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Les transformations silencieuse francois jullien

C CTable des Matières Page de Titre Table des Matières Page de Copyright Dédicace Chapitre NOTES DE RÉFÉRENCE C ? Éditions Grasset Fasquelle - - - - CPARIS Tous droits de traduction de reproduction et d ? adaptation réservés pour tous pays Cà Pierre Jullien scrutateur des transformations silencieuses août CD ? o? vient que ce qui se produit inlassablement sous nos yeux et qui est le plus e ?ectif est patent certes mais ne se voit pas E ?ectif à coup sûr tant un e ?et de réel s ? y fait au bout du compte le plus brutalement sentir et nous revient en plein visage Car il ne s ? agit pas là d ? une invisibilité intérieure secrète psychologique celle qui serait des sentiments ni de l ? invisibilité des idées que la philosophie a décrétée d ? emblée d ? une autre essence que le sensible Non l ? invisibilité dont je parle est propre au phénomène ? et fait son paradoxe ce qui ne cesse de se produire et de se manifester le plus ouvertement devant nous ?? mais si continûment et de façon globale ?? pour autant ne se discerne pas Discret par sa lenteur en même temps que trop étale pour qu ? on le distingue Il n ? y a pas là éblouissement soudain qui aveuglerait le regard par son surgissement mais au contraire le plus banal ce partout et tout le temps o ?ert à la vue de ce fait même n ? est jamais perçu ?? on n ? en constate que le résultat Grandir ?? nous ne voyons pas grandir les arbres les enfants Seulement un jour quand on les revoit on est surpris de ce que le tronc est devenu déjà si massif ou de ce que l ? enfant désormais nous vient à l ? épaule Vieillir nous ne nous voyons pas vieillir Non seulement parce que nous vieillissons sans cesse et que ce vieillissement est trop progressif et continu pour saillir à la vue mais également parce que c ? est tout en nous qui vieillit Tout non seulement les cheveux blanchissent mais aussi les cernes se creusent les traits s ? emp? tent les formes s ? alourdissent et le visage devient de pl? tre ? Et aussi le teint vire la peau se gerce à la fois la chair s ? a ?aisse et se rétracte etc ?? je passe Il y a si longtemps que avec ironie ou pitié dans toutes les littératures du monde on le décrit et aussi si longue que soit l ? énumération elle ne s ? approchera jamais de ce tout Tout ? c ? est-à-dire que rien n ? échappe le regard vieillit et le sourire et le timbre de la voix et le geste de la main ?? tout s ? in échit et notre port ? bien sûr avec ses semelles de plomb dit Proust qui s ? attachent aux pieds Or parce que c