Le cycle de vie d’un navire militaire • « De la conception, la construction, l’

Le cycle de vie d’un navire militaire • « De la conception, la construction, l’exploitation opérationnelle au retrait du service actif jusqu’à la déconstruction, le cycle de vie d’un navire militaire s’étale entre quarante et cinquante ans » • Compte tenu de cette longue durée du cycle des navires militaires, conjuguée à l’obsolescence rapide des technologies ou des composants, chacune des phases est minutieusement dimensionnée, d’une part pour optimiser le coût global du programme et, d’autre part, pour maximiser la phase d’exploitation opérationnelle par la Marine nationale. AVANT L’INTEGRATION DANS LA FLOTTE /CONCEVOIR ET CONSTRUIRE Définir les besoins: En quoi la phase « conception et définition du besoin » est-elle significative ? • Tout matériel militaire est un investissement de l’État pour une période longue (plus de 30ans) • Missions /systèmes de combat élaborés question fondamentale d’entretien conditionnant l’emploi opérationnel du navire. • Un navire militaire peut intégrer une technologie complexe qui évolue dans le temps et qu’il faut être capable d’entretenir tout au long du cycle d’exploitation . Bien définir la politique de maintenance et d’entretien ; Concevoir les matériels pour la rendre aisée et peu onéreuse. Quels sont les autres paramètres clés ? • Le degré d’utilisation d’un navire et de ses équipements. • À la mer, un navire navigue 24h/24. Il faut du matériel robuste dont la maintenance et l’entretien soient en quelque sorte optimisés tout au long de sa durée d’exploitation. Prévoir les équipements de demain, ce n’est pourtant pas l’apanage du seul complexe militaro-industriel ? • Un constructeur du navire mesure la maturité des technologies par rapport à l’industrialisation et évalue la capacité à fabriquer simplement, à grande échelle et à faible coût. • Autre paramètre=le facteur utilisation(soit l’accessibilité dela fonction par l’utilisateur) Le constructeur recherche la simplification de la maintenance(montages/remontages ou recherche de panne avec un ordinateur qui vient se brancher.) Autant de paramètres à intégrer et à anticiper afin d’optimiser le cycle de vie d’un navire. • Pour la conception et la construction, les interlocuteurs DGA(direction générale de l’armement ) sont les « architectes de systèmes de forces » (ASF), soit les correspondants des officiers de cohérence opérationnelle de l’EMA (Etat Major des Armées ), ainsi que les directeurs de programmes (DP),correspondant des officiers de programme des forces. UTILISER LE NAVIRE AU SEIN DE LA FLOTTE / EXPLOITER ET ENTRETENIR Pour durer à la mer : • Pendant sa phase d’exploitation, la vie d’un navire est rythmée par des arrêts techniques (AT), durant lesquels il faut lui «redonner du potentiel » c'est-à-dire restaurer si nécessaire la disponibilité technique des équipements, assurer l’entretien programmé et également faire de l'entretien préventif pour permettre au navire de durer. • C’est ce que l’on appelle le « maintien en condition opérationnelle » (MCO). « Le MCO doit se faire en limitant les périodes d’indisponibilité. L’objectif est de maximiser l’exploitation pour répondre aux besoins opérationnels de façon optimale.» • Le MCO, c’est « un jeu à 3 » entre l’équipage : - l’utilisateur final (navire, sous-marin…), - le Service de Soutien de la Flotte = SSF (parfois la DGA) - et le monde industriel. • TYPOLOGIE Maintenance des navires Entretien courant conduit à la mer ou à quai par les équipages eux-mêmes ; garantir l’autonomie du navire pour ses missions opérationnelles. Entretien plus conséquent dit « lourd » (moyens de type militaire ou industriel) arrêts techniques intermédiaires (ATI) Arrêts courts tous les 12 à 18 mois arrêts techniques majeurs (ATM) pour les frégates tous les 6 ans pour le Charles de Gaulle et les sous-marins tous les 8 à 10 ans • PLANIFICATION • La réalisation de cet entretien « lourd » est intimement liée à la vie du navire. • Cet entretien est calé sur les échéances calendaires en fonction du rythme d’activité prévisible. • Un plan d’entretien pluriannuel global de la flotte est ainsi mis au point en accord avec les forces. Il vise à : - maintenir les capacités opérationnelles demandées à la Marine dans son « contrat opérationnel ». - permettre d’utiliser, de façon optimale et économique, les moyens industriels lourds nécessaires pour les arrêts techniques majeurs ATM. • L’entretien de la flotte impose donc une anticipation théorique par la programmation pluriannuelle de l’activité et des ressources financières associées. • ACTEURS • le Service de soutien de la flotte (SSF) : maîtrise d’ouvrage du maintien en condition opérationnelle naval et assure la cohérence globale du rôle des différents acteurs • l’équipage : doit pouvoir intervenir en mer afin de respecter le principe d’autonomie. • les ateliers militaires du Service logistique de la Marine (SLM) : en « renfort » à l’équipage. • les industriels : avec qui le SSF passe des contrats . • OBJECTIFS • La complexité des systèmes et leur intégration à bord des navires modernes imposent pour les ATM de s’appuyer sur un maître d’oeuvre industriel capable de garantir à la fois le maintien de la cohérence fonctionnelle de l’ensemble et la bonne organisation d’ensemble des travaux. • La notification du contrat est par conséquent l’aboutissement d’un long processus de préparation. EN FIN DE VIE/ DECONSTRUIRE ET RECYCLER Amiral, quelle est la politique de la Marine en matière de démantèlement de ses navires ? • l’objectif principal est de déconstruire les navires, dans le strict respect de la réglementation, de la protection des personnels et de l’environnement, sans pour autant renoncer à la performance économique. • Par ailleurs, la Marine a lancé les études de remplacement des navires utilisés en brise-lames par des ouvrages maritimes. Quelles sont les principales étapes de la déconstruction de navires militaires ? • Pour les navires en fin de vie, la marine procède au démantèlement en trois phases : - Primo , désarmement et sécurisation des bâtiments concernés. - Secundo , expertises et inventaires préalables à la déconstruction , comprenant inventaire et cartographie des matériaux potentiellement dangereux . - Tertio, phase de déconstruction elle-même , intègre dépollution et recyclage. Comment sont choisis les industriels pour ces marchés ? • Les industriels sont sélectionnés conformément aux dispositions du code des marchés publics de l’État. • Il s’agit de marchés négociés avec publicité et mise en concurrence. • Les industriels doivent d’abord apporter les garanties qu’ils disposent des capacités techniques et professionnelles permettant de réaliser les prestations nécessaires pour assurer en sécurité les opérations de déconstruction dans le respect des différentes réglementations. Négociation Critères techniques Offre industrielle fiable et les processus de dépollution, de déconstruction, de gestion des déchets, de valorisation des matériaux recyclables, de management et de suivi environnemental et SST (santé et sécurité au travail), parfaitement maîtrisés. Critère financier pris en compte afin d’obtenir le meilleur ratio coût-efficacité Dans les processus de dépollution, comment procédez-vous précisément pour la gestion de matières potentiellement dangereuses comme l’amiante ? • les polluants : des matériaux amiantés, des PCB (polychlorobiphényles) , des métaux lourds et des composants actifs des peintures de carène. • Le but de l’inventaire des matières potentiellement dangereuses réalisé en amont des travaux de déconstruction consiste à les identifier et à les localiser. • La réglementation prend en compte la distinction et la classification de déchets des navires (déchets « valorisables », dangereux ou non, ainsi qu’une part mineure non valorisables et non recyclables) et induit des restrictions sur leurs exportations . Amiral, en quoi cette ultime phase de la vie des navires est-elle devenue importante ? • La déconstruction des navires désarmés est un sujet que la Marine inscrit dans une perspective de développement durable; • Elle s’attache tout au long du processus, et dans le respect de la réglementation : - à préserver la santé des personnels et l’environnement, - à éliminer en assurant leur traçabilité les matières polluantes - à recycler tous les autres matériaux (l’acier ou le cuivre…) . • En prenant la décision de déconstruire ses bâtiments condamnés et sans emploi, la Marine a eu une démarche pionnière. Elle a mis sur pied, avec le soutien des services de l’État, un processus respectant l’ensemble des réglementations . uploads/Ingenierie_Lourd/ cycle-de-vie-des-navires-militaires.pdf

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