Sarah Dulac Année I ENSBA de Lyon 2011-2012 Comment envisager l'architecture ap
Sarah Dulac Année I ENSBA de Lyon 2011-2012 Comment envisager l'architecture après l'apparition du numérique comme médium de conception ? . 0 Introduction I Mutations de l'espace de représentation architecturale engagé dès 1950 et poursuivi par le numérique. • Perception des formes • L'architecture radicale ou l'interrogation sur la virtualité possible du bâtiment • De l'espace de représentation 2D à la 3D en conception architecturale. Définition du réel par le virtuel II Le numérique ou l'animation de l'objet architectural • Le vivant comme objet, l'objet comme être vivant, soit l'objet architectural animé par l'outil numérique • L'architecture numérique constructible, un paradoxe ? • L'architecture numérique inconstructible, une architecture virtuelle ? III Vers une architecture hybride et l'utilisateur comme spectateur de l'architecture ou comme acteur réel ? • L'architecture conçue numériquement : un territoire flou entre le réel et le virtuel ? • La place de l'utilisateur dans les architectures «interactives» ? • L’architecture virtuelle ou l'émergence d'une nouvelle discipline IV. Conclusion Annexes • Bibliographie et sitographie • Glossaire Introduction Pour ce projet, j'ai choisi d'approfondir la problématique de l'architecture comme entité animée. C'est une idée que je continue d'expérimenter au travers d'outils tels que Sketchup ou Rhinocéros, mis en regard avec une pratique de la sculpture informelle. Pour mon orientation future, il m'est apparu important de parvenir à établir des liens entre le vivant et l'architecture contemporaine. C'est au début de mes recherches que j'ai compris que cette question avait été posée dès l'architecture antique. Les nouvelles technologies (le numérique en particulier) continuent de soulever cette question, puisqu'elles permettent de ne plus se contenter d'imiter le vivant, mais de le simuler réellement à l'aide de programmes numériques. A mon sens, deux tendances architecturales se dessinent. L'une n'utilise pas l’outil numérique et conçoit des architectures sculpturales avec des matériaux organiques (Patrick Dougherty ou les architectures troglodytiques par exemple), dans une inscription de l'architecture dans la nature, telle que Franck Lloyd Wright le prônait, sans pour autant connaître le terme d'écologie. C'est une architecture souvent éphémère, qui s'oppose au concept de « durabilité » que la scène architecturale contemporaine veut mettre en avant. C'est la deuxième tendance que je définirai et que je développerai dans ce mémoire. Les architectes emploient d'abord le numérique comme outil de modélisation des projets architecturaux, proches alors de la maquette, puis conçoivent plus tard leurs projets « par » le numérique, plus seulement « à l'aide » du numérique. C'est ce changement là d'outil à « médium », qui occasionne un réel bouleversement de la discipline. Les potentialités de formes sont infinies et se rapprochent fortement de la science-fiction, mixant formes organiques et matériaux technologiques. Seulement, il existe une différence capitale entre la conception par le numérique et sa concrétisation réelle (la plupart du temps le numérique est utilisé comme outil) et l'existence uniquement virtuelle de cette architecture (le numérique comme médium). La question du réel et du virtuel de l'architecture se pose alors, ainsi que celle de la forme et de sa fonction. Vient enfin celle de la place de l'utilisateur dans ces structures. Dans un premier temps, je vais revenir sur l'architecture radicale dès 1960, notamment sur les sources de son iconographie nouvelle et de sa conception de l'architecture. Une conception qui s'organise entre différents groupes du monde entier et qui prône une architecture qui existe et vit sur le papier. Elle n'a pas pour but d’être réalisée, mais fait « comme si » elle pouvait l'être. Le caractère utopique de ces réalisations est indéniable et des architectes comme Andrea Branzi imagineront des structures basées sur la mobilité et sur l'affranchissement du matériau architectural. Il revendique la réalité immédiate, l’actuel, l’urgence de l’action, la multiplication des interventions dans la ville, des participations à des environnements, cela dans un contexte d'élargissement et de fusions des arts (happening, action, mixed media...) et d’accélération de la recherche technologique et biologique. On considère alors d'une autre manière l'espace de représentation architecturale : il est un espace de fiction où tout est possible, et où la forme domine. Cherche-t-on à « simuler un ailleurs » et un monde meilleur ? Le caractère fictionnel prédomine dans ces architectures de papier : on envisage déjà l'architecture comme une discipline de pensée, de théorie, de possibles, plus qu'une discipline de la construction. Pourquoi, alors, ne considère-t-on pas les architectures virtuelles comme des architectures utopiques ? Dans un second temps, je vais proposer un exemple de réalisation artistique numérique ainsi que des exemples de projets et réalisations architecturaux. Je m'appuierai sur leurs caractéristiques afin d'établir des liens entre la conception de créatures virtuelles « autonomes » et l'architecture créée (dans un premier temps) grâce à l'outil numérique, tel que la Blob architecture mise en place par Greg Lynn. Puis je mettrai en regard cette architecture Blobesque qui privilégie un aspect sculptural plus que la fonctionnalité, avec des créations d'architectures numériques (celui-ci étant considéré comme médium). Lors de mes recherches, j'ai également compris que le conflit entre la forme et la fonction, réellement énoncé par Louis Sullivan lorsqu'il déclara « Form follows function » durant la période Moderniste (répudié par Peter Blake, entre autres) était d'autant plus d'actualité que le numérique permet une infinité de formes affranchies de toute fonction. Par ailleurs, Frédérique Migayrou (à l'origine d'Archilab), tente de répondre aux accusations de formalisme qui pèsent sur ces nouveaux modes de conception architecturale en invoquant les théories des fractales et de la morphogenèse. Celles-ci définissent l'architecture comme une entité qui s’organiserait au sein d'un système dynamique. La forme créée virtuellement aurait-elle donc une fonction possible dans le réel ? Et surtout, ne néglige-t-on pas la place de l'utilisateur lorsqu’on utilise le numérique uniquement pour créer des architectures-images (comme le Blob) ? Pour finir, je vais essayer de montrer en quoi l'architecture contemporaine (du moins celle touchée par le numérique) est devenue un territoire flou entre le réel et le virtuel. Je donnerai un exemple d'environnement virtuel immersif (créé par Charlotte Davies) et démontrer que ce type de structure entre réellement en résonance avec des architectures que je qualifierais « d'interactives ». Je les qualifie d'interactives parce qu'elles utilisent à la fois le numérique pour être conçues mais aussi au sein de leur structure, confrontant matérialité et immatérialité, expérience sensible et expérience virtuelle. La place de l'utilisateur est mise au centre de cette architecture. Il l'active, la modifie par ses actions, la fait vivre. Tout comme la réalité virtuelle, un lien filial s'établit entre le corps de l'utilisateur et le monde virtuel, ici l'architecture. Je poursuivrai ensuite ma réflexion en analysant l'architecture virtuelle, qui n'a pas pour but d’être construite et qui est disponible à tous dans l'univers virtuel d'internet (exemple : Second Life). Le principe d'interactivité est central dans ce type de structures virtuelles. Cependant tout est dématérialisé. Je montrerai que l'univers virtuel devient un outil réellement intéressant pour les architectes du monde entier qui échangent des idées de projets grâce à la modélisation dans le virtuel de ceux-ci. Cependant peut-on seulement parler d'architectures et d'architectes ? En 2007, le festival Ars Electronica a proposé un concours d'architecture et de design dans l'univers de SL. Un jury devait alors désigner 6 gagnants parmi 126 projets proposés à partir des outils de l'univers virtuel. Ce concours, d'après Stephan Doesinger (plasticien autrichien, à l'initiative du projet) permettait d'explorer la relation entre l'architecture physique et l'architecture virtuelle et d'établir que cet espace virtuel est à la fois une métaphore et une réalité. Je me demande alors ce qui différencie l'architecture numérique de l'architecture virtuelle ? Et alors, de quelle façon se positionne l'utilisateur face à ces architectures hybrides ? Les thèmes du virtuel et du réel, du vivant et de l'inerte ainsi que de l'architecture et la sculpture seront abordés de manière sous-jacente afin de proposer des pistes pour répondre à mon questionnement : «Comment peut-on envisager l'architecture après la redéfinition sur le réel par le numérique ? ». I Mutations de l'espace de représentation architecturale engagé dès 1950 et poursuivi par le numérique Notre regard sur le monde est conditionné, normalisé par le jeu de formes que nous offre nôtre environnement, habiter dans un urbanisme comme le notre dominé par les objets rectangulaires (habitations, rues, places, mobilier) norme notre regard et produit un ordre visuel. Ces formes qui nous environnent expriment en réalité un certain état d’être culturel de la matière et donc d'un rapport culturel au vivant. «Chaque époque assure le primat d'une certaine logique de la nature qui sous-tend une spéculation scientifique et philosophique de la matière, en même temps qu'une relation concrète avec elle par l'intermédiaire des arts et techniques. A la nature organique du monde grec, a succédé la nature mécanique de la Renaissance puis la nature cybernétique des sociétés de l'information» L'art et l'architecture nous permettent d'avoir une trace de ces perceptions différentes de la réalité, et cela par la représentation de celle-ci. C'est un témoignage qui rend visible le monde à travers une certaine construction du regard, à travers des phénomènes culturels et modes de représentations. Je rappelle que la géométrisation uploads/Ingenierie_Lourd/ comment-envisager-larchitecture-apres-la-pdf.pdf
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- Publié le Oct 07, 2021
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