DISPOSITIONS CONSTRUCTIVES PARASISMIQUES DANS LA CONTINUITE DES CULTURES CONSTR

DISPOSITIONS CONSTRUCTIVES PARASISMIQUES DANS LA CONTINUITE DES CULTURES CONSTRUCTIVES A BAM Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - 2005 Ministère de la Culture et de la Communication Direction de l’Architecture et du Patrimoine Mémoire de Projet de Fin d’Etudes Matthieu DUPONT DE DINECHIN Directeur d’études : Hubert Guillaud Second enseignant: Wilfredo Carazas-Aedo Un ensemble de bureaux et logements pour l’ICHTO comme illustration des possibilités de la filière de construction en terre pour la reconstruction de la ville de Bam Je tiens à remercier tout particulièrement ici : Hubert Guillaud, enseignant chercheur, directeur scientifique du Laboratoire de recherche CRATerre-EAG, mon directeur d’étude, Wilfredo Carazas-Aedo, architecte enseignant, pour le partage de son expérience sur la construction en terre parasismique et avoir accepté d’être mon second enseignant, Les membres de mon jury: François Fleury, enseignant chercheur à l’Ecole d’Architecture de Lyon, Jean-Michel Perrissol, ingénieur en génie parasismique, Milan Zacek, architecte ingénieur, chercheur au laboratoire «Ambiances bioclimatiques et construction parasismique», responsable scientifique du DPEA «Architecture parasismique» à l’Ecole d’Architecture de Marseille, Majid Hajmirbaba, mine d’informations sur l’Iran, David Gandreau avec qui j’ai fait mes premiers pas à Bam Dr Eskandar Mokhtari et toute l’équipe de l’ICHTO de Bam (Maryam Nezari, Navid Moghimi, Mehdi Keramatfar, Ziba Sharafi, Miss Jafary, Azade Ezrafili, Samet Ezrahi, Adi Ahmadi, Ali Bakhordor, Miss Hadian...)pour leur acceuil et leur aide durant notre mission, Dr Tayeri, ancien responsable d’Arg-é Bam, pour le temps qu’il a accordé à répondre à mes nombreuses questions, Le centre de documentation de CRATerre-EAG (Titane Galer), Philippe Garnier notament pour les recherches sur internet qu’il m’a épargnées, Ali Zamani pour les nombreux plans et les informations sur l’histoire iranienne, Véronique Popinet, Et tous les autres sans qui je n’aurais pu faire ce travail... Toutes les photos, sauf mention contraire, ont été prises par David Gandreau, Majid Hajmirbaba ou moi-même lors de notre mission à Bam. Toutes les images de synthèse ont été réalisées grâce à Blender, logiciel open source disponible sur www.blender3d.org Les retouches photo ont été faites à l’aide de The Gimp, logiciel open source disponible sur www.gimp.org remerciements photo aérienne de couverture: ICHTO 1 présentation du sujet Ce projet de diplôme a pour point de départ la construction d’un ensemble de logements et de bureaux pour l’ICHTO (Iranian Cultural Heritage and Tourism Organisation), l’Organisation du Patrimoine et du Tourisme Iranienne, pour leur centre de Bam. Dans ce centre travaillent des employés de l’ICHTO mais aussi des personnalités de passage de la communauté scientifique internationale participant au projet de rénovation et de conservation de la citadelle d’Arg-é Bam et de ses sites associés, classés au Patrimoine Mondial de l’UNESCO. Ce projet correspond à une demande réelle de l’ICHTO qui a fait appel à CRATerre- EAG en tant que consultant pour les aider dans la conception et la construction de cet ensemble. Ce travail consiste en une réponse personnelle à cette demande réelle. Il sera dans ce cadre orienté vers une certaine faisabilité, tout en gardant des libertés pour explorer des propositions moins réalistes quoique intéressantes face à la complexité du contexte. En effet, tout en tentant de répondre à la demande, ce projet sera prétexte à illustrer les possibilités de la construction en terre dans le processus de reconstruction de la ville, reconstruction matérielle, mais aussi économique, culturelle et sociale. J’ai été amené à m’intéresser à ce projet à la suite du travail que j’ai effectué à Bam pour CRATerre-EAG, à savoir une mission de 6 semaines en juin et juillet 2004 pour la mise en place d’un laboratoire d’analyse des terres de construction et l’étude des cultures constructives de Bam. Cette mission avait été précédée d’un travail de préparation, notamment la rédaction d’une bibliographie sur les architectures de terre parasismique et une présentation de l’état de la science dans ce domaine, avec M. David Gandreau et M. Majid Hajmirbaba. Contexte : la ville de Bam ...................................................................2 Présentation de la ville ......................................................................................................2 “L’identité de Bam” L’Arg et les Bami ...............................................................................3 Le tremblement de terre ...................................................................................................4 La reconstruction ..............................................................................................................5 Demande ..............................................................................................6 Les bureaux avant le tremblement de terre ......................................................................6 La base-vie actuelle ..........................................................................................................6 Contraintes ...........................................................................................7 La ville de Bam, risque sismique et reconstruction ...........................................................7 La proximité de la citadelle ...............................................................................................8 2 présentation du sujet contexte 0 Contexte : la ville de Bam Présentation de la ville Bam est située aux portes du désert du Lut, à un peu plus de 1000m d’altitude. Elle fait partie de la province de Kerman, dont la capitale est située à 200 Km au nord-ouest. Son climat est continental, très sec avec quelques pluies violentes en hiver, très chaud en été et très froid en hiver. De nombreuses légendes racontent sa naissance, mais Bam fut vraisemblablement fondée par les Parthes, qui connurent leur apogée au 1er siècle av. J-C, époque de la création de routes par lesquelles passaient les produits orientaux à destination de la Mésopotamie et de l’Empire Romain. Le commerce assura longtemps la prospérité de la ville, d’abord sous les Sassanides (224-642), et plus encore sous la dynastie des Safavides (1502-1722). Alors peuplée de plus de 5000 habitants, la principale activité, outre le commerce, y est la manufacture de textile. Après l’effondrement de la dynastie Safavide, l’empire entre dans une période de chaos durant laquelle la population iranienne passe de 40 millions à 10 millions d’habitants. Bam souffre comme le reste du pays de l’insécurité chronique et de l’instabilité politique. La dynastie des Kadjar fondée en 1796 par l’Agha Kan régnera en Iran jusqu’en 1925. L’inexorable déclin de Bam sera précipité par la malédiction de l’Agha Kan, qui se vengera en 1794 de la protection que la ville a donnée à son rival, le dernier souverain de la dynastie Zend. En 1850, le Shah Kadjar ordonne à la population qui reste de quitter la vieille ville, la protection de la citadelle étant devenue inutile, et de s’installer le long de la palmeraie. Les militaires s’installent alors dans la citadelle qui ne sera plus habitée, et en 1920, elle est déjà totalement laissée à l’abandon. La ville nouvelle a une population estimée à une dizaine de milliers d’habitants à la fin du 19ème siècle. En 1956, un recensement dénombre quinze mille habitants, ils seront trente-quatre mille en 1976 et environ cent mille avant le séisme. La ville est aujourd’hui concentrée au sud de la palmeraie, avec de nombreux villages s’étendant le long de celle-ci. La nouvelle ville de Barawat, située de l’autre côté de la faille au sud-est, connaissait une expansion plus rapide que celle de Bam elle-même. Outre quelques industries, notamment automobiles, l’activité principale de la ville était avant le séisme la production de dates, réputées les meilleures du monde. plan de la ville: Centre Cartographique National Iranien 3 présentation du sujet contexte “L’identité de Bam” L’Arg et les Bami Le spectacle de désolation que présente la citadelle dévastée prend une autre tournure les jours fériés. L’Arg est alors pleine de visiteurs, pour la plupart des Bami qui viennent revoir ce qui a été le symbole de leur ville. En effet l’Arg fait vraiment partie de Bam, géographiquement, mais surtout dans le cœur des Bami. L’Arg, mais aussi les palmeraies, et tous les “related sites” classés maintenant sur la liste du Patrimoine Mondial de l’UNESCO. Lorsqu’on leur demande, la plupart des habitants de la ville répondent qu’ils veulent que la citadelle soit reconstruite, qu’ils ne veulent pas perdre ce lien avec leur histoire. Ce lien entre les habitants de Bam et leur héritage culturel a d’ailleurs été clairement mis en avant dans la Déclaration de Bam, qui parle du “rôle spirituel d’Arg-é Bam dans la vie des citoyens de Bam” et établit que “la mise en œuvre de la conservation du patrimoine de Bam est une part indissociable du processus de reconstruction et du développement durable de Bam après le tremblement de terre”1. 0 1 - UNESCO, ICHO, ICOMOS Bam Declaration and Recommandations, Arg-e Bam shall always remain alive / Téhéran 2004 Photo avant le séisme: Ryo Aoyama 4 présentation du sujet contexte Le tremblement de terre Les caractéristiques du tremblement de terre qui a frappé Bam le 26 décembre 2003 à 5h25 du matin sont les suivantes: Magnitude: 6.6 sur l’échelle de Richter. Intensité: IX Accélération horizontale maximale: 0.8g Accélération verticale maximale: 1.01g Durée: 28 secondes Durée effective: 10 secondes. La nature du sol (sédiments meubles) a encore aggravé l’effet dévastateur. Victimes: 37 000 morts (les estimations varient ), 15 000 blessés et plus de 200 000 sinistrés. Carte d’évaluation du pourcentage des dommages aux constructions à partir des photos aériennes (Iranian National Cartographic Center) Les dégâts ont principalement touchés Bam, très proche de l’épicentre mais aussi de nombreux villages alentour (carte USAID). 0 5 présentation du sujet contexte La reconstruction L’IHF (Islamic Housing Foundation) est l’organisme étatique en charge de la reconstruction des logements dans la ville. La période de réponse aux besoins urgents est maintenant terminée, avec notamment le rétablissement des réseaux et la construction de 35 000 logements provisoires. La période de reconstruction des logements définitifs a commencé, mais la très grande complexité du processus en retarde uploads/Geographie/ tpf-e-matthieu-dupont.pdf

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