Artéphius s’active ardemment aux fourneaux depuis tant d’années par la grâce d’
Artéphius s’active ardemment aux fourneaux depuis tant d’années par la grâce d’Hermès Trismégiste son Maître L'alchimie s'est plus particulièrement révélée par l'existence d'extraordinaires chercheurs en quête d'absolu. C'est pourquoi ce Carnet de recherche porte sur quelques célébrités de ce Grand Art afin d'éclairer plusieurs facettes de l'alchimie historique. Il n'est toutefois pas possible d'établir une liste exhaustive de tous les alchimistes, même des plus remarquables ou des plus influents qui ont posé des jalons dans l'histoire de l'alchimie souterraine. Tant d'Adeptes œuvrèrent dans l'ombre de leur laboratoire ! Ceux-là furent les plus nombreux. Certains se firent pourtant connaître sous un nom d'emprunt, un pseudonyme ou un nomen. L'Adepte Fulcanelli en est l'exemple contemporain le plus troublant. D'autres, sans se faire connaître eux- mêmes, voulurent propager l'idée de la réalité de l'alchimie. Ils offrirent quelques grains de poudre de projection afin d'en démontrer aux sceptiques la réelle capacité. Pensons au docteur Helvetius, de son vrai nom J. F. Schweitzer (XVIIè siècle), médecin d'État, à qui un inconnu offrit une telle poudre. Après plusieurs expériences, scientifiquement vérifiées, Helvetius, convaincu, répandit la vérité sur la transmutation alchimique, et devint médecin alchimique. L'Histoire révèle que des Adeptes vécurent riches, mais prudents, tout en exerçant un métier qui masquait leurs richesses d'origine alchimique. Comme fabuleux et énigmatique exemple, citons Jacques Cœur (XVè siècle), grand argentier du roi Charles VII. Le présent Carnet recense une centaine de personnages ayant pratiqué l'alchimie, ou ayant effectué des transmutations sans être eux-mêmes des alchimistes à part entière. En outre, la plupart ont écrit sur la pratique de leur art, sur leurs découvertes ou simplement sur leur satisfaction de participer à l'œuvre alchimique de la Nature. Toutefois, un certain nombre d'alchimistes demandent à être connus autrement que par leur nom. Mais, et surtout, ils doivent être lus, ou tout au moins être mieux considérés pour le sérieux de leurs recherches. Il est donc toujours intéressant de connaître leurs opinions. C'est pourquoi est d'abord présentée, par ordre chronologique, une courte biographie de dix-sept alchimistes dont la renommée les a fait émerger de l'oubli. Suivent ensuite, par ordre alphabétique, une centaine de noms d'alchimistes que l'Histoire a plus ou moins reconnus, sur lesquels il serait bon de se pencher. Que le lecteur ne se décourage pas de cette fastidieuse liste susceptible de lui être utile. Elle est présentée ici pour lui offrir des titres d'ouvrages alchimiques, prouvant ainsi la vitalité de cette science. Biographie succincte de 17 grands alchimistes - Hermès Trismégiste (pré-antique ?) Légendaire ou réel, il est probable qu'Hermès serait un nom collectif ; peut- être un dieu de la première dynastie divine ayant régné de 33.894 à 23.462 avant notre ère. Manéthon (283-246 av. J.C.) rapporte dans Histoire d'Égypte qu'un premier Hermès, antédiluvien, gravait des stèles en hiéroglyphes et qu'un second, postdiluvien, traduisit en grec ces inscriptions. Qu'Hermès soit qualifié de Trismégiste, le Trois-fois- grand, signifie qu'il a réalisé l'unification de ses trois corps, ou des trois règnes de la Nature. Dans l'Égypte hellénisée, les alchimistes se référaient à Thoth, inventeur de l'écriture, dieu de la mesure, de la raison et du verbe, comme le fondateur de l'alchimie. Sur plus de 20.000 écrits attribués à Hermès, Champollion lui reconnaissait la paternité de 42 livres. Du Corpus hermeticum, citons la Table d'émeraude et Koré kosmou qui traite des doctrines hermétiques. - Marie la Juive (IVè siècle) L'insuffisance de renseignements sur Marie la Juive, faussement assimilée à Myriam, sœur de Moïse, permet malgré tout de supposer qu'elle vécut contemporaine de Zozime à Alexandrie, en fin de IVè siècle après J.C Elle devrait plutôt être qualifiée de chimiste qu'alchimiste. En effet, elle perfectionna méthodiquement l'appareillage utilisé au laboratoire. On lui doit de nombreuses inventions : un appareil nommé kerotatis, vase hermétiquement clos dans lequel les métaux, réduits en minces feuilles, étaient exposés à l'action de vapeurs variées ; un alambic à trois pieds, le tribikos ; également l'aéromètre, qui fut redécouvert au XVIIIè siècle par Baumé. Son nom "Marie" reste toutefois gravé dans la mémoire de l'humanité grâce à sa découverte du fameux procédé de cuisson, désigné encore aujourd'hui par les cuisinières sous le nom de bain- marie, liquide chaud dans lequel on met un récipient contenant ce qu'on veut faire chauffer. - Synesius (v. 360-430) C'est dans la ville de Cyrène, en Libye, qu'est né Synesius. Sa généalogie serait fabuleuse puisqu'elle remonterait jusqu'à Hercule. Très tôt, il part pour Alexandrie où il suit l'enseignement d'Hypathie sur la philosophie platonicienne. Il y fit la connaissance de Dioscose, savant égyptien, qui l'oriente sur la science hermétique. L'alchimie alexandrine, dont Synesius est un des représentants, se perpétua jusqu'au VIIè siècle. Après un voyage à Athènes, qui survivait de sa gloire passée, il pensait se retirer à Cyrène, mais ses concitoyens l'envoient à Constantinople comme député. Trois ans plus tard, en l'an 400, il en revient baptisé ; en 401, il est évêque de Ptolémaïs ; en 403, il se marie. À part un curieux ouvrage La clé des songes, Synesius reste connu à travers une volumineuse correspondance et plusieurs textes alchimiques au sens aussi obscur que ceux de Zozime. - Zozime, dit le Panapolitain (Vè siècle) Originaire de Panapolis sur le Nil, Zozime vécut surtout à Alexandrie. Considéré comme le plus célèbre alchimiste grec, il est reconnu comme véritable Adepte, ou un Réalisé par la voie de l'alchimie. Nombre de ses ouvrages nous sont parvenus. Ils ont été traduits par Berthelot et Ruelle dans la Collection des grands alchimistes grecs (Steinheil, Paris 1888, en trois tomes). En tant que dernier historien païen, son histoire contemporaine (de la fin du IIIè siècle à la prise de Rome par Alaric) est précieuse. Dans ses écrits alchimiques, si l'on s'en tient à l'analyse cryptogrammique des textes anciens, les visions décrites ne semblent pourtant qu'allégoriques. Car, outre la liste des appareillages alchimiques, Zozime révéla le procédé de l'obtention de l'or potable, ou de l'élixir de longue vie. Ce n'est pas sans raison que les sages le surnomment "la couronne des philosophes". - Geber Abu Abdallah Djabir (ou Jabir) ibn Hayyan al Sufi, dit Geber (VIIIè siècle) Geber fut un célèbre alchimiste arabe qui vécut à la fin du VIIIè siècle. Esprit encyclopédique, il a laissé de nombreux écrits en arabe et en latin sur l'alchimie. Citons Suma perfectionis magisterii in sua nature, Le livre des 70, Le livre des 500, Le livre de la concentration, Le livre du mercure oriental, occidental et du feu de la pierre. Sur les 3.000 ouvrages que Geber aurait écrits, une centaine sont effectivement de lui. Peut-être même que son nom est collectif, et qu'il serait commun aux membres de la confrérie Ikhwan al Safa (les frères de la pureté et de la fidélité). Sa renommée fut immense car il était maître dans des disciplines multiples et variées : alchimie, astrologie, astronomie, magie, mathématique, médecine et philosophie. Il ne reste qu'une traduction latine de son fameux traité d'alchimie, le plus connu, La somme des perfections du magistère. - Rhazès, Abu Bakr Muhammad ibn Zakariya al Razi (864- v.932) Comme son nom l'indique, il naît à Razi, près de Téhéran. Très tôt, la philosophie l'intéresse. Il lit la poésie et compose une encyclopédie de la musique. Ses écrits portèrent sur des sujets aussi variés que l'alchimie, l'éthique, la grammaire, la logique, les mathématiques, la médecine, la métaphysique, la musique, la philosophie et la religion, et même les échecs. Vers 30 ans, il étudie la médecine. En esprit plutôt positiviste, scientifique, au sens rationaliste du terme, il reste opposé à toute idée d'élection divine. Ses œuvres sont beaucoup plus préchimiques qu'alchimiques. Son intérêt pour l'art hermétique semble dater de la première période de sa vie. Rhazès donnait à l'alchimie le nom d'astronomie terrestre par opposition avec l'astronomie céleste ou supérieure, c'est-à-dire l'astrologie en tant qu'interdépendance du microcosme humain au macrocosme astral, et non celui mercantile. - Albert le Grand (Albert de Groot) (v. 1193-1280) Il est né sur les bords du Danube, à Laningen, au sein des illustres comtes de Bollstädt. Son année de naissance est incertaine, de 1193 à 1205. Esprit universel, il enseigna la physique d'Aristote à Cologne, Ratisbonne, Hidesheim, et Paris. Bien qu'il devint dominicain, puis évêque à Ratisbonne (fonction dont il se démettra), il pratiqua l'astrologie et l'alchimie. On lui doit plus de vingt ouvrages dont : De l'alchimie, De la pierre des philosophes, Concordance des philosophes sur le Grand Œuvre. Les deux manuels de sorcellerie de campagne qui portent son nom, Les admirables secrets du Grand et du Petit Albert, ne semblent pourtant pas de lui. Il aurait également créé un automate astral qui répondait par mots et signes, et fut le maître de saint Thomas d'Aquin. Après s'être retiré dans un couvent à Ratisbonne, il meurt âgé de plus de 85 ans. - Roger Bacon (1214-1292) Né dans le Somerset, à Ilchester, Roger Bacon étudie en Angleterre, puis voyage en France et en Italie. En réaction, non pas contre le christianisme, mais contre le poids de toute autorité, ce moine passera quand même quatorze années de son existence dans uploads/Philosophie/ artephius-amp-alchymye-pdf.pdf
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- Publié le Aoû 07, 2021
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