UNIVERSITÉ D’ÉTAT D’HAITI École Normale Supérieure 3ème année Philosophie Cours

UNIVERSITÉ D’ÉTAT D’HAITI École Normale Supérieure 3ème année Philosophie Cours d’introduction à la philosophie esthétique de Kant Dispensé par le professeur : Jean Hérold PAUL Objet du devoir : Explication d’un extrait tiré de l’analytique du beau. Rédigé par : Shakespeare EMILE Le 31 juin 2022 Le texte dont nous avons à expliquer est un extrait tiré dans l’une des œuvres de Kant à savoir, Critique de la faculté de juger, dans la partie portant sur l’Analytique du beau. Divisé en deux paragraphes, tout l’extrait se porte sur le beau en général, le jugement du gout en particulier plus précisément la nature d’un tel jugement. Dès le commencement de l’extrait l’auteur a mobilisé tout une panoplie conceptuelle pour traiter son problème, des concepts comme : entendement, imagination, sentiment de plaisir et de la peine etc. Dire de quelque chose qu’elle est belle ou non est un jugement qui ne revient pas à l’entendement, mais à l’imagination. L’entendement ne concerne, dans la démarche Kantienne, que les jugements de connaissance. Dans ce cas, la possibilité pour que le jugement de gout soit un jugement de connaissance n’est- elle pas mise hors-circuit ? Alors, quelle est la nature d’un tel jugement ? Sur quoi rapporte un tel jugement ? Comment le sujet se représente-t-il l’objet dans un tel jugement ? Dans sa représentation de l’objet dans le cas d’un jugement esthétique, le sujet ne le fait pas par le truchement de l’entendement en vue d’une connaissance. Autrement dit, pour le père du criticiste, on ne peut pas avoir une connaissance du beau, on ne peut que l’intuitionner. Ce n’est pas un jugement logique qui requiert un effort conceptuel, dire qu’on ne peut pas connaitre le beau, c’est admettre qu’on ne peut pas le conceptualiser également. Parce que la connaissance chez Kant, sans la conceptualisation, elle n’est pas possible. Le jugement du gout, nous dit Kant, est un jugement esthétique qui est possible par l’intermédiaire de l’imagination qui se joigne à un sentiment de plaisir et peine. Dans son principe, le jugement de gout ne peut être que subjectif dans la mesure où l’objet joue un rôle qui importe peu, c’est un rapport du sujet avec lui-même, ce n’est pas l’objet qui l’affecte qui l’éprouve, c’est comme s’il n’y aurait aucune affectation de l’objet sur lui. D’ailleurs Kant nous dit ceci : « […] le sentiment de plaisir et de la peine, lequel ne désigne absolument rien dans l’objet, et où le sujet, au contraire, s’éprouve lui-même tel qu’il est affecté par la représentation. » 1Il y aurait là un effacement de l’objet dans le jugement esthétique. Néanmoins Kant a nuancé pour dire que l’entendement peut parfois s’associer à l’imagination dans la représentation du beau, cependant cela n’enlève pas la distinction qu’il y a entre le jugement de gout comme jugement esthétique et le jugement de connaissance. C’est comme si le jugement était un jugement de connaissance, mais il ne l’est pas. Le jugement de connaissance requiert l’objet comme médiation, il y a un rapport direct et nécessaire entre le 1 EMMANUEL, Kant (2000). Analytique du beau, s1 dans Critique de la faculté de juger, Paris, Flammarion, p. 181- 182 jugement et l’objet. Alors que dans le jugement esthétique il n’y aurait aucun intermédiaire entre le jugement et le sujet. Les représentations se rapporteraient purement et simplement au sujet, à son sentiment. La raison peut intervenir dans la représentation du beau, cela ne fait pas pour autant que le jugement du gout soit un jugement de connaissance, il reste un jugement esthétique. La faculté nécessaire à un jugement de connaissance est l’entendement, non la raison et l’imagination. uploads/Philosophie/ critique-de-la-faculte-de-juger.pdf

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