LACAN Le transfert 1960–1961 2 Ce document de travail a pour source principale

LACAN Le transfert 1960–1961 2 Ce document de travail a pour source principale : - Le Transfert…, version « Stécriture » sur le site E.L.P. Les notes sont souvent conservées de « Stécriture ». Les références bibliographiques privilégient les éditions les plus récentes. Les schémas sont refaits ou modifiés. N.B. : Tout ce qui s’inscrit entre crochets droits [ ] n’est pas de Jacques LACAN. 3 TABLE DES SÉANCES Leçon 1 16 Novembre 1960 Leçon 2 23 Novembre 1960 Platon : Le banquet Leçon 3 30 Novembre 1960 Platon : Le banquet Leçon 4 07 Décembre 1960 Platon : Le banquet Leçon 5 14 Décembre 1960 Platon : Le banquet Leçon 6 21 Décembre 1960 Platon : Le banquet Leçon 7 11 Janvier 1961 Platon : Le banquet Leçon 8 18 Janvier 1961 Platon : Le banquet Leçon 9 25 Janvier 1961 Platon : Le banquet Leçon 10 01 Février 1961 Platon : Le banquet Leçon 11 08 Février 1961 Platon : Le banquet Leçon 12 01 Mars 1961 Platon : Le banquet Leçon 13 08 Mars 1961 Leçon 14 15 Mars 1961 Leçon 15 22 Mars 1961 Leçon 16 12 Avril 1961 Leçon 17 19 Avril 1961 Leçon 18 26 Avril 1961 Leçon 19 03 Mai 1961 Paul Claudel : Trilogie Leçon 20 10 Mai 1961 Paul Claudel : Trilogie Leçon 21 17 Mai 1961 Paul Claudel : Trilogie Leçon 22 24 Mai 1961 Paul Claudel : Trilogie Leçon 23 31 Mai 1961 Leçon 24 07 Juin 1961 Leçon 25 14 Juin 1961 Leçon 26 21 Juin 1961 Leçon 27 28 Juin 1961 « Transfert et amour » Ludwig Jekels et Edmund Bergler Platon, Le banquet, ou de l'amour. Trad. Victor COUSIN (texte grec et trad. Fr.) (http://remacle.org/bloodwolf/philosophes/platon/cousin/banquet.htm) Platon, Le Banquet, Trad. par DACIER et GROU révisée par Émile SAISSET (trad. Fr.) http://fr.wikisource.org/wiki/Le_Banquet_%28trad._Dacier_et_Grou%29 Platon, Le Banquet (HODOI ELEKTRONIKAI), Trad. Émile CHAMBRY. (texte grec et trad. Fr.) (http://hodoi.fltr.ucl.ac.be/concordances/Platon_banquet/lecture/default.htm) Platon, Le banquet, ou « De l’amour ».Trad. Léon ROBIN ( texte grec et trad. Fr.) Notice pp 13Ŕ129, texte pp 130Ŕ313 Plato, Symposium,Trad. John BURNET (texte grec et trad. Angl.) (http://www.perseus.tufts.edu/hopper/text?doc=Perseus%3Atext%3A1999.01.0173%3Atext%3DSym.%3Asection%3D179c) Paul Claudel, Le père humilié. ( format image, et format texte ) http://fr.wikisource.org/wiki/Page:NRF_13.djvu/541 4 16 Novembre 1960 Table des séances J’ai annoncé pour cette année que je traiterai du transfert, de sa disparité subjective… Ce n’est pas un terme que j’ai choisi facilement. Il souligne essentiellement quelque chose qui va plus loin que la simple notion de dissymétrie entre les sujets. Il pose dans le titre même… il s’insurge, si je puis dire dès le principe, contre l’idée que l’intersubjectivité puisse à elle seule fournir le cadre dans lequel s’inscrit le phénomène. Il y a des mots plus ou moins commodes selon les langues. C’est bien du terme impair : odd, oddity1, de l’imparité subjective du transfert… de ce qu’il contient d’impair essentiellement …que je cherche quelque équivalent. Il n’y a pas de terme, à part le terme même d’imparité qui n’est pas d’usage en français, pour le désigner. « Dans sa prétendue situation » dit encore mon titre, indiquant par là quelque référence à cet effort de ces dernières années dans l’analyse pour organiser, autour de la notion de « situation », ce qui se passe dans la cure analytique. Le mot même « prétendu » est là pour dire encore que je m’inscris en faux, du moins dans une position corrective, par rapport à cet effort. Je ne crois pas qu’on puisse dire de l’analyse purement et simplement qu’il y a là « une situation ». Si c’en est une, c’en est une dont on peut dire aussi : ce n’est pas une situation, ou encore : c’est une fausse situation. 1 Cf. « La lettre volée », in Écrits, p.47. 5 Tout ce qui se présente soiŔmême comme technique doit s’inscrire comme référé à ces principes, à cette recherche de principes qui déjà s’évoque dans l’indication de ces différences, et pour tout dire dans une juste topologie, dans une rectification de ce dont il s’agit qui est impliqué communément dans l’usage que nous faisons tous les jours théoriquement de la notion de transfert. C’estŔàŔdire de quelque chose en fin de compte qu’il s’agit de référer à une expérience, qu’elle, nous connaissons fort bien pourtant, tout au moins pour autant qu’à quelque titre nous avons pratiqué l’expérience analytique. Je fais remarquer que j’ai mis longtemps à en venir à ce cœur de notre expérience. Selon le point d’où l’on date ce séminaire qui est celui dans lequel je guide un certain nombre d’entre vous depuis quelques années, selon la date où on le fait commencer, c’est dans la huitième ou dans la dixième année que j’aborde le transfert. Je pense que vous verrez que ce long retard n’était pas sans raison. Commençons donc… au commencement : chacun m’impute de me référer à quelque paraphrase de la formule - « Au commencement était le Verbe », [ Évangile selon Jean (prologue) ] - « Im Anfang war die Tat »2dit un autre, [ Au commencement était l’action : Goethe, Faust, 1, 3 ] et pour un troisième : - « d’abord… c’est–à–dire au commencement du monde humain …d’abord était la praxis » [ Marx : Thèses sur Feuerbach ]. Voilà trois énoncés qui sont en apparence incompatibles. À la vérité, ce qui importe du lieu où nous sommes pour en trancher… c’estŔàŔdire de l’expérience analytique …ce qui importe n’est point leur valeur d’énoncé, Mais, si je puis dire : leur valeur d’énonciation, ou encore d’annonce, je veux dire ce en quoi ils font apparaître l’ex nihilo propre à toute création et en montrent la liaison intime avec l’évocation de la parole. 2 Repris par Freud à la fin de Totem et Tabou. 6 À ce niveau, tous évidemment manifestent qu’ils rentrent dans le premier énoncé : « Au commencement était le Verbe ». Si j’évoque ceci c’est pour en différencier ce que je dis, ce point d’où je vais partir pour affronter ce terme plus opaque, ce noyau de notre expérience qu’est le transfert. J’entends partir, je veux partir, je vais essayer, en commençant avec toute la maladresse nécessaire, de partir aujourd’hui autour de ceci : que le terme « Au commencement » a certainement un autre sens : Au commencement de l’expérience analytique, rappelonsŔle, fût l’amour. Ce commencement est autre chose que cette transparence à elleŔmême de l’énonciation qui donnait leur sens aux formules de tout à l’heure. C’est un commencement épais, confus, ici. C’est un commencement non de création mais de formation… et j’y viendrai tout à l’heure …au point historique où naît ce qui est déjà la psychanalyse et qu’Anna O. a baptisé elleŔmême, dans l’observation inaugurale des Studien Uber Hysterie, du terme de talking cure ou encore de ramonage de cheminée : chimney sweeping. Mais je veux avant d’y venir rappeler un instant… pour ceux qui n’étaient pas là l’année dernière …quelques uns des termes autour desquels a tourné notre exploration de ce que j’ai appelé l’Éthique de la psychanalyse. Ce que j’ai voulu l’année dernière expliquer devant vous c’est Ŕ si l’on peut dire Ŕ pour se référer au terme de « création » que j’ai donné tout à l’heure, la structure créationniste de l’ἦθος [ êthos ] humain comme tel, l’ex nihilo qui subsiste dans son cœur, qui fait… pour employer un terme de FREUD …le noyau de notre être, Kern unseres Wesen. J’ai voulu montrer que cet ἦθος [ êthos ] s’enveloppe autour de cet ex nihilo comme subsistant en un vide impénétrable. 7 Pour l’aborder, pour désigner ce caractère impénétrable, j’ai commencé Ŕ vous vous en souvenez Ŕ par une critique dont la fin consistait à rejeter expressément ce que vous me permettrez d’appeler… tout au moins ceux qui m’ont entendu me le passeront …la Schwärmerei de PLATON. Schwärmerei en allemand, pour ceux qui ne le savent pas, désigne rêverie, fantasme dirigé vers quelque enthousiasme et plus spécialement vers quelque chose qui se situe ou se dirige vers la superstition, le fanatisme, bref la connotation critique dans l’ordre de l’orientation religieuse qui est ajoutée par l’histoire. Dans les textes de KANT, le terme de Schwärmerei a nettement cette inflexion. Ce que j’appelle Schwärmerei de PLATON, c’est d’avoir projeté sur ce que j’appelle le vide impénétrable l’idée de « souverain bien ». Disons qu’il s’agit simplement d’indiquer le chemin parcouru, qu’avec plus ou moins de succès assurément, dans une intention formelle j’ai essayé de poursuivre. J’ai essayé de poursuivre ce qui résulte du rejet de la notion platonicienne du « souverain bien » occupant le centre de notre être. Sans doute pour rejoindre notre expérience, mais dans une visée critique, j’ai procédé en partie de ce qu’on peut appeler la conversion aristotélicienne par rapport à PLATON qui sans aucun doute sur le plan éthique est pour nous dépassé. Mais au point où nous en sommes… de devoir montrer le sort historique de notions éthiques à partir de PLATON …assurément la référence aristotélicienne : l’Éthique à Nicomaque est essentielle. J’ai montré qu’il est uploads/Finance/ s8-le-transfert.pdf

  • 17
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager
  • Détails
  • Publié le Sep 26, 2022
  • Catégorie Business / Finance
  • Langue French
  • Taille du fichier 5.7776MB