1 Plan général : Introduction I- Définitions. II- L’hérésie dans la Bible. III-
1 Plan général : Introduction I- Définitions. II- L’hérésie dans la Bible. III- Bref aperçu historique. IV- Origines des sectes et raisons de leur diffusion. V- Des méthodes pour séduire. VI- Les groupes les plus vulnérables. VII- Les incidences du sectarisme. VIII- Des dérives sectaires dans l'Église catholique ? IX-Problèmes et défis posés par les sectes. X- Approches pastorales. XI- L’Église catholique et les sectes. XII-Le Magistère et la doctrine. XIII- Les sectes au Liban. XIV-Un dialogue avec les sectes ? Conclusion. 2 Introduction : De prime abord, il s’avère important de signaler que le sectarisme n'a fait à notre connaissance l'objet d'aucune étude méthodique. Pourtant, de tous les côtés, on déplore ses effets. Naguère les catholiques se plaignaient d'une manière endémique du sectarisme des laïcistes ou des libres penseurs. Les laïques de leur côté dénonçaient les agissements sectaires des cléricaux. Le sectarisme semble donc constituer une gêne considérable dans la vie interne comme dans les relations extérieures des groupes. En effet, l'apparition et la diffusion des sectes ou des nouveaux mouvements religieux (NMR) est un phénomène notable dans l'histoire religieuse de notre temps (les sectes ne sont donc pas uniquement chrétiennes). Ces groupes agissent avec une vitalité considérable. Certains d'entre eux sont de nature ésotérique. D'autres ont tiré leur origine de leur propre interprétation de la Bible. Et beaucoup plongent leurs racines dans les religions de 1'Afrique ou de l'Asie, ou bien combinent d'une manière syncrétiste des éléments de ces religions avec le christianisme. On s'insurge ou on se défend contre les ravages du sectarisme, mais on connaît mal ses facteurs et ses mécanismes. I- Définitions: 1-Qu'est-ce que le sectarisme ? Les psychologues sociaux seraient tentés d'y voir une « attitude » mais au sens technique du mot l’attitude est toujours spécifiée par un objet. On ne peut faire du sectarisme une simple attitude, car il n'a pas d'objet particulier. On observera pourtant qu'il se greffe sur une attitude. C'est en quelque sorte une surdétermination d'attitude. Peut être qualifiée « sectaire » n'importe quelle disposition à l’égard de n'importe quel objet. Le sectarisme se présente comme une sorte de schème ou de modèle à partir duquel, parfois, telle ou telle attitude (favorable ou défavorable) à l’égard de tel objet se constitue et se manifeste. Le sectarisme n'est pas non plus un « rôle ». Le concept de rôle comme celui d'attitude a pris en psychologie sociale une importance croissante. Il n'est pas un rôle, car il ne répond pas à une fonction spécifique du groupe où il se rencontre. On ne peut le rapporter à un type déterminé de problème (problème d'information, d'orientation, de décision, de réduction des tensions ou d'intégration, par exemple). Il n’est pas un rôle, mais dans le groupe il pèse incontestablement sur le jeu des rôles, biaisant leur conception, distordant leur exécution et devenant dès lors passible d'une explication fonctionnaliste. Bref, la manière dont on peut s'acquitter d'un rôle (sectaire ou non sectaire) mérite autant d'attention que le contenu même du rôle. On ne peut non plus réduire le sectarisme à un « trait » psychologique. Sa dimension est proprement psycho-sociale. Comme les rôles, il ne se comprend qu'en relation avec la 3 configuration et les problèmes du groupe, notamment avec les clivages qui s'y dessinent et les cliques qui s'y constituent. En réalité l'essentiel du sectarisme s'inscrit dans la relation privilégiée et exclusive à un groupe, fruit d'un apprentissage dans ces creusets d'acculturation que peuvent être la famille, l’école, l’église, la loge, le parti...Bref, on ne naît pas sectaire, on le devient. Le sectarisme n'est pas inscrit dans la constitution organique ou psychique des sujets. II résulte de l’éducation reçue, des influences subies et des occasions rencontrées. 2- Choix d'un concept approprié : Le mot «sectaire» est pratiquement étranger au vocabulaire scientifique des psychologues sociaux. Il proviendrait soit du lexique des sociologues, soit du langage courant. En sociologie religieuse et d'une manière générale en anthropologie le substantif «sectaire» s'applique aux membres d'un groupe religieux exclusif, sélectif et intensif, bref aux adeptes d'une secte. C'est dans ce sens que H. Carrier, psychosociologue de la religion, entend le terme. On trouve dans le registre de la psychologie sociale des vocables dont la signification approche celle du mot «sectarisme», par exemple : préjugé, autoritarisme, intolérance, sociocentrisme, voire conscience close. A l'examen il apparaît que ces termes s'ajustent mal au modèle d'attitude et de comportement répondant au terme de sectarisme. 3-Opérationnalisation du concept de sectarisme : Cela étant, le mot «sectaire» ne perd pas toute son ambigüité. II demeure polysémique, répondant à quatre sens majeurs non totalement dépourvus de soubassement commun : a-un sens large, fréquent dans la littérature classique, qui fait du sectaire l'adepte passionné, aveugle indiscret d'une doctrine. Nous rencontrons ce sens chez Pascal qui parle des « sectaires d'Epicure et de Zénon ». Dans le Dictionnaire encyclopédique (Quillet) le sectaire est défini comme « celui qui cherche faire prévaloir par tous les moyens ses opinions, sa doctrine et qui fait preuve d'intolérance à l’égard des opinions et des doctrines adverses ». Pour le Larousse, c'est « le fanatique d'une religion, le partisan fougueux d'un système quelconque ». Quant au Dictionnaire des Synonymes de Bailly, il ajoute à l’idée de passion, voire de violence, celles d'étroitesse d'esprit et d'intolérance. b- un sens particulier, propre aux milieux catholiques de la fin du XIXe s et du début du XXe s, qui fait du sectaire un anticlérical agressif et qui réserve l'appellation surtout aux francs-maçons (la «secte ») et aux libres penseurs radicaux. « De nos jours le mot "sectaire" sert généralement à designer la lutte très vive engagée 4 par les anticléricaux contre soi-disant toute croyance, mais en réalité contre le christianisme lui-même... En France le mot "sectaire" a une signification honteuse et nettement défavorable. On peut remarquer qu'il ne désigne plus l'adepte à l'esprit étroit, ardent propagateur d'une doctrine religieuse ou philosophique, toujours en quête de séduire les foules et de faire du prosélytisme..., mais le champion attitré, hardi, fanatique de l’incrédulité moderne.» c- un sens plutôt politique ; le sectaire serait l'homme qui se sert de la loi pour imposer sa doctrine, qui profite de ses fonctions publiques et de ses prérogatives officielles pour favoriser un clan, politique ou religieux, qui intrigue et aspire aux rôles dirigeants pour mener un combat idéologique avec des armes politiques. d- un sens sociologique, très proche de l’étymologie, d’après lequel sectaire désignerait les adeptes des sectes an sens strict du mot, c’est-à-dire les membres des groupes mystico-religieux. Étranger à toute polémique ce sens serait celui des sociologues et des spécialistes des sciences théologiques et religieuses. Trois conclusions émergent de l'examen sémantique qui précède : 1-le caractère plutôt péjoratif du terme, perceptible même dans l’usage qu'en font les sociologues. 2-sa résonance religieuse. Même dans le cas des athées réputés sectaires on note l'existence d'une ferveur quasi-religieuse, clé du radicalisme de leur attitude ; 3-la relation à un groupe partiel, qui présente plus ou moins les attributs d'une « secte » et qui est en conflit avec d'autres groupes. Qu'il y ait du point de vue psychologique un soubassement commun aux quatre acceptions du terme, cela n'est pas douteux et explique le passage fréquent d’une signification à l’autre. En conclusion de nos recherches sémantiques dans la littérature comme dans la conscience populaire, correspondrait au terme de sectarisme un mode de comportement caractérisé par les éléments suivants : 1-Réagir vigoureusement en présence de certains vocables ou certains mots qui sont utilisés dans les controverses (religieuses, politiques ou idéologiques). 2- Tenir comme peu sincères et sans compétence les personnes, même sincères, et compétentes, qui ont des opinions différentes en matière religieuse, politique ou idéologique ; 3-Tirer d'un fait donné des conclusions qu'il n'implique pas nécessairement, mais qui favorisent l'opinion que l'on soutient ; 5 4-Condamner dans un groupe pour lequel on n'a pas de sympathie, ce que l'on approuve et soutient ailleurs, notamment dans son propre groupe ; 5-Considérer comme valables tous les arguments qui vont dans le sens de l’opinion que l'on défend et comme non valables les arguments qui s'opposent à cette opinion, quelle que soit la valeur réelle de ces arguments ; 6-Étendre à toutes les personnes et à tous les objets d'un groupe ce qui n'est vrai que pour une portion de ce groupe. Une telle grille, détaillant concrètement les éléments d’une définition du sectarisme, permet d'échapper à l'arbitraire dans le repérage des sectaires et rend scientifiquement opérationnel un concept, certes d’origine empirique, mais désormais décanté, purifié, précisé et allégé de ses relents polémiques. 4- Sectes : Pour comprendre ce qu'est une secte, l’étymologie n'est pas d'un grand secours. Elle indique tout au plus un mouvement : font partie d'une secte ceux qui suivent une personne, une doctrine (du latin sequi : suivre). On fait parfois intervenir l’étymologie erronée secare (« séparer, couper », en latin) : la secte se distinguerait alors de la religion comme le groupe minoritaire de la souche mère dont il s'est détaché. La difficulté de tout discours sur les sectes tient à ce que uploads/Religion/ seminaire-final-1.pdf
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- Publié le Jul 21, 2021
- Catégorie Religion
- Langue French
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