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Il faut defendre la societe de iii

Il faut défendre la société Annuaire du collège de France e année Histoire des systèmes de pensée année - pp - Correspondance Dits et Ecrits tome III texte n Il faut défendre la société Il faut défendre la société ? Annuaire du Collège de France e année Histoire des systèmes de pensée année - pp - Pour mener l'analyse concrète des rapports de pouvoir il faut abandonner le modèle juridique de la souveraineté Celui-ci en e ?et présuppose l'individu comme sujet de droits naturels ou de pouvoirs primitifs il se donne pour objectif de rendre compte de la genèse idéale de l'État en ?n il fait de la loi la manifestation fondamentale du pouvoir Il faudrait essayer d'étudier le pouvoir non pas à partir des termes primitifs de la relation mais à partir de la relation elle-même en tant que c'est elle qui détermine les éléments sur lesquels elle porte plutôt que de demander à des sujets idéaux ce qu'ils ont pu céder d'euxmêmes ou de leurs pouvoirs pour se laisser assujettir il faut chercher comment les relations d'assujettissement peuvent fabriquer des sujets De même plutôt que de rechercher la forme unique le point central d'o? toutes les formes de pouvoir dériveraient par voie de conséquence ou de développement il faut d'abord les laisser valoir dans leur multiplicité leurs di ?érences leur spéci ?cité leur réversibilité les étudier donc comme des rapports de force qui s'entrecroisent renvoient les uns aux autres convergent ou au contraire s'opposent et tendent à s'annuler En ?n plutôt que d'accorder un privilège à la loi comme manifestation de pouvoir il vaut mieux essayer de repérer les di ?érentes techniques de contrainte qu'il met en oeuvre S'il faut éviter de rabattre l'analyse du pouvoir sur le schéma proposé par la constitution juridique de la souveraineté s'il faut penser le pouvoir en termes de rapports de force faut-il pour autant le déchi ?rer selon la forme générale de la guerre La guerre peut-elle valoir comme analyseur des rapports de pouvoir Cette question en recouvre plusieurs autres -la guerre doit-elle être considérée comme un état de choses premier et fondamental par rapport auquel tous les phénomènes de domination de di ?érenciation de hiérarchisation sociales doivent être considérés comme dérivés -les processus d'antagonismes d'a ?rontements et de luttes entre individus groupes ou classes relèvent-ils en dernière instance des processus généraux de Cla guerre -l'ensemble des notions dérivées de la stratégie ou de la tactique peut-il constituer un instrument valable et su ?sant pour analyser les relations de pouvoir -les institutions militaires et guerrières d'une façon générale les procédés mis en oeuvre pour mener la guerre sont-ils de près ou de loin directement ou indirectement le noyau des institutions politiques - mais la question qu'il faudrait peut-être poser d'abord serait celle-ci comment depuis quand et comment a-t-on commencé à imaginer que c'est la guerre qui fonctionne dans les relations de pouvoir qu'un combat ininterrompu travaille la paix et que l'ordre civil est fondamentalement un ordre de bataille C'est cette question