1 ASTROLOGIE CAUSALE OU ESOTERIQUE ? CONSIDERATIONS SUR LES NOTIONS DE SYMBOLE,

1 ASTROLOGIE CAUSALE OU ESOTERIQUE ? CONSIDERATIONS SUR LES NOTIONS DE SYMBOLE, DE SYNCHRONICITE ET D’ARCHETYPE FACE A LA SCIENCE. Par Suzel Fuzeau-Braesch RESUME. Les notions de symbolisme, d’archétype, de synchronicité en astrologie sont passées en revue d’une façon critique et rationnelle : il est montré qu’elles ne correspondent à rien de scientifique défendable et constituent des notions « à la mode » purement littéraires qui nuisent à la réputation de l’astrologie et alimentent les arguments de ses détracteurs. Abstract. In this article the concepts of symbolism, synchronicity and archetype are reviewed with a rational and critical eye; we show that they have no sound scientific basis and rather constitute fashionable, literary notions, which eventually undermine astrology and strengthen its opponents’ arguments. ________________________________________________________________________ Un nombre important de notions assez nouvelles et peu définies circulent dans la littérature et le monde de l’ astrologie d’aujourd’hui, concernant toutes à sa position vis à vis de la science : un bilan et une analyse critique en son nécessaires. Parmi ces notions que l’on peut dire « à la mode », retenons principalement celles de synchronicité, d’archétype, de symbolisme lesquels permettrons en même temps quelques considérations sur, entre autres, les notions de conscience et d’énergie cosmique. L’Astrological Journal de Londres (1) publie un travail de recherche historique réalisé par une étudiante du « Képler Collège » des USA pour l’obtention d’un MA degree. Elle y analyse l’évolution longue et complexe de deux courants astrologiques qu’elle nomme « oraculaire » ( Babylone) où les étoiles et planètes sont les signes des dieux, et « causale », ce dernier étant adopté par Ptolémée dans son Tétrabiblos où il affirme que les éléments du ciel en question « produisent des impressions » sur la terre, commençant ainsi une tendance déterministe de l’astrologie. On va voir que dans l’analyse des différents concepts annoncés, on retrouve en convergence constante, l’alternative : astrologie scientifique ou non scientifique, consubstantielle à tout débat. Alain Nègre (2,3), pourtant physicien et disant avoir découvert la viabilité de l’astrologie en interprétant son propre thème, défend une position fort éloignée de la vision causale. Pour cet auteur, l’astrologie n’a rien à voir avec la science et est, selon l’une de ses expressions, une « écoute poétique de la nature intérieure [de soi] » (2) Reste à savoir ce qu’est au juste cette « nature intérieure ». Patrice Guinard (4), Docteur en philosophie, va très rapidement encore beaucoup plus loin en écrivant à propos de l’astrologie : « le chaos auquel mène la pensée matérialiste moderne, dont je prévois – non en tant qu’astrologue- l’effondrement à moyen terme » nous signifie que l’objectivité, matérialiste au sens philosophique du terme, de la science, est totalement rejetée par lui. Cependant beaucoup d’astrologues, honnêtes praticiens, ne se posent pas de problèmes scientifiques : « ça marche », tout comme un technicien de laboratoire peut effectuer une expérience sans en connaître tous les fondements. Il est curieux de constater qu’une des rares attitudes scientifiques évoque assez souvent la gravitation pour « expliquer » les phénomènes astrologiques liés au ciel de naissance, mais cela sans aucune preuve, même pour ceux qui 2 font appel à une prétendue différence à ce niveau entre le « milieu aquatique et le milieu aérien », ce qui montre une évidente méconnaissance de la grossesse : le bébé n’est pas plongé dans une vaste piscine mais seulement entouré d’un peu d’eau, ce qui ne peut fonder des différences gravitationnelles et n’aboutit qu’à donner des arguments aux détracteurs de l’astrologie. Plus grave est le rejet de la science affirmé dans un large courant, menant à un ésotérisme total comme le « symbolisme » affiché par exemple par l’astrologue S. de mailly Nesle. « Je pense en effet qu’il faut dépasser l’opposition entre la science et l’astrologie – écrit-elle -. C’est un faux débat. C’est un conflit qui appartient au passé » (Revue L’astrologue N° 119). Voilà qui nous plaît au premier abord, mais c’est pour nier toute la science qu’elle lance cette conclusion car pour elle, tout est ou deviendra spiritualiste, ésotérique. Regardons- y de près. Tout d’abord, d’après cette astrologue, science et astrologie correspondent à deux « paradigmes » différents, car en effet, « l’astrologie repose sur le symbole ». Bien. C’est commode pour s’exprimer ? Chaque planète a son symbole, ou chaque signe du zodiaque : † représente le Bélier comme Cu le cuivre pour les chimistes. Non : nous n’y sommes pas car « le symbole repose sur une perception intuitive de l’homme et de la nature […]Pour l’astrologie[…] l’homme et le monde ne sont pas séparés, ils sont unis par une intersubjectivité ». Rien n’exprime mieux la pensée de l’auteur, située donc aux antipodes de la science. En employant ainsi le mot symbole, elle se range d’emblée dans un ésotérisme total : le symbole devient l’alpha et l’oméga au delà duquel il n’y a rien à ajouter, à rechercher, à étudier. Elle voit ainsi le Soleil : « il représente le centre de gravité de l’individu, l’idéal qu’il cherche à réaliser, le centre de l’organisme c’est-à-dire le cœur ». Tout cela est de l’imaginaire exprimé dans un langage purement littéraire, loin de toute science. Remarquons au passage que Soleil, en français, est masculin, se prêtant à ses extrapolations gratuites ( le cœur, et pour bon nombre d’astrologues : le père) tandis qu’en allemand il est féminin ( Die Sonne), idem pour la lune, masculin en allemand et qui pour beaucoup d’astrologues représente la mère, la féminité etc… Le même auteur a quelque chose d’important à ajouter : son rejet des méthodes statistiques, seules capables de montrer la fiabilité des règles astrologiques : « le symbole trouve d’abord ses racines dans l’intériorité de l’être en se reflétant de l’extérieur ». Incompréhensible. « Or les statistiques, poursuit-elle, ne prennent en compte que l’aspect extérieur, elles tronquent l’idée de symbole, elles réduisent l’homme à un objet statistique quantifiable […] Cela ne représente pas la globalité, la vérité du symbole ».. A aucun moment on ne comprend donc ce « symbole » ésotérique, imaginaire et finalement purement littéraire. Quant à son aspect théorique, ce n’est certes pas manquer d’aplomb que de présenter, dans le même texte, le symbole astrologique « à la fois corporeité et non-corporeité ressemblant par là-même à la particule qui est corpuscule et onde à l a fois ». Retenons au passage la contradiction qui consiste maintenant à faire appel à une science, la physique quantique, mais pour en faire une sorte de « sauce » ésotérique elle aussi : « il est démontré en mécanique quantique que l’observateur n’est pas séparé de l’objet qu’il étudie, on n’en a pas tiré les conséquences, à savoir l’intégration du psychisme dans le processus expérimental ». C’est là un lieu commun de toutes les spiritualités pseudoscientifiques que le Professeur Omnès ( physicien théoricien, Université d’Orsay) dénonce avec compétence : « s’il devait en être ainsi, aucun fait ne pourrait jamais être définitivement avéré. La notion même de fait, bien qu’elle soit à la base de toute science, serait en opposition manifeste et grinçante avec la théorie[…] on voudrait faire de la physique quantique le prétexte à un doute universel et aux rêves les plus fous » et il poursuit : « l’apparence holitistique et hautement non locale du monde quantique, dont on nous a longtemps rebattu les oreilles, se révèle le fruit d’une inconséquence logique et elle s’évanouit en même temps que les éléments de 3 réalité […] le formel ( c’est-à-dire les mathématiques) permet seul de cerner pleinement la nature trop subtil du monde quantique ». La physique quantique donc, n’est pas cela sauf pour les spiritualistes qui veulent s’approprier tout ce qu’ils peuvent sans comprendre réellement de quoi il s’agit. L’astrologie est, pour S. de Mailly Nesle, une démarche uniquement spirituelle, sans base ni explications scientifiques : libre à elle de le croire mais pas de déformer le débat. Elle veut en effet « repérer dans notre espace-temps la manifestation des archétypes, des Dieux ». En cela elle fait encore appel à des notions sérieuses plaquées là sans raisons : l’espace-temps d’Einstein et les « archétypes » de Jung ont bon dos. En fait, elle retrouve là , avec un vocabulaire à la mode, les positions archaïques des Mésopotamiens qui rattachaient une divinité à chaque astre. Déformer le débat ? oui dans la mesure où elle apporte des allégations erronées sur d’autres auteurs – en l’occurrence moi-même : au sujet de mon ouvrage « Astrologie la preuve par deux, Ed Laffont 1992 » elle écrit : « l’auteur qui est convaincu de l’exactitude de l’astrologie utilise la méthode statistique pour « démontrer » ( les guillemets ne sont pas de moi) ses certitudes. Mais il manque à cette prosélyte ce qui est pourtant essentiel : son ouvrage ne comporte aucune référence aux symboles. Sa démarche est un modèle du scientisme qui veut « squattériser » l’astrologie en lui retirant ses propriétés fondamentales ». Remarquons donc plusieurs choses que l’on retrouve malheureusement souvent : « démontrer » uploads/Science et Technologie/astrologie-causal-ou-esoterique.pdf

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