1 Maison du Peuple de Clichy Fiche DOCOMOMO Ill.1. Vue sur la façade principale

1 Maison du Peuple de Clichy Fiche DOCOMOMO Ill.1. Vue sur la façade principale, rue du Général Leclerc, 2018. Olivier Nouyrit, D.R. Fichier international de DoCoMoMo _________________________________________________________________ 1. IDENTITÉ DU BÂTIMENT OU DE L’ENSEMBLE Nom usuel du bâtiment : Maison du Peuple et marché couvert à Clichy Nom actuel : Maison du Peuple Numéro et nom de la rue : 39 - 41 Boulevard du Général Leclerc, 92110 Clichy-la-Garenne Ville : Clichy-la-Garenne Pays : France PROPRIÉTAIRE ACTUEL Nom : Municipalité de Clichy-la-Garenne, commune des Hauts-de-Seine Adresse : Mairie de Clichy, 80 Boulevard Jean Jaurès, 92110 Clichy Téléphone : 01 47 15 30 00 E-mail : Contact http://www.ville-clichy.fr/191-contact.htm Internet : http://www.ville-clichy.fr/ ETAT DE LA PROTECTION Type : Classé au titre des Monuments historiques Date : 30 décembre 1983 ORGANISME RESPONSABLE DE LA PROTECTION Nom : Direction régionale des affaires culturelles d’Île-de-France. Adresse : 45 - 49 Rue Le Peletier 75009 Paris Téléphone : 01 56 06 50 00 2 2. HISTOIRE DU BÂTIMENT Commande : À la demande du maire Charles Auffray, militant de la Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO) puis adhérent du Parti communiste français (PCF), les architectes Eugène Beaudouin et Marcel Lods étudient en 1935 la construction d’un marché couvert, le long du boulevard de Lorraine dans la ville de Clichy-la-Garenne. Sur un terrain de 2 000 m2 est envisagée le programme d’un marché couvert, que les architectes feront évoluer en l’enrichissant d’autres services : une salle des fêtes (1500 à 2000 personnes), une salle de conférences et cinéma pour 500 spectateurs, ainsi que des bureaux mis à la disposition de sociétés locales et syndicats. Architectes : Eugène Beaudouin (1898-1983) et Marcel Lods (1891-1978). Tous deux élèves d’Emmanuel Pontrémoli à l’École des Beaux-arts, Marcel Lods et Eugène Beaudouin sortent respectivement diplômés en 1923 et 1928. Eugène Beaudouin est premier grand prix de Rome puis architecte en chef des bâtiments civils et palais nationaux (1933-1968), architecte agréé par le ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme pour la région de Toulouse, puis architecte-urbaniste de la ville de Marseille. C’est à l’agence de son oncle Albert Beaudouin, qu’Eugène Beaudouin et Marcel Lods sont amenés à travailler ensemble de 1923 jusqu’en 1928, avant de s’associer pour former leur propre agence. Leur collaboration dure jusqu’en 1940. Cette décennie d’activité commune est une période fructueuse : l’agence est pionnière dans le domaine de la préfabrication et de l’industrialisation du bâtiment. Ils travaillent avec des ingénieurs et constructeurs, notamment avec Vladimir Bodiansky pour la cité de la Muette à Drancy (1931-1934), et Jean Prouvé pour l’École de plein air de Suresnes (1934-1935), l’aéroclub de Buc (1936) ou encore le prototype de la maison de week-end démontable B.L.P.S. (1938). Autres intervenants : André Salomon (1891-1970), éclairagiste ; Henri Trezzini (1902-1976) ; André Szivessy (dénommé également André Sive, 1899-1958) à partir de 1937 ; Jean Prouvé (1901-1984). Jean Prouvé dessine l’ensemble des détails de l’édifice. L’étude des Ateliers Jean Prouvé débute en août 1936, correspondant à la date de l’appel d’offre et s’étend jusqu’en mars 1939, période durant laquelle 838 plans sont réalisés, dont la plupart sont dessinés par Jean Boutemain. Ingénieurs : Vladimir Bodiansky (1894 – 1966) Contractants : Établissements Schwarz-Haumont (charpente métallique) Entreprise Robart&Fils (chauffage) Ateliers Jean Prouvé CHRONOLOGIE Date du concours : Procédure sans concours, commande de la municipalité de Clichy-la-Garenne. Date de la commande : 1935 Période de conception : 1935-1937 Durée du chantier : 1937-1939 Inauguration : mai 1940. L’ouverture se fait en deux temps. Le chantier s’achève durant l’été 1939 ; une inauguration officielle est prévue pour le mois d’octobre mais la guerre interrompt cette ambition. Le 24 novembre 1939, le nouveau « marché de Lorraine » à rez-de-chaussée est ouvert. Puis, la grande salle à l’étage est ouverte le 5 mai 1940 : elle accueille la réunion du conseil de la Fédération socialiste de la Seine, bien que le bâtiment ne soit pas totalement achevé (les peintures ne sont pas terminées et le plafond lumineux rhodoïd n’est pas posé). 3 Ill. 2. Vue à l’angle des rues Martissot et Morillon, 2018. Olivier Nouyrit, D.R. ETAT ACTUEL DU BÂTIMENT Usage : Le bâtiment abrite un marché au niveau du rez-de-chaussée trois fois par semaine. Résumé des restaurations et des autres travaux conduits, avec les dates correspondantes : Le bâtiment a subi des modifications depuis l’achèvement du chantier. Les panneaux du rez-de- chaussée ont été démontés et remplacés par de la brique, et le plancher amovible a été rendu immobile en 1979 par le coulage d’une dalle en béton. L’abandon de la mobilité initiale modifie alors l’usage du bâtiment, qui perd sa fonction polyvalente originelle. La perte de sens qui en découle entraine une lente désaffection du public pour l’édifice, encore d’actualité aujourd’hui. Après l’étude menée en 1990 par le Service des Monuments historiques, un chantier de restauration est confié à l’architecte en chef des Monuments Historiques, Hervé Baptiste, qui s’étendra de 1995 à 2005. L’extérieur de l’édifice est particulièrement en mauvais état : les façades et les toitures, bien qu’en fer, « n’avaient jamais reçu une seule peinture d’entretien en soixante ans d’exposition aux intempéries1 ». Une première phase en trois tranches annuelles (1995-1997) est retenue pour la restauration des extérieurs, c’est-à-dire pour les façades, les toitures, puis le comble roulant, tout en excluant provisoirement les façades du rez-de-chaussée. Achevée à l’automne 1998, cette première phase de travaux a permis le désamiantage de la grande salle puis de l’ensemble de la scène, la machinerie haute et les bureaux (sols et plafonds). Les façades n’ont pas été désamiantées car l’enfermement des fibres dans les panneaux sandwich ne présente pas d’effets nocifs. La restauration a également concerné la charpente métallique : les parties essentielles de la structure et les pieds de poteaux au rez-de-chaussée ont été renforcés. De plus les deux poteaux d’angle sur le boulevard du Général Leclerc ainsi que la grande poutre en toiture ont été refaits à neuf. Les bacs en tôle formant la couverture ont tous été changé, car trop corrodés. Les vitres de la façade de la grande salle, l’ensemble du dispositif du comble roulant (qui fonctionnait encore partiellement lors du démarrage du chantier de restauration en 1995) ont été 1 Hervé Baptiste, La Maison du Peuple (Clichy). Étude préalable à la restauration, Paris, 1991, DRAC Île-de-France, CRMH, Paris. 4 entièrement refaits. Enfin, les panneaux métalliques des façades de la grande salle ont été en majeure partie refaits à neuf tandis que ceux de la grande partie arrière en mur-rideau ont été traités sur place. Cette restauration suscite des réactions, qui sont notamment exposées en 1998 par Catherine Dumont d’Ayot et Franz Graf dans la revue Faces2. La critique principale porte sur l’absence d’intervention pour la remise en état du plancher amovible, élément central de la compréhension et de l’intérêt de l’édifice. Les réserves concernent également les effets miroitants produits par les nouveaux vitrages, qui sont présentés comme contradictoires avec l’aspect mat originel. Plus généralement, c’est la méthodologie d’intervention qui est à interroger, puisqu’elle s’appuie sur une intervention traditionnelle sur un Monument historique, sans prendre en compte la spécificité de l’objet et de sa logique constructive. En 2002-2003, une nouvelle phase de travaux est lancée pour restaurer les façades du rez-de- chaussée, afin de retrouver l’aspect d’origine masqué par un parement en briques ajouté au début des années 1970. Par ailleurs, les études de 2003 consacrées à la remise en service du plancher mobile (non réalisée) ont constatées un certain nombre de dysfonctionnement : en raison de travaux menés au tournant des années 1970, le plancher a reçu des charges supplémentaires et n’est ainsi plus mobile ; le pont transbordeur n’est plus non plus en état de fonctionnement. Enfin, en 2005, un chantier de désamiantage a été mené, concernant les gaines et conduits, faux- plafonds, blocs sanitaires, cadres de scène, projecteurs et cloisons mobiles. 3. DOCUMENTATION / ARCHIVES Archives écrites, correspondance, etc. : Archives d’architecture du XXe siècle de la Cité de l’architecture et du patrimoine : fonds Marcel Lods, 323 AA. Archives municipales de Clichy-la-Garenne. Direction régionale des affaires culturelles d’Ile-de-France : dossier de protection au titre des Monuments historiques ; Baptiste Hervé, La Maison du Peuple (Clichy). Étude préalable à la restauration, Paris, 1991, DRAC Île-de-France, CRMH, Paris. Dessins, photographies, etc. : Archives Départementales de Meurthe-et-Moselle, fonds Jean Prouvé, 23 J Centre Pompidou, Mnam-CCI, Bibliothèque Kandinsky, Fonds Jean Prouvé. Archives d’architecture du XXe siècle de la Cité de l’architecture et du patrimoine : fonds Marcel Lods, 323 AA. Photographies d’Olivier Nouyrit, 2018. Autres sources, films, vidéos, etc. : Cité de l’architecture et du patrimoine, galerie d’architecture moderne et contemporaine : Sylvain Le Stum, maquette au 1/33ème, 2002-2004. 2 Catherine Dumont d’Ayot, Franz Graf, « Espace-temps : l’oubli d’une fonction. La Maison du peuple de Lods, Beaudouin, Bodiansky et Prouvé à Clichy », Faces, La sauvegarde du moderne, n°42/43, automne-hiver 1997-98, p. 53-59. 5 Ill. 3. Maquette au 1/33ème présentée au sein de la galerie d’architecture moderne et contemporaine de la Cité de l’architecture et du patrimoine. Sylvain Le Stum, 2002-2004, D.R. Principales publications (par ordre uploads/Ingenierie_Lourd/ maison-peuple-clichy-1.pdf

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