I. Le développement des subprimes A. Qu’est-ce- qu’un crédit subprime ? C’est u
I. Le développement des subprimes A. Qu’est-ce- qu’un crédit subprime ? C’est un crédit à risque, détenu par un emprunteur qui n'offre pas les garanties suffisantes pour bénéficier d’un taux d'intérêt au prix du marché. Les établissements financiers prêteurs consentent ainsi des crédits à des taux variables et de niveau élevé. Ces conditions d'octroi font peser un risque de solvabilité sur les emprunteurs. Ce type de crédit hypothécaire est apparu aux Etats-Unis. Le crédit immobilier est ainsi gagé sur le logement de l'emprunteur. B. La titrisation des subprimes 1. Définition de la titrisation Les banques se sont rendu compte qu'elles avaient à leur bilan de nombreuses créances qui étaient là pour longtemps, et pour lesquelles des investisseurs pouvaient avoir de l'intérêt : créances hypothécaires, crédits à la consommation, financements de voitures, encours des cartes de crédit... Elles ont donc développé une technique leur permettant de vendre ces créances à des investisseurs, en en faisant des "titres" négociables. Technique financière consistant à transférer à des investisseurs des actifs financiers (créances). On commence par regrouper des créances de même nature (des crédits immobiliers par exemple), que l'on vend à une société créée pour cette occasion (SPC : Special Purpose Company). Cette société finance cet achat de créances en émettant elle-même des titres sur les marchés financiers qui sont achetés par des investisseurs. Les banques qui détenaient des créances sur leurs clients (les crédits immobiliers) s'en sont donc débarrassées sur les marchés financiers via les sociétés créées spécialement pour ce faire. Leur intérêt est de retrouver des liquidités en vendant leurs créances et de se défaire du risque associé à ces créances. Ce sont les investisseurs ayant acheté les titres des SPC qui assument ce risque. 2. Du crédit subprime à la créance titrisée Les différents titres sont alors mélangés et on compose un gros paquet virtuel découpé par I – Croissance, fluctuations et crises Fiche 3 – La crise des subprimes : origine , déclenchement et répercussions Science économique 1.2 – Comment expliquer l’instabilité de la croissance ? Acquis de première : inflation, chômage, demande globale Notions : Fluctuations économiques, crise économique, désinflation, croissance potentielle, dépression, déflation. morceaux. Ce sont notamment les CDO (Collateralized Debt Obligations). Il y a différentes tranches d’un CDO : Tranche equity : la plus risquée. Généralement achetée par un hedge fund ou le gérant du CDO. Tranche mezzanine : intermédiaire. Deuxième tranche à supporter le risque. Généralement achetée par des gérants d'actifs ou des investisseurs en compte propre. Tranche senior ou super-senior : la moins risquée. En général notée AAA par les agences de notation. Les investisseurs sont rassurés par les tranches seniors qui assurent une bonne note au CDO C. La conséquence une évolution divergente des crédits primes et subprimes Entre 2001 et 2006, les crédits subprimes ont été multiplié par 3. Les crédits primes ont baissé de 50%. Les crédits subprimes représentaient 15% des crédits primes en 2001, 50% en 2006. II. Les origines de la crise A. Les origines politiques de la crise En 1992, Clinton veut lancer une politique d'accession à la propriété immobilière en faveur des plus pauvres. Les crédits subprimes n'auraient probablement pas été accordés sans l'intervention du ministère du logement. Celui-ci en garantit le refinancement par l'intermédiaire de Fannie Mae et de Freddie Mac (agences de refinancement) et exige une progression de la part des crédits subprimes attribués par les banques. B. Les origines structurelles de la crise 1. Du côté de la finance a. La dérèglementation des marchés financiers ( Rappel première) Jusqu’au début des années 80, le financement de l’économie est intermédié : une institution financière collecte des ressources auprès de ceux qui ont des excédents au profit de ceux qui ont des déficits. Les pouvoirs publics contrôlent les marchés financiers: le contrôle des changes qui vise à contrôler les mouvements de capitaux entre la France et l’étranger un encadrement du crédit un contrôle des prix c’est-à-dire du taux d’intérêt Cela entraîne alors une concurrence faible entre les intermédiaires financiers liée à l’intervention des pouvoirs publics tant sur les prix que sur les quantités des crédits distribués et au cloisonnement du système financier français A partir des années 80, s’opère une réforme financière .Ce mouvement de libéralisation s’exprime par 3 mouvements complémentaires connus sous le nom de 3D : un mouvement de déréglementation : qui vise à limiter la capacité de contrôle de l’Etat sur les activités financières. Ainsi, progressivement à partir des années 80, le contrôle des changes et le contrôle des prix sont remis en cause un mouvement de décloisonnement des canaux de financement qui vise à élargir les modalités de financement des agents économiques un mouvement de désintermédiation consistant en un recours accru au financement par les actions et les obligations (Titrisation) au détriment des crédits bancaires b. Une liquidité mondiale abondante Les facteurs d’augmentation de la liquidité sont aussi bien exogènes qu’endogènes : les facteurs exogènes : la progression très rapide des réserves de change des banques centrales des pays émergents (la Chine en particulier) et des pays exportateurs de matières premières L’augmentation des réserves est due à d’importants excédents commerciaux et à un fort taux d’épargne dans ces pays qui connaissent des taux de croissance élevés depuis plusieurs années (ce rattrapage a par ailleurs contribué à limiter le ralentissement de la croissance dans les pays de l’OCDE depuis 2000). les facteurs endogènes : l’expansion du crédit (dont les causes sont à rechercher dans la croissance, la baisse des taux d’intérêts réels, les innovations financières...) qui a nourri également la liquidité mondiale. c. Défaillance des méthodes d’évaluation Les actifs sont aujourd’hui évalués selon la méthode du mark-to-market. Celle-ci consiste à évaluer régulièrement, voire en permanence, une position sur la base de sa valeur observée sur le marché au moment de l'évaluation. Ce mode d’évaluation a été critiqué lors de la crise : l’effondrement du marché des subprimes se traduisit par une application massive des dépréciations d’actifs. Les produits dérivés appuyés sur les prêts subprimes, perdirent leur valeur dans des proportions considérables en très peu de temps, créant des pertes formidables dans les bilans des institutions financières et bancaires et, en conséquence, conduisant à un effondrement des opérations et crédits interbancaires. d. La défaillance de la gouvernance financière Les marchés financiers sont caractérisés par des asymétries d'informations : 1) les banques connaissent la qualité des contracts titrisés, ce qui n'est pas le cas pour les investisseurs c'est le problème de l'aléa moral. 2) pour avoir la confiance des acheteurs, les banques font appel aux agences de notation pour noter leurs titres. Les agences de notation vont alors bien noter ces titres pour conserver les banques comme cliente, c'est le problème du principal agent. 2. Du côté de la répartition des richesses Entre 80 et 2000, le pouvoir d'achat du salaire a augmenté de 30% alors que la productivité du travail a augmenté de 60%. La part des salaires dans la valeur ajoutée passe alors de 75% à 65%. Cela entraîne alors une augmentation du taux de profit des entreprises. Mais depuis 1980, leur taux d'accumulation diminue. Les entreprises préfèrent effectuer des placements financiers car la rémunération des actions augmentent. La part des salaires dans la valeur ajoutée diminue mais celle dans la consommation dans le PIB est stable. Le taux d'endettement des ménages augmentent donc. Conclusion : III. La crise A. Le déclenchement de la crise : les causes conjoncturelles 1. Cycle 1 (2000 – 2004) L’endettement des ménages américains a pu s’appuyer sur les taux d’intérêt extrêmement bas pratiqués pendant des années par la Banque centrale des États-Unis (la « FED ») à partir de 2001 après la crise boursière sur les valeurs «Internet ». En outre, les crédits étaient rechargeables, c'est-à-dire que régulièrement, on prenait en compte la hausse de la valeur du bien, et on autorisait l’emprunteur à se réendetter du montant de la progression de la valeur de son patrimoine. 2. Cycle 2 (2004 – 2007) La Banque Centrale américaine a progressivement relevé ses taux de 1 % en 2004 à plus de 5 % en 2006 pour tenir compte de l’évolution de l’inflation et de la croissance américaine. Les charges financières des emprunts se sont considérablement alourdies. Un nombre croissant de ménages n’a pu faire face. Les prix de l’immobilier ont aussi fini par se retourner à la baisse dans l’ensemble des États-Unis. La valeur des habitations est devenue inférieure à la valeur des crédits qu’elles étaient supposées garantir. L’afflux des défaillances des emprunteurs et des reventes de leurs maisons hypothéquées a accéléré la baisse des prix de l’immobilier. Le déclencheur de la crise se situe donc dans un sous-compartiment du marché immobilier américain. Les établissements spécialisés dans le crédit « subprime» ont été directement et logiquement touchés. Mais, alors que les prêts subprime ne représentaient qu’une petite partie des CDO (mélange de différents titres), il y a perte de confiance dans les titres qui débouche sur une crise financière. B. L’enchaînement des événements : du chaos financier au KO économique 1. De la crise financière à uploads/Finance/ td1-la-crise-des-subprimes-odt.pdf
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- Publié le Jan 30, 2021
- Catégorie Business / Finance
- Langue French
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