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* •%'&& •'/M- Vc '*i^ r^Vfc- «*. *m%*m. M THE WILLIAM R. PERKINS LIBRARY OF DUKE UNIVERSITY *»0?^P : *Z?Zl CLM^ts* ROYAUME D'HATTI; MANIFESTE DUR O I. jouverain d'une nation trop long-fempg opprimée, qui a souffert de cruelles persécutions, et cjui , par son énergie , sa constance , son cou- rage et sa valeur, est parvenue à conquérir sa liberté' et son indépendance. Notre unique but, notre constante sollicitude, ont toujours été de la faire occuper une place parmi les peuples Hvilisés , en travaillant sans cesse au bonheur du peuple bon, brave et géné- reux qui nous a confié ses destinées. (Test dans les circonstances favorables où îe& pensées libérales et restauratrices semblent pré- valoir sur ces temps désastreux-, où les peuples gémissaient sous l'oppression , où nous voyons les souverains de l'Europe s'occuper maintenant du boftfieur de leurs peuples , que nous croyons devoir faire entendre noire voix , pour justifier , au tribunal des nations , la légitimité de notre indépendance. - Un simple exposé des faits, une simple narra- tion des événemens qui nous ont amenés à l'in- dépendance , suffiront pour démontrer jusqu'à l'évidence, nos droi&et la justice de notre cause à l'univers entier. Nous n'essayerons pas à donner une idée de la situation déplorable où nous étions plongés avant l'époque de notre affranchissement ; J'univers sait que depuis plus de cent cinquante ans nous gémis» rions sous le joug affreux de l'esclavage , con- damnés aux- méj. ils et aux supplices ; le récit de nos longues infortunes et le tableau dès tortures horribles que nous avons éprouvés pendant le régime céïoHïàl sont du domaine de notre his- toire , rpù les iransmeitra à la postérité. Nous nous bâtons de sortir de ces temps d'op- probres et d'iniqnijés , pour arriver à l'époque où la liberté générale fut proclamée par les Agens du gouvernement français et sanctionnée par la -France elle même ; pendant plusieurs années , de liaisons*, de communication, et de correspondance mutuelles et séusj interruption , entre le gouver- nement des deux pays. Nous étions dignes dn bienfait de In lihprfe, par noue fidélité et notre attachement à la njera. 3 - MAY - 2 I Copy 195É ( 3 ) patrie ; nous lui avons prouvé noh'P reconnais- sance, lorsque n'dui à uns propres ressources, privés de toute communication avec la métropole, nous avons résistés à tout ; Lnfl \ ' îles aux me- naces , sourds aux propos lions , inaccessibles à la séduction, nous avons braVésiajiiisère, la famine, les privations de lous genres » et enfin triomphés de ses nombreu.v ennemis, tant de l'intérieur que de l'extérieur. Alors nous étions loin de prévoir , pour prix de tant de persévérance , de sacrifices et de sang répandu , que douze ans après et de la manière la plus barbare, la France aurait voulu nous ravit: le plus précieux de tous les biens , la liberté. Sons l'administration du gouverneur général Toussaint Louvert are , Hayti renaissait de ses cendres, et tout semblait nous présager un heu- reux avenir. L'arrivée du général Hédonville vint changer la face des choses et porter un coup mortel à la tranquillité publique ; nous n'entrerons point dans les détails de ses intrigues avec le général haytien Rigaud, etcomni' -n! il parvint à le portée à la révolte contre son Chef légitime; nous nous bornerons à dire seulement , qu'avant de quiller- J'île, cet Agent parvint à lou bouleverser , en secouant parmi nous les brandons de la discorde, et en allumant les torches de la guerre civile ; ce ne fut qu'après avoir versé des lorrens de sang , on put rétablir la tranquillité. Toujours occupé à restaurer le pays , le gou- verneur Toussaint Louverture, sous son adminis- tration paternelle, avait rappelé le règne des lois, des bonnes mœurs , de la piété , de l'instruction ( 4 ) et de l'industrie. L'agriculture et le commerce fleurissaient; il favorisait les colons blancs, parti- culièrement les planteurs ; ses sollicitudes , ses préférences mêmes avaient été poussées à un tel point , qu'on le blâmait hautement d'avoir pour eux plus d'affection que pour les siens ; ce re- proche n'était point sans fondement , puisque quelques mois avant l'arrivée des français il immola son propre neveu , le général Moyse , qui s'était écarté des ordres qu'il avait donnés pour ïa protection des colons. Cette action du Gouver- neur , jointe à la grande confiance qu'il avait dans Je gouvernement français, furent les principales causes de la faible résistance qu'éprouvèrent les français à Hayti , et sa confiance dans ce gouver- nement était tellement établie, qu'il avait renvoyé la majeure partie des troupes de ligne à \a culture. Telle était la situation des choses, pendant que la paix d'Amiens se négociait; elle était à peine conclue , qu'un armement formidable jetta sur toute l'étendue de nos côtes , une nombreuse armée, qui vint nous surprendre dans l'instant où nous étions dans la plus parfaite sécurité, et nous plonger dans un abîme de maux. L'avenir aura peine à comprendre que dans un siècle de lumière où la philantropie est générale- ment répandue parmi les hommes, une entreprise aussi abominable ait enJieu ; c'est du sein d'une nation éclairée qu'est parti un essaim de barbares dans l'intention criminelle de détruire toute une nation civilisée et tranquille , ou de la replonger dans les fers de l'esclavage pour jamais. Ce n'était pas assez de venir à main armée , il fallait encore pour mieux assurer le succès de fes* ( s > pédilion,empioyerdesmoyens perfides et honteux; il fallait semer parmi nous Ja désunion et opérée une diversion salutaire à leurs projets destruc- teurs ; ils n'ont rien négligé pour atteindre leuc exécrable but ; les Chefs des deux couleurs qui se trouvaient en France , les fils même du gouver- neur Louverture furent amenés dans l'expédition ; ils étaient trompés comme nous , par la procla- mation du Premier Consul, chef-d'œuvre de perfidie, où il nous disait : Vous ci es tous égauào et libres devant: Dieu, et, devant la, République* Tandis que les instructions du général Leclerc étaient formelles pour l'esclavage. Ce n'était pas assez de prendre les hommes a témoins de son parjure, il fallait encore insulter la Divinité, en l'interpellant par pu horrible blasphème. La majeure partie de la Population trompée par des promesses fallacieuses, habituée depuis long- temps à se considérer edmmedes franéfuâ •> sa livra à eux sans résistance ; le Gouverneur s'attendait si peu ci avoir aucun ennemi à combattre, qu'il n'avait donné aucun ordre à ses généraux pou* résister en cas d'attaque. Lois de l'apparition de l'escadre française, il était dans la partie de l'est de l'île , en tournée ; si quelques généraux firent résistance , ce ne fut que par les menaces et de la manière hostile que les sommations leurs furent faites de se rendre; ce qui les avaient portés à né consulter que leur devoir , leur honneur, et les circonstances où ils se trouvaient. Pour donner des preuves de la vérité de ces nssertions, nous renvoyons aux pièces originales imprimées et annexées aux présentes, sous les Numéros ùi^. ( 5 ) Après quelques mois de résistance , le Gouver- neur général se rendit aux instances qui lui furent faites par le général Lecîerc et à ses protestations formelles , que la liberté serait maintenue , étant la base de ses instructions , et que la France ne reviendrait jamais sur son plus bel ouvrage ; la paix se négocia sur ce pied avec les français ; le gouverneur Toussaint se démit de son autorité , et se retira paisiblement dans la retraite qu'il avait choisie. A peine les français furent-ils parvenus à étendre ïeur domination sur la totalité de l'île , plus par la ruse et la persuasion , que par la force des armes, qu'ils commencèrent à mettre à exécution leur affreux système d'esclavage et de destruction. Pour mieux y parvenir, on résolut d'ar.&er le gouverneur Toussaint Louverture ; on fabriqua une correspondance (inventée par des rédacteurs mercenaires et machiavéliques) ; on lui prêta des desseins qui n'avaient jamais entrés dans son cœur; on l'enleva sur l'habitation Pongaudin , dans l'ins- tant où il reposait sur la foi des traités j. chargé" de chaînes, il fut jeté avec sa famille à bord du vais- seau le Héros, et transporté en France. L'Europe entière est instruite comment il termina sa carrière infortunée dans les supplices et 'es horreurs dr js cachots du Château de Joux en Francae-G<>tnté. Telle fut la récompense qui lui était réservée pour son attachement et pour les grands et émi- wens services qu'il avait rendus à la France et aux colons. Dès ce moment le signal des arrestations fut donné dans toute l'étendue, de file ; tous ceux qui avaient montré de la force d'à me , de l'éruditioa ( 7 ) oh du caractère à l'époque où nous avons reven- diqués- les droits de l'homme , furent les uploads/Litterature/ haiti-sovereign-henri-christophe-manifeste-du-roi-1814.pdf

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