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archives nationales Site de Paris hôtel de soubise et grands dépôts archives nationales Site de Paris Les hôtels de Soubise et de Rohan, les Grands dépôts Vue de l’ancien hôtel de Clisson. Lithographie d’après F. Villeneuve, 1819. Paris, musée des Archives nationales, AE/II/3656. Vue de l’hôtel de Soubise. Estampe, Jean-Baptiste Rigaud, 1730-1740. Paris, musée des Archives nationales, AE/II/2888. Porte fortifiée de l’hôtel de Clisson, vers 1375 (ci-contre). Historique des lieux En 1371, Olivier de Clisson, qui succèdera au connétable de France Bertrand Du Guesclin, entreprend la construction d’un hôtel particulier sur les terrains qu’il vient d’acquérir à l’extérieur des remparts de Philippe Auguste. N’est conservée aujourd’hui de ce premier hôtel que la porte fortifiée avec ses tourelles donnant sur la rue des Archives, seul vestige encore visible de l’architecture privée du xive siècle à Paris. Le 14 juin 1553, l’hôtel de Clisson est acquis par François de Lorraine, duc de Guise, et sa femme, Anne d’Este. Très délabré, le bâtiment exige d’importants travaux de reconstruction que la puissante famille des Guise confie au célèbre artiste italien, chef de file de la première école de Fontainebleau, Francesco Primaticcio, dit Le Primatice. Rien n’a été conservé des célèbres peintures de la chapelle réalisées d’après ses dessins par Niccolo dell’Abbate. De l’édifice du XVIe siècle subsistent les baies en plein cintre ouvrant sur le côté nord de la chapelle, ainsi que les murs de l’ancienne salle des gardes dans laquelle les « ligueurs » du parti catholique se réunissent pendant les guerres de Religion. C’est probablement là qu’est décidé le massacre de la Saint-Barthélemy (1572) et que débute la journée des Barricades (1588) qui oblige le roi à fuir Paris. Dernière héritière de la famille, Marie de Guise meurt sans enfant en 1688. L’hôtel est acheté en mars 1700 par François de Rohan-Soubise et Anne de Rohan-Chabot, sa femme. Pour embellir leur résidence, ils choisissent en 1705 sur les conseils de leur fils Armand Gaston, futur cardinal de Rohan, un jeune architecte, Pierre Alexis Delamair. 2 3 4 5 Afin de donner au nouveau palais une entrée prestigieuse, Delamair change l’orientation de l’hôtel de Soubise en plaquant une nouvelle façade de style classique contre l’ancienne aile sud et ordonnance une majestueuse cour d’honneur à colonnade ouvrant par une demi-lune sur l’actuelle rue des Francs-Bourgeois. Il réorganise également la distribution intérieure de l’hôtel, en séparant appartements de parade et appartements privés en enfilade. Enfin, il est chargé de la campagne de décors sculptés qui ornent encore aujourd’hui la façade. Il fait notamment réaliser par Robert Le Lorrain les statues représentant les quatre saisons qui scandent le trumeau des baies du premier étage, tandis que les allégories de La Gloire et de La Magnificence encadrent le fronton et que de petits groupes de génies symbolisant les sciences et les arts ornent la balustrade. Dans le même temps, le cardinal confie à Delamair la construction de l’hôtel de Rohan dont la façade monumentale se dresse sur les jardins communs aux deux hôtels. Confisqués sous la Révolution, les deux hôtels particuliers sont finalement vendus au profit des créanciers de la famille des Soubise. Le 6 mars 1808, ils sont acquis par l’État. Napoléon 1er affecte l’hôtel de Soubise aux Archives impériales et l’hôtel de Rohan à l’Imprimerie impériale. Pour répondre à l’accroissement régulier des fonds, les Archives nationales font bâtir au cours du XIXe siècle une série de dépôts. Ils sont édifiés en deux temps : de 1838 à 1848 par les architectes Édouard Dubois et Charles Lelong, et de 1859 à 1880 par Hubert Janniard puis Edmond Guillaume. Façade et cour d’honneur de l’hôtel de Soubise. Pierre Alexis Delamair, 1705-1708. Dépôts Napoléon III : salle du Trésor des chartes. Hubert Janniard, 1865. Dépôts Napoléon III. Détail des ferronneries. Dépôts Louis-Philippe. Édouard Dubois et Charles Lelong, 1838-1848 (ci-contre). archives nationales Site de Paris Les hôtels de Soubise et de Rohan, les Grands dépôts 6 7 Les premières constructions appelées aujourd’hui « dépôts Louis-Philippe » sont bâties dans le prolongement est de l’hôtel de Soubise, au travers des jardins, en rompant la perspective avec la façade de l’hôtel de Rohan. L’aile, édifiée sous Napoléon III et achevée sous la IIIe République sur l’emprise des anciens bâtiments de l’hôtel de Guise, prolonge les dépôts Louis-Philippe en retour d’équerre sur les actuelles rue des Quatre-Fils et rue des Archives. La cour des Grands dépôts se referme alors sur un espace en forme de T où l’architecture du palais des Soubise dialogue désormais avec celle des magasins monumentaux des Archives nationales. Au milieu du XIXe siècle, en plus de la construction de ces bâtiments, sont entrepris des travaux de rénovation de l’hôtel de Soubise. L’ancien escalier est détruit à cette occasion et remplacé par un escalier rectiligne destiné à relier le vestibule de l’hôtel à l’entrée des Grands dépôts. Le musée des Archives nationales occupe les salles de l’hôtel de Soubise depuis sa création en 1867 par le marquis de Laborde, directeur général des Archives de l’Empire. Son inauguration intervient en même temps que celle des Grands dépôts dont la construction a permis de libérer et de restaurer les salons d’apparat afin d’y exposer des collections de documents. La visite du musée et des dépôts forme alors un parcours unique voué à l’initiation du public aux disciplines archivistiques et à une présentation de l’histoire à travers ses sources. Par leur politique d’action culturelle et pédagogique, les Archives nationales continuent d’assumer aujourd’hui encore ce rôle de transmission. Cour des Grands dépôts. Escalier d’honneur de l’hôtel de Soubise. Édouard Dubois et Charles Lelong, 1844 (ci-contre). archives nationales Site de Paris Les hôtels de Soubise et de Rohan, les Grands dépôts L’architecture intérieure de l’hôtel de Soubise En 1732, à l’occasion de son remariage avec Marie Sophie de Courcillon, jeune veuve de dix-neuf ans dont il est l’aîné de plus de quarante ans, Hercule Mériadec, fils héritier de François de Soubise, entreprend de mettre au goût du jour ses appartements. Il fait appel au célèbre architecte Germain Boffrand qui complète l’enfilade des salons par un pavillon ovale permettant l’articulation avec les appartements privés de l’aile nord en retour. À partir de 1736, Boffrand porte tous ses efforts sur le décor intérieur en faisant appel aux meilleurs artistes de son temps, tels François Boucher, Charles Natoire ou Carle Van Loo. Les appartements comptent parmi les plus beaux exemples du style rocaille, où la richesse ornementale de la ligne courbe s’allie à l’harmonie des ors et des couleurs, dans le respect de l’équilibre et de la convenance. Tandis que le rez- de-chaussée, dévolu à Hercule Mériadec, célèbre avec une certaine sobriété les vertus des princes et la lignée des Rohan, le premier étage chante avec éclat la beauté et la jeunesse de la princesse de Soubise. Aujourd’hui, seule une partie des salons a pu être restituée dans sa splendeur, l’autre ayant été détruite et le mobilier d’origine ayant disparu. 8 9 Vénus à sa toilette. Carle Van Loo, 1738. Médaillon de la chambre d’apparat de la princesse, Sémélé. Attribué à Jacques Verbeckt, 1736-1740. Les Nymphes retirent de l’eau le corps inanimé de Psyché. Charles Natoire, 1737-1738. archives nationales Site de Paris L’hôtel de Soubise Au rez-de-chaussée : les appartements du prince Le vestibule (1) Lors des travaux entrepris en 1705 par Delamair, l’accès à l’hôtel change d’orientation. Côté sud, une nouvelle façade est plaquée tel un décor de théâtre sur le flanc de l’hôtel de Guise. La première grande salle ouvre alors sur une vaste cour d’honneur conférant à l’hôtel particulier sa dimension princière. Il reste peu d’éléments du décor original. Deux médaillons à l’antique d’empereurs romains entourés de trophées d’armes, casques et cuirasses se trouvent au-dessus des anciennes portes latérales. Celle de droite donnait au XVIIIe siècle accès aux appartements du prince et ouvrait sur une enfilade de trois pièces, le long des baies ensoleillées donnant sur le jardin. Elles conduisaient à la chambre d’apparat du prince. L’antichambre (2) Dans cette pièce qui sert désormais de salle d’exposition, se trouvent à l’époque de Boffrand une antichambre et une salle du dais. Ouvertes par deux fenêtres de chaque coté, celles-ci servent principalement de salles d’attente et de réception. En 1902, elles sont réunies et deviennent la salle affectée à l’accueil des lecteurs et à la consultation de documents. Elle est alors garnie de boiseries inspirées des projets du sculpteur ornemaniste Jacques-Louis Herpin. Ces boiseries sont aujourd’hui dissimulées derrière des cimaises d’exposition. 10 11 Médaillon à l’antique du vestibule de l’hôtel de Soubise. Salle de lecture de l’hôtel de Soubise, avril 1963 (ci-contre). archives nationales Site de Paris L’hôtel de Soubise 2 3 4 5 6 1 La chambre d’apparat du prince (3) On attribue aux sculpteurs Lambert-Sigisbert Adam et Jean-Baptiste II Lemoine les bas-reliefs des médaillons ornant les lambris : du côté de l’alcôve les allégories du Discernement et de La Richesse, et du côté des fenêtres, celles de La Vérité et de La Gloire. L’or n’apparaît qu’aux bordures des glaces et des peintures. Celles-ci représentent, en dessus-de- porte, Aurore et Céphale (François Boucher, 1739) et uploads/Ingenierie_Lourd/ livret-soubise-grands-depots.pdf
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- Publié le Jul 13, 2022
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