DOC SAMEDI ARTE MOSQUÉES, ART ET ESPACE p. 5 DOC DIMANCHE ARTE SERGIO LEONE, UN
DOC SAMEDI ARTE MOSQUÉES, ART ET ESPACE p. 5 DOC DIMANCHE ARTE SERGIO LEONE, UNE AMÉRIQUE DE LÉGENDE p. 7 SÉRIE LUNDI FRANCE 2 MR. ROBOT SAISON 3 p. 10 DOC MARDI ARTE LE MONDE SELON XI JINPING p. 12 DOC MERCREDI CANAL+ JEAN PAUL GAULTIER : FREAK & CHIC p. 15 FILM VENDREDI CINÉ+ CLUB RADIO DAYS p. 20 MAGAZINE JEUDI FRANCE 2 “Le Grand Echiquier” Anne-Sophie Lapix dans les pas de Jacques Chancel LE GUIDE DU SAMEDI 15 AU VENDREDI 21 DÉCEMBRE 2018 L E C AHI ER N° 2 D E L’ É D IT IO N N° 2 8 2 3 DU 1 3 D É C EM B R E 2 0 1 8 LA SÉRIE DOCUMENTAIRE TéléObs. – Avez-vous hésité avant de reprendre l’émission ? Anne-Sophie Lapix. – Oui, et pour deux raisons. D’abord, je tenais à me consacrer au 20-heures, sans me disperser. Ensuite, l’idée de succéder à Jacques Chancel, journaliste pour lequel j’éprouve de l’admiration, qui a créé et in- carné « le Grand Echiquier », m’intimidait. J’ai fni par plonger. Lorsqu’on vous pro- pose un projet d’une telle ambition, vous vous dites : oublions le travail, oublions l’orgueil et essayons de prendre du plaisir à faire une émission exceptionnelle sur une chaîne de télé en 2018. Vous avez révisé votre Chancel ? J’ai écouté « Radioscopie », regardé les Quatre fois par an, ANNE-SOPHIE LAPIX, présentatrice du 20-heures de France 2, présentera « le Grand Echiquier », programme mythique élaboré et piloté par Jacques Chancel dans les années 1970 et 1980. Rencontre. Propos recueillis par Sophie Grassin “Le Grand Echiquier” Jeudi 21h00 France 2 extraits disponibles du «Grand Echiquier», lu ses interviews. Je l’avais rencontré lors d’un dîner à l’époque où je travaillais sur LCI, je l’ai ensuite souvent revu quand j’étais à Canal+ puisqu’il était membre du conseil d’administration. En outre, il était le men- tor de Pierre-Antoine Capton, devenu mon producteur lorsque j’ai présenté «C à vous». Que voudriez-vous garder de lui ? La bienveillance à l’égard de ses interlocu- teurs dont j’ai moi-même bénéfcié lorsque je l’ai interviewé sur France5 au sujet de son dernier livre. Notre manière de faire n’est pas du tout la même. La sienne était presque lacanienne. Ses thématiques, d’abord assez vastes, pouvaient parfois surprendre ses invités et les mettre sur la défensive. Plus il approfondissait ensuite, plus ces derniers s’ouvraient. Cela donnait des entretiens très riches mais qui réclamaient du temps. Ce temps dont plus personne ne dispose au- jourd’hui à la télévision… Il y a eu une bataille de producteurs pour l’attribution de cette case, non ? Il y a eu divers projets d’émissions culturelles, mais seul 3e Œil Productions pouvait porter la renaissance du «Grand Echiquier»: Pierre- Antoine Capton avait le soutien de la famille Chancel. Il a proposé mon nom, la chaîne a approuvé. Je suis arrivée en juillet dernier, c’est-à-dire très tard. Je n’ai pas eu à lutter. Pourquoi seulement quatre numéros par an ? C’est une question de moyens. Nous avons choisi de nous rendre en province, d’aller vers les gens, un message que je trouve plutôt fort. La première émission aura lieu au Musée des Beaux-Arts de Lille qui n’est pas conçu pour accueillir un orchestre sym- phonique. Il faut travailler sur l’acoustique, déplacer des équipes... Pour cette première, Daniel Auteuil, dont les parents étaient chanteurs d’opéra, côtoiera le ténor Roberto Alagna, la soprano Aleksandra Kurzak et l’ex-danseuse étoile Aurélie Dupont... Les disciplines se rencontrent facilement. Aujourd’hui un chanteur d’opéra est aussi acteur. Dans une interview, Roberto Alagna expliquait, par exemple, qu’il ne pouvait plus regarder le chef d’orchestre, que le public ne le lui pardonnerait pas, qu’il devait rester dans son personnage. Aurélie Dupont, elle, manifeste un grand intérêt pour la musique et le travail de la voix. Je mise sur leur curio- sité réciproque. La présentation de « C à vous » vous a-t-elle permis de vous roder à ce nouvel exercice ? Absolument, elle m’a permis de décou- vrir qu’on n’interrogeait pas les politiques comme les artistes. Ce sont même deux exercices diamétralement opposés. Il faut brusquer les politiques, les confronter à “CETTE ÉMISSION APPARTIENT À UN PASSÉ GLORIEUX” DELPHINE GHOSAROSSIAN/FTV - COLETTE MASSON/ROGER-VIOLLET Ruggero Raimondi, Jacques Chancel et Michel Tabachnik sur le plateau de la dernière du « Grand Echiquier », en décembre 1989. “ON N’INTERROGE PAS LES POLITIQUES COMME LES ARTISTES. CE SONT DEUX EXERCICES DIAMÉTRALEMENT OPPOSÉS.” MAGAZINE 3 L’ H E B D O D E S MÉDIAS L’ H E B D O D E S MÉDIAS leurs engagements et au contraire mettre les artistes en confance : eux n’ont pas de comptes à rendre. Dans quel état serez-vous avant ces deux heures trente de direct ? Dans un état de stress total, à l’image des invités. Cette émission appartient à un passé glorieux dont nous avons tous le souvenir. Nous sommes impressionnés, mais nous y allons humblement. Votre JT enregistre d’excellents scores. Ressentez-vous la pression des audiences ? Je la ressens chaque matin à 9h01 [heure à laquelle Médiamétrie transmet les chifres, NDLR], ça, je vous le confrme [rires]! Sur le service public, nous prenons des risques no- tamment avec des sujets consacrés à l’étran- ger en nous appuyant sur notre réseau de correspondants, une force de frappe unique. Sur l’économie aussi, non ? L’économie est ce qui intéresse le plus nos téléspectateurs. Nous allons très loin dans le décryptage. Notre public a soif de com- préhension. En cette deuxième année de mandat présidentiel, l’économie prend en partie la place de la politique. Le mouvement des « gilets jaunes » met notre service éco en état de surchaufe. Ce mouvement s’en est parfois pris aux médias, notamment à BFMTV. Qu’en est-il à France 2 ? Il y a eu des tensions. Nos journalistes sont au contact des manifestants sur les barrages. Maryse Burgot, grand reporter, a passé une semaine entière avec les « gilets jaunes » et cette semaine, c’est Anne-Charlotte Hinet. Ce choix de l’immersion permet de se voir «accepté» sans pour autant se montrer com- plaisant. L’idée n’est pas du tout de se situer dans la compassion. Nous essayons de com- prendre la colère. De saisir aussi pourquoi les Français se passionnent pour ce mouvement et pourquoi ils le soutiennent. Comment avez-vous perçu les images du samedi 1erdécembre (1) ? Les journalistes, les élites, Paris semblent provoquer un rejet. Nous entendons chaque jour la détresse des gens. J’ai moi-même des enfants. Comment évolueront-ils dans cette société fracturée, même s’ils sont nés du « bon côté » ? Je me trouve dans la position de n’importe quel Français à la recherche de solutions. Emmanuel Macron ne s’est pas encore exprimé au 20-heures de France 2… J’espère qu’il viendra, mais ça n’est pas non plus une obsession. On devient un peu para- noïaque sur cette question. Cette paranoïa est nourrie par les journalistes qui nous la posent constamment. Il n’y a aucun souci d’ordre personnel ou spécifque au service public. Nous avons fait à l’Elysée des pro- positions extrêmement classiques, d’autres plus originales. Rien n’est fermé. Les hommes politiques, vous les rencontrez ou vous les fuyez ? Quand je suis arrivée à Canal+, la rédactrice en chef de l’émission politique «Dimanche+» m’a proposé d’organiser des déjeuners. J’ai très vite compris que ça ne m’aidait pas du tout. Je n’avais pas envie de tomber dans le piège de la relation créée ni qu’on me donne ce qu’on avait envie de me donner. Sans al- ler jusqu’à la manipulation, il y a toujours la volonté de séduire et d’orienter. Etre à égalité avec les téléspectateurs quand j’entre sur un plateau, cela me va très bien. Il semble que vous évitiez les dîners où vous risqueriez de croiser des politiques alors que votre mari, Arthur Sadoun, président du directoire de Publicis, lui, y va... Non, il n’y va pas non plus! D’abord, son en- treprise ne fait pas de communication poli- tique. Il est arrivé que certains responsables aient envie de le rencontrer mais dans leur bureau. Et lorsqu’il est invité dans un dîner et qu’il y a un risque de croiser un politique, c’est vrai, je reste chez moi. Vous avez déclaré : « Au 20-heures, plus c’est lisse, mieux ça passe... » Il s’agissait juste d’un constat. La neutralité totale n’existe pas. Je ne suis ni un robot ni une dépêche AFP, heureusement ! On m’a reproché mes propos sur le football [« La Coupe du Monde débute demain, et on va pouvoir regarder des millionnaires courir après un ballon », NDLR] mais je lançais un sujet sur l’argent dans ce milieu. Cette phrase a déclenché un incendie sur les ré- seaux sociaux. Mais il est resté circonscrit aux réseaux sociaux et aux sites médias qui les reprennent. La regrettez-vous ? Je regrette surtout qu’elle ait suscité tant d’émoi. J’ai tendance à penser que nos champions du monde, si je parlais cinq minutes avec eux, eux-mêmes ne me la re- procheraient pas. Comment travaillez-vous vos lancements ? Il y a uploads/Politique/ magazine-tele-obs-n-2823-du-13-au-19-decembre-2018-pdf.pdf
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- Publié le Nov 21, 2021
- Catégorie Politics / Politiq...
- Langue French
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