.x1 + 10x2 = 5x1 + 10(1 −x1) = 10 −5x1 (%) σ2 = (6)2x2 1 + 2x1x2ρ(6)(16) + (16)2x2 2 = (6)2x2 1 + 2x1(1 −x1)ρ(6)(16) + (16)2(1 −x1)2 = 36x2 1 + 192ρx1 (1 −x1) + 256 (1 −x1)2 (2) Dérivée du rendement espéré et de la variance ∂ ∂x1 r = −5 < 0 ∂ ∂x1 σ2 = 72x1 + 192ρ (1 −2x1) −512 (1 −x1) = 584x1 −512 + 192ρ (1 −2x1) (3) Evaluation au voisinage de x1 = 0 Pour x1 = 0, la dérivée de la variance est égale à : ∂ ∂x1 σ2 = −512 + 192ρ Comme ρ ≤1, on a donc que pour x1 = 0 : ∂ ∂x1 σ2 ≤−322 Comme la dérivée est une fonction continue, lorsque la valeur de x1 est suffisamment proche de 0, la dérivée de la variance est également négative. Naturellement la volatilité 2 (qui n’est que la racine carrée de la variance) hérite de ces propriétés de décroissance puisque : ∂σ ∂x1 = ∂σ2/∂x1 2 √ σ2 Comme la volatilité σ et le rendement espéré du portefeuille sont deux fonctions paramé- trés par x1 alors la pente de cette courbe en un point x1 est donnée par : dr dσ |x1=0 = ∂r/∂x1 ∂σ/∂x1 = −5 ∂σ2/∂x1 2 √ σ2 = −10 √ σ2 ∂σ2/∂x1 Comme au voisinage de x1 = 0, on a ∂σ2/∂x1 < 0, on a donc que le courbe reliant volatilité et rendement espéré est croissante : dr dσ |x1=0 > 0 (4) Pour x1 = 1, la dérivée en ce point de la variance est égale à : ∂σ ∂x1 = 584 (1) −512 + 192ρ (1 −2(1)) = 72.0 −192.0ρ Pour que la dérivée soit positive, il est donc nécessaire que ρ soit suffisamment faible : ∂σ ∂x1 > 0 ⇔ρ < 72 192 = 0.375 En utilisant les résultats antérieurs sur le lien entre la dérivée de la variance et celle de la volatilité, la valeur de la pente de la courbe volatilité rendement, on a donc que cette courbe sera croissante au voisinage de x1 = 1 si ρ > 0.375 : ρ > 0.375 ⇔dr dσ |x1=1 > 0 (5) Pour ρ = −1, la dérivée de la variance vaut en tout point x1 : ∂ ∂x1 σ2 = 584x1 −512 + 192(−1) (1 −2x1) = 968x1 −704 3 Naturellement, pour x1 = 1 on a que la dérivée est positive : ∂ ∂x1 σ2 = 264 et donc que localement la dérivée dr dσ |x1=1 < 0. Comme en x1 = 0, on a par contre dr dσ |x1=1 > 0, la continuité de la dérivée assure qu’il existe au moins une valeur de x1 pour laquelle la dérivée est nulle. Comme la dérivée est croissance de x1, il en existe au plus une. Cette valeur de x1 est donc : ∂ ∂x1 σ2 = 0 ⇒x1 = 704 968 = 0.727 27 et donc : ∂ ∂x1 σ2 > 0 ⇔x1 > 0.727 27 On a donc : dr dσ |x1 =          < 0 si x1 < 0.727 27 ≥0 si x1 ≥0.727 27 Pour x∗ 1 = 0.727 27, on remarque que : σ2 = 36 (0.727 27)2 + 192(−1)(0.727 27) (1 −0.727 27) + 256 (1 −0.727 27)2 = 0 Lorsque ρ = −1, le niveau x∗ 1 est donc non celui qui minimise la variance (et la vo- latilité),mais aussi celui qui permet d’annuler complètement le risque. Les proportions x1 = 0.72727 et x2 = 0.27273 sont celles qui permettent d’annuler le risque que fait courir l’actif 1 grâce à la présence de l’actif 2. Il faut donc combiner les actifs 1 et 2 dans une proportion égale à 0.27273/0.72727 = 0.375 01 actif 2 pour chaque actif 1 pour obtenir une couverture complète des risques de ce dernier. Au delà de la part x1 = 0.72727, la proportion de l’actif 2 devient trop grande et donc le risque recommence à augmenter. 4 uploads/Finance/ exercice-covariance-et-gestion-du-risque-philippe-bernard-ingenierie-economique-financiere-universite-paris-dauphine.pdf

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  • Publié le Mai 08, 2021
  • Catégorie Business / Finance
  • Langue French
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