Une section du De vita beata Objectif Présenter au groupe une section de De vit

Une section du De vita beata Objectif Présenter au groupe une section de De vita beata, oeuvre du philosophe Sénèque. N° de la section choisie : IV Pourquoi la section IV ? Cette section contient l'amorce de la définition du souverain bien (summum bonum), notion liée au bonheur qui parcourt toute étude de la philosophie antique. Sénèque se propose d'en livrer une définition synthétique (potest colligi et in se cogi). Une section du De vita beata 1 Potest aliter quoque definiri bonum nostrum, id est eadem sententia non isdem comprendi verbis. Quemadmodum idem exercitus modo latius panditur modo in angustum coartatur et aut in cornua sinuata media parte curvatur aut recta fronte explicatur, vis illi, utcumque ordinatus est, eadem est et voluntas pro eisdem partibus standi : ita finitio summi boni alias diffundi potest et exporrigi, alias colligi et in se cogi. Le texte (§1) On peut définir autrement le bien tel que nous le concevons, c'est-à-dire que la même idée peut être enfermée dans des formules qui ne soient pas les mêmes. Une même armée peut tantôt s'étendre sur un plus large front, tantôt se masser ; elle peut prendre une formation en demi-cercle ou se déployer en ligne droite, mais sa force d'attaque, de quelque façon qu'on la dispose, est la même, comme son désir de lutter pour la même cause ; ainsi, la définition du souverain bien peut être tantôt développée et élargie, tantôt resserrée et condensée. Une section du De vita beata 2 Idem itaque erit, si dixero "Summum bonum est animus fortuita despiciens, virtute laetus" aut "Invicta vis animi, perita rerum, placida in actu cum humanitate multa et conversantium cura". Licet et ita finire, ut beatum dicamus hominem eum cui nullum bonum malumque sit nisi bonus malusque animus, honesti cultorem, virtute contentum, quem nec extollant fortuita nec frangant, qui nullum majus bonum eo quod sibi ipse dare potest noverit, cui vera voluptas erit voluptatum contemptio. Le texte (§2) Ainsi il en ira de même si je dis : « Le souverain bien est une âme qui méprise le hasard et dont la vertu fait la joie ; ou « Elle est une invincible force d’âme, appuyée sur la connaissance des choses, calme dans l’action, accompagnée de bienveillance pour les hommes en général et de soins pour notre entourage. Il me plaît encore de le décrire, en disant que l’homme heureux est celui pour lequel il n’existe d’autre bien, ni d’autre mal, qu’une âme, ou bonne, ou mauvaise, celui qui pratique l’honnête, qui se renferme dans la vertu, que le hasard ne saurait ni élever ni abattre, qui ne connaît pas de plus grand bien que le bien qu’il peut se donner lui- même, l’homme pour lequel le vrai plaisir sera le mépris des plaisirs. Une section du De vita beata 3 Licet, si evagari velis, idem in aliam atque aliam faciem salua et integra potestate transferre ; quid enim prohibet nos beatam vitam dicere liberum animum et erectum et interritum ac stabilem, extra metum, extra cupiditatem positum, cui unum bonum sit honestas, unum malum turpitudo, cetera vilis turba rerum nec detrahens quicquam beatae vitae nec adiciens, sine auctu ac detrimento summi boni veniens ac recedens ? Le texte (§3) Libre à toi, si tu aimes les digressions, de présenter le même objet sous des aspects différents, pourvu que le fond n’y perde rien. Qui empêche, en effet, de dire que la vie heureuse, c’est une âme libre, élevée, intrépide et inébranlable, placée hors de la portée, soit de la crainte, soit du désir, une âme pour laquelle l’unique bien est une conduite honnête, l’unique mal une conduite honteuse, et tout le reste un vil amas de choses, qui n’ôte rien à la vie heureuse, qui n’y ajoute rien, qui, sans accroître ni diminuer le souverain bien, peut venir et s’en aller ? Une section du De vita beata 4 Hoc ita fundatum necesse est, velit nolit, sequatur hilaritas continua et laetitia alta atque ex alto veniens, ut quae suis gaudeat nec majora domesticis cupiat. Quidni ista bene penset cum minutis et frivolis et non perseverantibus corpusculi motibus ? Quo die infra voluptatem fuerit, et infra dolorem erit ; vides autem quam malam et noxiosam servitutem serviturus sit quem voluptates doloresque, incertissima dominia impotentissimaque, alternis possidebunt : ergo exeundum ad libertatem est. Le texte (§4) Il faut que ce principe solidement établi, bon gré malgré, ait pour compagnes une gaieté constante, une allégresse profonde et qui vienne du fond de l’être, puisqu’elle se réjouit de ce qu'elle possède, sans rien désirer de plus grand que ce qu’elle a chez elle. Comment ne pas trouver une large compensation aux mouvements faibles, inutiles et variables, du corps chétif ? Le jour où l'on aura été dominé par le plaisir, on le sera aussi par la douleur. D’un autre côté, tu vois à quel misérable et pernicieux esclavage sera réduit l’homme que possèderont tout à tour les plaisirs et les douleurs, ces maîtres les plus capricieux, les plus absolus, qu’il y ait au monde. Il faut donc prendre son essor vers la liberté. Une section du De vita beata 5 Hanc non alia res tribuit quam fortunae neglegentia : tum illud orietur inaestimabile bonum, quies mentis in tuto conlocatae et sublimitas expulsisque erroribus ex cognitione veri gaudium grande et inmotum comitasque et diffusio animi, quibus delectabitur non ut bonis sed ut ex bono suo ortis. Le texte (§5) Celle-ci, rien autre chose ne la donne, que l’indifférence pour les coups du sort. Alors naîtra cet inestimable bien, le calme d’un esprit placé dans un asile sûr, et sa haute élévation. Les terreurs étant bannies, résultera de la connaissance du vrai une joie intense et stable, puis l’accueil obligeant, puis l’épanchement de l’âme, douceurs par lesquelles il sera charmé, non pas comme par des biens, mais les effets du bien qu'elle poursuit. Une section du De vita beata 6 La logique interne de la section choisie -5 paragraphes, d’une à trois phrases. -le 3e§ contient l'idée centrale (la définition de l'homme heureux) ; il s'agit d'une longue phrase interrogative. -le lien logique dominant : le principe d'accumulation (§ 2 à 5 : les sources du bonheur). -phrases 1, 3 et 4 : "Potest", "Licet", "Licet" + infinitives. Tournures impersonnelles adaptées à l’expression de généralités. -2 questions oratoires (§ 3 et § 4) : "qu'est-ce qui empêche de dire que... ?" ; "comment ne pas y trouver... ?". -futurs simples servant également à définir : "idem erit", "infra dolorem erit". Notations formelles Une section du De vita beata 7 Le contenu philosophique 1) Il est possible de définir brièvement l'homme heureux. 2) Comparaison avec les différentes compositions d'une armée. 3) Résumé ou digression : ce qui compte est le sens profond de la pensée. 4) Exemple de définition accumulative des conditions d’une vita beata. 5) Être heureux consiste à se réjouir de la maîtrise de ses désirs. 6) Car la recherche de vains plaisirs est douloureuse. 7) Une âme ainsi réglée sera libre et nécessairement tranquille. La logique interne de la section choisie 1/ Finitio summi boni in se cogi potest. 2/ Itaque idem erit si... 3/ [Nam] licet idem in aliam atque aliam faciem salua et integra potestate transferre. 4/ Necesse est sequatur hilaritas continua. 5/ Ut quae suis gaudeat. 6/ Quo die infra voluptatem fuerit, et infra dolorem erit. 7/ Ergo exeundum ad libertatem est. 8/ Libertatem fortunae neglegentia tribuit. 9/ Tum orietur inaestimabile bonum : quies mentis. les causes → les effets (latin) Une section du De vita beata 8 les causes → les effets (français) 1) Il est possible de définir le souverain bien de manière plus ou moins développée. 2) C'est pourquoi ce sera la même chose si... (3 exemples de définitions). 3) En effet on peut présenter la même idée sous tel ou tel autre aspect on lui conservant un sens plein et intact. 4) La définition énumérative de la vita beata mènera à une certaine légèreté d’être... 5) ...dans la mesure où l'âme se réjouira des biens qu'elle possède. 6) La recherche de vains plaisirs est nécessairement douloureuse : 7) Il faut donc trouver une issue vers la liberté. 8) Le mépris des coups du sort rend l’homme libre. 9) Il en résulte l'acquisition du bien inestimable : le repos de l'âme. Les références stoïciennes L'école de Zénon, le fondateur Le souverain bien réside dans l'exercice de la vertu. La vertu offre à l'homme un bien qui demeure à l'abri des surprises de la fortune. Ce bien est donné par la nature et est identifié au repos que goûte l'âme du stoïcien. Mention des « indifférents » (ἀδιάφορα), ces objets situés entre les biens qui font accéder à la vertu et les maux qui font sombrer l’âme humaine. Une section du De vita beata 9 Idées propres à Sénèque Idées propres à Sénèque L'austérité, voire l'ascèse stoïcienne, est mise au second plan par Sénèque, qui ne rejette pas la possibilité de vivre en vertueux au milieu des richesses (cf. p. 50 ; section XXI). uploads/Philosophie/ une-section-du-de-vita-beata.pdf

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