© ENTRETIENS DE BICHAT 2011 - 1 De nouvelles solutions sont apparues ces der- n

© ENTRETIENS DE BICHAT 2011 - 1 De nouvelles solutions sont apparues ces der- nières années pour les enfants porteurs de trou- bles du langage écrit. Ces nouvelles techno- logies suscitent de nombreux espoirs aux pro- fessionnels, orthophonistes et enseignants, et surtout aux parents avec le sentiment qu’enfin, les difficultés du jeune dyslexique-dysorthogra- phique seront résolues et qu’une autonomie de travail pourra être acquise, en plus des adapta- tions spécifiques habituellement proposées. L’informatique fait désormais partie du quoti- dien tant à la maison qu’à l’école et les pro- grès techniques permettent de compter sur des outils fiables, qui peuvent apporter un réel bénéfice à ces jeunes porteurs d’un trouble spécifique du langage écrit. Néanmoins, comme toute aide technique, ces outils doi- vent être prescrits de façon éclairée et doivent être introduits auprès du jeune et de son en- vironnement dans un cadre défini. Entretiens d’Orthophonie 2011 Université de Versailles St-Quentin, Assistance Publique-Hôpitaux de Paris, Service des Urgences Médico-chirurgicales, Les moyens de suppléance dans les troubles du langage écrit C. Galbiati*, F. Wavreille** * Ergothérapeute, ** Orthophoniste, Centre de référence des troubles des apprentissages, CHU de Bicêtre, 78 rue du Général Leclerc, 94275 Le Kremlin-Bicêtre Cedex Orthophonie n Résumé Actuellement, à l'école, à la maison, l'usage des technologies de l'information et de la communication (TIC) ainsi que d'Internet s'est largement généralisé. L'utilisation de ces nouvelles technologies suscite bien des espoirs pour les enfants porteurs de troubles du langage écrit. Cette aide doit être considérée comme une aide technique suppléant les troubles des enfants dyslexiques/dysorthographiques, ce qui nécessite une évaluation des difficultés de l'enfant et de la répercussion de son trouble sur les apprentissages... Il n'existe pas de solution unique mais des variétés de moyens correspondant à l'enfant, son trou- ble, ses possibilités d'apprentissage... Les logiciels proposés suppléent diverses dif- ficultés : la lecture, la transcription, la cor- rection... Certains sont des logiciels grand public tandis que d'autres sont développés spécifiquement pour cette population. Ils nécessitent forcément un apprentissage de la part de l'utilisateur mais aussi de son environnement, apprentissage qui se pour- suivra en rééducation orthophonique. Diverses questions se posent aux profession- nels et aux parents. Nous essaierons d'y ap- porter des éléments de réponses. Dans quelles conditions doit-on les proposer ? À qui s'adressent-ils ? Quels professionnels doivent intervenir ? Quel financement ? Quelles sont les limites et les bénéfices de l'utilisation de tels outils ? Mots-clés Dyslexie-dysorthographie, outils informa- tique, reconnaissance vocale, réadaptation, rééducation 2 - © ENTRETIENS DE BICHAT 2011 Orthophonie n Quels sont ces outils et comment les proposer ? Après avoir rappelé le cadre de l’exposé : dys- lexie-dysorthographie et aide technique, nous présenterons les différents moyens technolo- giques, la population puis le déroulement de l’introduction d’une aide technique, à travers l’exemple de la reconnaissance vocale. Enfin, nous conclurons en indiquant les limites et les bénéfices de ces aides. Cadre de l’exposé : dyslexie- dysorthographie et aide technique Rappel rapide sur la dyslexie Rappelons que la dyslexie-dysorthographie est un trouble spécifique d’apprentissage du lan- gage écrit. Il est durable, alors que les enfants dyslexiques-dysorthographiques sont intelli- gents, n’ont pas de trouble sensoriel ou psy- chiatrique. Ils deviennent des adolescents et des adultes pour qui la lecture et la transcrip- tion restent difficiles et leur demandent des ef- forts cognitifs constants (INSERM). La totalité des apprentissages passe par le langage écrit, dans l’acquisition des connaissances et dans leur restitution. C’est ce qui rend la scolarité compliquée pour ces enfants alors que leur in- telligence leur permet de faire des acquisi- tions. On peut donc imaginer qu’en les faisant moins lire, moins écrire, leur scolarité en serait facilitée. Qu’est-ce qu’une aide technique ? La mise en place d’un outil technologique pour suppléer une déficience fait intégrale- ment partie du cadre de l’aide technique, qui recouvre un champ très large. Une aide technique est définie selon la norme internationale ISO 9999 qui en établit une classification. Aide technique (pour personne handicapée) : tout produit, instrument, équipement ou sys- tème technique utilisé par une personne han- dicapée, fabriquée spécialement ou existant sur le marché, destinée à prévenir, compenser, soulager ou maîtriser la déficience, l’incapacité ou le handicap. D’après McFee, 2002, l’aide technique doit être choisie après une évaluation des besoins réels de l’enfant en tenant compte de la glo- balité de sa situation. Il est conseillé de faire appel à une équipe pluridisciplinaire. Il serait imprudent d’acquérir un matériel sans l’avis de spécialistes, les orthophonistes dans le cas des dyslexiques. Ceci est d’autant plus vrai que beaucoup de ces outils coûtent cher. Il est aussi important de s’informer au mieux sur les aides existantes afin d’envisager les so- lutions les plus adaptées en fonction des capa- cités/incapacités de l’enfant, de l’environne- ment scolaire et familial… Malheureusement, il n’existe pas une solution unique convenant à tous et le conseil doit donc toujours être per- sonnalisé. Certains moyens de contourne- ments, comme les adaptations scolaires, sont suffisants et dans ce cas, il n’est pas nécessaire de s’engager dans la prescription d’aide-tech- nique. Il est aussi possible de trouver des solu- tions dans le matériel grand public avant d’envisager l’achat de matériel spécialisé. Il est impératif d’essayer le matériel avant l’ac- quisition définitive et souvent, il y a nécessité d’un temps d’apprentissage plus ou moins long pour évaluer au mieux l’utilité de l’outil. Il est donc conseillé de ne choisir qu’après avoir fait des essais. Il est aussi capital que l’aide technique soit ac- ceptée par l’utilisateur. Il ne sert à rien d’im- poser une aide technique à un patient qui n’en veut pas même si l’on est convaincu de son utilité. Dans le cas de notre population, il est impor- tant de tenir compte de l’âge et de la maturité du jeune. D’autre part, pour les adolescents présentant des séquelles du langage oral trop importantes, les solutions informatiques comme la reconnaissance vocale sont rare- ment adaptées. Les différents moyens technologiques Plusieurs moyens technologiques pour com- penser les difficultés des dyslexiques existent. La plupart n’a pas été conçue pour cette po- pulation. Ce sont des outils grand public ou destinés à des personnes souffrant d’autres handicaps, notamment les malvoyants. © ENTRETIENS DE BICHAT 2011 - 3 Orthophonie n Les moyens de suppléance à la lecture Il s’agit des logiciels de synthèse vocale qui permettent une lecture électronique du texte à l’écran. La synthèse vocale est une tech- nique informatique de synthèse sonore qui permet de créer de la parole artificielle à partir de n'importe quel texte. Pour obtenir ce résul- tat, elle s'appuie à la fois sur des techniques de traitement linguistique, notamment pour transformer le texte orthographique en une version phonétique prononçable sans ambi- guïté, et sur des techniques de traitement du signal pour transformer cette version phoné- tique en son numérisé écoutable sur un haut parleur (wikipedia). Il est possible de paramétrer la voix en ajustant la vitesse et en variant la tonalité. Certains per- mettent d’avoir une lecture des lettres, des syl- labes, des mots, des phrases. Ils peuvent aussi lire les langues étrangères. Il existe des solutions gratuites et téléchargea- bles sur internet, d’autres sont payantes. Ces logiciels permettent donc de lire différents éléments : - Les menus du bureau, du traitement de texte… Les supports numérisés à partir de do- cuments papiers : grâce au logiciel de recon- naissance optique de caractères (OCR), souvent intégré au périphérique de numérisa- tion, l'image numérique réalisée par un scan- ner optique d'une page (document imprimé, livre, etc.), produit en sortie un fichier texte en divers formats (texte simple, formats de trai- tements de texte, XML...). Les textes peuvent être alors modifiés. - Les textes des sites Internet. - Les livres numériques dont certains sont dis- ponibles en téléchargement gratuit, notam- ment ceux qui entrent dans le domaine public. Une autonomie de lecture est alors possible pour ces jeunes. Même si certains peuvent lire quelques pages seuls, la lecture de plusieurs pages est coûteuse et le lecteur vocal peut alors prendre le relais. Les moyens de suppléances à la rédaction Il s’agit des logiciels de reconnaissance vocale qui permettent de dicter du texte à l’ordinateur. La reconnaissance vocale ou reconnaissance automatique de la parole (Automatic Speech Recognition ASR) est une technique in- formatique qui permet d'analyser un mot ou une phrase captée au moyen d'un microphone pour la transcrire sous la forme d'un texte ex- ploitable par une machine (wikipedia). L’utilisateur peut même piloter l’ordinateur à la voix en remplacement de la souris. Grâce à ces logiciels, il est possible de naviguer sur in- ternet et même de dicter dans d’autres langues. Certains d’entre eux offrent la possi- bilité de transcrire des enregistrements numé- riques par l’intermédiaire de dictaphone numérique. Il existe là aussi des solutions gratuites inté- grées dans les systèmes d’exploitation de Win- dows® depuis Vista® ou Seven® et des logiciels payants. Aujourd'hui ces logiciels sont fiables et per- mettent de dicter du texte même dans un en- vironnement sonore un peu bruyant. La lecture du texte pour réaliser le profil de la voix n'est plus nécessaire. Les moyens de uploads/Litterature/ aide-technique.pdf

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