Georges Perec Pour les articles homonymes, voir Perec. Georges Perec Œuvres pri

Georges Perec Pour les articles homonymes, voir Perec. Georges Perec Œuvres principales • Les Choses (1965) • Un homme qui dort (1967) • La Disparition (1969) • Les Revenentes (1972) • Espèces d'espaces (1974) • W ou le Souvenir d'enfance (1975) • La Vie mode d'emploi (1978) • Tentative d'épuisement d'un lieu parisien (1982) Georges Perec est un écrivain et verbicruciste français né le 7 mars 1936 à Paris 19e et mort le 3 mars 1982 à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne). Membre de l'Oulipo à partir de 1967[1], Perec fonde ses œuvres sur l'utilisation de contraintes formelles, littéraires ou mathématiques, qui marquent son style[2]. Georges Perec se fait connaître dès son premier roman, Les Choses : Une histoire des années soixante (Prix Re- naudot 1965) qui restitue l'air du temps à l'aube de la so- ciété de consommation. Suivent, entre autres, Un homme qui dort, portrait d'une solitude urbaine, puis La Dispa- rition, où il reprend son obsession de l'absence doulou- reuse. Ce premier roman oulipien de Perec est aussi un roman lipogrammatique (il ne comporte aucun « e »). Pa- raît ensuite, en 1975, W ou le Souvenir d'enfance, qui al- terne fiction olympique fascisante et écriture autobiogra- phique fragmentaire. En 2012 paraît le roman Le Condot- tière dont il avait égaré le manuscrit en 1966 pendant un déménagement et qui ne fut retrouvé qu'en 1992, dix ans après sa mort[3]. La Vie mode d'emploi (prix Médicis 1978), dans lequel Georges Perec explore de façon méthodique et contrainte la vie des différents habitants d'un immeuble, lui apporte la consécration. 1 Biographie 1.1 L’enfance Son père, Icek Peretz (1909-1940), et sa mère, Cyrla Szu- lewicz (1913-1943), tous deux juifs d'origine polonaise, se marient en 1934. Georges Perec naît le samedi 7 mars 1936 vers 21 h dans une maternité du 19e arrondissement de Paris. Il passera sa petite enfance au 24 rue Vilin, dans le quartier de Belleville, où sa mère tient un salon de coif- fure jusqu'en 1942[4],[5]. Engagé volontaire contre l'Allemagne dans la guerre franco-allemande de 1939, Icek Peretz est mortellement blessé le 16 juin 1940. En 1941, la mère du petit Georges, pour lui sauver la vie, l’envoie en zone libre à Villard-de- Lans via un train de la Croix-Rouge. Il y est baptisé et son nom, francisé, devient Perec. Le petit Georges passe là le reste de la guerre avec une partie de sa famille paternelle. Sa mère, arrêtée et internée à Drancy en janvier 1943, est déportée à Auschwitz le 11 février de la même année[6]. Georges retourne à Paris en 1945 où il est adopté par sa tante paternelle, Esther, et son mari David Bienenfeld. Leur fille est l’écrivaine Bianca Lamblin. De 1946 à 1954, Perec fait ses études à l'école commu- nale de la rue des Bauches (Paris XVIe) avant d'intégrer le lycée Claude-Bernard, puis le collège Geoffroy-Saint- Hilaire d'Étampes où il aura comme professeur Jean Du- vignaud[7] (avec qui, entre autres, il fondera en 1972 la revue Cause commune). 1.2 Études et analyses Profondément marqué par la disparition de ses proches (notamment ses parents pendant la guerre), Perec entame une psychothérapie avec Françoise Dolto en 1949. En 1954, après une hypokhâgne au lycée Henri-IV, il com- mence des études d'histoire qu'il abandonne rapidement. En 1956, il entreprend une psychanalyse avec Michel de M'Uzan[8]. De 1958 à 1959, il fait son service militaire à Pau, dans un régiment de parachutistes. En 1960, il se marie avec Paulette Pétras, puis il part pour Sfax en Tunisie d'où il re- vient l'année suivante. Il devient en 1962 documentaliste en neurophysiologie au CNRS. 1.3 L’écrivain Après avoir fait des études supérieures aux facultés des lettres de Paris et de Tunis, Georges Perec entame sa car- 1 2 3 ŒUVRE Case no 382. rière d'écrivain. En 1965, Georges Perec remporte le Prix Renaudot pour son premier roman Les Choses, puis, en juin 1967 il est coopté pour entrer à l'Oulipo[9]. Cette co- optation marque un point important dans son œuvre lit- téraire puisque désormais ses textes suivront en général des contraintes de type oulipien. Perec est, avec Raymond Queneau et Italo Calvino, l'un des membres de l'Ouvroir dont les ouvrages ont eu le plus de succès. De 1971 à 1975, il fait une psychanalyse avec Jean- Bertrand Pontalis. En 1976 il publie des mots croisés à un rythme hebdomadaire dans l'hebdomadaire Le Point. En 1978, il publie La Vie mode d'emploi et reçoit pour cette œuvre le prix Médicis. Au même moment, il quitte son emploi au CNRS afin de se consacrer entièrement à l’écriture consécutivement au succès de cette œuvre. Il vit les six dernières années de son existence avec la cinéaste Catherine Binet dont il produit le film Les Jeux de la comtesse Dolingen de Gratz. Perec meurt d'un cancer des bronches le 3 mars 1982 à l’hôpital Charles-Foix d’Ivry-sur-Seine et ses cendres reposent désormais au columbarium (case 382) du cimetière du Père-Lachaise à Paris[10]. 2 Postérité et hommages 2.1 Odonymie Il existe une rue Georges-Perec dans le 20e arrondisse- ment de Paris. En mars 2006, le CDI du lycée Geoffroy Saint-Hilaire d'Étampes a été baptisé « Espace Georges Perec » à l'occasion du soixante-dixième anniversaire de sa naissance[11]. 2.2 Astronomie L'astéroïde numéro 2817, découvert en 1982, porte le nom de Perec. 2.3 Philatélie La Poste française a édité un timbre Georges Perec 1936- 1982 dessiné par Marc Taraskoffd’après une photo de d'Anne de Brunhoff& gravé par Pierre Albuisson, émis le 23 septembre 2002. 3 Œuvre 3.1 Romans Georges Perec s’est fait connaître dès la parution de son premier roman, Les choses. Une histoire des années soixante, publié par Maurice Nadeau dans sa collection des Lettres nouvelles, chez Julliard. Cet ouvrage, qui res- titue l'air du temps à l'orée de la société de consomma- tion, est couronné par le prix Renaudot[12] en 1965 et ren- contre un vif succès. Ayant signé chez Denoël pour ses cinq prochains livres, il surprend avec son opus suivant, Quel petit vélo à guidon chromé au fond de la cour ? La critique, qui ne retrouve pas l'auteur qu'elle connaissait — un fin observateur de la vie quotidienne — dans ce roman faussement drolatique, au ton primesautier, et au comique basé sur la récurrence d'une incertitude onomastique, qui plus est doté d'un in- dex savamment incomplet, est déroutée. Un Homme qui dort, portrait d'une solitude urbaine au- tant inspiré par Kafka que par le Bartleby de Melville, achève de classer son auteur parmi les inclassables, ce que confirme La Disparition, premier roman oulipien de Perec. Au-delà de la prouesse lexicographique de ce ro- man lipogrammatique qui ne comporte aucun « e », Per- ec reprend aussi sa thématique de l'absence, et la douleur qu'elle engendre. Georges Perec oublie la forme romanesque en publiant la relation de 124 de ses rêves (La Boutique obscure, 1973) et un livre examinant son rapport à l'espace, de celui de 3 la page blanche à l'espace du vide sidéral, en passant par l'espace urbain (Espèces d'espaces, 1974). Puis il achève enfin W ou le souvenir d'enfance, qui pa- raît en 1975. Très estimé, ce grand roman moderne ob- tient un succès critique qui place son auteur parmi les meilleurs de son temps. L'alternance binaire (ternaire dans les premiers manuscrits) d'une fiction olympique fas- cisante et d'une écriture autobiographique fragmentaire adosse une histoire collective fantasmée au destin singu- lier de l'orphelin qu'est l'auteur. Cornélius van der Geest, par Willem van Haecht, 1628, ta- bleau ayant inspiré Georges Perec pour son roman Un cabinet d'amateur. La consécration attend Georges Perec en 1978, lors de la publication de La Vie mode d'emploi. Cet ouvrage, qui arbore en couverture le mot « romans » — au pluriel — obtient le prix Médicis et un grand succès public, qui per- met à son auteur de se consacrer exclusivement à son art : il abandonne son travail de documentaliste. Passionné de géographie, il définit la réalité sociale comme « un ensemble de constructions historiques et quotidiennes des acteurs individuels et collectifs. » Il voit trois de ses ouvrages publiés : en 1979, Un Cabinet d'amateur, histoire d'un tableau (Balland) et, en 1980, La Clôture et autres poèmes et Récits d'Ellis Island, histoires d'errance et d'espoir. Mais il n'achève pas son roman « 53 jours », dont le titre fait référence au temps que la rédac- tion de La Chartreuse de Parme demanda à Stendhal et qui sera publié après sa mort. 3.2 Autres Comme d'autres auteurs français des années 1960, Georges Perec a également, en Allemagne, une activi- té d'auteur radiophonique. Sa pièce Die Maschine (avec Eugen Helmlé) remporte un grand succès lors de sa ra- diodiffusion par le Saarländischer Rundfunk. Elle sera suivie de quatre autres pièces, dont certaines seront égale- ment jouées au théâtre en France (Wucherungen, devenue L'Augmentation pour la mise en scène de Marcel Cuvelier en février 1970). Après la parution de La Disparition, Georges Perec publie avec Jacques Roubaud et Pierre Lusson un traité sur le jeu de go, qu'il pratique notamment au Moulin d'Andé. Il mène de uploads/Litterature/ georges-perec-wfr 1 .pdf

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