Ann. Kinésithér., 1987, t. 14, nO 7-8, pp. 381-388 © Masson, Paris, 1987 Test d
Ann. Kinésithér., 1987, t. 14, nO 7-8, pp. 381-388 © Masson, Paris, 1987 Test des flexions de Ruffier-Dickson J.-P. de MONDENARD Médecin du sport, 12, avenue Georges, F 94430 Chennevières-sur-Marne Le test de Ruffier est appelé test des flexions sur les jambes ou indice de résistance du cœur. Tout exercice énergique exige du cœur un effort parallèle qui se traduit par une accéléra- tion du pouls. Le même exercice déterminera une faible accélération de courte durée si le cœur est puissant, une accélération considérable et persistante si le cœur n'est pas adapté à l'effort. Intérêt NOTE DE TECHNIQUE Critère d'aptitude physique générale, - épreuve d'aptitude cardiaque. FIG. 1. - Attitude correcte au départ de l'exercice. TABLEAU I. - Récapitulatif du test des trente flexions. , : Pl :_---------~---------~---------~---------~---------~ : : Effort : ADAP- : RÉGU- REPOS : 30fltxions : TA TlON : PÉRA TlON 1 en 45 secondes 1 1 '.... ' , •... . ' L'exercice doit être reproductible, typique afin que les résultats soient toujours comparables. Le pas de gymnastique sur place n'est pas à adopter parce qu'il aboutit à un travail bien différent suivant la façon de l'exécuter, en levant plus ou moins les pieds, à une allure plus ou moins vive. L'accroupissement à fond sur les mollets est préférable. Ce travail musculaire peut être mesuré et contrôlé, exécuté à une cadence propice et il est proportionnel au poids du sujet, donc à la puissance que celui-ci devrait avoir. 1 Technique - Faire asseoir le sujet, attendre deux minu- tes, puis compter le pouls pendant 15 secondes (on muliplie par quatre pour avoir le chiffre à la minute). On obtient un premier chiffre. C'est Pl; - faire effectuer 30 flexions sur les membres inférieurs en 45 secondes au rythme d'un métronome (les talons restant fixés au sol). Aussitôt ces flexions terminées, compter à nouveau le pouls pendant 15 secondes. C'est P2 (fig. 1); - après une minute de repos assis, nouvelle prise du pouls pendant 15 secondes. C'est P3. Tirés à part: J.-P. de MONDENARD, 12, avenue Georges, F. 94430 Chennevières-sur-Marne. ... 15 sec. 1 minute 15 sec. ,4( .' P2 1 minute 15 sec. po indice de Ruffier 382 Ann. Kinésithér., 1987, t. 14, na 7-8 Indices INDICE DE RUFFIER .. Avec les trois chiffres obtenus, Pl, P2, P3, le docteur Ruffier a mis au point un indice. On additionne Pl + P2 + P3. Du total obtenu, on soustrait 200 et l'on divise ensuite par 10 la différence obtenue. On obtient ainsi l'indice de Ruffier : Pl + P2 + P3 - 200 10 Le docteur Ruffier justifie ainsi son indice. Pourquoi soustraire 200 du total des trois pouls ? « C'est qu'il faut établir un rapport entre ces pouls et le pouls normal de repos. Celui-ci correspond à environ 70 pulsations, mais on peut estimer à 66 ou 67 le pouls d'un bon cœur moyen, ce qui nous donner à 200 pulsations pour le total des trois pouls moyens à comparer au total des trois pouls de l'épreuve. La différence entre les deux nombres ainsi obtenue nous indiquera l'influence de l'exercice sur le cœur considéré. Le calcul avec 200 se fait très facilement, il suffit en général de barrer le premier chiffre, le 2, du total des trois pouls. » Pourquoi diviser le résultat par 10 ? « 3 Pour obtenir un nombre faible, plus facile à classer et à retenir, et qui soit en rapport avec les indices respiratoires et de robustesse, qui ne comportent que de 0 à 15 unités. D'autre part, . cette division s'effectue instantanément en pla- çant une virgule devant le dernier chiffre du résultat. » Pourquoi attendre une minute pour prendre P3 ? «Certains préféreraient tenir compte du temps que mettrait le cœur à revenir au calme, à son nombre de pulsations de repos. Or, le retour au calme peut se faire attendre longtemps, parfois un quart d'heure et même davantage. On ne peut le déterminer qu'en prenant plusieurs fois le pouls, à intervalles assez espacés. Il est plus simple d'admettre qu'un cœur est d'autant plus vigoureux et résistant qu'après la minute qui suit l'effort il revient plus près de son rythme de repos. » INDICE DE RUFFIER-DICKSON (P2 - 70) + 2 (P3 - Pl) 10 = indice de Ruffier-Dickson Si P3 est inférieur à Pl, on déduit au lieu d'ajouter le deuxième nombre de l'équation indiciaire qui devient : (P2 - 70) - 2 (Pl - P3) 10 = indice de Ruffier-Dickson Résultats TABLEAU II. - Interprétation des valeurs du rythme cardiaque au cours de l'épreuve des trente flexions Pl P2 P3 valeur de repos valeur immédiatement valeur une mi- après l'épreuve (adapta- nute après tion) l'épreuve (récupération) Pl < 50 P2 < 2 Pl P3 < Pl présomption de bonne condition bonnes ou très bonnes qualités P2 > 2 Pl bonnes qualités d'endurance de entraînement insuffisant de base base ou échauffement trop P3 = Pl long bonne condition P2 > 2 Pl réponse habituelle en natation . P2 < 2 Pl P3 = Pl + 10 entraînement présumé entraînement convenable correct P2 > 2 Pl P3 ;;. Pl + 10 entraînement insuffisant entraînement ou surentraînement d'autant plus in- suffisant que P3 est grand Pl > 80 médiocres qua- lités de base ou émotivité L'indice cardiaque permet de répartir les cœurs en catégories de vigueur et de résistance. Indice de Ruffier o cœur exceptionnel (fond) o à 5 cœur robuste, entraîné 5 à 10 cœur banal, améliorable 10 à 15 cœur faible 15 à 20 cœur dangereusement faible Indice de Dickson inférieur à 0 excellent o à 2 très bon 2 à 4 bon 4 à 6 moyen 6 à 8 faible 8 à 10 très faible supérieur à 10 médiocre Enseignement à en tirer Ce test a l'avantage d'être simple, court et de demander un effort moyen praticable par tous. Il faut tenir compte non seulement de la valeur brute de l'indice, mais encore et surtout des trois chiffres de pulsations obtenus : Pl - pouls de repos, chiffre de base, peut être considéré comme caractéristique de l'endurance générale, des qualités de fond. Plus il ·est bas, meilleure est cette endurance (athlétisme : 28 pour Alain Mimoun, 34 pour Jean Wadoux, 32 pour Ron Clarke; cyclisme : 44 pour Eddy Merckx, 28 pour Olé Ritter, 34 pour Bernard Ann. Kinésithér., 1987, t. 14, n° 7-8 383 Hinault; tennis: 35 pour Bjorn Borg, 35 pour Yannick Noah) .. Il est des exceptions et certains sujets, très neurotoniques (nerveux), ne descendent que difficilement au-dessous de 70. Au total, un rythme de repos inférieur à 65 signifie déjà une bonne valeur physiologique cardiaque de base. P2 - chiffre d'adaptation, ne doit pas dépasser le double du chiffre de base, se situant approxi- mativement à un peu plus d'une fois et demie ce chiffre (soit 90 environ pour un rythme de repos à 50). L'abaissement de ce chiffre d'adap- tation est un bon indice d'amélioration de l'endurance. P3 - chiffre de récupération, doit évidemment se rapprocher le plus possible, sinon égaler, le chiffre de repos, se révélant ainsi le témoin de la résistance. Il est des cas, assez fréquents, où ce chiffre est inférieur au rythme de repos, c'est en général le signe d'un excellent « freinage » cardiaque à l'effort et le fait de cœurs particuliè- rement aptes à la performance. Lorsque la durée de retour au calme excède une minute (P3 supérieur à Pl de 20 pulsations et plus), cela dénote une mauvais-e récupération. Quelques exemples Ajoutons, avant de donner quelques exemples, que la subite augmentation des chiffres de repos et d'adaptation peut être le premier signe de surentraînement. 60 - 90 - 60 60 - 90 - 50 70 - 110 - 70 70 - 140 - 90 50 - 90 - 50 60 - 90 - 45 50 - 110 - 50 80 - 120 - 60 TABLEAU III. - Quelques exemples sujet bien entraîné sujet endurant et résistant manque d'endurance sujet peu entraîné sujet très entraîné avec solides qualités de base sujet résistant sujet entraîné, à échauffer longuement sujet neurotonique (émotivité de départ) après le repos d'une minute qui suit l'effort P3 est moins élevé que Pl pris au repos. Il s'agit d'un cœur émotif qui s'est calmé du fait que l'exécution de l'exercice a détourné l'attention plus ou moins anxieuse que l'examen médical avait éveillé chez le sujet. 384 Ann. Kinésithér., 1987, t. 14, nO 7-8 Erreurs d'interprétation Il arrive que des athlètes de haut niveau, même des finalistes olympiques, aient de mau- vais indices de « Ruffier-Dickson ». Cela n'est pas contradictoire, il y a plusieurs explications à cet état de fait. a) Le test de Ruffier-Dicksonest effectué sans échauffement préalable, c'est-à-dire à froid. Cet effort, qui peut être intense chez certains sportifs (en fonction du poids et de la facilité à faire les flexions), est donc effectué sans échauffement et ne tient pas compte du réflexe conditionné à l'exercice créé chez le sportif par l'échauffement préalable et obligatoire à tout effort uploads/Sports/ ak1987-14-7-8-381-388.pdf
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- Publié le Jul 07, 2021
- Catégorie Sports
- Langue French
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