PHILOSOPHIE – MME MASSON « FAUT-IL CROIRE EN LA SCIENCE ? » – EXEMPLE D’INTRODU

PHILOSOPHIE – MME MASSON « FAUT-IL CROIRE EN LA SCIENCE ? » – EXEMPLE D’INTRODUCTION [Définitions et analyse des termes du sujet : ] Croire, c’est admettre, par une certitude plus ou moins grande, la vérité, la réalité ou la validité de quelque chose. L’on croit en ce dont on ne peut pas fournir de preuves empiriques ou démonstratives. Demander s’il faut « croire en la science » est à ce titre étonnant puisque, de son côté, la science désigne un ensemble structuré de connaissances dont on a éprouvé la validité par des raisonnements et des expérimentations. La science prouve ce qu’elle avance, de sorte qu’elle serait objet de conviction plutôt que de croyance. [Enoncé du sens commun, et explicitation : ] Il y aurait cependant quelques impératifs à « croire en la science ». Pour les scientifiques, cela signifiera croire en la possibilité d’un progrès que l’on ne peut que présumer, mais qui est le moteur intime de toutes recherches. En effet, si les scientifiques ne croyaient pas l’homme capable de comprendre et de s’approprier le réel, alors ils n’enquêteraient pas. Pour un public profane, « croire en la science » signifie adhérer à des théories scientifiques dont il ne peut lui-même démontrer la validité, faute d’expertise. Et cette croyance lui est impérative s’il veut bénéficier des avancées médicales et techniques qui lui permettront d’améliorer sa qualité de vie. [Limite du sens commun, qui permettra de formuler le problème] Cependant, toute croyance comporte une part d’irrationalité qui pourrait à terme s’avérer dangereuse. En effet, la croyance dans le progrès n’a-t-elle pas amené les scientifiques à faire des expériences ayant donné naissance à des idéologies éthiquement contestables ? – Que l’on pense à l’eugénisme. Du côté du public, une croyance aveugle en la communauté scientifique ne le peut-elle pas conduire à prendre des risques malgré lui, comme ce fut le cas dans l’affaire du Mediator qui causa la morts d’à peu près deux mille personnes1 ? [Résumé du problème, qui annonce le plan] D’un côté, donc, la science permet incontestablement d’améliorer la qualité de vie des hommes ; de sorte qu’il faudrait croire en le progrès et croire la communauté scientifique pour que la recherche perdure. C’est ce que nous verrons en première partie. De l’autre, une adhésion irrationnelle au progrès et à la communauté scientifique peut comporter de graves risques pour la société et le public profane. C’est ce que nous verrons en deuxième partie. Dans quelles conditions faut-il donc croire en la science ? C’est que nous examinerons en troisième partie. 1 En 2010, les Laboratoires Servier, incarnant une autorité scientifique, ont été accusés d’avoir commercialisé le benfluorex, médicament dont ils connaissaient les dangers et qui a causé la mort de 1 500 à 2 100 personnes et des effets indésirables sur le long terme pour de nombreuses personnes. PHILOSOPHIE – MME MASSON « EST-IL SOUHAITABLE D’AVOIR TOUJOURS RAISON ? » – EXEMPLE D’INTRODUCTION [Définitions et analyse des termes du sujet : ] « Avoir raison » peut signifier deux choses. Cela peut signifier « dire la vérité », « voir juste ». Cela peut également signifier « avoir le dernier mot », « remporter un débat ». Dans les deux cas, « avoir raison » est conditionné à un contexte social : l’on « a raison » devant un public, qui décrète généralement qui a raison. Demander s’il est souhaitable d’« avoir toujours raison » suppose que cela soit possible. Le premier sens de l’« avoir raison » est donc exclut, puisqu’il va de soi que l’on ne peut « dire vrai » ou « voir juste » à propos de toute chose et en toute situation. La question porte ainsi sur le second sens de l’« avoir raison » : l’on demande s’il est souhaitable de maîtriser l’art d’avoir toujours le dernier mot, c’est-à-dire la rhétorique, qui permettrait de toujours remporter les débats. [Enoncé du sens commun, et explicitation : ] A priori, cela semble souhaitable, tant on en tirerait de pouvoirs. « Avoir raison » permet en effet à un politicien de remporter une élection, à un peuple d’obtenir une réforme, à un scientifique de conquérir des prix, à un avocat de remporter un procès, à un commerçant de vendre ses produits, etc. « Avoir raison » n’est pas seulement satisfaisant pour l’ego, c’est encore très utile pour la vie ; avoir toujours raison permettrait d’obtenir tout ce que l’on souhaite. [Limite du sens commun, qui permettra de formuler le problème] A quel prix cependant ? Les personnes qui ont toujours raison peuvent, certes, jouir d’un certain prestige social et d’un confort matériel ; mais les ruses systématiques du langage se payent souvent au prix de la vertu et de la vérité. Car que doit souhaiter un politique : une carrière ou le bien-être d’un peuple ? Et un scientifique : le prestige ou une recherche véritablement fructueuse ? Et l’avocat : s’assurer la victoire ou assurer à autrui une défense ? [Résumé du problème, qui annonce le plan] D’un côté, donc, il est souhaitable de maîtriser l’art de la rhétorique puisque, de fait, le pouvoir est aux hommes qui savent parler. C’est ce que nous montrerons en première partie. De l’autre, si avoir toujours raison est érigé en but, alors cette finalité ne peut que se faire au détriment de la vertu et de la vérité. C’est ce que nous montrerons en deuxième partie. De sorte qu’« avoir toujours raison » ne doit pas être désiré à titre de fin mais à titre de moyen : l’on doit désirer la rhétorique pour imposer la vertu et rendre accessible la vérité. C’est que nous montrerons en troisième partie. uploads/Science et Technologie/ tg-corrige-dissertation-1.pdf

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