1492 - 1 9 9 2 DES NORMANDS DÉCOUVRENT L'AMÉRIQUE O U V R A G E PUBLIÉ A V E C

1492 - 1 9 9 2 DES NORMANDS DÉCOUVRENT L'AMÉRIQUE O U V R A G E PUBLIÉ A V E C L E S O U T I E N D U C O N S E I L G É N É R A L DE L A SEINE-MARITIME CONSEIL ; k GENERAL .............................................. ILLUSTRATION DE COUVERTURE : VITRAIL DE L'ÉGLISE DE VATTEVILLE-LA-RUE (Cliché Inv. GI, CI. KOLLMANN) 1492 - 1 9 9 2 DES NORMANDS DÉCOUVRENT L'AMÉRIQUE DOCUMENTS PRÉSENTÉS PAR J. BONNEMAINS, J. BOTTIN, F. BURCKARD, 0. CHALINE, CI. HOHL, G. HURPIN, Ph. MANNEVILLE, B. SINTIC, SOUS LA DIRECTION DE J.-P. CHALINE PRÉFACE DE MICHEL MOLLAT DU JOURDIN, DE L'INSTITUT ROUEN SOCIÉTÉ DE L'HISTOIRE DE NORMANDIE C e t o u v r a g e est le s o i x a n t e - s i x i è m e d e l a collection Achevé d'imprimer sur les presses de l'imprimerie Lecerf - Rouen-Offset - Septembre 1992 Copyright 1992 - Société de l'Histoire de Normandie Tous droits de traduction, de reproduction et d'adaptation réservés pour tous pays I.S.B.N. 2-85351-004-2 P R É F A C E Qui connaît la Normandie et son histoire retrouvera au long de ce livre l'essentiel de leur message au Nouveau Monde et la dette mutuellement contractée entre eux. Certes la Normandie n'a pas accompli, dans le domaine de la découverte, des exploits aussi éblouis- sants que ceux du Portugal et de l'Espagne. Son tempérament, comme sa situation géo- graphique, ne la prédisposait pas à être une figure de proue dans l'aventure océanique. Ses enfants, cependant, ont pris leur part de l'exploration de l'Amérique et l'ordonnancement de ce recueil de leurs souvenirs traduit avec une heureuse exactitude l'ordre dans lequel chaque groupe est apparu sur la scène. D'abord, ce furent les découvreurs et les explorateurs, avec leurs nécessaires qualités de curiosité et d'observation. Binot Paulmier de Gonneville, stimulé par l'exemple portugais, avait pour compagnons «quatre jeunes aventuriers d'Honfleur» et parmi eux «le sieur Coste qui de curiosité venoit au voyage». Verrazano était «avant tout soucieux de découverte», selon une opinion portugaise ; il fit partager cette disposition par ses compagnons. Plus tard, chez Nicolas Le Challeux, le désir de connaître le disputait à la recherche du profit. Et ainsi de suite, en passant par l'explorateur le plus intrépide, Cavelier de la Salle, jusqu'aux voyageurs du XIXe siècle. Religieux et missionnaires normands, hommes et femmes, joignaient au désir de connaître une volonté d'apostolat et de charité. Ils ont écrit le chapitre le plus émouvant de la découverte normande du Nouveau Monde. La jeune Eglise de la Nouvelle France fut une projection de l'Eglise normande : elle relevait canoniquement de la métropole ecclésiastique de Rouen ; les religieuse ursulines et augustines qui fondèrent l'Hôtel-Dieu de Québec avaient pris la mer à Dieppe ; les jésuites dont le sang, par le martyre des PP. Jean de Bré- beuf et Gabriel Lallemant, fut la semence du Chistianisme parmi les Indiens, furent formés au Collège de la Compagnie à Rouen ; par là se faisait la diffusion des célèbres Relations des Jésuites de la Nouvelle France. Ces hommes et ces femmes avaient, dès leur jeu- nesse, tout quitté pour le service des Indiens et des colons. La correspondance d'une Marie- Madeleine Hachard, partie à 23 ans vers l'inconnu, témoigne de cette vocation et présente la Louisiane avec une fraîcheur étonnante. Avec ces âmes-là, on est loin des trafiquants et des violents auxquels la célébration du demi-millénaire de 1492 aurait, parfois, tendance à réduire son attention. Il est vrai que tous les Normands partis au Nouveau Monde n'étaient pas des enfants de choeur ; ce n'était le cas ni de Ribaut ni de Laudonnière en Floride, ni d'Esnambuc aux Antilles. Le service de roi fit le mérite du capitaine Charles Daniel. D'autres, comme le Dieppois Le Challeux, ont laissé le témoignage d'un homme âgé, émigré au Nouveau Monde pour en connaître les possibilités de fortune. Les observateurs de ce type ont ouvert la voie aux négociants et aux colons dont la Normandie, dès le milieu du XVIIe siècle, a fourni un contingent notable. La quatrième vague, plus proche de nous, connut aventuriers et voyageurs. Le présent ouvrage en offre un échantillonnage typique. De Charles-Alexandre Lesueur, Le Havre a hérité une remarquable collection de documents, de peintures, de gravures et d'objets exo- tiques précieux pour l'ethnologie et les sciences naturelles, recueillis dans les mers du Sud à la faveur des campagnes de l'amiral Baudin. Quant à Edouar Martin, ses mésaventures sur la route du Cap Horn ne l'ont pas empêché d'atteindre la Californie dont il présente un très curieux tableau à l'époque des chercheurs d'or, au milieu du XIX siècle : découverte ! Découverte encore en 1883, dont un banquier havrais, Jules Heuzé, fit part à sa mère en lui écrivant son étonnement un peu choqué, devant New York, Chicago, La Nouvelle Orléans, et devant les mœurs de leurs habitants. Le témoignage date d'un siècle seulement, mais quel chemin a été parcouru depuis ! L'ouvrage, on le voit, apporte un panorama pluriséculaire. Son intérêt est multiple. Il fournit des références précises et il ouvre des voies de recherche. Les témoins sont divers et leurs témoignages saisis sur le vif. L'Amérique, en quatre siècles, a dévoilé sa personnalité et la valeur du tableau, avec ses aspects si divers, est remarquablement enrichie par des illustrations très significatives. Il exprime un regard original porté sur des pays, des peuples, des civilisations ; il est une contribution au dossier si important, dont l'étude est à peine commencée, de l'altérité. Nul doute que le lecteur n'en apprécie la richesse, redevable au maître d'œuvre et à ses collaborateurs, qui ensemble méritent la reconnaissance. Michel Mollat du Jourdin, de l'Institut 1 4 9 2 – 1 9 9 2 Des Normands découvrant l'Amérique? Encore que l'hypothèse en soit loin d'être absurde, ce n'est pas, qu'on se rassure, par une de ces chicanes dont notre province avait, paraît-il, plus qu'une autre le goût que l'on entend commémorer ce cinquième centenaire. Non, nous ne citerons pas devant le parlement de Rouen pour captation de découverte le dénommé Christophe Colomb au vu des titres antérieurs d'Erik le Rouge ou de quelque pêcheur dieppois arrivé sans le savoir jusqu'aux bancs de Terre-Neuve... En s'associant par le présent ouvrage à la célébration d'un grand anniver- saire, notre Société a voulu simplement rappeler qu'après la symbolique décou- verte des rives caraïbes, événement d'une portée alors inimaginable, il restait encore beaucoup à faire, beaucoup à découvrir. Dans cette tâche de longue haleine, le rôle des Normands fut considérable. Des Dieppois compagnons de Verrazano et, par ailleurs, très remarquables cartographes jusqu'à l'aventure du Rouennais Cavelier de La Salle, en passant par les tentatives malchanceuses d'établissement au Brésil ou sur les côtes de Floride, c'est en vérité sur deux siècles que s'étale leur opiniâtre exploration d'un Nouveau Monde en voie de devenir, grâce à eux, une Nouvelle France. Passé le temps de la découverte proprement dite, il y aura encore beaucoup d'autres manières, pour les Normands, de découvrir l'Amérique. Religieux, marins, marchands ou émigrants, ils sont nombreux à être fascinés par cet uni- vers neuf, dans une perspective d'aventure, de fortune, de nouvelle vie ou de dévouement missionnaire; nombreux aussi à nous faire part de leurs impres- sions sur le pays, sa nature, ses habitants, à travers d'étonnants témoignages accompagnés parfois de dessins qu'il valait la peine de reproduire. C ' e s t p a r c o n s é q u e n t à u n e d é c o u v e r t e i n i n t e r r o m p u e , d u X V I e a u X I X e siècle, que nous convions le lecteur à travers ce choix de textes et de documents iconographiques souvent inédits. Marins et cartographes, hommes d'affaires et hommes de Dieu, simples voyageurs enfin, tous ces Normands nous aident, à notre tour, à découvrir avec eux l'Amérique. Ce livre est le fruit d'un travail collectif. Je tiens à remercier chaleureuse- ment toute la petite équipe bénévole qui, autour de moi, a bien voulu lui consa- crer son temps et son talent: les archivistes François Burckard et Claude Hohl, les Havrais, Madame Bonnemains (conservateur au Muséum d'Histoire natu- relle) et Philippe Manneville, les historiens rouennais ou parisiens Jacques Bottin, Olivier Chaline, Gérard Hurpin (dont les amples recherches bibliogra- phiques ou iconographiques ont été particulièrement précieuses), Bruno Sintic. N'oublions pas les autres membres de notre Société, François de Beaurepaire, René Fallu et surtout Georges Guérif, secrétaire général, qui ont contribué aussi aux travaux préalables. Au nom de la Société de l'Histoire de Normandie, j'exprime également toute ma gratitude aux organismes ou aux personnes qui, à des titres divers, ont apporté leur aide à cette entreprise : les Archives de la Seine-Maritime, dont le Directeur a en outre participé au présent volume ; la Bibliothèque Municipale de Rouen avec son Directeur, uploads/Geographie/ des-normands-decouvrentl-x27-amerique-bottin.pdf

  • 19
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager