Rousseau dissertation sur la musique moderne

Dissertation sur la musique moderneoldal ? sszesen Dissertation sur la musique moderne Immutat animus ad pristina Lucr I Préface S'il est vrai que les circonstances et les préjugés décident souvent du sort d'un ouvrage jamais auteur n'a d plus craindre que moi Le public est aujourd'hui si indisposé contre tout ce qui s'appelle nouveauté si rebuté de syst ?mes et de projets surtout en fait de musique qu'il n'est plus gu ?re possible de lui rien o ?rir en ce genre sans s'exposer l'e ?et de ses premiers mouvements c'est- dire se voir condamné sans tre entendu D'ailleurs il faudrait surmonter tant d'obstacles réunis non par la raison mais par l'habitude et les préjugés bein plus forts qu'elle qu'il ne para? t pas possible de forcer de si puissantes barri ?res n'avoir que la raison pour soi ce n'est pas combattre armes égales les préjugés sont presque toujours s rs d'en triompher et je ne connais que le seul intér t capable de les vaincre son tour Je serais rassuré par cette derni ?re considération si le public était toujours bien attentif juger de ses vrais intér ts mais il est pour l'ordinaire assez nonchalant pour en laisser la direction gens qui en ont de tout opposés et il aime mieux se plaindre éternellement d' tre mal servi que de se donner des soins pour l' tre mieux C'est précisément ce qui arrive dans la musique on se récrie sur la longueur des ma? tres et sur la di ?culté de l'art et l'on rebute ceux qui proposent de l'éclaircir et de l'abréger Tout le monde convient que les caract ?res de la musique sont dans un état d'imperfection peu proportionné aux progr ?s qu'on a faits dans les autres parties de cet art cependant on se défend contre toute proposition de les refermer comme contre un danger a ?reux imaginer d'autres signes que ceux dont s'est servi le divin Lully est non seulement la plus haute extravagance dont l'esprit humain soit capable mais c'est encore une esp ?ce de sacril ?ge Lully est un Dieu dont le doigt est venu ?xer jamais l'état de ces sacrés caract ?res éternisés par ses ouvrages il n'est plus permis d'y toucher sans se rendre criminel et il faudra au pied de la lettre que tous les jeunes Gens qui apprendront désormais la musique payent un tribut de deux ou trois ans de peine au mérite de Lully Si ce ne sont pas l les propres termes c'est du moins le sens des objections que j'ai oui faire cent fois contre tout projet qui tendrait réformer cette partie de la musique Quoi faudra-t-il jeter au feu tous nos auteurs Tout renouveler La Lande Bernier Corelli Tout cela serait donc perdu pour nous O prendrions-nous de nouveaux Orphées pour nous en dédommager et quels seraient les musiciens qui voudraient se résoudre redevenir écoliers Je ne sais pas bien comment l'entendent ceux qui font ces objections mais il me semble qu'en les réduisant en maximes

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