TRAITEMENT DES EAUX USÉES INDUSTRIELLES N° 355 - L’EAU, L’INDUSTRIE, LES NUISAN

TRAITEMENT DES EAUX USÉES INDUSTRIELLES N° 355 - L’EAU, L’INDUSTRIE, LES NUISANCES - 37 www.revue-ein.com ABSTRACT Industrial wastewater: recycling and reusing to discharge less. With the tightening of legislation regarding dis­ charge all over the world, and with constantly increasing pressure on water resources, indus­ trialists are expected to decrease the impact of their activities on the environment. This has resulted in a tendency to minimize effluent discharge. To do this, recycling or reutiliza­ tion cycles may be implemented. They have a threefold interest: economic gain (less water consumed), environmental gain and a gain in terms of image. The methodology involves nothing new. The challenge comes rather from the optimal use and intermingling of the exis­ ting solutions. Avec les législations sur les rejets qui se renforcent partout dans le monde et la pression sur la ressource en eau qui ne cesse de s’accroître, les industriels sont appelés à diminuer l’impact de leurs activités sur l’environnement. Ainsi, la tendance est à la réduction maximum des rejets d’effluents. Pour cela, des solutions de recyclage ou de réutilisation peuvent être mises en œuvre. L’intérêt est triple : un gain économique (moindre consommation d’eau), un gain environnemental et un gain en terme d’image. En matière de méthodologie, rien de bien nouveau. Le défi consiste plutôt à utiliser et panacher des solutions existantes de façon optimale. Eaux usées industrielles : recycler et réutiliser pour moins rejeter Réalisé par Corinne Drault-Pezard, Technoscope T raitements de surfaces, pétrochi­ mie, agroalimentaire, pharmacie… Les caractéristiques des eaux usées industrielles varient énormément d’un sec­ teur industriel à l’autre. Certaines peuvent contenir essentiellement des matières organiques, d’autres des produits toxiques, des solvants, des métaux lourds, des micro­ polluants, des hydrocarbures, etc. Autre particularité, chaque installation est unique Installation d’ultrafiltration frontale 90 m3/h de BWT Permo en prétraitement industriel avant osmose inverse. BWT Permo 38 - L’EAU, L’INDUSTRIE, LES NUISANCES - N° 355 www.revue-ein.com vis-à-vis de la qualité d’eau qu’elle utilise, de ses ressources disponibles, de la nature des polluants qu’elle émet et de ses possi­ bilités de rejets. Ainsi, après un traitement plus ou moins poussé selon la réglementa­ tion locale ou nationale, certains effluents peuvent être déversés dans le réseau de collecte, d’autres sont directement rejetés au milieu naturel après traitement. Reste que sous la pression de la directive- cadre européenne concernant la restaura­ tion d’une bonne qualité des masses d’eau et de la législation sur les rejets polluants qui s’est largement durcie en France et dans le monde, les taxes sur les émissions polluantes n’ont cessé d’augmenter. Consé­ quences ? Les industriels ont fourni de gros efforts pour traiter et réduire leurs émis­ sions d’effluents. Sur le plan général du bilan en eau, la ressource locale est moins sollicitée et les rejets réduits. Pour l’indus­ triel, l’économie repose sur une moindre consommation d’eau et une moindre taxa­ tion vis-à-vis des eaux polluées rejetées. Côté technologie, pas de problématique. Le recyclage et la réutilisation des eaux indus­ trielles ont fait la preuve de leur efficacité. Le recyclage consiste en une recirculation de l’eau au niveau d’un procédé ou d’une machine. Et l’eau subit un traitement local. La réutilisation se pratique sur un flux d’ef­ fluents mélangés issus de différents ate­ liers de l’usine, généralement en sortie de la station de traitement du site. Le flux s’apparente à une nouvelle ressource dis­ ponible. Mais force est de constater qu’en dépit de leurs avantages, ces technologies ne sont pas utilisées aussi souvent qu’elles pourraient l’être, notamment lorsqu’une entreprise bénéficie d’une eau de forage bon marché. De fait, pourquoi investirait- elle dans un système de recyclage et/ou de réutilisation, sachant que son objectif pre­ mier est de produire à un prix compétitif ? En pratique, le recyclage ou la réutilisation correspond à un vrai besoin dans essen­ tiellement deux cas. « Pour les entreprises confrontées à un stress hydrique, dispo­ sant d’un accès limité à la ressource et soumises à des contraintes spécifiques en matière d’émission de rejets », pré­ cise Bertrand Garnier, chez Degrémont Industry, ou « pour des grands groupes industriels ayant des politiques volonta­ ristes de développement durable ». Le recyclage est en effet un aspect impor­ tant pour les industriels qui entendent mettre en avant leur image de marque. Au début des années 2000, des installations de traitements des métaux ont adopté des dis­ positifs de recyclage extrême (zéro rejet) avec un impact nul sur l’environnement et la ressource qui leur ont valu en retour une image très positive. Reste que dans la majorité des situations, le rejet zéro n’est pas techniquement envisageable. Le recy­ clage est plus fréquemment réalisé à des fins d’économies d’eau plus limitées. Deux solutions sont alors possibles : en sortie de station de traitement sur les rejets d’ef­ fluents, ou en amont de la station d’épura­ tion au sein même des équipements. Recyclage et réutilisation ont lieu au tra­ vers différents types de procédés : phy­ sico-chimiques comme la précipitation, l’échange d’ions, ou l’ozonation, physiques comme l’évaporation, la centrifugation, membranaires ou biologiques. Mis en œuvre de façon indépendante ou associée, ces procédés sont proposés par de nom­ breux spécialistes comme Hytec Industrie, Biome, Proserpol, Callisto, Corelec, Tecno­ fil, Afig Foessel, Vivlo, Aquacorp, Actibio, Orelis Environnement… Recyclage et réutilisation ont lieu au travers différents types de procédés : physico-chimiques comme la précipitation, l’échange d’ions, ou l’ozonation, physiques comme l’évaporation, la centrifugation, membranaires ou biologiques. Mis en œuvre de façon indépendante ou associée, ces procédés sont proposés par de nombreux spécialistes. Traitement des eaux industrielles : quatre technologies principales Les procédés de base sont le charbon actif, les résines échangeuses d’ions, les membranes et l’électrodéionisation. - Les résines échangeuses d’ions agissent sur la conductivité ionique en éliminant les cations et les anions de toutes sortes, y compris certaines matières organiques. Leurs désa­ vantages sont qu’elles ont besoin d’être régénérées par des réactifs. Ce qui entraîne le traitement des effluents. - les membranes (de micro ultra ou nano filtration, osmose inverse OI) n’ont pas besoin d’être régénérées. D’où des coûts de production moins élevés. L’ingé­ nierie de leur mise en œuvre a beaucoup évolué ces dernières années et de nombreuses solutions sont proposées, notamment par Aquasource avec Ecoskid™ et Ultrazur™, Alting ou encore Pall qui compte plus de 50 installations dans le monde trai­ tant des effluents secondaires avec des membranes organiques fibres creuses type Microza. Polymem propose également des modules à utiliser pour appli­ cation en recyclage et réutilisation d’eaux usées : Gamme Ultramem©, Gigamem® et Inomem©. De la même façon, Techno-Mem­ branes accompagne les indus­ triels dans la mise au point de procédés membranaires performants, en production, en recyclage, en traitement d’ef­ fluents et en développement de procédés propres. Sa neutralité vis-à-vis des fabricants et des équipementiers lui permet de travailler avec l’ensemble des membranes commerciales disponibles. - l’électrodéionisation (EDI) est un procédé mixte combinant l’échange d’ions aux pratiques mem­ branaires avec pour agent régénérant le courant électrique et donc sans réactif chimique. L’EDI est utilisée en avant de l’OI pour déioniser. Aquasource Hytec industrie LYON du 27 au 30 novembre Hall 5 Allée B Stand 116 40 - L’EAU, L’INDUSTRIE, LES NUISANCES - N° 355 www.revue-ein.com À plus grande échelle, des offreurs de tech­ nologies et d’installations, tels que Veo­ lia Water STI, Degrémont Industry, BWT Permo proposent des solutions de recy­ clage et de réutilisation sur de plus gros volumes d’effluents. Leur présence à l’in­ ternational fait référence. Recyclage/réutilisation : des usines clé en main Acteur mondial dans l’optimisation et la gestion globale du cycle de l’eau indus­ trielle, Degrémont Industry dispose de nombreuses références dans le secteur de la pétrochimie, notamment en Chine, au Brésil, au Mexique, aux Etats-Unis et en Italie. Degrémont Industry vient en effet de remporter un contrat d’ingénierie et de fourniture d’équipements pour la station de réutilisation des eaux usées de la raffi­ nerie d’Eni, à Sannazzaro en Italie (chiffre d’affaires de 5 millions d’euros). La mise en service de la station est prévue pour début 2013. Composée d’unités d’osmose inverse et d’ultrafiltration, l’installation traitera un débit pouvant atteindre 740 m3/h et pro­ duira, à partir des eaux usées, une eau déminéralisée qui sera réutilisée pour les besoins en vapeur de la raffinerie et de son projet EST (technologie développée par Eni pour convertir les résidus hydro­ carbures lourds en produits raffinés, essence et gas-oil). Un site qui illustre le savoir faire du groupe en matière de traitement des eaux usées industriel. De la ressource au rejet, Degrémont industry répond aux entre­ prises par un large portefeuille de solutions technologiques. Dernière innovation, pour le recyclage des eaux résiduaires urbaines ou industrielles, le procédé Oxyblue est un traitement de finition avancé associant une oxydation par ozone à une filtration bio­ logique qui « permet d’éliminer les pollu­ tions organiques non biodégradables et micropolluants jusqu’à hauteur de 60 % », rapporte Bertrand Garnier chez Degrémont Industry. « Le système est installé notam­ ment sur une raffinerie du géant pétro­ chimique Petro China en Chine pour trai­ ter un débit de 1 600 m3/h ». Oxyblue per­ met de fiabiliser uploads/Industriel/2012-10-ein-n-355-eaux-usees-industrielles.pdf

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