Architectures du XXe siècle Grenoble 2 3 SOMMAIRE 6 Tour Perret 8 Garage hélico
Architectures du XXe siècle Grenoble 2 3 SOMMAIRE 6 Tour Perret 8 Garage hélicoïdal 10 Immeuble Le Gambetta-Rivet 12 Immeuble Le Turenne 14 Immeuble Le Mercure 16 Immeuble Le Condorcet 18 Bibliothèque municipale d’étude et du patrimoine 20 Trois Tours 22 Église Saint-Jean 24 Hôtel de ville 26 Palais des sports Pierre Mendès-France 28 MC2 - Maison de la Culture 30 Ensemble Mutualité 32 École d’architecture de Grenoble 34 Plan de situation MODE D’EMPLOI Les immeubles sont présentés par ordre chronologique. Quatorze bâtiments incontournables sont complétés par des opérations de moindre importance, illustrant chacune un aspect architectural ou constructif remarquable. Tous les immeubles sont repérés sur un plan de la ville en fin d’ouvrage. 4 Si Grenoble donne à voir au promeneur observateur une multitude de témoignages de ses deux mille années d’histoire, le XXe siècle a laissé à la capitale des Alpes une empreinte remarquable. Dès le XIXe siècle, alors qu’elle se libère de son carcan de remparts pour s’étendre jusqu’aux rives du Drac, la ville se forge durablement le caractère qu’on lui connaît toujours aujourd’hui d’une ville qui invente et se réinvente. Pour cela, elle tire parti d’un environnement naturel omniprésent. La mise au point du ciment prompt et le développement des constructions de béton, « l’or gris » grenoblois, puis l’essor de l’hydroélectricité, cette « houille blanche » qui fonde de fertiles coopérations entre la recherche, l’université et l’industrie, sont les deux piliers sur lesquels Grenoble fait son entrée dans le XXe siècle. La tour Perret, symbole de ces deux élans réunis, s’élève en 1925. En quelques décennies, la ville s’étend et se recompose : les Grands Boulevards sont creusés à l’emplacement des anciennes fortifications, les immeubles s’élèvent, s’allongent et imposent leurs formes géométriques d’inspiration art déco ou modern style, les perspectives s’ouvrent sur les massifs montagneux. Dès l’après-guerre, plusieurs quartiers nouveaux sont érigés, chacun caractéristique des influences architecturales et urbaines de son époque. Puis, c’est l’accueil des Jeux olympiques d’hiver de 1968, qui permet d’imaginer des formes architecturales inédites, dont le Palais des sports figure parmi les témoins les plus remarquables. De ce siècle qui l’a profondément transformée, Grenoble a gardé de nombreux bâtiments emblématiques, dont une vingtaine sont labellisés Patrimoine du XXe siècle. Cette distinction, créée en 2000 par le ministère de la Culture et de la Communication, acte la reconnaissance de cette architecture. Largement dotée de ce patrimoine contemporain, Grenoble s’impose comme l’un des laboratoires les plus originaux de l’architecture moderne en France. Cette brochure vous invite à partir à la découverte d’une sélection – non exhaustive ! – de témoignages emblématiques de ce siècle d’inventions qui a scellé le mariage entre Grenoble et l’innovation. Éric Piolle Maire de Grenoble ÉDITORIAL 5 Grenoble entre dans le XXe siècle au tournant de la Grande Guerre, dans un contexte de forte croissance démographique et sous l’impulsion de son maire, Paul Mistral. En 1925, la ville s’ouvre ainsi à la modernité et inaugure « l’ère du béton » avec l’Exposition internationale de la houille blanche et du tourisme. Ce matériau est issu des innovations du XIXe siècle, notamment de l’invention des liants hydrauliques par le Grenoblois Louis Vicat en 1817. Il permet de construire ingénieusement et rapidement. Réservé dans un premier temps aux ouvrages d’art, il est utilisé pour construire la tour Perret (1925) et contribue au développement d’une architecture innovante. En parallèle, on assiste à l’évolution des techniques du bâtiment et la ville devient alors pionnière en matière de construction et d’emploi de nouveaux matériaux. Grenoble s’affiche comme ville moderne. La première période est caractérisée par l’architecture art déco, qui s’inscrit au fil du temps dans l’esprit moderne européen du Bauhaus. Ces mouvements artistiques, qui privilégient la forme à l’ornementation, promeuvent les lignes épurées. Le béton permet de construire en série des immeubles au gabarit hors norme, avec des hauteurs qui passent d’environ six étages à huit, voire dix étages. Les architectes conçoivent des balcons filants et aménagent les derniers niveaux en terrasses. Si le style art déco s’exprime par des modénatures originales, le Bauhaus fait fi de toute ornementation aux profits de façades lisses, soulignées par des bandeaux filants et des balcons en retrait. Le traitement urbain de la façade reste classique : soubassement plein, alignement sur rue, couronnement en retrait, etc. Les constructions s’implantent aussi bien dans le centre-ville (rue de Belgrade) que dans les nouveaux quartiers à l’ouest (quartiers Championnet et Condorcet) ou au sud (place Gustave-Rivet, Grands Boulevards). Mais c’est dans les années 1960 que les architectes s’affranchissent des règles constructives d’avant-guerre et que le mouvement moderne s’affirme. La création du campus de Saint-Martin-d’Hères en 1961 marque le changement des valeurs. On assiste à de nouvelles prouesses techniques et esthétiques : béton brut marqué par les traces de coffrage, façades lisses vitrées et sombres, lignes sobres, etc. Surtout, le socle des bâtiments devient transparent, sur pilotis ou entièrement vitré. L’immeuble est traité en îlot et ne recherche plus l’alignement sur la voirie. En 1968, les Jeux olympiques d’hiver transforment radicalement le paysage urbain, avec des immeubles et des équipements originaux qui caractérisent encore aujourd’hui l’image de Grenoble : l’hôtel de ville, le rectorat, les Trois Tours, le stade de glace et ses audacieuses coques de béton, la maison de la Culture, etc., sans oublier le campus à l’américaine de Saint-Martin-d’Hères. GRENOBLE, VILLE MODERNE 6 TOUR PERRET 1924-1925 MONOPRIX 1913 La « tour pour regarder les montagnes » est le seul bâtiment de l’Exposition internationale de la houille blanche et du tourisme de 1925 à être parvenu intact jusqu’à nous. Elle a été fermée au public en 1965 en raison de la vétusté de son ascenseur. Classée Monument historique tardivement (1998), c’est une œuvre peu connue d’Auguste Perret. Elle en exprime pourtant tout l’art, qui associe étroitement le savoir-faire de l’architecte à celui du constructeur. Perret architecte s’exprime ici de manière très pure, selon les tracés, l’échelle et les proportions issues du carré. Perret constructeur mobilise un sens aigu du calcul, du détail et de l’exécution, qui lui assurent déjà une notoriété internationale dans le domaine naissant du béton armé. Haute de 86 mètres (95 mètres jusqu’à l’extrémité de sa pointe), la tour est la construction de béton armé la plus haute de son temps. Huit piliers forment la structure et lui confèrent un élan audacieux. Leur stabilité est assurée par un système de bandeaux qui les ceinturent à intervalles réguliers, scandant la verticalité de cette aiguille urbaine. Entre ces piliers, des claustras à écailles forment un épiderme ajouré. Un ascenseur rapide (1,15 m/s) conduisait les visiteurs à 60 mètres au-dessus du sol, jusqu’à une terrasse circulaire équipée d’une table d’orientation. Les points cardinaux, inscrits au-dessous, sont visibles depuis le sol. Cette terrasse est aussi accessible par un escalier hélicoïdal. Un étage supérieur plus petit se dresse au- dessus, lui-même surmonté par un escalier en hélice. Aujourd’hui, valorisée par des illuminations récentes, la tour Perret a retrouvé son rôle de phare nocturne. Ayant subi les outrages du temps, elle nécessite une importante restauration, tant pour son intérêt architectural et historique que pour sa fonction de point de repère dans le paysage grenoblois. Elle est labellisée Patrimoine du XXe siècle. Parc Paul-Mistral Auguste Perret (architecte) Il s’agit de l’un des tout premiers bâtiments édifiés à Gre- noble en ossature poteau/poutre et béton armé. Les motifs de paons placés au-dessus de l’entrée et sous la dépassée de toiture sont de style art nouveau. Les bow-windows (oriel) et la découpe des frontons sont de style art déco. Le type de construction symbolise la modernité. 6 et 8, rue de la République André Papet (architecte) 7 8 GARAGE HÉLICOÏDAL 1928 Le garage hélicoïdal est l’un des édifices les plus étonnants du centre-ville. Cachée à l’arrière d’un immeuble d’habitation à la façade art déco, cette copropriété de garages à voitures est inaugurée en 1932. Elle regroupe alors des places de stationnement et des services aux usagers tels que le lavage, l’entretien, la réparation, le ravitaillement en essence, la protection et le gardiennage. Un bureau salon est aménagé au rez-de- chaussée, près de la porte d’entrée, pour recevoir les visiteurs. Structurellement, le bâtiment tire profit des performances du béton armé pour empiler sept étages de dalles suffisamment résistantes pour supporter le poids de 225 véhicules. Mais c’est surtout dans la réalisation de la rampe hélicoïdale que la démonstration de la flexibilité et de l’efficacité de la technique est le plus brillamment réussie. Cette rampe est soutenue par des poutres qui rayonnent, à partir d’une couronne de piliers disposée autour de la cour centrale, vers les boxes placés en périphérie. Cette sobriété constructive, ajoutée à la force de la composition hélicoïdale et à la lumière zénithale de la verrière centrale, lui assure sa qualité architecturale novatrice, à l’image de la célèbre usine Fiat du Lingotto de Turin (1926). C’est une filiale du cimentier Vicat qui exécute les travaux. L’immeuble, labellisé Patrimoine du XXe siècle, est inscrit au titre des Monuments historiques. HABITAT HBM PIERRE LOTI 1932 Ces habitations bon marché (HBM), dites améliorées, sont construites de 1932 à 1934, sous uploads/Ingenierie_Lourd/ grenoble-architectures-du-xxeme-siecle.pdf
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- Publié le Jul 04, 2021
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