Flore Terrestre La flore terrestre nationale(excepté les algues unicellulaires

Flore Terrestre La flore terrestre nationale(excepté les algues unicellulaires et les champignons inférieurs) compte environ 7 000 espèces. Au sein du bassin méditerranéen, riche de prés de 30 000 espèces vasculaires, le Maroc occupe la deuxième place après la Turquie. En plus de sa diversité biologique, une caractéristique remarquable de la flore marocaine est son endémisme exceptionnellement élevé. On estime à 930(soit 25%) le nombre de taxa endémiques parmi les plantes vasculaire; les principaux foyers d'endémisme sont situés dans les hauts sommets montagneux. La législation nationale ayant trait à l'exploitation des ressources floristiques du pays notamment les forêts et les parcours, ne concerne pas des espèces particulières mais les formations végétales en général. Environ 540 espèces ont une valeur économique et sociale ( plantes médicinales, industrielles, aromatiques, ornementales, valeurs culturelle, etc...). Introduction Le présent rapport fait partie de l’Etude Nationale sur la Biodiversité au Maroc. Parmi ses principaux objectifs, il y'a la volonté de diffuser, hors de la sphère des spécialistes, un certain nombre de connaissances sur la flore marocaine: sa richesse, sa diversité, son originalité, son rôle socio-économique, le mode de sa gestion, les menaces qui pèsent sur elle, etc. Le débat sur ces aspects, qui sont l’affaire de tous sur le plan national, et désormais sur le plan international également après le sommet de Rio 1992, est resté pour très longtemps lié aux milieux des scientifiques et des décideurs. La non participation d’autres partenaires, en particulier les usagers (population locale, entrepreneurs, etc.), a fait que l’exploitation des ressources végétales du pays a été excessive, exagérée et anarchique, méconnaissant ou négligeant les lois de la nature, et conduisant logiquement à un appauvrissement quantitatif et qualitatif du patrimoine floristique, lequel appauvrissement devenait de plus en plus rapide ces dernières décennies pour atteindre un niveau alarmant actuellement. Où en sommes nous avec l’inventaire de notre flore? Quelles sont les caractéristiques de cette fraction du patrimoine? Que faire pour mieux le gérer et le conserver?. Telles sont les principales questions auxquelles l'étude essaye de répondre. La première partie est consacrée à une présentation générale de la flore du Maroc : état de l'inventaire, lacunes en la matière, aspects quantitatif et qualitatif des grands groupes floristiques représentés chez nous, etc. Ensuite, sont traités séparément les taxons rares, menacés ou endémiques, les mauvaises herbes des cultures, les espèces soumises à une réglementation et enfin les plantes d'importance économique. La conclusion met l’accent sur les problèmes liés à la connaissance, la conservation et la gestion de notre patrimoine floristique. Des propositions sont faites pour que les solutions préconisées à ces différents problèmes aillent dans le sens du respect des lois de la nature et de l’intérêt de tous les usagers à court, moyen et long terme. La conciliation entre ces deux objectifs n’est pas toujours évidente et facile, nous en sommes bien conscient, mais il faut y parvenir et relever le défi: c’est un devoir vis à vis des générations futures. A. Connaissances sur la flore du Maroc L’état actuel de l’inventaire laisse savoir que la macroflore 1[1] du pays compte près de 7000 espèces réparties comme suit (chiffres approximatifs) : z Cryptogames non vasculaires - Algues ......................................................... 0500 - Champignons ............................................... 0820 - Lichens ......................................................... 0760 - Mousses ...................................................... 0350 z Cryptogames vasculaires (ou fougères) ............... 0060 z Phanérogames ................................................... 4500 Au niveau inventaire, les algues, les champignons, les lichens et les mousses sont les moins connus actuellement. Les informations disponibles restent assez fragmentaires et remontent à des sources souvent anciennes, c’est dire qu’il reste encore beaucoup à faire pour ces groupes aussi bien pour le recensement des espèces que pour leurs caractéristiques géographiques, écologiques, biologiques, etc. Pour les ptéridophytes et les phanérogames, l’inventaire est relativement bien établi, mais les autres aspects (répartition géographique, écologie, biologie des espèces, ...) sont encore loin d’être suffisamment connus. Le Maroc, par la richesse, la diversité et les originalités de sa flore, occupe une place très importante au niveau du Bassin Méditerranéen, qui constitue la plus grande des cinq régions du biome méditerranéen. Ce biome, représenté au niveau de cinq continents, montre des richesses et des originalités floristiques très remarquables à l’échelle planétaire. Cependant, malgré ses grands avantages, le monde méditerranéen (s.l.) ne se voit pas toujours attribué la place qui lui revient; c’était malheureusement le cas au sommet de Rio ou encore récemment dans le rapport ‘Global Biodiversity Assessment’ préparé sous l’égide du PNUE (Cambridge Univ. Press, 1995, 1140 p.). Heureusement qu’il y’a plusieurs voix qui s’élèvent contre cette situation injuste. La synthèse des débats sur les flores insulaires de la Méditerranée (colloque d’Ajaccio, octobre 1993), par exemple, faisait remarquer que " Depuis la récente conférence de Rio en 1992, les débats relatifs à la connaissance et à la conservation de la biodiversité ainsi que les messages véhiculés par les médias ont été centrés sur les flores tropicales, particulièrement celles des forêts tropicales humides. L’intérêt des flores méditerranéennes du globe a été injustement passé sous silence alors que le Bassin Méditerranéen héberge, à lui seul, deux fois plus d’espèces végétales supérieures que l’Europe ou autant que l’ensemble des Caraïbes, ou encore du Venezuela ou l’Equateur, alors que ces deux derniers pays sont considérés sur l’ensemble du monde, comme devant bénéficier d’actions de conservation prioritaires. Le Bassin Méditerranéen, avec 30 000 espèces vasculaires, est aussi un lieu de fort endémisme, localisé notamment en altitude, tout à fait comparable à celui qui caractérise les hautes montagnes équatoriales. Si l’on étend cette évaluation à l’ensemble des zones à climat méditerranéen du monde, l’ensemble des flores méditerranéennes du globe regroupe au moins 70 000 espèces vasculaires, soit environ le quart ou le cinquième des espèces végétales vasculaires connues aujourd’hui sur l’ensemble de la planète. Les flores méditerranéennes du monde, et particulièrement celles présentes autour du Bassin Méditerranéen, sont unanimement considérées comme étant d’une exceptionnelle diversité et méritent à ce titre une considération toute particulière. " (Ecologia Mediterranea 21: 356, 1995). Il n’est pas possible de s’attarder davantage sur ces questions qui ne concernent pas directement notre étude. Nous ajouterons simplement pour illustrer ces propos, quelques données chiffrées récentes, (voir tableaux 1, 2 et 3). Aussi, nous ne manquerons pas de rappeler un autre intérêt vital de notre région, à savoir le rôle immense qu’a joué le Bassin Méditerranéen dans l’histoire de l’humanité comme centre d’origine pour les espèces cultivées. Dans les conclusions du colloque cité ci-dessus, on souligne qu’une « autre facette de l’intérêt de la flore du Bassin Méditerranéen réside dans le fait que de nombreuses plantes cultivées y trouvent leur origine: des céréales comme le blé, l’orge, l’avoine ou le seigle; des légumes comme le chou, l’artichaut, l’ail et l’oignon; des salades (laitues et chicorées), pois chiche, fèves, asperges, lentilles, ers et gesses, et des condiments comme la menthe ou le thym en sont originaires. De nombreux arbres fruitiers, oliviers, figuiers, pommiers, poiriers et pruniers ainsi que la vigne sont aussi dans ce cas. Beaucoup de plantes médicinales (...), alimentaires (...), ornementales et forestières complètent cette remarquable liste d’espèces d’intérêt économique. » (Ecologia Mediterranea 21: 357, 1995). Pour revenir au Bassin Méditerranéen, le tableau 3 et la figure 1 permettent de faire des comparaisons intéressantes entre différents pays du point de vue richesse de leur flore vasculaire; en particulier, la position que le Maroc y occupe est très importante. Tab. 1 - Surfaces et richesses des régions méditerr. comparées à l’ensemble du globe (in Quézel, 1995 - Actes des 6èmes Rencontres de l'Agence Régionale Pour l'Environnement, Provence, Alpes, Côte d'Azur). Superficie et % par rapport à la surface de la terre Richesse spécifique et % par rapport à la biodiversité mondiale Endémiques et leur pourcentage Bassin Méditerrané en 2300000 km² 1,6 % 25 000 10 % 12 500 50 % Autres régions 435 700 0,3 % 19 580 7,8 % 12 720 65 % Total 2 735 700 1,9 % 44 580 18 % 25 220 57 % Tab. 2- Surface et richesse en espèces et en endémiques des cinq régions méditerranéennes du monde (in Quézel, ibid.). Espèces endémiques Surfaces (km²) Nombre approximatif d’espèces Nbre approximati f % Bassin Méditerrané en 2 300 000 25 000 12 500 50 Californie 324 000 4 45 0 2 140 48 Cap de l’Afrique 130 000 8 600 6 300 73 Chili 140 000 2 900 1 450 50 Australie 112 260 3 630 2 450 68 Tab. 3 et Fig. 1 - Biodiversité des pays du Bassin Méditerranéen (îles exclues), (in Quézel, ibid). Pays Surfaces en région méditerranéenne Nbre d'espèces en rég. méditerr Maroc Algérie Tunisie Lybie Egypte Jordanie Syrie Liban Turquie Grèce Italie France Espagne Portugal 300 000 km² 300 000 100 000 100 000 15 000 10 000 50 000 10 000 480 000 100 000 200 000 50 000 400 000 70 000 3 800 2 700 1 600 1 400 1 100 1 800 2 600 2 600 5 000 4 000 3 850 3 200 5 000 2 500 B - Liste floristique nationale 1. Les algues (voir les algues marines) 2. Les champignons D’une manière uploads/Geographie/ florter-ma.pdf

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