GLOSSARIUM MEDIJ5 E T I N F I M J E L A T I N I T A T I S TOM US IX. GLOSSARIUM
GLOSSARIUM MEDIJ5 E T I N F I M J E L A T I N I T A T I S TOM US IX. GLOSSARIUM MEDIAE ET INFIM^ LATINITATIS CONDITUM A CAROLO DU FRESNE DOMINO DU CANGE AUCTUM A M O N A C H I S O R D I N I S S. B E N E D I C T I CUM SUPPLEMENTIS INTEGRIS D. P. C A R P E N T E R I I ADELUNGII, ALIORUM, SUISQUE DIGESSIT G. A. L. HENSCHEL SEQUUNTUR GLOSSARIUM GALLICUM, TABULA, INDICES AUCTORUM ET RERUM, DISSERTATIONS EDITIO NOFA aucta pluribus verbis aliorum scriptorum A Leopold FAVRE Membre de la Societe de 1'Histoire de France et correspondant de la Societe des Antiquaires de France. TOMUS NONUS NIORT L. FAVRE, I M P R I M E U R - E D I T E U R ±887 TOUS DROITS RESERVES NOTICE SUR LA VIE ET LES OUVRAGES DE CHARLES DUFRESNE DU CANGE La France a eu la gloire de produire de grands historiens. Le plus erudit de tous, celui qui a fait preuve, dans ses recherches et dans ses appreciations, (Tune science profonde et d'une sorte de divination est certes Du Cange. Et c'est an xvne siecle, dans ce siecle si brillant par le style, 1'esprit et le genie de ses litterateurs, que nous voyons paraitre Du Cange, ce savant modeste, laborieux, doue d'une admirable sagacite, d'un sens parfait qui n'ambitionne ni 1'eclal, ni la gloire. II se consa- cre entierement a 1'elude si abstraite de 1'origine des langues et des institutions du moyen-age. Loin de cher- cher a impressionner ses lecteurs par des recits drama- tiques, par des tableaux emouvanls, il ne s'ecarle jamais de la realite; il dechiffre les vieux manuscrits, releve les erreurs qu'ils contierment, et rectifie les textes alleres par Pignorance des copistes. Gomme ces hardis ingenieurs qui passent leur exis- tence, au fond des mines, a decouvrir des fllons de metaux precieux, Du Gange se livre entierement a des travaux d'explorations historiques qui lui permettent de doter d'immenses richesses le monde savant. A cote des chefs d'ceuvre lilteraires du xvue siecle, qui exercerent une si heureuse influence sur la formation definitive de notre langue, nous devons placer, avec honneur, ces travaux d'une prodigieuse erudition, dus a d'illustres ecrivains, doiit 1'unique mobile etaill'amour de la verite. G'est dans ce siecle que parurent des ou- vrages, veritables tresors de science qui ont enrichi nos bibliolheques. Voici le Gallia Christiana, puis les Anna- les Benedictiniei le Traite de Be Diplomatica, ou Mabillon est parvenu a expliquer !es textes siobscurs des anciens tilres et documents. Viennent ensuite : les Memoires de Tillemont, le Spi- IX cilegium Benedictinum, VArt de verifier les dates, la Critica de Pagi, YHistoria ecclesiastica de Noel Alexandre, VHis- toire litteraire de la France, et le Glossarium de Du Cange. Ne sont-ce pas la d'admirables ouvrages qui nous permettent de fouiller dans les catacombes du moyen- age, avec ces flambeaux qui repandent partout la lumiere ? Plus d'erreurs possibles, plus de recherches inutiles, plus de longs tatonnements. L'historien s'avance, d'un pas sur et rapide, dans ce labyrinthe ou les erudits du xvir3 siecle sont des guides si experi- mentes. En tete de ces ouvrages, nous devons placer le Glos- sarium medice et mfimce latinitatis. Ce Dictionnaire encyclopedique a valu a Du Cange le litre si bien merile de P$re de la grande ecole historique franpaise, que lui a decerne M. Magnin, president de 1'Academie des Ins- criptions et Belles-Lettres, lors de I'inauguration de la statue elevee, en 1849, par la ville d'Amiens au plus illustre de ses enfants. Nous allons tracer la biographic de cet ecrivain, que les magistrals les plus eminents de son temps conside- raient comme le savant des savants et le plus citoyen des citoyens. Le Chancelier d'Aguesseau et le celebre Procu- cureur General Joly de Fleury ne parlaient jamais de Du Cange qu'avec une extreme veneration et un pro- fond respect Sa famille, originaire de Calais, pntune parl glorieuse a la resislance hero'ique que cette ville opposa, en 1347, a 1'armee anglaise. Elle etait d'une ancienne noblesse; Du Cange, qui dans ses recherches avail trouve beau- coup de texles concernant ses ancetres, ne les publia jamais. Une seule fois, dans son Histoire de Calais, il y fit allusion, mais avec une discrete reserve. Ces litres i NOTICE SUR LA VIE ET LES OUVRAGES n'ont ete livres a la publieite que longtemps apres sa mort. On y voit que cette famille jouissait, dans cette contree, d'une haute consideration et d'une grande autorite, a 1'epoque du siege. C'est une preuve qu'eile remontait aux premiers temps de la Chevalerie. Un de ses ancetres y est qualifie de Sergent d'armes du Roy, litre dontles plus nobles maisons de France se faisaient honneur. Le fils et le petit-flls de ce Sergent d'armes combattirent les Anglais, pendant le siege de Calais. Apres la prise de cette ville, ils en furent chasses par les vainqueurs, el leurs biens confisques. Le roi de France, afm de leur donner une compensation, les fit entrer dans 1'armee. Ce ne fut point la qu'ils recouvrerent la fortune qui leur avail ete enlevee par les Anglais. La noblesse ne s'enrichissait point dans la carriere militaire et les exiles tomberenl dans un complel denuement. Un des membres de cette famille est qualifie dans les actes du xve siecle « de pauvre ecuyer, 'auquel il ne « restait que son cheval et son harnais, qu'il employait « au service du Roi. » Ce fut a cette epoque qulls renoncerent aux armes. Ils se fixerent a Amiens, ou les fonctions dejuge royal a Beauquesne devinrent heredi- taires dans leur famille. Ces fonctions judiciaires leur permirent d'acquerir plusieurs fiefs qui, sans leur ren- dre leur opulence passee, ameliorerent leur situation. Du Fresne etait le nom de cette famille, et Du Cange celui d'un fief de la terre de Contay. Un usage, qui s'est prolonge jusqu'au milieu du xixe siecle, autorisait les families nobles ou bourgeoises possedant des proprietes a donner a leurs fils un nora de terre, soit d'un cha- teau, d'une ferme ou simplement d'une maison de cam- pagne. Le grand pere de Du Cange se nommait Michel Dufresne, et son pere Louis Dufresne. Un historien de la ville d'Amiens a qualifie ce dernier de noble et ver- tueux. Nous savons qu'il etait Ires instruit, ami des lel- tres, el tres considere. II eut de sa premiere femme Marie Vaquette trois fils. Devenu veuf, il se remaria, et sa secoiide femme Helene de Rely, qui appartenait a une ancienne famille de PArtois, lui donna trois fils: Charles Du Cange, le grand philologue,, puis Michel el Francois qui se vouerent a Tenseignemenl religieux el furent des professeurs dislingues. Le jeune Du Cange enlra, des 1'age de neuf ans, au college des Jesuites d'Amiens. Son attention soutenue, son amour de Fetude et la vivacite de son esprit le firenl bientot remarquer de ses professeurs, qui s'attacherent a developper ces precieuses qualites. Aussi, fit-il de rapi- des progres, et, en quelques annees, il apprit le latin, le grec, le frangais et plusieurs langues etrangeres. II acheva ses etudes dans eel elablissemenl, el alia faire son droil a Orleans. La, comme a Amiens, il attira 1'attention el gagna la bienveillance de ses professeurs par son amour du travail et la penetration de son esprit. On raconte qu'il resolut plusieurs questions de notre vieux droit coulumier, considerees jusque la comme des problemes insolubles par les plus eminenls jurisconsultes. Ce n'etaient plus 1'intelligence, la capacite, le travail qui se montraienl; c'etait le genie qui com- mengait a paraitre avec eclat, pour jeter ses vives lueurs sur les usages, les coutumes. les mosurs des premiers siecles de notre monarchie. Le jeune erudit quitta Orleans et vint a Paris, ou il fut rec.u avocat au Parlemenl, le 11 aoul 163l.Le courant'de ses idees 1'eut retenu dans la capitale, ou il pouvail satisfaire son gout si prononce pour les recher- ches philologiques; mais son pere desirait 1'avoir pres de lui. Sans hesiter, le fils respectueux de la volonte pater- nelle abandonne Paris, ses riches bibliotheques et ses precieux depots de manuscrits, et revient a Amiens. Dans sa ville natale, Du Gange rencontra de vives sympathies: une foule de families nobles mirent a sa disposition des chartriers, des tilres el des documents historiques de toute nature. On comprenait deja que ce jeune homme serait 1'honneur de sa province. II eul la douleur de perdre son pere, mais, par res- peel pour sa mernoire el pour ses derniers conseils, il resta a Amiens, ou il parut se fixer definitivemenl en epousant, le 19 juillet 1638, Catherine duBos, fille d'un tresorier de France de cette ville. Ce jour-la, le nouvel epoux consacra six heures a Tetude. Sept ans plus tard, en 1645, Du Cange acheta la charge de son beau-pere. Voici Thistorien, le philologue, le compulseur de vieux litres devenu financier; non pas a Taide de commis et de fondes de pouvoirs, mais alignant lui-meme les chiffres, et uploads/Science et Technologie/ glossarium-mediae-et-infimae-latinitatis-v-9.pdf
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- Publié le Oct 13, 2022
- Catégorie Science & technolo...
- Langue French
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