Retrouver ce titre sur Numilog.com Q U E S A I S - J E ? Histoire de l'Algérie
Retrouver ce titre sur Numilog.com Q U E S A I S - J E ? Histoire de l'Algérie contemporaine (1830-1988) C H A R L E S - R O B E R T A G E R O N Professeur à l'Université de Paris XII Neuvième édition mise à jour 90e mille Retrouver ce titre sur Numilog.com D U MÊME A U T E U R ARTICLES D'HISTOIRE ALGÉRIENNE La France a-t-elle eu une politique kabyle ?, Revue historique (avril 1960) (p. 311-352). Jaurès et les socialistes français devant la question algérienne (1895- 1914), Le Mouvement social (janvier 1963). Le mouvement « jeune-algérien », Etudes maghrébines. Mélanges offerts à Ch.-A. JULIEN, Presses Universitaires de France, 1964 (p. 217-243). Administration directe ou protectorat : Un conflit de méthodes sur l'organisation de la province de Constantine (1837-1838), Revue française d'Histoire d'outre-mer (mai 1964) (p. 5-40). Premières négociations franco-algériennes (le traité Desmichels et le traité de la Tafna), Preuves (septembre et octobre 1964). L'émigration des Musulmans algériens et l'exode de Tlemcen, Annales, n° 5, sept.-octobre 1967 (p. 1047-1066). La politique kabyle sous le Second Empire, Revue française d'histoire d'Outre-Mer, n 190-191 (sept. 1967) (p. 67-105). L'évolution politique de l'Algérie sous le Second Empire, L'Infor- mation historique, n° 4 et n° 5 de 1969 ; n° 1 de 1970. Abd el-Kader souverain d'un royaume arabe d'Orient, Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée, Actes du IIe Congrès international d'études nord-africaines, numéro spécial 1970. Ferhat Abbas et l'évolution politique de l'Algérie musulmane pendant la deuxième guerre mondiale, Revue d'Histoire maghré- bine, n° 4 (juillet 1975) (p. 125-144). Si M'hammed ben RAHAL, Les Africains, 1977, t. VIII. Les populations du Maghreb face à la propagande allemande, Revue d'histoire de la 2 guerre mondiale, 1979, n° 114, p. 1-39. Sur l'année politique algérienne 1936, Revue d'histoire maghrébine, juillet 1979, p. 1-33. L'opinion française devant la guerre d'Algérie, Revue française d'Histoire d'Outre-mer, n° 231. Les classes moyennes dans l'Algérie coloniale, in Les classes moyennes au Maghreb, Ed. C.N.R.S., 1980. Les troubles du Nord-Constantinois en mai 1945 : une tentative insurrectionnelle ?, Vingtième siècle, n° 4, 1984. L'immigration maghrébine en France, Vingtième siècle, juillet 1985. Le Parti communiste algérien, Vingtième siècle, décembre 1986. Vie et mort de la Quatrième République, le « fardeau colonial », in Des Républiques françaises, 1988, p. 639-662. OUVRAGES Les Algériens musulmans et la France (1871-1919), 2 volumes, 1298 p., 22 tableaux, 12 graphiques, Paris, 1968, Presses Universi- taires de France (Publications de la Faculté des Lettres et Sciences humaines de Paris-Sorbonne, série Recherches, t. 44 et 45). Politiques coloniales au Maghreb, Presses Universitaires de France, coll. « Hier », 1973, 291 p. L'anticolonialisme en France de 1871 à 1914, « Dossier Clio », Presses Universitaires de France, 1973. France coloniale ou parti colonial ? P.U.F., 1978, 302 p. Histoire de l'Algérie contemporaine (1871-1954), t. II : De l'insur- rection de 1871 au déclenchement de la guerre de libération, P.U.F., 1979, 643 p. « L'Algérie algérienne » de Napoléon I I I à de Gaulle, Sindbad, 1980, 264 p. ISBN 2 13 042159 8 Dépôt légal — 1 édition : 1 9 6 4 9 édition mise à jour : 1990, © Presses Universitaires de Franne 1964 108, boulevard Saint-Germain, 75006 P a r i s Retrouver ce titre sur Numilog.com INTRODUCTION L'ALGÉRIE AVANT 1830 ET L'EXPÉDITION D'ALGER I. — Histoire contemporaine et passé de l'Algérie Une histoire de l'Algérie contemporaine peut-elle commencer selon la tradition historique française en 1830 ? Certes, le nom même d'Algérie date de 1831 mais la Régence d'Alger, fondée par les corsaires 'Arûj et Khayr-ed-dîn et placée sous la domi- nation turque jusqu'à la conquête française, existe depuis la première moitié du XVI siècle. Antérieurement, le Maghreb central (al Moghrib al Aousat') et oriental (Ifrîqiya) possède une histoire millénaire. Il pourrait dès lors sembler nécessaire d'évoquer en introduction à la période contemporaine ces longs « siècles obscurs » d'histoire arabe, islamo-berbère et barbaresque. Mal connus, ces temps n'en contiennent pas moins pour le Maghreb des heures de gloire et de lumière qu'on nous reprochera peut-être de ne point rappeler. Vouloir cependant résumer à tout prix et en quelques lignes cette histoire serait une gageure sans intérêt. Et il vaut mieux avertir le lecteur non préparé que « cette histoire confuse satisfait mal le désir légitime que nous aurions de réussir à comprendre à la lecture de quelques pages bien choisies, le mystère de la civilisation islamique d'Afrique » (R. Montagne). C'est pourquoi nous renoncerons à énumérer ici et la brève conquête de l'Orient arabe aux VII et VIII siècles, et la gran- deur et la décadence des Etats et Royaumes berbères. Rappe- lons pourtant l'invasion arabe hilâlienne du XI siècle, parce que celle-ci, amenant dans une Berbérie faiblement peuplée des masses nomades de race arabe, devait bouleverser durable- ment la structure des pays magribins. Et notons le fait essen- tiel : l'histoire profonde du Maghreb central, par-delà le heurt des tribus, tient surtout à la décisive action de l'Islâm mis au niveau affectif des masses par des sociétés mystiques : les Voies (thoûroûq) ou Confréries et par une aristocratie de per- Retrouver ce titre sur Numilog.com sonnages religieux : marabouts (mrâbtin) et chorfâ (chûrafâ : descendants du Prophète). Ce sont ces sociétés et ces familles qui, évangélisant les tribus auxquelles elles transmirent leurs noms, ont constamment islamisé et peu à peu arabisé le pays berbère. A l'Algérie longtemps « pays de mission » musulmane, elles forgèrent une personnalité incontestablement orientale. II. — La Régence d'Alger Sur le devant de la scène historique, la désagrégation poli- tique du Maghreb entraîna à partir du XVI siècle la domina- tion des Turcs. Ces demi-Européens apportèrent en Afrique l'idée de frontières et de souveraineté territoriale : on leur doit essentiellement le cadre de l'Algérie, étendue alors des Trara à La Calle, d'Alger à Biskra et Ouargla. Mais les Turcs de la Régence, vassaux lointains du Sultan, ne songèrent guère à mettre leur marque sur le pays. Tournée vers les profits de la course méditerranéenne, cette oligarchie de corsaires — (la corporation des raïs (taïfa al riyyâs) — et de janissaires, composée, selon le malicieux Haëdo, de « Turcs de naissance et de Turcs de profession », vécut longtemps en marge des tribus. L'administration du pays fut réduite à une fructueuse exploitation des populations indigènes, traitées en Raïas (Ra'âyâ) chrétiennes et soumises comme elles au paiement de l'impôt kharâj. Malgré les incessantes révoltes des tribus arabo-berbères cette domination coloniale tenait solidement le pays en s'appuyant sur des groupes privilégiés makhzen, en entretenant les divisions et les rivalités de çoff, en utilisant les influences des confréries ou des zaouias (zâwiya : établissements religieux). Au début du XIX siècle, les deys étaient choisis par la milice turque, l'odjâq (1), et recevaient du Sultan de Constan- tinople un kaftan d'investiture. Bien qu'ils correspondissent régulièrement avec le grand vizir du Sultan, ils gouvernaient en souverains absolus, assistés d'un conseil (dîwân) composé de cinq hauts fonctionnaires d'origine turque. La Régence était divisée en quatre territoires : la région d'Alger ou dâr-al- Sûltân, ainsi nommée parce que soumise à l'administration directe du dey souverain, et les trois beyliks : province de l'Est (capitale Constantine), province du couchant (Oran), province (1) L ' signifie en turc foyer, mais à Alger les janissaires étaient répartis en petites unités de quelques dizaines d'hommes appelées précisément odjâq (424 en 1830) ; chaque odjâq était dirigé par un oda-bachi. Les officiers portaient le titre de bûlûk-bachi. Retrouver ce titre sur Numilog.com du Tittery (Médéa). Celles-ci étaient dirigées par des beys aidés de Khalîfa (lieutenants) qui devaient apporter à dates fixes, à Alger, le produit de l'impôt. Chaque beylik était en principe divisé en« outhans» (wat'ân) commandés par des qaïd turcs ou indigènes. Mais des régions entières étaient en fait presque indépendantes et seulement surveillées par des zmâlas ou quelques garnisons. Les villes s'administraient elles- mêmes : les diverses charges municipales y compris celles des corporations de métiers et de berranis (barrâniya — étrangers à la cité) étaient entre les mains de titulaires propriétaires de leurs offices mais affermées en fait à des préposés. Les citadins (h'ad'rîya ou baladiyya) peu nombreux (5 % de la popu- lation ?), vivaient coupés des masses rurales et se considé- raient comme appartenant presque à une autre race que les Bedouî : ils étaient détestés par les gens des tribus (Qbâïl). Les Européens les appelaient Maures parce que, dans les ports surtout, dominait une « bourgeoisie » en partie d'origine anda- louse. Une fraction de la petite communauté juive avait même origine. Maures et Juifs, ces derniers souffre-douleur des Croyants, se partageaient l'artisanat et le petit commerce. Mais le commerce extérieur de la Régence se trouvait prati- quement entre les mains de juifs livournais devenus les seuls banquiers du dey, presque « les rois d'Alger » à la faveur de la régression de la course et de la crise de l'Etat algérien (1). A la veille de l'expédition française, le régime turc se trou- vait très affaibli par uploads/Histoire/ algero.pdf
Documents similaires










-
32
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Sep 25, 2021
- Catégorie History / Histoire
- Langue French
- Taille du fichier 5.3097MB