Étude des routes non revêtues VIZIRET Système de gestion de l'entretien d'un ré
Étude des routes non revêtues VIZIRET Système de gestion de l'entretien d'un réseau routier RÉSUMÉ La première partie de ce document traite des composantes du coût d'une route économique et fait émerger la prépondérance du coût d'usage ainsi que les effets de l'entretien sur la réduction de ce coût. Le fonctionnement et la pathologie des routes non revêtues sont décrits pour dégager les paramètres à intégrer dans un système de gestion. La seconde partie décrit la méthode VIZIRET, et en particulier la connaissance de la qualité structurelle et celle de la qualité de viabilité de la chaussée ainsi que leurs évolutions en fonction de l'entretien. VIZIRET introduit un procédé de qualification et de quantification des dégradations adapté à un relevé en continu et propose des lois d'évo- lution concernant la durée de vie de la chaussée au travers de la perte de matériau ou l'amélioration de la viabilité apportée par le type d'entretien. La méthode donne une relation entre la vitesse de parcours asso- ciée à la trajectoire du véhicule et l'IRI. MOTS CLÉS : 10 - 60 - Entretien - Réseau routier - Système de gestion de chaussée - Route économique - Coût - Pays en voie de développement - Méthode - Qualité - Viabilité (route) - Chaussée (corps de) - Dégradation - Loi - Évolution - Vitesse. Paul AUTRET Docteur ENPC, Directeur de recherche Chef du Service des Études et recherches internationales Laboratoire central des Ponts et Chaussées Centre de Nantes Présentation Le Laboratoire central des Ponts et Chaussées (LCPC), dans le cadre de sa mission d'appui à l'exportation de la technologie française, effectue à l'étranger des expertises et des études dans son domaine de compétence, soit pour des entreprises ou bureaux d'études français, soit pour des administrations ou organismes internationaux. C'est ainsi que durant ces vingt dernières années le SERI, Service des Études et recherches internationales du LCPC, a mené à terme 690 contrats dans 95 pays - essen- tiellement des pays en développement - avec le concours de 320 agents du réseau technique des Laboratoires des Ponts et Chaussées (LPC). Les études, expertises et contrôles de chantier réalisés à l'occasion de ces contrats, ont permis de développer un programme de recherche spécifique aux techniques routières pour pays en dévelop- pement, de la même manière que les études et les contrôles de chantier réalisés en France par les laboratoires régio- naux ont été un guide et un terrain de réalisation pour les programmes de recherche routière du réseau LPC. Quoique les moyens et les ambitions aient été naturelle- ment plus modestes que pour le programme métropoli- tain, ces recherches ont débouché sur des synthèses concernant des matériaux (les latérites, les encroûte- ments calcaires et les tufs, les sables, les matériaux coral- liens...), ou des techniques (le guide pour les enduits superficiels des chaussées à faible trafic...), ou encore des mises au point d'outils et de méthodes (le Décriroute, la banque de données MÉDOR ainsi que la méthode VIZIR pour déterminer les besoins en entretien d'un réseau revêtu...). Ce programme de recherche a des fai- blesses et des points forts liés à sa spécificité de Pays en développement (PED) : »- une de ses faiblesses tient à sa dépendance des acteurs extérieurs : dans le contexte actuel, il est extrêmement difficile de mener correctement à terme un sujet de recherche PED hors de France pour des raisons logisti- ques et financières. Les contrats passés avec les entre- prises et bureaux d'études suppriment la majeure partie de ces difficultés, mais en contrepartie, conditionnent le choix des thèmes et la durée de réalisation de la recherche, 3 BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 210 - JUILLET-AOÛT 1997 - RÉF. 4104 - PP. 3-22 une de ses forces tient dans la participation d'ingénieurs étrangers en provenance de pays en développement, qui effectuent un travail personnel sur un thème technique proche des préoccupations de leurs pays, dans le cadre des études qu'ils poursuivent en France. Depuis quinze ans, neuf thèses et trente tra- vaux de fin d'études ont été réalisés au LCPC, dont une majorité par des élèves de l'ENPC, de l'ENTPE, de l'IUT de Vannes ou de l'École Polytechnique du Gabon. La recherche concernant les routes non revêtues dont traite cet article a suivi cette logique : Le choix du thème Depuis plusieurs années, sous l'impulsion des bailleurs de fonds, de nombreux pays en développement modifient leur politique rou- tière en concentrant leurs efforts sur l'entre- tien ; les thèmes de réflexion et d'études concernent par conséquent la gestion d'un réseau routier, la recherche de stratégies optimales sous contraintes budgétaires, les réformes institutionnelles nécessaires à la mise en oeuvre de telles politiques, sans omettre tout ce qui a trait au modèle HDM de la Banque mondiale. La réalisation La recherche a été étalée sur plusieurs années, en fonction des études auxquelles le LCPC a été associé par les bureaux français. Parmi celles qui ont le plus contribué aux recherches sur les routes non revêtues, on peut citer : dès 1981 en Corée, l'étude du projet de modernisation de 1 000 km de Gun Roads puis celle du projet de modernisation de 1 000 km de Provincial Roads en 1983 ; au Gabon, la mise en place d'un sys- tème de gestion de l'entretien du réseau routier national en 1985 (5 000 km dont 4 500 km non revêtus) ; au Cameroun, la programmation de l'entretien routier des routes non revêtues (10 000 km) et la mise en place d'un outil de gestion en 1994 ; enfin au Tchad, l'assistance technique pour l'aide à la gestion de l'entretien routier et la mise en place d'outils de gestion, en 1995. La participation d'élèves étrangers Quatorze, soit presque la moitié des thèses et TFE réalisés au LCPC ont été directement utiles à la mise au point de la méthode VIZIRET. Les résultats de cette recherche seront présentés dans trois articles : « VIZIRET - système de gestion d'un réseau routier non revêtu », « VIZIRET - qualification et quantification des dégradations d'une route non revêtue », « Application des logiciels VISAGE, SILLAGE et SACARTO pour la gestion de réseaux routiers de pays en développement ». La route non revêtue Définitions Le vocable « route non revêtue » est commode pour distinguer les routes non revêtues de celles qui le sont, mais il est bien trop vague ou trop large pour définir un type de route donné, un niveau de service ou un niveau d'entretien. « Route non revêtue », c'est tout autant la piste naturelle à peine carrossable que la véritable route à vitesse de base aussi élevée que sur routes revêtues, en passant par divers stades pour lesquels l'entretien ou les divers aménagements font que l'on maîtrise ou non les conditions de circulation. Nous appel- lerons « viabilité » de la route ces conditions de circulation et nous distinguerons trois niveaux dans la hiérarchie des routes non revêtues : La piste naturelle Comme son nom l'indique, il s'agit d'une piste qui n'a fait l'objet d'aucun traitement particu- lier ; la circulation se fait à même le sol en empruntant le tracé le moins mauvais parmi ceux qui ont été ouverts par les véhicules pré- cédents ; elle est entièrement dépendante des conditions naturelles du site. La piste naturelle existe et rend des services mais on en voit immédiatement les limites : l'absence de chaussée et l'absence d'aménagement font que l'on ne maîtrise ni la possibilité de circuler ni le temps de parcours. Il n'y a pour ce type de route ni entretien ni a fortiori de gestion de l'entretien (fig. 1 et 1 bis). La route en terre Le refus d'être entièrement dépendant des conditions naturelles conduit à améliorer la piste en lui donnant un tracé et en traitant les points difficiles, par exemple par quelques tra- vaux d'assainissement ou quelques ouvrages de franchissement. Sur ce type de route, la circu- lation est temporaire, faible et pratiquement réservée aux véhicules tous terrains. La route en terre correspond souvent à une activité agri- cole liée au cycle de production et d'évacua- tion des récoltes, donc saisonnière. On y effectue un entretien saisonnier qui consiste à la rendre praticable au moment adéquat (fig. 2 et 2 bis). 4 BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 210 - JUILLET-AOÛT 1997 - RÉF. 4104 - PP. 3-22 Fig. 1 - Pistes naturelles en Mauritanie. Fig. 2 - Routes agricoles au Burundi. au Gabon - Forêt des Abeilles. Fig. 3 - Routes nationales... au Népal. La route élaborée non revêtue Son objectif est d'assurer une circulation perma- nente dans des conditions décentes. Permanente, cela veut dire que la route est accessible quoti- diennement aux véhicules ordinaires et que la circulation n'est qu'exceptionnellement coupée (crues d'oued, passages submersibles, barrières de pluie...). Dans des conditions décentes, cela veut dire que circuler sur cette route n'est pas une expédition dans laquelle on ignore le temps que l'on mettra et le nombre de véhicules qui succomberont. Quand on parle de gestion de l'entretien routier, c'est essentiellement à cette troisième uploads/Ingenierie_Lourd/ blpc-210-3-22-pdf.pdf
Documents similaires










-
27
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Fev 02, 2021
- Catégorie Heavy Engineering/...
- Langue French
- Taille du fichier 0.5939MB