Dossier « Comment préparer les concours de la fonction publique » 4- Bâtir un p

Dossier « Comment préparer les concours de la fonction publique » 4- Bâtir un plan Pour réussir les diverses épreuves prévues dans les concours administratifs, il est nécessaire non seulement d’avoir des connaissances, mais aussi de savoir les utiliser. Lorsqu’un sujet est donné, il faut tout d’abord le comprendre, et ensuite réunir les éléments de connaissance qui s’y rattachent. Le plus souvent, cela s’opère dans un certain désordre et par association d’idées. C’est en essayant de les ordonner pour répondre à la question posée que sera dégagé LE plan. Un plan doit être dominé par un principe d’ordre, une idée générale qui donne une certaine unité à la présentation du sujet. L’essentiel du plan est le principe d’unité qui domine et ordonne le découpage. Le plan en deux parties est le plus commode, car il est toujours plus facile de découvrir dans un sujet une division binaire, dominée par une idée générale. Il n’existe pas de recette miracle pour élaborer le plan ; celui-ci peut revêtir des formes variées puisqu’il sera composé en fonction du sujet donné, des connaissances possédées, des idées qui vont être présentées. Il ne faut jamais oublier que le plan dépend des matériaux qui sont réunis, comme l’écrivait Benjamin Constant dans son journal intime : « Ce n’est que lorsqu’on connaît ses matériaux qu’on peut voir comment il faut les arranger. » Si divers types de plan peuvent être utilisés, la structure d’un plan est quasi toujours la même. I) Les types de plan Ceux qui sont le plus couramment pratiqués sont le plan analytique, le plan dialectique, le plan chronologique. A) Le plan analytique Ce plan est fondé sur une analyse du sujet (par exemple celle d’une notion ou d’une situation) décomposant celui-ci en un certain nombre d’éléments. Pour reprendre la formule de Descartes, il s’agit, « de diviser la difficulté en autant de parcelles qu’il est requis pour la mieux résoudre ». Chaque élément, chaque parcelle constitue une partie du plan, il existe aussi un certain nombre de plans analytiques types : - composition / compétences - principes / exceptions - nature / régime - conditions / effets - caractères / conséquences - aspect matériel / aspect organique. Ces plans présentent assez souvent l’inconvénient d’être descriptifs. Il est donc nécessaire de lier fortement les parties en montrant comment elles s’articulent entre elles. Si le sujet donné est « la voie de fait » et qu’est retenu le plan caractères/conséquences, il faudra montrer comment les conséquences découlent du caractère même de la voie de fait : la voie de fait, irrégularité grave commise par l’administration pouvant atteindre à des droits Dossier « Comment préparer les concours de la fonction publique » fondamentaux, appelle une sanction qui, vu la gravité de l’irrégularité et l’atteinte portée, est infligée par les tribunaux judiciaires. Si ces plans sont passe-partout, il faut rechercher les formules qui permettront de sortir de la banalité à laquelle le sujet peut faire penser. Il faut trouver ce qui est caractéristique du sujet. Pour celui intitulé « le Sénat de la Ve République », si le plan retenu est le classique composition/compétences, il faudrait, après avoir en introduction esquissé le pourquoi d’une seconde chambre et l’évolution de celle-ci dans les institutions françaises, énoncer le plan qui, dans une première partie, pourrait être : « Le Sénat assure la représentation des collectivités territoriales, ce qui explique le mode de désignation des sénateurs, et une deuxième partie : « Le Sénat s’insère dans le cadre d’un bicamérisme inégalitaire » où seraient évoqués son rôle restreint dans l’exercice du pouvoir législatif et son pouvoir des plus limité en matière de contrôle. B) Le plan dialectique Il présente le triptyque : thèse, antithèse, synthèse et est peu utilisé. Ainsi, si le sujet était : « Le contrôle exercé par le juge administratif est-il efficace ? » • Thèse : oui, le contrôle de légalité (compétence liée) avec mise en jeu de la responsabilité. • Antithèse : non, une partie de l’activité de l’administration échappe au contrôle du juge (actes de gouvernement, pouvoir discrétionnaire). • Synthèse : il faut concilier intérêt général et droit des administrés, limiter au maximum l’arbitraire, développer les moyens du juge (erreur manifeste d’appréciation), imposer l’exécution des jugements, mais sévir contre « les rois de la chicane ». La plupart des sujets donnés ne se prêtent pas au plan dialectique, ce qui évite de prendre éventuellement des positions ou de porter des jugements personnels. C) Le plan chronologique Sauf volonté expresse indiquée avec netteté dans l’intitulé du sujet, il faut éviter les plans historiques. Pour un sujet qui serait « La Seconde Chambre en France de 1875 à nos jours », le plan ne peut être : • Le Sénat de la IVe République • Le conseil de la République de la IVe • Le Sénat de la Ve République. Cela n’interdit pas lorsque le sujet présente une évolution historique intéressante d’en donner les grandes lignes en introduction et de reprendre le clivage historique à l’intérieur du sujet : • la composition des Chambres est quasi identique : IIIe, IVe, Ve • mais leurs attributions ont été très variées : IIIe, IVe, Ve. Le plan chronologique peut être employé dans une perspective qui n’est pas historique au sens habituel du mot, mais qui permet de suivre et de décrire une opération qui se déroule dans le temps. Pour un sujet intitulé : « Les privilèges de l’administration en matière juridictionnelle », selon le moment où l’on se place, les privilèges pourront être étudiés : • lorsque l’administration est citée en justice, • lorsque l’administration est devant le juge, • lorsque l’administration est condamnée par le juge. Dossier « Comment préparer les concours de la fonction publique » II) La structure du plan Quel que soit le type de plan utilisé, on va toujours retrouver une même structure de plan. Ce dernier comportera une introduction, des parties, une conclusion. A) L’introduction Elle constitue un des éléments les plus importants. C’est elle qui permet aux correcteurs de voir si le candidat a compris le sujet qui était à traiter, et s’il est à même de le replacer dans le cadre où il se pose. Dans presque tous les cas, l’introduction ne pourra être composée qu’une fois le plan dégagé et en fonction de ce plan. L’introduction doit définir les termes du sujet. Il faut signaler la manière dont va être abordé celui-ci, surtout si plusieurs conceptions du sujet sont possibles, il faut préciser l’hypothèse retenue et délimiter le sujet compte-tenu de son libellé : o démontrer l’intérêt du sujet : nouveauté ou classicisme, éléments de comparaison ; o préciser les problèmes à résoudre en développant les idées générales qui les expliquent ; o annoncer le plan. B) Les parties Le découpage de la dissertation en parties découle du plan. Il faut que les parties soient à peu près de même longueur, un trop grand déséquilibre est la marque d’un plan défectueux. Chaque partie doit être construite, il doit y avoir une introduction et des développements internes, puis une conclusion qui montre que le raisonnement a été mené à terme et que la partie suivante va être traitée. C) La conclusion C’est par là que se termine un plan. Ce ne doit pas être un résumé des développements antérieurs. Il y est constaté que le raisonnement ou la démonstration proposée a été conduit à bonne fin. Le sujet est alors élargi vers une ou des perspectives d’avenir où peuvent être évoquées des évolutions du sujet posé, voire même l’énoncé d’un autre sujet. Pour schématiser un plan, l’image des entonnoirs inversés peut être utilisée : . Situation générale du sujet . Termes du sujet . Problèmes à résoudre . Annonce du plan 1ère partie 2e partie . Bonne fin du raisonnement . Elargissement uploads/Ingenierie_Lourd/ concours-batir-un-plan.pdf

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