‐ 14 ‐ METEOROLOGIE AERONAUTIQUE – EAMAC ‐DIONKARA BEBA NAARNGÖ METEOROLOGIE AE

‐ 14 ‐ METEOROLOGIE AERONAUTIQUE – EAMAC ‐DIONKARA BEBA NAARNGÖ METEOROLOGIE AERONAUTIQUE PREMIERE PARTIE Les phénomènes météorologiques significatifs Chapitre I.1 LE TROUBLE DE LA VISIBILITE ‐ 15 ‐ METEOROLOGIE AERONAUTIQUE – EAMAC ‐DIONKARA BEBA NAARNGÖ I.1.1‐ Considérations et définitions spécifiques : Les usagers aéronautiques dans l’exercice de leur fonction (pilote, contrôleur, agents d’opérations, agents de piste) ainsi que le météorologiste sont amenés à utiliser, d’écrire ou déterminer, pour les besoins opérationnels, les paramètres atmosphériques significatifs. Cette action d’observation de l’atmosphère n’est pas faite de la même manière, avec la même précision. Par exemple la description de la vitesse du vent près de la surface terrestre offre une illustration claire de la situation de ces différentes actions d’observations. ‐ Le pilote qui observe la dérive d’une fumée entrainée par le vent, est habitué à décrire rapidement la vitesse du vent de manière simple mais imprécise ou subjective comme le « vent est assez fort près du sol ». Cette observation détermine le premier niveau d’observation de ce paramètre : c’est ce que l’on appelle une estimation de la vitesse du vent. ‐ Plus près de l’aérodrome, le pilote observe une manche à air et, à partir de sa connaissance du capteur visuel, la manche à air, il annonce « le vent souffle entre 15 et 20KT ». Cette observation détermine le deuxième niveau d’observation de ce paramètre : cette fois ci c’est une évaluation de la vitesse du vent. Il donne une valeur plus précise et moins subjective à la vitesse du vent qu’il va rencontrer à l’atterrissage. ‐ Enfin, le pilote reçoit l’information de la vitesse du vent qui provient d’un anémomètre installé au sommet d’un pylône et pas trop loin de la piste, par exemple 15KT. Cette observation détermine le troisième niveau d’observation de ce paramètre. Le capteur (anémomètre), étalonné, donne une mesure précise et objective de la vitesse du vent. Même dans ce dernier cas, la variabilité spatiale et temporelle de la vitesse du vent près du sol donne encore une valeur relative à la mesure effectuée. C’est ainsi qu’il faut situer la description d’un paramètre atmosphérique opérationnel. Cet éclaircissement préliminaire est indispensable au bon usage de l’observation météorologique, en particulier, pour ce qui concerne la visibilité. ‐ 16 ‐ METEOROLOGIE AERONAUTIQUE – EAMAC ‐DIONKARA BEBA NAARNGÖ QUELQUES DEFINITIONS : ‐ La transparence atmosphérique : c’est cette propriété du milieu qui permet à un flux de rayonnement incident de la traverser. ‐ Le trouble atmosphérique : c’est la diminution de la transparence de l’atmosphère au rayonnement (surtout visible) due à son absorption et à sa diffusion par des particules solides ou liquides, les aérosols (voir cours Météo. Géné.). ‐ Le flux, c’est la puissance émise, transportée ou reçue sous forme de rayonnement. ‐ La visibilité météorologique (VIS) : c’est un paramètre d’observation de base. C’est une visibilité horizontale attachée à un site d’observation de référence (Station Météorologique d’Aérodrome) et affectée par de nombreux facteurs physiques et physiologiques. Elle est évaluée ●‐ Soit, par la plus grande distance à laquelle on peut voir et reconnaître un objet noir, de dimensions appropriées, situé au sol et observé sur un fond lumineux. ● Soit, par la plus grande distance à laquelle l’on peut voir et identifier des feux d’une intensité voisine de 1000 candelas lorsqu’ils sont observés sur un fond non éclairé. L’unité recommandée de la visibilité météorologique est le mètre. ‐ La Portée Visuelle de Piste (PVP) ou (RVR : Runway Visual Range) est la distance jusqu’à laquelle le pilote d’un aéronef placé sur l’axe de piste peut voir les marques ou les feux qui délimitent la piste et balisent son axe. L’unité recommandée pour la RVR est le mètre. NB : Pour un pilote qui cherche à visualiser la piste en finale, cette observation correspond à une visibilité oblique. Mais cette visibilité oblique n’est pas une information de base. Dans la pratique, elle peut‐être décomposée en visibilité horizontale et visibilité verticale. 1.1.2‐ Origines du trouble atmosphérique ‐ 17 ‐ METEOROLOGIE AERONAUTIQUE – EAMAC ‐DIONKARA BEBA NAARNGÖ Le trouble atmosphérique est essentiellement dû à la présence d’aérosols dans le milieu gazeux. Les aérosols sont des météores classés en deux grandes catégories : ‐ Les hydrométéores : constitués d’eau ou de glace et, ‐ Les lithométéores : particules solides non aqueuses en suspension ou en chute dans l’atmosphère. 1.1.2.1‐ Les hydrométéores précipitations : Toute précipitation constitue un trouble atmosphérique. La nature et l’intensité de ces dernières conditionnent la réduction de la visibilité. ‐ La pluie (RA : RAin) : gouttes d’eau d’un diamètre supérieure à 0,5mm. Si elle est intense, la pluie peut réduire considérablement la visibilité. Elle est d’autant plus significative que son apparition est brutale comme le sont les violentes averses. Il est important de signaler que les fortes averses sont régulièrement citées comme étant un facteur causal important dans nombre d’accidents aériens. Le scénario classique dans ces cas de figure cités ci‐dessus est celui qui commence par une approche où l’équipage a la piste en vue assez tôt durant la descente mais qui, en courte finale, perd ses références visuelles sous l’effet d’une chute de pluie brutale, intense et locale. Ces violentes averses s’accompagnent en général d’autres phénomènes significatifs comme des variations brutales de vent en direction et en vitesse. Une piste contaminée par de l’eau de pluie qui n’a pas le temps de s’écouler devient glissante. Il est sage plutôt d’interrompre l’atterrissage dans ces conditions défavorables. ‐ La bruine (DZ : DriZle) : gouttes d’eau d’un diamètre inférieure à 0,5mm. Elle réduit notablement la visibilité jusqu’à moins de 1000mètres, si elle est forte. A intensité égale, elle réduit plus la visibilité que la pluie. ‐ 18 ‐ METEOROLOGIE AERONAUTIQUE – EAMAC ‐DIONKARA BEBA NAARNGÖ ‐ La neige (SN : Snow) : agrégat de cristaux de glace : A intensité comparable, elle est encore plus pénalisante que la bruine ou la pluie en matière de visibilité. Une chute de neige forte peut réduire la visibilité à moins de 100mètres. Mêlée à du vent (tel le blizzard), la visibilité peut tomber à quelques mètres. ‐ Le grésil (GS) et Grêle (GR) : particule de glace de moins de 0,5cm de diamètre et grêlon d’un diamètre de plus de 0,5cm ; ont un caractère encore plus significatif en aéronautique. 1.1.2.2‐ Les hydrométéores : Brume humide et brouillard ‐ La brume humide (BR) : elle s’associe à la présence de petites gouttelettes d’eau liquide ou surfondue en suspension dans l’atmosphère. La brume entraine une réduction de la visibilité météorologique (à l’Asecna une visibilité supérieure ou égale à 1000mètres et inférieure à 5000mètres détermine la brume). ‐ Le brouillard (FG : FoG) : s’associe à la présence d’un grand nombre de petites gouttelettes d’eau liquide en suspension dans l’atmosphère. Il correspond à une visibilité inférieure à 1000mètres. Le brouillard est qualifié de givrant si la température de l’air est inférieures à 0°C (code : FZFG : FreeZing FoG). La description aéronautique du brouillard est complétée par des caractéristiques importantes. Brouillard mince (MIFG), brouillard Partiel (PRFG), brouillard en bancs (BCFG). 1.1.2.3‐ Les lithométéores : la brume sèche Ces phénomènes sont fréquents dans les régions sèches subtropicales, mais rares dans les régions humides des latitudes plus élevées ; les lithométéores sont à l’origine de réductions significatives de la visibilité. Parmi ces météores ont peut citer : ‐ Les poussières (DU de l’anglais DUst) ‐ Les sables (SA de l’anglais Sand) ‐ 19 ‐ METEOROLOGIE AERONAUTIQUE – EAMAC ‐DIONKARA BEBA NAARNGÖ ‐ Les fumées (FU), aérosols carbonés La brume sèche (HZ de l’anglais HaZe) réduit la visibilité à moins de 5000mètres. Un ciel jaune et un soleil rouge sont caractéristiques de la présence de ces aérosols solides dans l’atmosphère. Les ennuis en aéronautique dans les régions désertiques subtropicales se résument souvent aux tempêtes de poussières ou de sable (DS de l’anglais Dust Storm et SS : Sand Storm) accompagnant les vents rapides de surface. Outre les visibilités très réduites, les effets de ces aérosols contaminants pour les pistes et abrasifs pour les aéronefs et les moteurs sont particulièrement significatifs. La sagesse recommande d’éviter de voler dans une région soumise à ces conditions d’exploitation dégradées. (Tempête de poussière) ‐ 20 ‐ METEOROLOGIE AERONAUTIQUE – EAMAC ‐DIONKARA BEBA NAARNGÖ 1.1.3‐ Trouble de la visibilité et sécurité aérienne : Prévention et Prévision Cas d’un accident : Le 27mars 1977, par condition de visibilité réduite, deux B747 se percutent sur l’unique piste de Tenerife, entrainant la mort de 578 personnes. Alors qu’un des deux avions remonte la piste l’autre décolle. La visibilité d’environs 500mètres n’a pas permis d’éviter cette collision dont l’origine est une incompréhension entre équipages et contrôle local. La prévention des collisions de toutes natures, entre aéronefs au sol et en vol ou aéronefs en vol et relief, assurée par de multiples systèmes et procédures passe aussi par une bonne connaissance des conditions de visibilité. La prévention du phénomène consiste à anticiper les situations propices à la formation, l’extension et à la dissipation d’un trouble atmosphérique. Pour ce faire, les météorologistes par leur connaissance de la situation uploads/Philosophie/ phenomenes-meteorologiques-significatifs.pdf

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