1 Recommandations de Pratiques Professionnelles Société Française d’Anesthésie
1 Recommandations de Pratiques Professionnelles Société Française d’Anesthésie et Réanimation Prise en charge du brûlé grave à la phase aiguë chez l’adulte et l’enfant Management of acute burn injuries in adults and children 2019 en association avec les sociétés : SFB-SFMU-ADARPEF Société Francophone de Brûlologie Société Française de Médecine d'Urgence Association des Anesthésistes Réanimateurs Pédiatriques d'Expression Française Texte validé par le Comité des Référentiels Cliniques (15/05/2019) et le Conseil d'Administration de la SFAR (24/05/2019). Auteurs : Matthieu Legrand, Damien Barraud, Isabelle Constant, Pauline Devauchelle, Nicolas Donat, Mathieu Fontaine, Laetitia Goffinet, Clément Hoffmann, Mathieu Jeanne, Jeanne Jonqueres, Thomas Leclerc, Hugues Lefort, Nicolas Louvet, Marie-Reine Losser, Célia Lucas, Olivier Pantet, Antoine Roquilly, Anne-Françoise Rousseau, Sabri Soussi, Sandrine Wiramus, Etienne Gayat, Alice Blet Auteur pour correspondance : Matthieu LEGRAND, Département d'Anesthésie-Réanimation et Centre de Traitement des Brûlés, GH Saint-Louis - Lariboisière, APHP, Paris, France, Université de Paris mail : matthieu.m.legrand@gmail.com Coordonnateurs d’experts : Matthieu Legrand (Paris) et Damien Barraud (Metz) Organisateurs : Alice Blet (Paris) et Etienne Gayat (Paris) Groupe d'experts (ordre alphabétique) : Damien Barraud (SFAR), Isabelle Constant (SFAR/ADARPEF), Pauline Devauchelle (SFAR), Nicolas Donat (SFAR), Mathieu Fontaine (SFB), Laetitia Goffinet (SFB), Clément Hoffmann (SFAR), Mathieu Jeanne (SFAR), Jeanne Jonqueres (SFAR), Thomas Leclerc (SFAR), Hugues Lefort (SFMU), Matthieu Legrand (SFAR), Marie-Reine Losser (SFAR), Nicolas Louvet (ADARPEF), Célia Lucas (SFAR), Olivier Pantet (SFAR), Antoine Roquilly (SFAR), Anne-Françoise Rousseau (SFAR), Sabri Soussi (SFAR), Sandrine Wiramus (SFB). 2 Groupes de travail : - Régulation, admission en centre spécialisé, et télémédecine : Nicolas Donat (Clamart), Mathieu Fontaine (Lyon), Clément Hoffmann (Clamart), Thomas Leclerc (Clamart), Hugues Lefort (Metz). - Réanimation hémodynamique : Pauline Devauchelle (Lille), Nicolas Donat (Clamart), Clément Hoffmann (Clamart), Jeanne Jonqueres (Lyon), Marie-Reine Losser (Nancy), Sabri Soussi (Paris). - Voies aériennes et inhalation de fumées d’incendies : Damien Barraud (Metz), Pauline Devauchelle (Lille), Hugues Lefort (Metz), Matthieu Legrand (Paris), Marie-Reine Losser (Nancy), Olivier Pantet (Lausanne, Suisse), Sandrine Wiramus (Marseille). - Anesthésie et analgésie : Mathieu Jeanne (Lille), Antoine Roquilly (Nantes). - Traitement local : Damien Barraud (Metz), Mathieu Fontaine (Lyon), Laetitia Goffinet (Nancy), Jeanne Jonqueres (Lyon), Matthieu Legrand (Paris), Célia Lucas (Paris), Anne-Françoise Rousseau (Liège, Belgique). - Traitements autres : Marie-Reine Losser (Nancy), Célia Lucas (Paris), Olivier Pantet (Lausanne, Suisse), Anne-Françoise Rousseau (Liège, Belgique). - Recommandations pédiatriques : Nicolas Louvet (Paris), Isabelle Constant (Paris). - Chargé de bibliographie : Boris Glavnik (Metz) Groupe de Lecture : - Comité des Référentiels clinique de la SFAR : Lionel Velly (Président), Marc Garnier (Secrétaire), Julien Amour, Alice Blet, Gérald Chanques, Hélène Charbonneau, Vincent Compère, Philippe Cuvillon, Etienne Gayat, Catherine Huraux, Hervé Quintard, Emmanuel Weiss. - Conseil d'Administration de la SFAR : Xavier Capdevila, Hervé Bouaziz, Laurent Delaunay, Pierre Albaladejo, Jean-Michel Constantin, Marie-Laure Cittanova Pansard, Marc Léone, Bassam Al Nasser, Hélène Beloeil, Valérie Billard, Francis Bonnet, Marie-Paule Chariot, Isabelle Constant, Alain Delbos, Claude Ecoffey, Jean-Pierre Estebe, Marc Gentili, Olivier Langeron, Pierre Lanot, Luc Mercadal, Frédéric Mercier, Karine Nouette-Gaulain, Eric Viel, Paul Zetlaoui. 3 Liens d’intérêts des experts SFAR au cours des cinq années précédant la date de validation par le CA de la SFAR. Mathieu Jeanne déclare avoir un lien direct ou indirect avec les industriels MDMS, LOOS, France. Antoine Roquilly déclare être consultant pour les laboratoires MSD et bioMerieux. Liens d’intérêts des experts SFB au cours des cinq années précédant la date de validation par le CA de la SFB. Aucun Liens d’intérêts des experts SFMU au cours des cinq années précédant la date de validation par le CA de la SFMU. Hugues Lefort déclare avoir participé à un comité scientifique du laboratoire Ethypharm. Liens d’intérêts des experts ADARPEF au cours des cinq années précédant la date de validation par le CA de la ADARPEF. Aucun 4 RESUME : OBJECTIF : Produire un cadre facilitant la prise de décision pour la prise en charge du brûlé à la phase aiguë, chez l’adulte et chez l’enfant. METHODOLOGIE : Un comité de 20 experts a été constitué. Une politique de déclaration et de suivi des liens d’intérêts a été appliquée et respectée durant tout le processus de réalisation du référentiel. De même, celui-ci n’a bénéficié d’aucun financement provenant d’une entreprise commercialisant un produit de santé (médicament ou dispositif médical). Une liste de questions formulées selon le modèle PICO (Population, Intervention, Comparaison, et Outcomes) a été dressée par les experts, puis deux experts bibliographiques par champ ont analysé la littérature publiée depuis janvier 2000 sur le domaine en utilisant des mots-clés prédéfinis selon les recommandations PRISMA. La qualité des données de la littérature identifiées a été évaluée par la méthode GRADE®. Du fait de la très faible quantité d’études permettant de répondre avec la puissance nécessaire au critère de jugement majeur d’importance la plus élevée (i.e. la mortalité), il a été décidé, en amont de la rédaction des recommandations, d’adopter un format de Recommandations pour la Pratique Professionnelle (RPP) plutôt qu’un format de Recommandations Formalisées d’Experts (RFE). RESULTATS : Le travail de synthèse des experts a abouti à 24 recommandations. Après deux tours de cotation et un amendement, un accord fort a été obtenu pour l’ensemble des recommandations et le protocole. CONCLUSION : Un accord substantiel a été trouvé au sein d’une large cohorte d’experts de quatre sociétés savantes afin de formuler plusieurs recommandations visant à optimiser la prise en charge du brûlé à la phase aiguë chez l’adulte et l’enfant. MOTS-CLÉS : Brûlure Grave, Réanimation, Recommandations. 5 ABSTRACT: OBJECTIVE: Generate guidelines supporting decision-making for severe and acute burn treatment, in adults and children. DESIGN: A committee of 20 experts had the mission of producing guidelines covering six fields. A formal conflict-of-interest policy was developed at the onset of the process and enforced throughout. The entire guidelines process was conducted independent of any industry funding. A list of questions formulated according to the PICO model (Population, Intervention, Comparison, and Outcomes) was drawn up by the experts. Then, two bibliographic experts per field analysed the literature published since 2000 using predefined keywords according to PRISMA recommendations. The quality of the data identified from the literature was assessed using the GRADE® methodology. Due to the lack of powerful studies having used mortality as major judgement criteria, it was decided, before drafting the recommendations, to formulate the recommendations as expert opinions. RESULTS: The SFAR guideline panel provided 24 statements dealing with the management of acute burn injuries in adults and children. After two rounds of rating and one amendment, strong agreement was reached for all the recommendations. CONCLUSIONS: Substantial agreement exists among experts regarding many recommendations aiming to improve the management of acute burn injuries in adults and children. KEYWORDS: Severe Burn, Intensive Care, Guidelines. 6 INTRODUCTION La brûlure est une pathologie circonstancielle le plus souvent accidentelle, fréquente, et dans la très grande majorité des cas bénigne, relevant d’un simple traitement ambulatoire. En France, des formes plus graves sont à l’origine d’environ 10 000 séjours hospitaliers chaque année, dont la moitié nécessite le recours à un centre spécialisé (Annexe 1). Si ces formes les plus sévères sont grevées d’une mortalité relativement faible, force est de constater qu’elles sont responsables d’une morbidité très importante, avec des séquelles somatiques, psychiques et sociales lourdes, en conclusion de séjours hospitaliers, longs, coûteux, et mobilisant des moyens humains et financiers importants. L’incidence de la brûlure est quatre fois plus élevée chez l’enfant que chez l’adulte, avec environ 25% des séjours concernant des enfants de moins de 5 ans, le plus souvent brûlés par des liquides chauds. Ces recommandations ont pour objectif de proposer une approche thérapeutique rationnelle de cette population de patients « brûlés graves », chez l’adulte, et chez l’enfant. Il n’existe pas de définition officielle de la brûlure grave. Les experts proposent de distinguer le “brûlé grave à risque vital” et le “brûlé grave à risque fonctionnel”. Cette RPP comprend comme définition du brûlé grave à risque vital et/ou fonctionnel : - Chez l’adulte (Annexe 2) : o Surface cutanée brûlée (SCB) > 20%, SCB du troisième degré > 5%, syndrome d’inhalation de fumées, localisation particulière profonde (face, mains, pieds, périnée), brûlure électrique haut voltage o Ou SCB < 20% ET terrain particulier : âges >75 ans, comorbidités sévères, inhalation de fumées suspectée ou avérée, brûlure circulaire profonde, localisation particulière superficielle : face, mains, pieds, périnée, plis, SCB > 10%, SCB du troisième degré entre 3 et 5%, brûlure électrique bas voltage, brûlure chimique (acide fluorhydrique). - Chez l’enfant (Annexe 2bis) : o SCB > 10%, SCB du troisième degré >5%, nourrisson < 1 an, comorbidités sévères, syndrome d’inhalation de fumées, localisation particulière profonde (face, mains, pieds, périnée, plis de flexion), brûlure circulaire, brûlure électrique ou chimique. Nous proposons une catégorisation la plus opérationnelle possible, afin d’optimiser la première étape de prise en charge qu’est le triage, capitale eût égard au nombre contraint de lits de Centre de Traitement des Brûlés (CTB) à l’échelle du territoire (Annexe 1). Nous proposerons ensuite quelques principes simples, afin de maîtriser les principaux risques et enjeux de traitement de la phase aigüe, en l’occurrence les détresses hémodynamique et respiratoire, l’hypothermie, et la douleur. La prise en charge du brûlé grave est pluridisciplinaire. uploads/Politique/ rpp-brule-2019.pdf
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- Publié le Nov 17, 2021
- Catégorie Politics / Politiq...
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