En cette période d’élection présidentielle, Internet sera l’un des canaux d’inf

En cette période d’élection présidentielle, Internet sera l’un des canaux d’information les plus utilisés. En effet, à la question de savoir par quels moyens les Français comptent utiliser pour suivre les élections présidentielles de 2012, 65 % des sondés ont cité la télévision tandis que plus de la moitié de l'échantillon (52 %) a choisi Internet. Les enjeux autour de l’Information et d’Internet sont nombreux. En effet, l’irruption des technologies de l’information, des biotechnologies, demain des nanotechnologies modifient en profondeur nos sociétés. Le cas des technologies de l’information et de la communication est particulièrement fort : construction et diffusion des savoirs, développement économique, relation au pouvoir… L’information grâce à sa numérisation, sa compression et sa circulation via les réseaux électroniques est reproductible à l’infini et sans rivalité : indiquer le temps qu’il fera demain à mon voisin ne me prive pas pour autant de cette information. De plus, la production du support de l’information se fait à coût marginal nul. Cette rupture met à mal nos modèles économiques fondés sur la rareté et sur la propriété des moyens matériels de production. Aussi, nous pouvons nous demander si Internet est l’Information et si l’Information est un bien collectif ? Dans un premier temps, nous verrons qu’Internet est un espace de diffusion et de production de l’Information puis dans un second temps, nous montrerons qu’Internet est un bien collectif. D’une part, Internet est un espace de diffusion et de production de l’Information. Tout d’abord, quelles sont les caractéristiques de l’Information sur Internet ? Internet offre une grande liberté de diffusion. Chacun peut être fournisseur et client de l’Information en fonction de ses intérêts et de ses envies. Et pour cela l’internaute dispose de nombreux outils : blogs, mail, réseaux sociaux, forums, sites Internet … L’Information est ainsi directement accessible par l’utilisateur final. On peut citer par exemple le journalisme citoyen où chaque internaute peut rédiger un article. Cela permet d’élargir les sources d’Information et apporter un regard neuf sur les sujets traités. Agoravox est un site dédié à ce type de journalisme. En outre, Internet permet de disposer et de créer de l’Information n’importe où, n’importe quand et par n’importe qui. Cependant, face à la multitude de sources d’Information, il est légitime de s’interroger sur le problème de la désinformation. On peut la définir comme l’usage délibéré de l’information dans le but de fausser la perception de la réalité pour la cible. Comment contrôler une fausse information quand on sait que sa diffusion sera instantanée et internationale ? Les exemples sont nombreux à ce sujet : les rumeurs à propos du décès d’une célébrité comme Bernard Montiel, les montages photos comme celui où l’on voit Oussama Ben Laden mort, les rumeurs sur le triple A de la France, … De plus, l’utilisateur est noyé sous l’Information. On pourrait même dire que « trop d’Information, tue l’Information ». Et parfois, il ne trouve même pas de réponse à sa recherche. C’est ainsi que certains sites ont misé sur le commerce de la diffusion de l’Information en lui offrant une valeur ajoutée, c’est en quelques sortes les libraires d’Internet. Ils vérifient l’Information, l’actualisent, la synthétisent et la mettent en forme. On peut citer entre autres Lexis Nexis, Dialog ou encore Reuters. Mais il existe d’autres problèmes concernant la diffusion de l’Information sur Internet comme la question des droits d’auteur, de la sécurité des transferts de l’Information, des difficultés d’accès aux serveurs, de l’absence de profit, … Il ne faut pas oublier également que les sites sont éphémères : ils changent d’adresse, ils disparaissent, ils évoluent, … Aussi, cela pose le problème de l’authenticité de l’Information. En conclusion, on peut dire qu’Internet est un espace ouvert et libre constituant ainsi sa richesse mais aussi ses dangers. Ensuite, il est possible d’élaborer une méthodologie de la recherche d’Information sur Internet. Mais il faut rappeler quelques points essentiels. D’une part, l’Information est multimédia (textes, sons, images, vidéos, …) et ses supports sont hypertextes. Internet c’est aussi l’interactivité, c'est-à-dire qu’une grande partie de l’Information peut être trouvée sur des forums de discussion, des listes de diffusion, … Une fois cela pris en compte, nous pouvons établir une méthodologie en huit points : il faut avant tout définir son sujet, ensuite il faut déterminer les ressources pertinentes puis on soumet notre recherche pour accéder à la documentation primaire. Ensuite, il faut effectuer un travail de sélection et de hiérarchisation de l’information pour enfin exploiter les documents en notre possession, sans oublier la rédaction de la bibliographie. Le problème avec Internet est que la phase de réflexion est souvent négligée. L’internaute pose directement sa question au moteur de recherche, ce qui peut aboutir à une mauvaise Information. C’est pour cela que l’Information obtenue doit être traitée avec beaucoup de prudence. En effet, l’internaute dispose d’un regard critique que n’ont pas ni les ordinateurs, ni Internet. Il est important d’étudier le contenu. Est que l’information obtenue est unique ? Est-ce que le site qui héberge l’information est sérieux ? Est-ce qu’il existe une bibliographie ? Il est également indispensable de s’intéresser à la façon dont est organisée l’information. Les questions de la navigation, du téléchargement et de l’impression sont importantes pour identifier l’usage que l’auteur souhaite que l’on fasse de ses travaux. Enfin, tentons de proposer une analyse des arguments précédemment évoqués. Je pense qu’Internet est un support de l’Information qui fascine autant qu’il fait peur. Aujourd’hui, toutes les informations sont accessibles en un clic, faisant ainsi de l’annuaire ou du dictionnaire des outils obsolètes. « Anywhere, anytime and any content », tel pourrait être la devise d’Internet. Toutefois, l’internaute doit rester prudent vis-à-vis des informations qu’il trouve sur Internet : il doit garder un regard critique pour éviter de tomber dans le piège de la désinformation. Cette désinformation ne concerne d’ailleurs pas uniquement les médias du Web. En effet, les médias traditionnels ont parfois donné une fausse image de la réalité comme lors de propagandes politiques, lors du procès d’Outreau ou lors de la catastrophe de Tchernobyl. De plus, un sondage TNS Sofrès a souligné le fait que la crédibilité des sites web augmente tandis qu’elle diminue pour les autres médias. Ce qui peut peut-être expliquer le fait que certains médias traditionnels tentent de décrédibiliser la qualité de l’Information sur le net. C’est pour toutes ces raisons que je pense qu’un effort pédagogique est nécessaire. Par exemple, lorsqu’on arrive au collège, on apprend aux élèves à effectuer une recherche documentaire au CDI. Pourquoi ne pas faire pareil avec Internet ? D’autre part, l’Information peut être assimilée à un bien collectif. Dans un premier temps, Samuelson définit le bien public comme « une marchandise non rivale et non exclusive ». D’une part, le critère de non rivalité signifie que la consommation d’une personne ne diminue pas la quantité disponible pour une autre. D’autre part, le critère de non exclusion indique que chaque consommateur peut avoir accès au bien en question. Aussi, Samuelson préconise la gestion de ces marchandises par un ordre politique. En effet, un débat démocratique est plus efficace que des mesures économiques pour maintenir la qualité et la quantité de ces biens économiques particuliers. C’est un choix politique de protéger la qualité de l’air, de la mer, d’offrir une justice ou la santé publique. Aussi, un bien public est fourni par l’Etat mais tous les biens fournis par l’Etat ne sont pas forcément des biens publics (carte de l’IGN, enseignement en master 2, …) Dans un second temps, l’Information rentre bien dans le cadre économique des biens publics. En effet, le développement des technologies de l’information et de la communication a permis le stockage de n’importe quel document ou connaissance sous forme numérique. Mis à part les coûts d’installation du réseau, des serveurs et des postes de travail, la reproduction de l’Information se fait à un coût presque nul. En effet, ce qui coûte aujourd’hui dans la production de ces biens dont l’information est l’élément structurant, ce sont les investissements liés à la création, à l’innovation dans un premier temps puis à la rémunération des droits de propriété intellectuelle (droits d’auteur, brevets, marques…). Puis, l’Information peut être dupliquée à l’identique et circuler rapidement. C’est en cela que l’Information se différencie de nombreux biens économiques « classiques ». Ainsi, il devient difficile de construire une économie autour de l’information avec un bien dont la duplication se fait à coût marginal nul. C’est à ce problème qu’est confrontée l’industrie de la musique. En effet, Depuis la fin des années 90, l’industrie du disque est en crise. Elle doit lutter contre les échanges massifs de fichiers musicaux sur les réseaux peer-to-peer, et elle peine aussi à s’adapter à des évolutions majeures du support musical (fin de vie du CD, apparition du MP3). Or, si la baisse des ventes de disques est indéniable, on n’observe pas de baisse de l’intérêt des consommateurs pour la musique. Avec le développement d’Internet, la musique apparaît de plus en plus comme un bien public puisque les coûts de reproduction sont quasi nuls et il y a absence uploads/Industriel/ dissertation-internet 2 .pdf

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