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See discussions, stats, and author profiles for this publication at: https://www.researchgate.net/publication/242598336 D'une approche typologique de l'entrepreneuriat chez les ingénieurs à la reconstruction d'itinéraires d'ingénieurs entrepreneurs 1 Article in Revue de l’Entrepreneuriat · January 2001 DOI: 10.3917/entre.011.0077 CITATIONS 35 READS 791 1 author: Some of the authors of this publication are also working on these related projects: ELITE: Emergence of high-impact entrepreneurs View project GUESSS (Global University Entrepreneurial Spirit Students' Survey) View project Fayolle Alain Università degli studi di Cagliari 423 PUBLICATIONS 10,333 CITATIONS SEE PROFILE All content following this page was uploaded by Fayolle Alain on 01 June 2015. The user has requested enhancement of the downloaded file. D’une approche typologique de l’entrepreneuriat chez les ingénieurs à la reconstruction d’itinéraires d’ingénieurs entrepreneurs1 Alain FAYOLLE Professeur E.M. Lyon 23, avenue Guy de Collongue BP 174 69132 ECULLY cédex fayollea@em-lyon.com Introduction La création d’entreprise représente aujourd’hui un enjeu économique et social majeur. Parmi les jeunes entreprises qui naissent chaque année, celles qui disposent d’un potentiel technologique et d’innovation ont été et sont toujours particulièrement appréciées et aidées par les pouvoirs publics. Ces pratiques et comportements sont liés vraisemblablement au fait que l’innovation et notamment l’innovation technologique est devenue un levier essentiel de la compétitivité des entreprises et des nations. L’innovation est l’instrument spécifique de l’entrepreneur. Schumpeter (1935) souligne à quel point la fonction d’innovation, indépendante de la fonction de propriété du capital, est essentielle et fait de l’entrepreneur le vecteur même du développement économique. La pensée économique contemporaine confère également à l’innovation un rôle primordial dans la création de richesses, par les opportunités qu’elle autorise (Drucker,1985). Les entrepreneurs doivent donc rechercher les sources d’innovation, les changements et les informations pertinentes sur les opportunités créatrices. Ils doivent connaître, appliquer et maîtriser les principes qui permettent de mettre en œuvre les innovations, avec les meilleures chances de réussite. Le changement, sous cet angle de vue, constitue donc une norme habituelle pour l’entrepreneur, qui « va chercher le changement, sait agir sur lui et l’exploiter comme une opportunité » (Stevenson et Gumpert, 1985). L’ingénieur a été de tout temps associé à l’invention et à l’innovation. Verin (1984) lie d’ailleurs le mot ingénieur à ceux de génie et d’invention. Les ingénieurs sont porteurs d’innovations, car leur formation scientifique et technique ainsi que leur expérience professionnelle leur confèrent une capacité à innover et les préparent, en particulier, à être des éléments pivots de l’innovation technologique (Gaudin, 1984). L’histoire économique révèle enfin le caractère innovant de nombreux ingénieurs français, dont certains furent également ou sont encore entrepreneurs2. A partir de là, il semble naturel de se poser la question de savoir si les pays développés, en général, et la France, en particulier, n’auraient pas intérêt à accroître la fréquence de cette forme sociale particulière d’utilisation des connaissances scientifiques et techniques de l’ingénieur qu’est l’entrepreneuriat. La réponse semble évidente, mais la question initiale en entraîne deux autres : l’ingénieur français est-il entrepreneur ? et que sait-on, au fond, de l’ingénieur entrepreneur ? Résumé Dans ce travail, l’auteur tente de comprendre qui sont les ingénieurs entrepreneurs et de saisir la variété et la particularité des parcours qui conduisent les ingénieurs à l’entrepreneuriat. A travers une description de types d’ingénieurs et une reconstruction d’itinéraires d’ingénieurs entrepreneurs, les résultats fournissent une source d’aide à la décision pour les ingénieurs (problématique des choix de c a rrière), les écoles d’ingénieurs (identification des variables institutionnelles agissant sur les comportements), les entreprises qui emploient des ingénieurs (problématique des outils de gestion de carrière) et les acteurs français de la création d’entreprise (questions relative à l’incitation, l’orientation et la form a t i o n entrepreneuriale des ingénieurs). 1 Ce travail s’appuie sur la recherche que nous avons effectuée dans le cadre d’une thèse de doctorat en sciences de gestion, soutenue le 18 décembre 1996 à l’Université Jean Moulin de Lyon. (le titre de la thèse est : «contribution à l’étude des comportements entrepreneuriaux des ingénieurs français»). Ce que nous proposons ici n’est pas un résumé de la thèse mais plutôt une approche originale privilégiant une des dimensions de notre travail initial. 2 Citons en particulier, sans être exhaustif, Gustave Eiffel, les frères Schlumberger, Jean Bertin, Francis Bouyghes, Yvon Gattaz ou encore Truong Trong Thi qui ont mis au point le premier micro-ordinateur français. 77 Alain FAYOLLE (c) Revue de l’Entrepreneuriat - Vol 1, n°1, 2001 Les données du Conseil National des Ingénieurs et Scientifiques de France (CNISF) montrent que très peu d’ingénieurs français choisissent la voie entrepreneuriale (Fayolle, 1994). Les candidats ingénieurs à la création ou à la reprise d’entreprises sont rares et ce constat a été fait à de nombreuses reprises au cours des trente dernières années (Gattaz, 1970 ; Ribeill, 1984 ; Fayolle, 1995). Qui plus est, le phénomène de création ou de reprise d’entreprise par des ingénieurs français est peu connu sur un plan scientifique. Très peu d’études et de recherches ont été réalisées sur ce thème. Les quelques publications disponibles sont relativement anciennes et ont été rédigées par des sociologues et des historiens. C’est le caractère assez paradoxal de la situation que nous avons découverte avec, d’une part l’existence d’une demande sociale pour une augmentation du nombre d’ingénieurs entrepreneurs et, d’autre part, le double constat d’un phénomène marginal et très mal connu, qui nous a incité à entreprendre des recherches dans ce champ. Le présent travail a pour but d’apporter des données nouvelles relatives aux comportements entrepreneuriaux3 des ingénieurs diplômés français. Nous allons, en particulier, tenter d’éclairer une problématique clé qui concerne les cheminements et parcours qui conduisent les ingénieurs à entreprendre. Quels sont ces différents itinéraires ? Sont-ils reliés à des profils d’ingénieurs entrepreneurs distincts, lesquels profils pourraient avoir une importance quant aux types de comportements d’entrepreneurs4 développés et aux types d’entreprises créées ou reprises ? Trouver des éléments de réponse à ces questions, aborder cette problématique ne peut s’envisager qu’à travers un travail concomitant et complémentaire portant sur l’identification des facteurs qui exercent une influence (positive ou négative) sur la propension à entreprendre des ingénieurs, ce qui revient à nous interroger sur l’identité et les caractéristiques des ingénieurs entrepreneurs. Le but de ce travail et les questions que nous nous posons induisent fortement notre perspective de recherche. Pour essayer de mieux comprendre les comportements entrepreneuriaux des ingénieurs français, nous allons nous intéresser à leur trajectoire personnelle, éducative et professionnelle. Notre pré-supposé théorique est que ce sont les interactions entre l’ingénieur et ses différents milieux d’appartenance qui peuvent exercer sur lui des influences, le conduire vers des développements de carrière ou des impasses et l’amener à vivre, éventuellement, des discontinuités personnelles et professionnelles. Ces interactions et leurs conséquences établissent les fondations du parcours de l’ingénieur, contribuent à la construction, chemin faisant, de sa trajectoire professionnelle et peuvent l’orienter vers des décisions et des comportements entrepreneuriaux. Pour avancer concrètement dans le traitement de notre problématique, nous nous proposons tout d’abord de revisiter la littérature sur l’ingénieur et sur l’ingénieur entrepreneur (1), puis d’exposer le cadre théorique et les aspects méthodologiques de notre recherche (2) et, enfin, de présenter, d’une façon originale, nos résultats (3). 1. A la recherche de connaissances sur l’ingénieur et sur l’ingénieur entrepreneur Apporter une contribution à la compréhension des comportements entrepreneuriaux des ingénieurs français passe par une prise en compte des connaissances disponibles concernant l’ingénieur et l’ingénieur entrepreneur. Nous devons en particulier saisir l’ingénieur diplômé français dans ses différentes dimensions et dans ses spécificités sociales et professionnelles (1.1). Nous devons, aussi, malgré l’insuffisance des données bibliographiques, tenter d’approcher et de qualifier l’ingénieur entrepreneur et le phénomène de création/reprise d’entreprise par des ingénieurs (1.2). 1.1 L’ingénieur français et ses spécificités L’ingénieur diplômé français présente des spécificités qu’il est impossible d’ignorer ou de sous-estimer dans un travail destiné à comprendre les cheminements et les logiques qui peuvent le conduire à créer ou reprendre une entreprise. En premier lieu, il convient de souligner le caractère discriminant du diplôme d’ingénieur en France, où le diplôme est très souvent considéré comme le moyen d’accès à un statut et à des privilèges sociaux (Bourdieu, 1989). Les Grandes 3 Dans ce travail, nous entendons par «comportement entrepreneurial» d’un ingénieur, un ensemble d’actions qui le conduisent à s’engager dans une démarche irréversible de création ou de reprise d’entreprise avec un investissement personnel et financier important. 4 Dans ce travail, nous entendons par «comportement entrepreneurial» d’un ingénieur, un ensemble d’actions qui le conduisent à s’engager dans une démarche irréversible de création ou de reprise d’entreprise avec un investissement personnel et financier important. 78 Alain FAYOLLE Revue de l’Entrepreneuriat - Vol 1, n°1, 2001 Ecoles d’ingénieurs ont, comme d’autres écoles prestigieuses, une fonction sociale importante de transmission ou d’accès à des privilèges (Magliulo, 1982 ; Bourdieu, 1989). Le diplôme d’ingénieur permet, en outre, de distinguer les ingénieurs des autres cadres techniques, dont certains peuvent exercer la profession d’ingénieur sans en avoir le titre (Lasserre, 1989; Bouffartigue, 1995). L’appareil éducatif français, présente, d’autre part, une grande diversité de filières et d’accès au diplôme d’ingénieur (Maurice, Sellier et Silvestre, 1982). Dans ces conditions, le système de formation des ingénieurs uploads/Ingenierie_Lourd/ dune-approche-typologique.pdf
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- Publié le Nov 23, 2022
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