Une enfant de poto poto lopes henri
CLes littératures dérivent de noirs continents Manfred Müller CHENRI LOPES Une enfant de Poto-Poto roman CCertains nous appelaient les enfants dipanda un mot forgé pour traduire indépendance en langue J ? avais alors dix-huit ans Pélagie un peu plus J ? ai conservé le numéro du Courrier d ? Afrique qui relate les festivités de la nuit de dipanda À la une la photo d ? une foule en liesse L ? épreuve est de mauvaise qualité En bas dans le coin gauche quelqu ? un lève deux doigts C ? est Pélagie À sa gauche c ? est moi Kimia Les deux doigts ne sont pas des cornes sur la tête de la femme devant nous L ? idée d ? une telle pitrerie ne nous aurait pas e eurées Les deux doigts font le V de la victoire C ? était le août La nuit de l ? Indépendance La nuit des espoirs Des espoirs insensés soupiraient les parents Pour Pélagie et moi il s ? agissait plus d ? une occasion de réjouissance que d ? une date historique Attroupés sur la place de la Mairie nous chantions battions des mains damions le sol de nos pieds Pinçant leurs instruments électriques dernier cri des musiciens en tenues chatoyantes imitaient les notes plaintives des guitares hawa? ennes Leurs sons se mêlaient au roulement des tam-tams et aux mélodies des groupes traditionnels À côté de nous un rythme saccadé les Babembés Ils trépignent et sautillent à la manière des enfants jouant au dzango notre marelle Un jeune homme accomplit des prouesses Il arrête sa danse pivote barre le chemin à une jeune ?lle La coquette joue les indi ?érentes et s ? enfuit L ? entêté la poursuit la rattrape Elle le toise Une séquence malicieuse déclenche les rires Danseurs et spectateurs se renversent de bonheur tapent dans leurs mains pivotent topent avec leur vis-à-vis Les Bacongos ou les Balaris ?? je confondais ces deux tribus cousines et Pélagie s ? en irritait ?? miment des scènes de copulation Si et à la bouche un meneur de jeu donne la cadence accélère le rythme pousse les partenaires à bout de sou e La crudité de la scène me choque En même temps me fascine Les femmes s ? agitent frénétiquement la mine indi ?érente Des condamnées aux travaux sexuels Encore plus loin les Batékés en tenues écarlates avancent d ? un pas royal Les joues gon ées leurs musiciens sou ent dans des cornes de b ?uf Ils Cen tirent le son des sirènes des bateaux Autour d ? eux des hommes et des femmes tra? nent des pieds en ondoyant du buste Le kébékébé des M ? Bochis dissimulé sous un pagne en raphia tournoie à la vitesse d ? une toupie tandis que les Kouyous présentent une chorégraphie guerrière la fameuse danse Ekonga C ? est Pélagie qui m ? avait entra? née sur la place de la Mairie Lorsqu ? elle avait plaidé mon cas Papa
Documents similaires










-
41
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Aucune attribution requise- Détails
- Publié le Mar 18, 2021
- Catégorie Geography / Geogra...
- Langue French
- Taille du fichier 532kB